Infos utiles : Nationalité de l'auteur : Française Éditeur : Fleurus – 415 pages Genre : Fantasy - Jeunesse Prix : 16.90 € Acheter ce livre : Papier Mon Avis : Après La Geste du Sixième Royaume et - plus récemment - Notre-Dame des Loups, j'ai classé Adrien Tomas dans ma liste d'auteurs à suivre. Avec ses Dossiers du Voile, il rejoint la très sélecte liste des auteurs favoris. Explications. Les Dossiers du Voile en comparaison des titres précités, Adrien Tomas s'éloigne de la fantasy pure et dure, et ancre son lectorat dans une société contemporaine et parisienne. Le décor planté est connu (ou du moins, globalement identifié), une première dans mes lectures dudit auteur. Ce titre c'est aussi l'occasion de découvrir tous les personnages de fantasy classique dans notre monde (d'ailleurs il est estampillé comme étant du fantastique mais permettez-moi d'en douter). Cette lecture, c'est donc l'occasion de croiser des trolls, des fées, des mages, des druides, des serpentines et tout un tas d'autres créatures aux pieds même de la Tour Eiffel. Un univers qui ne s'est pas construit hier puisque l'auteur nous aura déjà donné l'occasion de découvrir un pan de l'histoire des Dossiers du Voile avec les nouvelles Trolls, licornes et bolognaise parut dans l'anthologie des Imaginales de 2015 Trolls & Licornes ; Le troll de sa vie anthologie éponyme du festival Trolls et Légendes. De quoi étoffer cette lecture avec deux nouvelles supplémentaires (ou à l'inverse de quoi approfondir cet univers si vous avez déjà lu ces nouvelles). Comme souvent au sein du Voile, les mariages avaient lieu de nuit. On évitait ainsi la déplaisante expérience de voir un invité troll se changer en pierre, ou le témoin vampire tomber en poussière. Outre le fait de rencontrer toutes sortes de créatures tirées du folklore habituel, nous suivant les pérégrinations de deux héroïnes, Tia et Mona Morcese. Deux sœurs que tout n'oppose pas (pas de clichés habituels) mais qui sont toutes deux en rébellion avec leur mère : la plus grande enchanteresse de Paris, de France (voir du Monde). Si Tia est une adulte et s'avère être l'enquêtrice des affaires surnaturelles (la seule de tout Paris), Mona en est loin. Jeune ado allant encore au lycée, elle est pourtant très mature dans ses choix et ses décisions (ou presque). Le duo a très bien fonctionné avec moi. J'ai aimé les deux personnages : fortes mais pas bad ass au point d'être invincibles, elles se complètent bien et offrent des échanges intéressants. Cependant, j'aurais juste le petit bémol du manque de communication parfois entre les deux, j'aurais aimé voir une cohésion dans la fratrie plus forte à certains moments. Même si cela sert au final l'intrigue, j'ai noté quelques minuscules incohérences (Mona adore Tia - sauf quand elle la met dans l'embarras comme au début du livre - et je trouve surprenant que Mona ne dise pas directement à Tia de quoi il retourne. Dur d'en dire suffisamment sans spoiler...). C'est surtout l'ensemble de la famille Morcese qui fait que les personnages sont si intéressants. Chaque élément de la famille trouve sa place justesse même si c'est à coup d'acrobaties. Le tout est haut en couleur et donne lieu à des situations cocasses mais non dénuées d'intérêt. Les attaches existantes entre chacun des membres de cette famille atypique sont autant d'éléments qui m'ont fait aimer l'histoire. Mention spécial aux jumeaux, Archibald et Olivia, et à la petite dernière, Felicia, qui réserve bien des surprises malgré son jeune âge. Enfin les personnages secondaires, qui gravitent autour des Morcese sont foisons. Les amis de Mona : Samir et Héloïse, puis Alex, donnent un peu de profondeur au personnage de l'adolescente et surtout un contrepied qui donne là encore lieu à des situations arrachant quelques sourires (mon côté Grammar Nazi a eu le poil hérissé dès qu'il s'agissait d'un SMS de Mona au grand dam des autres adolescents). Autour de Tia on retrouvera Charles son collègue et ami, mais aussi le capitaine qui offrira plus de profondeur que je ne l'aurai soupçonné au préalable. - Je souhaiterais vous entretenir du sujet, ô combien délicat, de l’éventualité d’obtenir de votre bienveillance une somme dont le montant – restant à déterminer – me permettrait d’accéder à une aisance financière temporaire dans l’objectif de réaliser un projet qui m’est cher, et dont je m’acquitterais d’un plein et entier remboursement avec célérité et rigueur. Et à part ça ? Et bien l'intrigue est tout bonnement entrainante. Je ne suis de base pas contre un bon polar mais quand celui-ci se passe de l'autre côté du Voile (du côté magique), j'y vais de bon cœur ! Ce fût le cas ici. Alors bien sûr le côté jeunesse fait que ça manque par moments de fange et de coups bas mais globalement l'enquête se tient et les événements qui surviennent offrent tout juste les indices nécessaires pour que le lecteur puisse lui aussi mener l'enquête. On opposera juste aux méchants de l'histoire leur manichéisme mais là encore, je pense que cela est dû au côté "à destination de la jeunesse" de l'histoire. En Bref : Encore une fois Adrien Tomas fait merveille. Il se renouvelle pour offrir au lectorat un Paris définitivement envahi par les créatures qui restent toujours cachées aux yeux des humains. Une enquête entrainante, une galerie de personnages étoffée et haute en couleur. C'est un grand oui ! On en parle aussi chez : Célindanae - Natiora - ... Remerciements : Je tiens à remercier les éditions Fleurus, ainsi que Netgalley de m'avoir permis de découvrir ce titre. Vous pourriez aimez :
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Infos utiles : Nationalité de l'auteur : Américaine Éditeur : Le Livre de Poche – Coll. Orbit – 402 pages Genre : Fantasy - Jeunesse Prix : 7.10 € Acheter ce livre : Papier - Mon Avis : Une sortie de PAL vieille de quelques années (7 ans pour être exact) alors que dire de ce Graceling !? Tout d'abord je n'avais pas remarqué que le titre était estampillé "Jeunesse", ça ne m'a pas gêné outre mesure mais être au courant lui aurait sans doute conféré une autre aura. Encore que, le fait qu'il ait été au préalable destiné à un public jeune, ne lui a cependant pas enlevé sa profondeur et son étoffement. Pour commencer, on a là une œuvre de fantasy somme toute classique : le personnage principal, une femme, a des pouvoirs. En l'occurrence celui de pouvoir tuer un homme sans difficulté et sans armes. Autant dire un mercenaire formidable qui ne laisse que peu de trace. Mais le roi utilise cette jeune fille (qui par ailleurs s'avère être sa nièce) comme brute à son service. Une magie déjà exploitée mais qui a déjà fait ses preuves, et là encore ça fonctionne très bien. Le personnage de Katsa, l'héroïne de notre histoire est donc une lady. Si au début du récit on se met à supposer qu'il s'agira du personnage parfait et sans aspérités (si ce n'est les pouvoirs qu'elle peut présenter), Kristin Cashore réussit à lui faire changer de voie presque radicalement. Pour un rendu étonnement riche. Katsa se révèle au fur et à mesure des pages, et j'ai du mal à trouver un personnage féminin qui m'aura autant fait plaisir dans une lecture. Outre son indéniable force, c'est sa volonté qui m'aura le plus marqué. D'ailleurs c'est le côté un peu féministe, avec des positions assez tranchées sur la maternité ou le fait de se marier qui m'ont fait autant apprécier ce titre. L'écrivaine aura su jouer avec les codes du genre tout en insufflant à son récit quelque chose de particulièrement contemporain. Katsa connaissait sa nature. Elle l’aurait reconnue si elle l’avait eue en face d’elle. Un monstre aux yeux bleu et vert ressemblant à un loup menaçant. Une bête malfaisante qui attaquait ses amis sans pouvoir contrôler sa hargne, une tueuse devenue l’arme du roi. Aux côtés de Katsa, n'évoluent quasiment que des hommes. Normal vu ses pouvoirs. Donc entre deux missions de furetages, de cassage de nez et j'en passe, la Lady s'entraine... à tirer à l'arc ! Ou à faire de la lutte avec Pô, ce jeune seigneur d'une lointaine contrée aux yeux vairons. L'amourette naissante entre Katsa et Pô m'a fait lever les yeux au ciel, une ou deux fois, mais je dois dire que la tournure des évènements et ce que fait subir l'écrivaine à ses personnages m'ont fait réviser mon jugement. Les autres personnages sont assez monochromes et ne présentent que peu de "réels intérêts". Bitterblue excepté, j'ai déjà oublié les noms de tous les autres personnages... Concernant l'intrigue, certains passages s'enchainent avec fort rythme, donnant d'ailleurs un sentiment de manque dans le développement du background. Et pourtant Kristin Cashore a créé un monde assez étoffé, donnant un livre qu'on peut qualifier de complet. L'antihéros est suffisamment intelligent/désaxé pour en faire un méchant crédible, d'autant que son passé est particulièrement intrigant. J'espère que la suite nous donnera des éléments de réponse quant à ses raisons. Mais là encore rien n'est moins sur... En Bref : J'ai aimé cette histoire plus que je ne l'aurai pensé. Loin d'en faire un coup de coeur j'ai passé un agréable moment, jusqu'à la dernière page dans les Sept Royaumes. J'ai la suite dans ma PAL et je ne ferais pas prier pour m'y plonger.
Infos utiles : Nationalité de l'autrice : Française Éditeur : Folio SF – 365 pages Genre : Fantasy – Jeunesse Prix : 8.50 € (Poche) Acheter ce livre : Numérique - Poche - Grand Format Mon Avis : Rencontre avec l'autrice lors des Rencontres Arthuriennes en Brocéliande de... 2017, j'en étais repartie avec quelques dédicaces et surtout ce livre (ainsi que Les Seigneurs de Bohen qui venait tout juste de sortir aux éditions Critic). Me voici donc plongée (trois ans après) dans mon premier récit d'Estelle Faye. Et ce fût, ma foi, une fort belle incursion.
La toile de fond utilisée par l'autrice est agréable, d'autant que l'époque romaine où la Gaule est annexée mais présente encore quelques signes de rébellions, est une période assez peu exploitée par la fantasy. Et outre ce background joliment tissé, l'usage de créatures telles les dryades, les faunes ou encore les anciens dieux Celtes, signent là encore une forme peu usagée dans la fantasy contemporaine. De très bons points pour démarrer. L'immersion dans cet univers est donc rapide et très fluide. Le qualificatif de "jeunesse" ne me posait pas question outre mesure, et ce premier tome présente tous les éléments qui en font un bon roman de fantasy, même pour un adulte. Mais que serait un bon roman sans des personnages intéressants ? C'est heureusement le cas avec Thya, le personnage principal du récit. C'est une jeune fille romaine, ayant grandi loin des complots de Rome et des bassesses qu'elle aurait pu rencontrer au cours de sa courte existence. Elle est au départ cachée par son père des éventuels chrétiens qui pourraient découvrir son don : elle est une oracle. Et comme Thya grandit loin de Rome, pour tromper l'ennui, elle lit, lit et lit encore, s'instruisant et domptant son don autant que faire se peut. Ce personnage est particulièrement intéressant, car il évoluera au cours du récit pour s'épanouir et se révéler au fur et à mesure des pages. Mais cet épanouissement est aussi lié à la présence des autres personnages qui l'accompagneront dans cette quête initiatique. Mettius, un vieux soldat ayant servi aux côtés de son père, lui est totalement dévoué. Il apporte un brin de sagesse à l'équipe et ses connaissances du terrain. Il sera un temps une figure paternelle pour Thya et pour Enoch, le troisième personnage d'importance du récit. Enoch est un jeune homme, guère plus vieux que Thya, ayant déjà des ennuis jusqu'au cou. Il est maquilleur professionnel et donc plus qu'apte à se dissimuler dans une foule.
Le trio est particulièrement attachant, et Estelle Faye aura réussi le tour de force de me faire frissonner pour eux, ou de me faire dire "non" quand un traquenard se dessinait. Autant de petits détails qui m'ont fait aimer ce livre. Concernant l'intrigue, on voit se dessiner quelques choses sans vraiment mettre le doigt dessus. Pour le moment ce premier tome est un tome d'introduction qui aura fait évoluer les personnages (et pas seulement Thya), et les aura fait avancer vers leur but. Cependant on est loin d'avoir encore les tenants et aboutissants de tout ceci. Un premier arc se termine (les quelques révélations concernant le passé du père de Thya, et sur la parenté d'Enoch) mais il donne encore plus envie de découvrir la suite. En Bref : Une très bonne mise en bouche, qui donne envie de connaitre la suite ! Des personnages attachants, une intrigue sympathique bien que prétexte à planter le décor et à faire évoluer et avancer les personnages. Le tome 2 m'attend sagement et je n'attendrais certes pas 4 ans de plus pour me décider à l'ouvrir !
Infos utiles : Nationalité de l’auteur : Française Éditeur : Folio – 673 pages Genre : Fantasy Acheter ce livre : Audiolivre – Papier – Numérique Mon Avis : Après une découverte particulièrement appréciée du tome 1, Les Fiancés de l'Hiver, j'avais très envie de me plonger dans la suite. Mais comme pour beaucoup de séries, j'avais peur que, passé les premiers émois qu'ont suscité la découverte général du premier roman de Christelle Dabos, ce deuxième tome ne soit pas à la hauteur des quelques attentes que j'avais. Et pourtant, je referme ce livre avec un sentiment total de béatitude et de satisfaction. Un tome 2, non pas à la hauteur du premier mais bien au delà de celui-ci. Ma première impression se conforte donc : j'ai entre les mains un véritable coup de cœur. Mais qu'en est-il vraiment ? Tout d'abord, la joie de retrouver Ophélie, exactement là où on l'avait laissé. Ce n'est pas que je sois une inconditionnelle de la continuité et de l'absence d'ellipse narrative, mais j'aime bien l'idée de reprendre là où on en était. L'ignorance est moins dangereuse que la connaissance. Mais ce n'est bien évidemment pas cela qui fait que, Les Disparus du Clairedelune fût une aussi bonne lecture. Ce deuxième tome est également l'occasion d'offrir un nouveau pan entier à l'intrigue général qui continue de se tisser : une enquête. Une nouvelle corde à l'arc déjà bien imposant de l'univers constitué par Christelle Dabos. Mais outre l'enquête, qui apporte une série de rebondissements qui font s'enchainer les chapitres à vitesse grand V, le récit s'épaissit (670 pages contre 570 pour le précédent volume) autant que sa mythologie. Le background de La Passe-Miroir revêt une couche d'informations supplémentaire plus que bienvenue. On en découvre un peu plus sur Farouk, l'esprit de famille de l'Arche, mais aussi un peu plus sur son passé. L'auteure réussit le tour de force de soulever le voiles sur certaines choses par le biais d'interlude, sans en dévoiler grand chose. On reste dans un flou compact et c'est tant mieux, car cela donne bien évidemment envie de découvrir la suite avec plus d'entrain (si c'était seulement possible). La première fois que je vous ai vue, je me suis fait une piètre opinion de vous. Je vous croyais sans jugeote et sans caractère, incapable de tenir jusqu'au mariage. Ça restera à jamais la plus grosse erreur de ma vie. Ce fût aussi l'occasion de découvrir certains personnages sous un nouvel angle, et de commencer à les apprécier (Bérénilde et Archibald en tête). Thorn et Ophélie restent fidèles à eux-mêmes, carré pour l'un et malhabile pour l'autre, Ophélie surprend pourtant dans ce deuxième tome, s'affirmant et s'émancipant de son futur époux. Mais c'est aussi l'occasion de rencontrer de nouveaux personnages, des nobles de la cour de Farouk, de retrouver des personnages perdus de vue au cours du tome précédent... La fin est dans la même veine que Les Fiancés de l'Hiver : elle donne envie de se jeter sur la suite ! En Bref : Christelle Dabos continue sur sa lancée et nous sert un deuxième largement à la hauteur du précédent. Les mystères sont toujours plus présents mais quelques révélations sont tout de même à souligner. Un coup de cœur monumental !
Infos utiles : Nationalité de l’auteur : Française Éditeur : Actusf – 405 pages Genre : Fantasy Ean : 9782376863045 Prix : 19.90 € Acheter ce livre : Directement chez l'éditeur – Papier – Numérique Mon Avis : Réédition d’une série publiée en 2011 aux éditions Midgard, AstuSF offre une seconde vie, dans le cadre de la rentrée de la fantasy française, aux Énigmes de l’Aube. Avec ce Premier Souffle, Thomas C. Durand signe un premier tome mêlant quête initiatique, magie et comédie. Harry Potter, me direz-vous… Mais en fait pas tant que ça. Si l’histoire se déroule bien dans une école de magie, la jeune héroïne n’a pourtant rien à voir avec le héros à la cicatrice. Anyelle, du haut de ses 9 ans va se confronter aux injustices liées à son statut de fille et à sa pauvreté. Prise de haut, jugée inutile, méprisée par ses camarades de classe, tout ou presque y passera. Les inégalités qui se glissent dans le roman sont bien évidemment là pour dénoncer les déviances de notre société et pour tout dire j’ai trouvé ça joliment ciselé. Le livre se lit vite, je n’irai pas jusqu’à le qualifier de page turner, mais l’on en est pas loin. L’auteur use de chapitres assez courts entrainant un rythme soutenu. Mais c'est surtout par le côté comique, que l’on retiendra ce roman. Véritable héritage de Pratchett, dont l’auteur ne se défends pas d’être un fervent admirateur, les Énigmes de l’Aube offre un côté ridicule à la magie et qu’est-ce que ça fait du bien ! Des pouvoirs risibles, aux noms loufoques en passant par des aberrations situationnelles Thomas C. Durand nous sert ici un ouvrage qui tirera un sourire à qui y sera sensible. Et ce fût, fort heureusement, mon cas. Cela dit, il y aussi quelques « fausses » notes, légères certes mais à souligner. L’auteur n’a pas à mon sens prit en compte l’âge de son héroïne. Par moment, Anyelle nous donne l’impression d’avoir passé la majorité depuis belle lurette pour offrir des réflexions dignes d’un vieux sage… Et puis, il y a la raison de ses choix, notamment un, qui va induire toute la fin du récit. J’ai eu du mal avec le fait qu’une enfant de 9 ans décide de son avenir par le truchement d’une amourette. Ça détonne quelque peu avec ce que nous a fait voir l’auteur de la jeune héroïne depuis le début du récit (un caractère fort, indépendant et à qui on ne dicte pas la conduite…). En Bref : Si à la lecture de la quatrième de couverture vous vous dites qu’il s’agit d’un nouveau Harry Potter, vous ne pourrez pas plus vous tromper ! Les Énigmes de l’Aube tire plus vers les Annales du Disque-monde (T.Pratchett) sauce Sacré Graal (Monty Python). Un livre au rythme enlevé, qui se lit vite, avec une héroïne au caractère bien trempé. Quelques bémols cependant dans la gestion du personnage principal sont à noter mais n’enlève rien à la globalité de l’ouvrage : un bon moment de détente et de rires. Remerciements : Merci aux éditions ActuSF, notamment à Jérôme Vincent, de m’avoir permis de découvrir ce livre ! On en parle aussi chez les copains : L'Ours Inculte - Les Lectures de Doris - Nanet
Infos utiles : Nationalité de l’auteur : Française Éditeur : Hachette romans – 442 pages Genre : Jeunesse – Fantasy Ean : 9782017108443 Prix : 18.00 € Acheter ce livre : Papier – Numérique Mon Avis : Pour ne rien cacher c’est d’abord la couverture de ce livre, signée Guillaume Morellec, qui m’a donné envie de lire ce livre. Puis je me suis laissée facilement séduire par le monde univers créé par Éléonore Devillepoix. Roman choral, La Ville sans Vent nous entraine au cœur d’Hyperborée, capitale ô combien magique. Le Magisterium (centre névralgique de la magie et de la politique hyperboréenne) sera d’ailleurs notre principal décor, où l’on verra évoluer à loisirs les deux principaux personnages que sont Arka et Lastyanax (ainsi que quelques autres). L’auteure prend son temps pour installer les personnages, ce qui par moment m’a fait me demander si un public « jeunesse » convenait le mieux… Les descriptions de la ville, de son fonctionnement et de sa géopolitique s’avèrent par moment fastidieux mais permettent d’en faire un monde univers aboutit et complexe. Car outre le fait que l’on y parle de magie, dans Hyperborée c’est la politique qui prend le plus le pas sur l’ensemble du récit (du moins c’est ce que je ressens en ayant fermé le livre). Les complots, les meurtres, les parties d’échecs politiques sont omniprésents dans ce récit et tout cela donne une espèce de melting-pot littéraire. Car outre, le côté polar (avec ce que je viens de vous raconter,), la fantasy avec cette magie omniprésente, le côté jeunesse (pour son héroïne d’à peine 13 ans et son héros tout juste sorti de l’enfance), il y a aussi de l’aventure (une course de chevaux, une escarmouche contre un serpent dès les premières pages) mais aussi un roman initiatique… De quoi, me direz-vous perdre un peu le lecteur : eh bien, non ! J’ai été emportée dans ce maelström littéraire, et suis sortie satisfaite de ma lecture. La magie servit dans ce récit, reste une magie déjà croisée dans d’autres œuvres. A coup de sceaux et glyphes, les réalisations dépendent entièrement de la force mentale et physique du mage qui les entreprend. Pour en revenir aux personnages, Arka et Lastyanax sont très bien développés, et le lien qui va les unir a de quoi interpeller le lecteur quelque fois. Ils ne sont, tous les deux, pas les êtres les plus attachants qui soient mais en lisant les pages on apprend à les apprécier de plus en plus. J’ai aimé le fait qu’Arka soit plus ou moins illettrée, chose à quoi on est en droit de s’attendre quand on a un personnage de 12 – 13 ans qui a grandi dans la forêt… Mais ce phénomène on ne le croise que rarement dans les livres. La galerie de personnages qui entourent les deux principaux est étoffée et variée, de quoi aussi donner plus de sympathie à Arka et Lastyanax. Le caractère des deux personnages est aussi assez marqué, donnant des notes humoristiques au récit de temps en temps (un petit plus non négligeable). Enfin je dirais que malgré certaines longueurs notamment dans les descriptions de la ville, La Ville sans Vent est un roman enlevé et avec un rythme soutenu. Il y a peu de temps mort, et les révélations « chocs » sont bien présentes pour relancer un lecteur qui pourrait être peu engagé dans sa lecture. En Bref : Un bon premier roman que nous signe Éléonore Devillepoix. Dans un univers complexe et bien détaillé (au départ un peu long d'ailleurs), l'auteure offre un mélange des genres réussit. La Ville sans Vent se lit avec rythme et ne donne au lecteur que peu de répit. La suite et fin sera lue (prévue mi-octobre 2020) !
Infos utiles : Nationalité de l’auteur : Française Éditeur : Folio – 569 pages Genre : Fantasy Acheter ce livre : Audiolivre – Papier – Numérique Mon Avis : Un livre qui traine dans ma PAL (pile à lire) depuis un petit bout de temps… Et qui pourtant au moment de sa sortie a fait beaucoup – beaucoup – de bruit. Sorti en 2013, ce premier tome a en effet reçu le prix du premier roman jeunesse par Gallimard. De prime abord, avant même d’avoir ouvert le livre, je m’attendais à un roman pour adolescents dans la lignée de ce qui n’a cessé de fleurir dernièrement. Un roman agréable et léger, qui se lit vite et bien, mais sans prise de tête avec une petite amourette d’ado… Bon, pour ce qui est de le lire vite, on peut dire que je ne m’étais pas loupé ! Ce roman a été pour moi un vrai page-turner, entrainant et rythmé qui m’a donné une nuit blanche et qui ne sera pas resté bien longtemps sur la table de chevet. Parlons d’abord des personnages. J’ai suivi avec délectation le changement de vie de la jeune Ophélie. La voir passer des quatre murs de son musée, aux tourelles vertigineuses de la Citacielle aux cœurs de mille et un complots, m’a des plus divertis. Il faut dire que tout y est pour faire de ce récit, un de ceux qu’on oublie difficilement. Ophélie a un côté maladroite, attachante, intelligente et par moment effrontée. Elle est décrite comme pas très jolie et peu dégourdie, elle est bien loin des personnages habituellement affichés dans ce genre de récit. Mais elle a deux pouvoirs qui la rendent unique : elle sait lire les objets, on dit d’elle qu’elle est une liseuse et elle est une passe-miroir. Elle dénote franchement avec son partenaire masculin, Thorn. Lui vient du Pôle, un endroit froid, enneigé et surtout surplombé par la Citacielle (contraction donc de « citadelle » et « ciel »). Et tout comme son lieu de résidence, Thorn est froid, distant et haut (perché) placé. Le binôme fonctionne bien, malgré le peu d’échanges qui existe entre eux. Tandis que le roman avance j’ai trouvé que leur relation n’évoluait pas énormément et reculait pour ainsi dire de quelques pas. Mais là est aussi l’intérêt de ce récit : il a beau tourné au départ autour du mariage de ces deux jeunes gens, le roman est loin d’offrir une romance… La galerie de personnages offerte par Christelle Dabos dans ce premier tome est intéressante et assez étoffée. Les différences entre les personnages de l’Arche dont vient Ophélie et ceux du Pôle sont fortement marquées, permettant une distinction simple par le lecteur. C’est le système de familles du Pôle qui m’a le plus intéressé : chacune, telle une caste, possède un nom qui décrit plus ou moins bien le pouvoir qu’elle détient. Ainsi les Mirages seront experts en illusions, la Toile permet à tous ses membres de voir ce que l’un d’eux voit, les Dragons ont une sorte de bras invisible qu’ils peuvent contrôler à l’envi. Et j’en passe. Tous ont un pouvoir précis, et tous se livrent une âpre concurrence dans ce qui est du règne sur la Citacielle. Pour ce qui est de l’intrigue, elle est dense. Dans un premier temps tout tourne autour d’Ophélie et de son mariage arrangé avec Thorn. Puis l’on s’intéresse à la place de la jeune héroïne à la Citacielle, aux complots qu’on entraperçoit au sein de cette dernière, à la sauvegarde d’un futur né et au bien-être de sa mère… Donc tout en gardant ce fil conducteur de mariage arrangé et de comment Ophélie peut composer avec son époux ou bien se débrouiller pour ne pas se marier, l’on évolue dans ce récit en ayant plusieurs intrigues qui se tissent et se lient. Ce premier tome m’a donc laissé sur ma faim (je me suis empressée d’acquérir la suite). En Bref : Christelle Dabos installe avec brio son récit, pose plusieurs intrigues qui donnent au lecteur l’envie d’en savoir plus et offre une galerie de personnages riche et suffisamment diversifiée. Un premier roman des plus réussi, que j’aurais aimé lire durant mon adolescence mais que je ne regrette pas d’avoir découvert plus tardivement.
Infos utiles : Nationalité de l’auteur : Française Éditeur : Mnémos – 348 pages Genre : Fantasy Acheter ce livre : Papier – Numérique Mon Avis : Ô joie que de me replonger dans une aventure trépidante de Pierre Cordwain de Kosigan ! Il est vrai que ce premier coffre renferme des secrets le concernant directement, mais également une flopée d’autres histoires levant un peu plus le voile sur l’univers et le monde dans lequel il évolue. De l’inédit, avec les trois textes que sont Ineffabilis Amor, Fille-de-joute et Les jeux de la cour et du hasard et des textes ayant déjà l’objet d’une publication dans des recueils de nouvelles mais ayant subies des retouches dans celui-ci : Légende du premier monde, paru dans « Créatures » en 2018 ; Le crépuscule et l'aube, paru dans « Fées et automates » en 2016 ; Les livres des merveilles du monde paru dans « Destinations » en 2017. Fabien Cerutti signe avec sa Légende du Premier Monde, une mythologie de l’origine des êtres féériques inédites. Ce récit nous est rapporté par Mendorallen Ilbarimen et raconte sa propre origine par le biais de son grand-père Dwerkin. Je n’ai malheureusement pas encore eu l’occasion de rencontrer ce personnage car le Bâtard le rencontrera dans le tome 4 de la série : Le Testament d’Involution. Ainsi l’on aura une magnifique histoire sur la création de ces créatures si particulières que sont les elfes, les gobelins, les orcs, mais également des dragons, des pégases, ou des harpies enflammées… Et oui, il s’agirait de créations et non d’êtres anciens. La légende se fond sur une quête plus ou moins initiatique dans laquelle un jeune garçon cherche sa place parmi les siens et sur une jolie histoire d’amour. Superbe découverte qui s'est dévoré rapidement annonçant une excellente entrée en matière. Ineffabilis Amor est un texte inédit et quel texte ! Il s’agit de la biographie de Lotario dei Conti futur pape Innocent III. C’est là que Fabien Cerutti est le plus à l’aise : prendre des personnes issues de notre Histoire pour s’en servir de base au tissage d’une toile complexe dans son univers aux, déjà, riches éléments. L’amour est ici encore bien présent mais sous un angle tout différent, sur fond d’Inquisition. Sans rien vous en dévoiler, la novella est à lire avec délectation. Après la première nouvelle, l’insertion d’éléments issus de la science-fiction dans un univers de fantasy est une nouvelle fois présente dans Le Crépuscule et l'Aube. La présence de ce récit dans le recueil « Fées et automates » prend tout son sens. L’histoire dans cette nouvelle est plus directe et plus rythmée par la présence d'actions rapides. Le récit est enlevé et entraîne le lecteur facilement. C’est bien le récit Fille-de-joute qui aura enlevé mon cœur. Tout ce que j’aime y est rassemblé, dont principalement mes retrouvailles avec le Bâtard. Mais c’est en lisant la chronique de L’Ours Inculte que je me rends compte à posteriori que la nouvelle est une immense référence à Chevalier (film de Brian Helgeland, sorti en 2001). Ce qui ravit mon cœur encore plus ! Le Livre des Merveilles du Monde, nous entraine avec Jehan de Mandeville sur la route de la soie, à la recherche d'elfes à qui il doit délivrer un message. J'ai un peu moins accroché à la forme du récit, un journal de bord donnant moult détails sur ce voyage. Le tout est tout de même agréable à lire et offre une corde de plus à l'arc narratif extraordinaire qu'à composé l'auteur. Et enfin, Les Jeux de la Cour et du Hasard, petite pépite théâtrale s'installant à la cour d'Angleterre. La seule nuance notable par rapport à une pièce de théâtre "classique" se cache dans l'absence de didascalies. Kosigan y campe son rôle de filou aux multiples talents de manipulations. Si mêlent alors échanges politiques, sentimentaux et argent content... Un régal de lecture pour cette nouvelle inédite. En Bref : Une nouvelle fois Fabien Cerutti m'entraîne avec lui comme un poisson prit par un pêcheur : je n'ai pas le choix que de suivre et de me laisser emporter... Un excellent recueil de nouvelles qui vient ravir avec délectation mes attentes concernant le personnage de Pierre Cordwain de Kosigan, aka le Bâtard ; mais qui vient également égailler avec joie les pans du monde encore inconnu de ce personnage. À dévorer ! On en parle aussi chez les copains : Ours Inculte - Célindanaé (Au Pays des CaveTrolls) - Dup (Bookenstock)
Infos utiles : Nationalité de l’auteur : Française Éditeur : Mnémos – 264 pages Genre : Fantasy Acheter ce livre : Numérique Mon Avis : Premier roman de l’auteur, « Les Chevaliers du Tintamarre » ont de quoi faire parler d’eux ! Raphaël Bardas signe un roman à la croisée des genres offrant un récit d’enquêtes, de capes et d’épées et de pure fantasy. Et rien que là, l’auteur marquait déjà ses premiers points. Il s’agit d’un « One-shot », s’entend qu’il ne faudra pas attendre une palanqué d’années pour jouir d’une suite, puisque ce roman se suffit à lui seul. Autre bon point. L’intrigue seule est intéressante et reprend les codes du roman policier : un meurtre, des enlèvements, un ou plusieurs enquêteurs et des rebondissements lors des recherches. Le tout est bien évidement teinté d’estocades, de créatures tirées de la féérie (mais pour la plupart dénué du côté enchanteur) et de bons mots bien placés. Car oui, c’est aussi ça « Les Chevalier du Tintamarre » de la gouaille. Et quelle gouaille ! Du franc parlé, des mots pas prémachés qui donnent une couleur toute particulière à ce premier roman, une plume qui tire des vrais sourires à la lecture, si ce n’est quelques rires pour les lecteurs les plus expressifs. Il faut dire qu’avec une galerie de personnages pareille, il aurait été dommage de ne pas exploité jusqu’aux tréfonds cette capacité comique que l’auteur a su brillamment tisser. Nos héros sont au nombre de trois, ou quatre, ou cinq, je ne sais plus bien… mais toujours est-il que l’on commence avec trois compères portant les noms de Silas, Morue et Rossignol. Respectivement, charcutier, lutteur et accordéoniste, ce trio prêtant déjà à sourire. Dotant que le dernier est poète à ses heures, le deuxième sait à peine aligné deux mots correctement et le premier se veut digne d’être un chevalier. Le tout donne une compagnie haute en couleurs, qui ne rechigne pas à lever le coude à la fameuse auberge du Grand Tintamarre. L’auteur joue de ses personnages avec précision, offrant un certain contre-pied entre le langage de la Morue et de Rossignol, mâché et à peine clair pour l’un, soutenu pour l’autre ; et si ces trois personnages semblent plutôt tirés vers l’anti-héros, ils prouveront au lecteur que les apparences sont parfois trompeuses. D’autant que ces personnages sont particulièrement fouillés. Les bons points se sont tellement accumulés que je ne sais plus où j’en suis pour ce roman. Les personnages secondaires sont également intéressants, mention spéciale aux trois autres personnages d’importance : Alessa (seule femme présentée de manière élogieuse dans le récit), Rodrigue (personnage tenace et tout en nuances) et Johan Korn (pour ses techniques d’investigations plus qu’étranges). J’ai adoré les quelques passages qui leurs étaient dédiés. Et avec tout ça je ne vous ai pas planté le décor ! Morguepierre n’a rien à envier aux romans de Dark Fantasy pur jus. La cité baigne dans la fange (où bien fait-elle baigner les personnages dedans ?), les bas-fonds ne sont pas uniquement cantonnés à un quartier mais semble s’être étendus à toute une ville… Seules les hauteurs, des îlots flottants, trouvent luxe et noblesse, laissant le petit peuple à terre sur les rivages d’une eau infestée de monstres. C’est crasseux et ça rend les personnages d’autant plus intéressants : malgré cet environnement dans lequel ils semblent avoir grandi, ils essayent de sortir de ce bourbe. En Bref : Je ne suis pas restée insensible à ce premier roman de Raphaël Bardas, une lecture prenante particulièrement travaillée au niveau des personnages et un décor on ne peut plus crasseux. Une intrigue entrainante, avec seulement peu de temps mort. Auteur à suivre ! Remerciements : Je tiens à remercier les éditions Mnémos de m’avoir permis de découvrir ce titre ! Un bijou de plus à ajouter à la longue liste des titres de cet éditeur.
Nationalité de l’auteur : Français Éditeur : Critic – 649 pages – 502 pages Genre : Fantasy teintée de SF Acheter ces livres : Papier tome 1 – Papier tome 2 – Numérique tome 1 – Numérique tome 2 Site de l'auteur : http://lioneldavoust.com/blog/ Mon Avis : Après avoir lu et apprécié Port d’Âmes, replongé dans un titre de Môsieur Lionel Davoust est un plaisir. À l’issue de cette deuxième découverte, je peux le dire : ses pavés ne me feront plus peur. Autant j’avais pris mon temps pour lire Port d’Âmes, autant ces deux titres ont été engloutis à vitesse grand V. Les Dieux Sauvages… Le grand Wer et le grand Aska, fraternité divine se déchirant le contrôle et le destin des hommes. Une lutte divine qui se répercute sur les Hommes, pantins involontaires de ces dieux égoïstes. Cette nouvelle série (constituée a priori de quatre tomes) est donc le théâtre d’une guerre entre les serviteurs de ces dieux. De la lumière contre les ténèbres… Mais est-ce que tout se définit vraiment comme ça ? Après avoir refermé le tome 2, j’en doute et c’est ce qui me tarde de découvrir dans le troisième opus prévu pour l’année prochaine. Découpé en acte, Les Dieux Sauvages met en scène aussi bien le côté des « bons » que celui des « méchants ». Un peu trop manichéen comme description, pourtant les personnages de Lionel Davoust en sont très loin. Mériane, héroïne de l’intrigue se retrouve messagère des cieux, relais involontaire de la parole de Wer lui-même. Le hic : c’est une paria, vivant en marge de la société, elle se préfère isolée qu’accompagner des villageois (accessoirement assassins de son mentor). Un anticonformisme d’avantages mal perçu du fait qu’elle est une femme, car cette fantasy là se déroule dans une société patriarcale où le clergé à tout regard. Je vous laisse imaginer, comment la jeune fille sera perçue, elle qui passe son temps à refuser toute forme de religion… Personnage au ton grinçant, centre de l’intrigue (en témoigne sa trombine sur la couverture et le titre du bouquin), Mériane aura su ravir tout l’intérêt à elle en ce qui me concerne.
D’autant que le deuxième opus aura, certes, moins à offrir au point de vue diversification des paysages, dans la mesure où l’on se limitera principalement aux murs d’enceinte de la cité de Loered, le fameux Verrou du fleuve. Un deuxième opus qui offre un rythme totalement différent en comparaison du premier. Quand dans l’un on aura tendance à l’étalage des descriptions afin de rendre au mieux la globalité du monde tissé, dans l’autre les descriptions seront belles et bien présentes mais plus au service de l’action, allant jusqu’à détailler comment la lame tranchera en deux un homme en un seul et unique coup… Mais j’apprécie aussi grandement l’auteur pour ça : ses descriptions qui bien qu’un peu longue par moments, offrent au lecteur un aperçu englobant des plus appréciables. J’ai senti aussi un ajout de rythme dans le Verrou du Fleuve – rythme qui m’avait par instants manqués dans La Messagère du Ciel. Et si les personnages et le rythme d’un récit peuvent être importants, ils ne seraient malheureusement rien sans l’intrigue… et si l’intrigue a des relents de déjà vu/su/lu (Jeanne d’Arc et la Guerre de Cent ans, le bien contre le mal, etc.), le tout est agrémenté de tellement d’éléments qui ne sont pas apposés habituellement ensemble. Je noterai principalement la magie développée par « les méchants », dans un univers très marqué fantasy la magie présentée, elle, m’a beaucoup fait penser à de la SF. Et classer la série comme de la fantasy postapocalyptique ne me surprendrait pas ! J’y ai retrouvé avec délectation la dranaclase, ô combien intrigante durant ma première lecture de Port d’Âmes, et certains éléments se mettent en place pour nous apporter (du moins je l’espère) quelques éléments de réponse. En Bref : Personnages fouillés, paysages soignés, intrigue prenante, descriptions un peu longues qui peuvent ralentir la lecture (mais qui me plaisent à moi) : ces deux premiers tomes de la (supposée) tétralogie de Lionel Davoust sont pour moi des réussites. Un plaisir de lecture que de découvrir une héroïne forte en gueule dans un univers patriarcal. Vivement la suite ! On en parle aussi chez les copains : BlackWolf – Ours Inculte |
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