Mon Avis :
Après un Fées, Weeds & Guillotines captivant, j’avais hâte de me replonger dans un roman de Karim Berrouka. Le titre de ce nouveau roman étant des plus prometteurs, je me délectais avant même de démarrer, des rires qui me seraient arrachés. Comme son nom l’indique si clairement, nous suivrons au cours du récit une bande de punks installés en plein Paris dans une vieille maison désaffectée avec leurs chiens, leurs diverses drogues et surtout leurs instru’ et autres amplis pour emmerder les voisins. Seulement voilà alors que tout va bien (ou à peu près) dans le Collectif, voilà que l’humanité par à vau l’eau : les hommes et femmes adeptes du métro, boulot, dodo se transforment très rapidement en zombies. De l’originalité dans des choses archi-rabâchés, c’est tout de suite ce que j’ai pensé en démarrant ce titre. Et ça fait un bien fou ! Après n’étant pas une adepte de « ni dieu, ni maître », j’avoue avoir eu quel difficulté à m’attacher pleinement aux divers héros-punks. De la nénette végétarienne, aux punks à chiens, en passant par l’adepte du communisme ; j’ai eu du mal à « m’identifier » à un des personnages. Et je dois avouer que cela ne s’est pas amélioré, surtout quand le trip divin commence avec l’un des personnages. Puis quand tout s’enchaîne et que les sept personnages se mettent à avoir des hallu’… j’ai un peu soufflé trouvant qu’il y avait trop de redondance dans le récit (surtout ces visions, qui arrivent à chacun des personnages. C’est dommage, car c’est une bonne idée, mais ici elle est utilisée à outrance, j’ai trouvé que l’auteur en usait un peu trop). La religion et les punks, les punks et les zombies, la rédemption, etc. ça fait beaucoup de thématiques abordées dans ce livre. Le tout est très étoffé, très drôle aussi (il faut bien le dire) mais j’ai tout de même eu quelques passages qui m’ont un peu moins accroché que dans le reste du récit. En Bref : Un auteur dont j'avais déjà apprécié un titre, un humour décapant dans un univers post-apocalyptique zombiesque (avec un rapport à la religion qui change des habitudes du genre). Mais pour moi, le récit comporte un peu trop d'exagération par moment. Une bonne lecture dans l'ensemble.
1 Commentaire
Infos Utiles : Nationalité de l’auteur : Française Editeur : AstuSF – 440 pages – 57 chapitres Genre : Urban Fantasy Acheter ce livre : directement chez l’éditeur – Papier – Numérique Ma chronique sur le tome 1 Mon Avis : Après un premier tome très intéressant, me voici plongée dans la suite des aventures d’Agnès Cleyre. Si vous me suivez un peu, vous avez sans doute remarqué que lire une suite si tôt après le tome précédent n’est pas dans mes habitudes de lectures, mais pour Agnès Cleyre (et Jeanne-A. Debats) je pouvais bien faire un effort ! Dans Alouettes, on retrouve – avec plaisir – notre héroïne, Agnès, quelques trois années après l’avoir laissé dans l’opus précédent. On a un très rapide récapitulatif de sa vie (ou de son absence de vie, au choix) pendant cette période, et de ses pratiques… ou plutôt de ses réflexions sur ses propres pratiques. Au moins, l’auteur donne le ton, ce tome-ci sera ‘légèrement’ plus sexué que le tome précédent. [Et attention, j’entends par là qu’on aura les réflexions sur la sexualité de l’héroïne et un aperçu de ses désirs les plus fous et pas un flot constant et intarissable d’activités sexuelles étouffant par là-même l’intrigue]. Mais ce qui m’a marqué dans ce roman, c’est sans doute l’évolution de l’héroïne. Elle a dépassé le stade de la jeune fille perdue qu’elle était dans le tome précédent, elle sort peu à peu de la phase de reconstruction de sa vie (suite aux événements survenus précédemment). En clair, elle évolue devient bien plus femme qu’elle ne l’était. Les sujets abordés autour de la femme s’ont autant de sujets relégués généralement bien loin dans les considérations prioritaires… Pour ne citer qu’eux, le surpoids et le deuil ne sont qu’assez peu traité (ou rapidement mis sous silence). On ne déclare pas son amour immortel moins d’une heure après avoir baisé : confondre la reconnaissance du ventre avec l’éternité est la preuve d’un absolu mauvais goût. Autant j’avais trouvé que l’Héritière avait mis un tout petit peu de temps à démarrer, autant dans Alouettes, le cœur de l’intrigue arrive plus rapidement. Et si le premier offrait des créatures fantastiques assez classiques (vampires, sorcières et loup-garous, exception faite des sirènes), je dois dire que ce tome donne une galerie bien plus exotique ! En premier lieu, les clients qui arrivent dans le cabinet notarial de nos personnages principaux sont des Roméo et Juliette de l’AlterMonde : un vampire et un kitsune. Deux espèces aussi éloignées que leurs familles se haïssent… Les kitsunes font parties des créatures venues d’Asie, des sortes de renards immortels. D’ailleurs l’œuvre de Shakespeare est vraiment au cœur du récit. Toute l’intrigue est construite autour de cette idée des amants maudits, mais au lieu de ne faire qu’une toute petite référence dans son texte, Jeanne-A Debats s’amuse et joue sur les raisons de cet amour impossible, démultiplie les situations et offre ainsi une situation des plus cocasses. On retrouve avec plaisir le reste des personnages que nous avions laissé dans le tome 1. J'ai trouvé Navarre un peu plus distant dans une bonne part du récit, il reste pour moi un personnage un peu nébuleux dont on ne sait pas grand chose, mais qui m'intrigue au plus au point (bon ça tombe bien j'ai Métaphysique du Vampire dans ma PAL), Géraud est plus exigent et intransigeant et Zalia est fidèle à elle-même (si ce n'est qu'elle nous paraît bien moins superficielle suite aux quelques informations qui nous sont distillées). Les quelques nouveaux personnages sont intéressants et permettent des situations inédites dans la vie d'Agnès et lui permettent d'avancer. Dans l’Héritière je vous disais que les références historiques imprégnaient le récit, l’intrigue s’y prêtant à merveille. Ce coup-ci, l’intrigue n’avait pas vraiment besoin d’un appuie historique, mais les références toucheront inévitablement le lecteur, Agnès se retrouvant sur les lieux des attentats de Paris… Finalement c'est le développement du monde qui a été un des points que j'ai le plus apprécié. On découvre notamment que la technologie a grandement évolué en l'espace d'une dizaine d'années (l'intrigue se déroulant dans un futur proche) et que certaines choses perdurent malheureusement dans les rues de Paris (au grand dam des femmes en surpoids)... En Bref : Le roman Alouettes est bel et bien dans la lignée de l'opus précédent l'Héritière, si ce n'est qu'il offre un regard plus mature de l'héroïne, Agnès Cleyre, sur sa vie et le monde qui l'entoure. Les questions et les enjeux ne sont d'ailleurs pas du tout les mêmes ce qui permet d'avoir un tout autre regard sur le texte de Jeanne-A Debats. Prenant de la première à la dernière page, je suis une nouvelle fois séduite par l'univers de l'auteur !
Mon Avis : Je ne sais pas qui, de l’auteur ou de la thématique générale du roman, m’intriguait le plus avant de me lancer dans L’Héritière. Il faut dire que l’urban fantasy et moi, on est copine par intermittence (la bit-lit s’en rapprochant et ayant grandement entaché mon avis sur le merveilleux monde des vampires), heureusement qu’il existe des récits de cette trempe pour me redonner foi ! En ce qui concerne Jeanne-A Debats, et bien la femme m’a grandement intriguée lors de quelques conférences aux Utopiales, et je n’avais pas résisté d’acquérir Métaphysique du Vampire sans pour autant m’y plonger immédiatement. Et me voici à vous parler, non pas de ce titre mais bien de L’Héritière, premier tome d’une série relatant les aventures d’Agnès Cleyre. La vie de la jeune femme n’a rien de bien reluisant quand on la rencontre au tout début du roman. Enfin, si on peut appeler ça une vie… Recluse dans une maison depuis plus de vingt ans en compagnie de sa mère et son frère, Agnès devait se préserver du monde extérieur et des créatures fantomatiques qui entourent les lieux et les personnes qu’elle pourrait y croiser. Mais sa famille est décédée et rien ne va plus dans sa vie. À peine les quelques premiers mots lus, et le lecteur se retrouve happé par ce roman. Le premier chapitre montre à quel point l’auteur a de l’esprit et aime jouer avec les codes : l’héroïne voit des fantômes mais n’arrive pas à s’en débarrasser, alors qu’elle est une sorcière ? Qu’à cela ne tienne : elle boira ou se droguera pour s’embrumer l’esprit ! Et puis une visite dans le cimetière du Père Lachaise, en pleine nuit, bourrée et en talon de dix centimètres semblait le moment idéal pour aller visiter la tombe de sa famille. Autrement dit Jeanne-A Debats met son lectorat dans l’ambiance. Et puis l’intrigue démarre, au début c’est un peu brumeux, il faut dire qu’on est dans la tête d’Agnès et que rien n’y est clair. Elle effectue en premiers lieux de menus travaux au sein de l’entreprise notariale de Géraud, son oncle, et se familiarise avec son nouvel environnement, un bon moyen à mon avis de mettre le lectorat plus à l’aise dans cet univers, qui s’il semble très réel abrite pourtant quelques surprises… Je vous parlais de fantômes précédemment, et ils ne sont pas les seuls à peupler le Paris de Jeanne-A. Les vampires, les loups-garous et, fait bien plus rare, les sirènes côtoient des sorciers/ières dans les rues de la capitale. Si toutes ces créatures vous donnent en tête des images bien précises, l’auteur s’amuse ici avec les codes les concernant pour servir son univers. Je ne vous en dirai pas plus, cela pourrait entacher certaines surprises qu’offre le récit. Une fois tout cela posé, vient le nœud du récit, le cœur de ce que va constituer la trame principale, la « quête ». Bon dans ce cas précis, il s’agit de retrouver le descendant direct d’une famille – d’une dynastie ? – qui remonte à Charlemagne… autrement dit, il va falloir chercher ! Outre l’humour qui parsème ce roman, il est donc empreint de références historiques nombreuses, retravaillées façon vampire – encore que – et ce, à différentes époques. En chemin vous pourrez vous attacher au beau et séduisant, Navarre, personne ô combien intriguant (et dont il me tarde d’en apprendre plus dans Métaphysique du Vampire dont il est, d’après ce qu’on m’a dit, le personnage principal) ; vous jouer de Zalia et de son amour pour les salles de bains ; parler histoire avec Jacques, le loup-garou, ou bien avec Géraud ; ou encore rire des idées d’Azraël. Une galerie de personnages marquants, et marqué par une truculence qui fait du bien. Et comme dans tout récit, il y a quelques méchants… Là je dois dire que j’ai été largement surprise par l’évolution des relations entre les protagonistes et par les issues de l’intrigue. Et j’ai vraiment apprécié le fait que le personnage d’Herfauges soit nuancé au cours du récit. En tout cas, je ne sais pas vous, mais l’histoire m’a donné envie de manger du chamallow… À voir si l’envie me passe dans la suite des aventures d’Agnès : Alouettes. En bref : De l’originalité dans la réutilisation des créatures qui pourtant auraient tendance à ne plus surprendre, une galerie de personnages riches en couleurs et en nuances, un univers fourni et un humour présent dans quasiment chacune des pages, je ne peux que vous conseiller L’Héritière (si tant est que vous n’ayez pas peur des fantômes).
Infos Utiles : Nationalité de l’auteur : Française Editeur : ActuSF – 329 pages – 2 parties/9 nouvelles + une préface et une postface Genre : Steampunk – Policier Acheter ce livre : Directement chez l'éditeur – Papier chez leslibraires.fr – Numérique chez les libraires.fr Mon Avis : En démarrant ces Feuillets de Cuivre, je ne m’attendais certainement pas à ça ! Par quoi commencer ? Largement présenté comme un roman steampunk (rien que la couverture en témoigne) j’ai été assez surprise de découvrir que ce genre n’était qu’esquissé en trame de fond, ne revêtant la forme qu’un « simple » support pour l’univers de Fabien Clavel pour implanter son intrigue. Le cœur du livre repose entièrement sur Ragon, un enquêteur de la police parisienne de plus en plus imposant à chacune des nouvelles que composent ces feuillets. Car oui, Feuillets de Cuivre est, comme son nom l’indique assez clairement* un recueil de feuillets, donc un recueil de nouvelles qui s'inscrivent dans un même univers. Ici, le XIXe siècle n'a rien de bien reluisant, les enquêtes sont toutes plus morbides les unes que les autres mais toutes font écho de près ou de loin à un fait divers, à une œuvre picturale ou à un roman. Et ce dernier point-là, est bel et bien le cœur du récit : tout n'est que question de littérature. Ragon n'est pas qu'un simple enquêteur, il résout les crimes avec autant de facilité que son tour de taille s'agrandit, le faisant rapidement monté en grade. Il faut dire que le monsieur est cultivé, et sacrément puisqu'il a TOUT lu (belle était l'époque où cela était encore envisageable). Cet ogre littéraire est tel, qui arrive à résoudre ses enquêtes en se basant sur la littérature : que ce soit par les piles de livres qu'il a sous les yeux ou bien par une réminiscence de ses souvenirs de lectures. À chaque nouvelle page j'étais de plus en plus séduite par les références, ces douceurs intellectuelles décelées ou offertes par l'auteur. Une bibliothèque, c’est une âme de cuir et de papier. Il n’y a pas meilleur moyen pour fouiller dans les tréfonds d’une psyché que de jeter un œil aux ouvrages qui la composent. La sélection, le rangement, le contenu, même la qualité de la reliure : tous les détails sont importants. Pour Ragon les années se suivent (de manière disparate), nouvelles après nouvelles, horreurs après horreurs, réussite après réussite, jusqu'à ce qu'un jour il fasse la rencontre sa Némésis, le pendant français de ce qu'est Moriarty à Sherlock Holmes. Un être aussi intelligent que lui et tout aussi épris que lui de la littérature. Cette rencontre marque un véritable tournant dans le récit. Car si, jusque-là, le lecteur se retrouvait conforté par une certaine redondance dans la résolution des enquêtes, la Bête Noire de Ragon, se faisant appeler l'Agnagnoste** (encore une référence plus subtile cette fois-ci) vient redistribuer complètement les cartes et offre un nouveau regard sur les événements passés. Ce n'est pas simplement brillant de la part de l'auteur d'avoir attendu pour nous offrir un personnage "méchant" auquel se raccrocher, c'est aussi et surtout intelligemment amené. D'autant que Fabien Clavel n'hésite pas à nous malmener, nous pauvres lecteurs qui nous intéressons à ses personnages, allant jusqu'à faire vivre des atrocités à quelques personnages secondaires. Je souligne cela et en même temps c'est un des points qui m'a fait encore plus apprécier le récit, puisque cette brutalité apporte un effet de véracité dans le récit (comment Ragon peut s'en sortir sans quelques pots cassés, sans un minimum de bagage ?). - Me croiriez-vous si je vous disais que j’ai résolu toutes mes enquêtes à partir de livres ? Pour une première rencontre avec l'écriture de Fabien Clavel je suis séduite ! Cette lecture a été très fluide et pourtant sa plume ne manque pas de qualité (les deux ne vont pas forcément de pair). Chaque page conforte dans l'idée que l'auteur aime jouer de ses connaissances, les mariant avec habileté et style nous offrant ainsi Feuillets de Cuivre, une ode à la Littérature - et allons jusqu'au bout - à la littérature française ainsi qu'à ses grands écrivains (Verne, Hugo, Zola, Maupassant...). Pour tout cela vous vous en doutez j'espère, ce livre est un coup de cœur ! *Un regroupement de feuillets constitue un cahier. Plusieurs cahiers composent un ouvrage. **Esclave lettré chargé de lire des textes à son maître durant l'Antiquité. En Bref : Un roman à enquêtes dans un univers légèrement steampunk empli de magies, Feuillets de Cuivre offre, pour personnage principal, un véritable amoureux des livres, un enquêteur qui ne vit et ne réussit qu'à travers eux. Servit par une excellente plume et une intelligence dans la construction du récit, ce roman est une véritable surprise, un coup de cœur qui m'entraîne à vouloir découvrir plus avant les écrits de Fabien Clavel (et ça tombe bien puisque sa série Néphilim vient d'être édité en poche dans la collection Hélios des Indés de l'Imaginaire) !
Infos Utiles : Nationalité de l’auteur : Belge Editeur : ActuSF – 256 pages – 7 chapitres + interview Genre : Fantasy – Steampunk Acheter ce livre directement chez l'éditeur : Papier – Numérique Mon Avis : La Stratégie des As est le premier roman publié de Damien Snyers. Et dans la catégorie « l’inclassable », le roman se pose là… à mi-chemin entre la fantasy – avec son lot de créatures merveilleuses, où elfes et trolls évoluent dans les mêmes cercles –, le steampunk accompagné de sa technologie anachronique et le roman de cambrioleurs à la Arsène Lupin, La Stratégie des As est un melting pot de ce qui se fait de mieux – à mon goût – en littérature. Mais qu’en est-il vraiment ? James, Elise et Jorg forment un trio détonnant : respectivement elfe, demi-elfe et troll, évoluant tous les trois dans les rues de Nowy-Kraków, en Pologne. D’entourloupes de bas étage en casses plus importants, nos héros restent du mauvais côté de la barrière. Et rien que la scène d’ouverture vaut le détour en matière d’arnaque ! Mais le gros de l’intrigue s’intéresse à une histoire bien plus importante… un vol. Ou plutôt LE vol, enfin c’est ce que comprend très rapidement James quand il rencontre pour la première fois son riche client. Je m’arrête là pour ce qui est de l’intrigue. Elle est assez classique : un riche monsieur cherche un objet très rare et il embauche un cambrioleur... Soit, rien de bien neuf là-dedans, si ce n’est qu’ici, le cambrioleur entraîne toute une équipe avec lui, que l’on assiste aux préparations (qui sont finalement plus longues que le casse lui-même) et que le background est, tout même, bien détaillé. Les personnages proposés sont très attachants, Damien Snyers n’hésite pas à leur faire subir des horreurs, mais cela vient raffermir ce lien. Loin d’être lisses, nos héros sont pleins d’aspérités et offrent des personnages consistants et fouillés. J’ai particulièrement apprécié le fait que le personnage d’Elise, en tant que représentante des Moitiés, s’intéresse à la condition des métisses dans le peuple féérique. Le sujet a beau être abordé dans les ouvrages, de manière générale rien n’est fait pour trouver une solution, alors qu’ici c’est en partie le cas. Un point tout de même que je n’ai apprécié que moyennement, revient au développement d’un personnage un peu nébuleux, qui revient assez fréquemment pour être un élément clef quand arrive le dénouement de l’histoire : l’ancien « employeur » de James. Notre elfe de service y fait souvent allusion, le voile se lève peu à peu sur ce personnage au cours du récit, mais quand arrivent enfin les quelques révélations le concernant, j’ai trouvé le tout un peu plat, c’est vraiment dommage car je pense qu’il y avait matière à réflexion et à développement. Un autre personnage qui arrive plus tardivement, et qui aura le droit à un peu de rab’ de visibilité (une nouvelle lui est consacré à la fin du roman), Mila, un personnage auquel je n’ai malheureusement pas réussi à m’attacher. Je comprends l’importance de l’ajouter à ce moment de l’intrigue, mais son personnage, à l’instar des trois, ou plutôt deux, autres (James et Elise, Jorg passe à la trappe tout de même), est assez peu développé. Ce n’est finalement que dans la nouvelle, que le personnage m’a vraiment intéressé. Outre ce point, j’avoue avoir particulièrement apprécié l’ambiance du livre. J’ai eu l’impression de remettre les pieds dans le Paris de l’elfe Sylvo Sylvain (Les Extraordinaires et Incroyables Enquêtes de Sylvo Sylvain, détective privé de Raphaël Albert), mais en Pologne ; d’essayer de survivre avec la compagnie des Salauds Gentilshommes (de Scott Lynch) et de jouer aux alchimistes avec Louis Denizart Hippolyte Gryffont (Le Paris des Merveilles de Pierre Pevel)… Trois ouvrages que j’ai largement appréciés et qui n’ont eu de cesse de venir se rappeler à moi durant cette lecture. Et concrètement ça marche ! Concernant l’écriture de l’auteur, j’avoue avoir eu un chouïa du mal avec le discours rapporté – du moins au départ, l’intrigue ensuite prend le pas sur le reste -, l’auteur emploi le flashback assez souvent (ou de l’anticipation au choix) en parlant par exemple, d’une situation hasardeuse et en remontant le temps pour expliquer comment les personnages en sont arrivés là. Ici, le procédé est surtout pratique puisque les personnages ont fait monter au rang d’art, le fait de se fourrer dans la mouise. En bref : La Stratégie des As est un bon premier roman, qui, s’il offre quelques légers bémols, propose une belle galerie de personnages, une intrigue appréciable (quoique connue) et surtout une ambiance incroyable. Une découverte qui s’annonce concluante, l’interview à la fin du livre stipule que l’auteur à d’autres projets sur le feu et ne sait pas encore s’il reviendra à ces personnages ci : croisons les doigts pour que cela soit le cas !
Infos Utiles : Nationalité de l’auteur : Française Editeur : ActuSF – 270 pages + 1 interview de l’auteur Genre : Fantasy Historique Acheter ce livre : Papier – Numérique Mon Avis : Acquis il y a tout juste un mois, ce livre m’a fait de l’œil dès sa sortie en mars dernier, et après quelques avis positifs de blogueurs que je suis (comme Sia ou BlackWolf), je ne pouvais que me lancer ! Après l’excellent « Le Bâtard de Kosigan » de Fabien Cerutti et le non moins intéressant « Le Livre de Cendres » de Mary Gentle, les romans à dominante historique ne me font plus peur (à condition, tout de même, de présenter un peu d’éléments de fantasy). Royaume de Vent et de Colères est un roman choral dont les personnages sont extrêmement soignés. Au début j’ai eu un peu peur que cet éclatement de la narration me perde, mais il n’en a rien été. Les chapitres sont très courts et l’alternance des points de vue permet de ne pas manquer de rythme. L’auteur nous entraîne dans ce premier roman avec facilité : une écriture fluide et une intrigue passionnante y sont pour beaucoup. L'histoire nous entraîne dans le Marseille de fin du XVIe, pendant que le Roi de France conquiert inlassablement de nouveaux territoires. Prenante et rythmée, l'intrigue m'a embarquée instantanément (autant dire un tour de force). Scindé en trois parties, le roman ne se déroule que sur une courte période (une journée à peine). Le choix d'entrecouper la narration principale par des flash-back a été un peu frustrant au départ, mais le fait d'en apprendre plus sur les personnages contrebalance ce premier sentiment. Mais honnêtement, ce qui marque ici, ce sont les personnages. Gabriel, le chevalier sur le déclin avec un passé atroce que peu aurait pu surmonter ; Victoire, la plus âgée de la troupe qui n’a, pour autant, pas perdu ses réflexes, loin de là ; Axelle, la tenancière d’auberge anciennement mercenaire ; Silas, l’étrange prisonnier ou encore Armand, le mage venu se réfugier à Marseille. Présentés comme ça, on pourrait croire à des personnages déjà vu quinze fois, mais, outre ces caractéristiques assez classiques, le « background » de tous ces personnages est bien plus développé que ce que j’ai pu rencontrer et aborde des thématiques que je ne m’attendais pas à croiser outre mesure (addiction, violence parentale ou absence de parents, etc.). La place du merveilleux n'est qu'esquissé dans ce roman, l'artbon employé par des mages n'est que peu employé ou peu manifesté dans l'univers du récit, par crainte des habitants ou peur des artisans de cette magie d'être exploité par la royauté. Le lecteur ne peut que spéculer sur l'avenir de cet art (si avenir il y a...) et imaginer ce que l'auteur pourra faire de l'artbon dans ses romans à venir (en espérant qu'il le réutilise). Concernant l'écriture de Jean-Laurent Del Socorro, j'ai vraiment apprécié sa plume, qui offre des phrases courtes et efficaces sur l'ensemble du récit. J'y opposerai tout de même un léger bémol dans les premières scènes d'actions, les mouvements des personnages sont décomposés en un phrasé haché. C'est tout de même minime par rapport à l'ensemble du récit. En Bref : Royaume de Vent et de Colères est une vraie bonne découverte que je vous recommande fortement. Avec des personnages fouillés, une intrigue entraînante et une écriture fluide, Jean-Laurent Del Socorro signe un premier roman magistral. Vivement le prochain !
Avant-Propos : Acheté l’année passée lors des dernières Utopiales, c’est le titre qui m’a tout de suite intrigué, puis la couverture qui est vraiment accrocheuse. Un rapide coup d’œil à la quatrième de couv’ et j’étais conquise. J’avais justement commencé à le lire, mais avec quelques lectures en parallèle je l’ai délaissé au profit des autres récits… Un an après (et surtout suite au choix de ma binôme XL pour le Destockage de PAL en duo), je dévore ce roman me mordant un peu les doigts de me pas y être revenu plus tôt ! Mon Avis : Le personnage principal, Marc-Aurèle est un détective privé qui se morfond dans ce travail redondant ; jusqu’au jour où une femme étrange frappe à son bureau pour le demander de retrouver une personne. Jaspucine a fait son entrée. Et pfiouu, je dois dire que ce personnage a de quoi décoiffer ! Ce duo improbable nous entrainera dans une enquête qui nous fera croiser… des fées, de la weed et des guillotines ! On évolue dans le monde des humains, je le précise, puisqu’à priori il existe d’autres mondes, et d’autres créatures. Les fées ont la possibilité de venir dans le monde des humains et font tout pour se fondre dans le décor, mais sans connaître les « codes » qui régissent le monde des humains. Ce qui donne des situations assez loufoques quand Jaspucine s’entretient avec Marc-Aurèle. J’ai vraiment apprécié le fait que l’on ne puisse qu’imaginer le monde des fées, puisqu’à aucun moment les protagonistes ne nous entraîneront dans ce monde. Il y a cependant quelques comparatifs qui s’avèrent ne pas être le pendant de l’original, mais qui laissent tout de même une idée. On plonge avec facilité dans l’intrigue, avec cette enquête, qui dans un premier temps paraît très classique et qui devient rapidement un imbroglio improbable. On passe de bizarrerie en bizarrerie, toujours avec rythme et humour (noir parfois). Les pages de Fées, Weed et Guillotines se tournent avec facilité et on prend plaisir à chercher le fin mot de l’histoire. Cependant, on peut opposer à l’auteur quelques facilités dans le déroulé de l’histoire, des ficelles un peu grosses tirées quand les personnages sont dans l’impasse. Mais ça reste infime par rapport au reste du récit. Un autre point que j’ai apprécié, c’est d’avoir la version des faits des deux points de vue. Jaspucine est vieille, très vieille et elle a connu la Révolution Française. Epoque durant laquelle elle avait déjà croisé le méchant de notre histoire, le nuiton (sorte de démon surgit des Enfers) ; et si l’auteur nous donne à voir la vision de Jaspucine sur les événements, le nuiton n’est pas en reste puisqu’on a également un long chapitre qui retrace son parcours sur cette même période. Et même si les passages ne sont sensiblement pas les mêmes, j’ai trouvé ingénieux que l’auteur nous propose ces deux visions opposées, et assez inédit qu’il laisse la place au méchant. Au final, ce livre s’est révéler une très bonne lecture. J’ai retrouvé toutes les promesses contenues dans le titre (un univers décalé et de la magie entre autres). En bref : Une enquête féérique servit avec un humour cinglant, Fées, Weed et Guillotines a de quoi faire sourire. Une très bonne lecture pour un roman qui mélange les genres avec habileté et qui n’hésite pas à offrir le point de vue des deux camps. L’univers de Karim Berrouka ? J’en redemande !
Remerciements : Je tiens à remercier les éditions ActuSF et le site Babelio de m’avoir permis de découvrir ce livre. Mon Avis : John Lang un nom qui sonne comme une promesse de franche rigolade pour peu que l’on apprécie un minimum l’humour potache dans un univers de fantasy. Mais avec Le Bouclier Obscur on se retrouve à mille lieues de son Donjon de Naheulbeuk ! Une plongée dans un univers sombre… vraiment très sombre ! L’auteur lui-même prévient les futurs lecteurs - ici - que cet écrit n’est pas à destination des mineurs ou des petits bras. Autrement dit, une promesse qui fleurait bon les situations atroces et un univers trash… Promesse largement tenu dès les vingt premières pages avec les prémices de cette Horreur – avec un grand h – que nous serons amenés à croiser en compagnie du personnage principal. Uther (référence directe et assumée au roi Uther Pendragon, tirée de la légende arthurienne) est un prof informaticien aimant la fantasy et, entre autre, le Seigneur des Anneaux. Le côté geek du « héros » l’ancre un peu plus dans le monde actuel et permet aux lecteurs de s’y identifié un peu. C’est en fait une sorte de monsieur tout le monde, projeté dans une intrigue qui le dépasse. Uther se retrouve contraint de s'opposer à Abalam, un démon surgit des Enfers. Un peu sceptique sur l'élévation du personnage en un héros sans peurs et sans reproches, qui, je le pensais, allais finir par arriver, me voilà bien en peine de vous dire que ce personnage donne dans le cliché… Malgré son côté nerd qui se transforme en chevalier, les événements qui surviennent pousse Uther à avancer sur cette voie pourtant inimaginable au départ. On le voit hésiter, refuser d’apporter son aide, ce qui en fait un personnage très humain ; présentant des réactions normales qu’on s’attendrait à avoir dans ce genre de situation. La fin reste, je dois le dire, un peu rapidement expédiée. On pourra m'opposer que l'intégralité du récit fonctionne sur la rapidité avec laquelle s'enchaîne les actions... Avec "seulement" 300 pages, l'auteur sert ici un page-turner très rythmé et nous embarque dans une aventure démoniaque invraisemblable. Les événements s’enchaînent rapidement et s'emballent complètement dans la deuxième moitié du roman, ne laissant pas au lecteur le temps de souffler entre deux scènes cauchemardesques (d'où ma remarque plus haut). L'épilogue permet de laisser la fin ouverte à l'imagination du lecteur, le laissant avec ses peurs et ses appréhensions... En bref : Une très bonne découverte d'un auteur connu pour un style totalement différent. Le Bouclier Obscur vient prouver que John Lang n'est pas bon que pour faire des blagues sur le fait d'être nyctalope, mais qu'il peut proposer des romans plus sombres et adultes. Un genre que je ne lui soupçonnais pas et que j'ai grandement apprécié !
Mon Avis :
Il faut se l’avouer, je ne lis que rarement d’autres genres que ceux de la SFFF, mais quand c’est le cas, mon choix se porte souvent sur un thriller. Dans ce roman, il sera question d’une enquête, meurtre d’une jeune femme de 18 ans, retrouvée égorgée dans sa chambre universitaire de Bois-Joli ; on s’intéressera également à l’homme chargé de l’enquête, Bernard Longbey et de sa longue descente en enfer, nous entraînant dans un tourbillon d’atrocités, de faux-semblants et d’incompréhensions. Le pire, le boulot de Bernard qui nous donne à montrer d'horreurs faites à des enfants, passages désagréables qui donnent la nausée, mais qui permettent aussi de mieux comprendre le personnage. Protagoniste au passé lourd et écœurant, Bernard n’a rien du parfait petit lieutenant. Avec des moments de schizophrénie passagers, je me suis demandé à de nombreuses reprises jusqu’où le personnage allait aller. Quand le voile se lève sur son passé, ce personnage devient carrément détestable, mais le besoin de savoir, de connaître l’identité du tueur est plus fort et l’on poursuit cette lecture. D’ailleurs, la surprise est bien là. Les certitudes que le lecteur acquiert au cours des chapitres, sont malmenées et détrompés dans les dernières pages du récit. Frustration suprême, le destin de Bernard n’est pas dévoilé, laissant planer un doute sur ce qui lui arrive. Dans la deuxième partie du roman, l’on se met à suivre Patrick Bellec, un collègue de Bernard. Patrick a de nombreuses similitudes avec Bernard, mais j’ai tout de même trouvé la fin un peu extrême, trop calqué sur le premier, j’ai trouvé dommage qu’aucun des personnages ne trouvent de rédemption… Avec Dernière Fenêtre sur l’Aurore, je découvre la plume de David Coulon, qui m’a autant surprise que déstabilisée. Des chapitres courts autant que des phrases monosyllabiques qui viennent hachées la lecture, le rythme de l’intrigue est largement soutenu par ce style propre aux thrillers. Je ne suis pas des plus fans de ce genre d’écriture, ce qui a largement ralenti ma lecture. Mais je suis arrivée à bout de ce court mais surprenant roman. En bref : Malgré un style qui ne me fait pas chaviré, ce court thriller a réussi à me surprendre et à m'épouvanter, je n'en attends pas moins d'un bon thriller et tous les ingrédients y sont pour que je savoure... Une très bonne découverte ! Utopiales 2014, issue de l'imaginaire d'une multitude d'auteurs
Si la forme ne met pas très familière (les seuls recueils de nouvelles lus à ce jour étant Philtres et Potions et Lune de Miel, Lune de Sang tous les deux dirigés par P.N. Elrod), je dois dire que le fond aussi m'est un peu étranger : jusqu'à maintenant la Science Fiction et moi ont est un peu des amis qui ne se voient pas pendant une longue période mais qui s'apprécient quand leurs routes se croisent à nouveaux. Je ressors de ma lecture avec l'impression que cette anthologie des Utopiales est un bon moyen de remettre un pied à l'étrier - si je puis dire - pour se lancer dans de la SF un peu plus hardos ... L'anthologie, c'est 11 nouvelles écrites entre 2000 et 2014 et dont le nombre de pages varient entre 15 et 70. C'est bien beau tous ces chiffres mais ça dit pas vraiment ce que je pense du contenu ... Alors pour commencer, j'ai trouvé que le tout était assez inégal, en un sens c'est normal, des auteurs avec des imaginaires, une écriture, une sensibilité différente, tous n'aborderont pas le thème donné (à savoir Intelligence) de la même manière. D'autre part tous les auteurs de cette anthologie ne font pas la même SF. On y retrouvera dans le désordre : du post-apocalyptique, de l'anticipation ou encore de l'uchronie ... Passez de l'un à l'autre en l'espace d'une page, peut donc être assez déroutant ! Néanmoins les différents auteurs ont su pour la plupart me transporter dans leur univers, je pense particulièrement à Sylvie Denis avec Le court roman de la momie, à Sylvie Miller & Philippe Ward avec Le Sage qui entre dans la paix. Une mention spéciale à Dmitry Glukhovsky, qui m'a donné TRÈS TRÈS envie de découvrir son Metro 2033 avec sa nouvelle L'Evangile selon Artyom. Après Sur le Fleuve (ma chronique), j'attendais un peu de lire autre chose de Léo Henry, mais à vrai dire, je n'ai pas accrochée à sa nouvelle Fe6 !! ou La Transfiguration de Bobby J. Fischer. La faute sans doute à un héro que j'ai trouvé bien trop suffisant, avec ce jeu d'échec élitiste que j’exècre tant et à une intrigue trop historico-politique ... Tant pis : cette nouvelle n'était tout simplement pas pour moi ! Le côté biologie et découverte d'une nouvelle espèce de la nouvelle L'Esprit de la Roche de Jean-Marc Ligny m'a surprise et néanmoins un peu déçue dans le sens où je m'attendais un peu plus à un esprit style revanche des cailloux ... Toutefois cela n'enlève rien au traitement des personnages que j'ai trouvé très bon ! La pièce de théâtre de Barbara Sadoul, Les Dracula Anonymes m'a plus qu'étonnée dans sa forme, mais le fond n'a pas été suffisant pour moi malheureusement ... Trop de croisement entre des personnages de fictions et des personnages historiques, chose que je n'apprécie déjà pas habituellement, alors quand ça parle Dracula et Anne Rice dans un même univers ... Michael Moorcock et L'Affaire du Bassin des Hivers, que j'attendais avec assez d'impatience, seule nouvelle que j'ai eu le temps de me faire dédicacer, mais la dédicace n'est pour rien dans mon ressenti final : cette nouvelle est vraiment agréable, mais je ne me sens pas vraiment de passer tout un roman en compagnie de ces personnages là. K.W Jeter et Dernières Volontés : Une histoire qui tient la route, mais une nouvelle trop longue par rapport au reste de l'antho ... J'ai eu l'impression que l'histoire aurait pu être traitée plus rapidement. Reste : Dominique Douay et Pas de deux sur la planète des ombres, Laurent Genefort et Chaperon, Jo Walton et En sommeil. Je ne trouve pas grand chose à dire de ses trois nouvelles, pas qu'elles ne m'aient pas convaincues au moment de leur lecture mais elles ne m'ont tout simplement pas marquées ... Une prochaine fois peut-être ? Challenges :
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