Mon Avis : Je ne sais pas qui, de l’auteur ou de la thématique générale du roman, m’intriguait le plus avant de me lancer dans L’Héritière. Il faut dire que l’urban fantasy et moi, on est copine par intermittence (la bit-lit s’en rapprochant et ayant grandement entaché mon avis sur le merveilleux monde des vampires), heureusement qu’il existe des récits de cette trempe pour me redonner foi ! En ce qui concerne Jeanne-A Debats, et bien la femme m’a grandement intriguée lors de quelques conférences aux Utopiales, et je n’avais pas résisté d’acquérir Métaphysique du Vampire sans pour autant m’y plonger immédiatement. Et me voici à vous parler, non pas de ce titre mais bien de L’Héritière, premier tome d’une série relatant les aventures d’Agnès Cleyre. La vie de la jeune femme n’a rien de bien reluisant quand on la rencontre au tout début du roman. Enfin, si on peut appeler ça une vie… Recluse dans une maison depuis plus de vingt ans en compagnie de sa mère et son frère, Agnès devait se préserver du monde extérieur et des créatures fantomatiques qui entourent les lieux et les personnes qu’elle pourrait y croiser. Mais sa famille est décédée et rien ne va plus dans sa vie. À peine les quelques premiers mots lus, et le lecteur se retrouve happé par ce roman. Le premier chapitre montre à quel point l’auteur a de l’esprit et aime jouer avec les codes : l’héroïne voit des fantômes mais n’arrive pas à s’en débarrasser, alors qu’elle est une sorcière ? Qu’à cela ne tienne : elle boira ou se droguera pour s’embrumer l’esprit ! Et puis une visite dans le cimetière du Père Lachaise, en pleine nuit, bourrée et en talon de dix centimètres semblait le moment idéal pour aller visiter la tombe de sa famille. Autrement dit Jeanne-A Debats met son lectorat dans l’ambiance. Et puis l’intrigue démarre, au début c’est un peu brumeux, il faut dire qu’on est dans la tête d’Agnès et que rien n’y est clair. Elle effectue en premiers lieux de menus travaux au sein de l’entreprise notariale de Géraud, son oncle, et se familiarise avec son nouvel environnement, un bon moyen à mon avis de mettre le lectorat plus à l’aise dans cet univers, qui s’il semble très réel abrite pourtant quelques surprises… Je vous parlais de fantômes précédemment, et ils ne sont pas les seuls à peupler le Paris de Jeanne-A. Les vampires, les loups-garous et, fait bien plus rare, les sirènes côtoient des sorciers/ières dans les rues de la capitale. Si toutes ces créatures vous donnent en tête des images bien précises, l’auteur s’amuse ici avec les codes les concernant pour servir son univers. Je ne vous en dirai pas plus, cela pourrait entacher certaines surprises qu’offre le récit. Une fois tout cela posé, vient le nœud du récit, le cœur de ce que va constituer la trame principale, la « quête ». Bon dans ce cas précis, il s’agit de retrouver le descendant direct d’une famille – d’une dynastie ? – qui remonte à Charlemagne… autrement dit, il va falloir chercher ! Outre l’humour qui parsème ce roman, il est donc empreint de références historiques nombreuses, retravaillées façon vampire – encore que – et ce, à différentes époques. En chemin vous pourrez vous attacher au beau et séduisant, Navarre, personne ô combien intriguant (et dont il me tarde d’en apprendre plus dans Métaphysique du Vampire dont il est, d’après ce qu’on m’a dit, le personnage principal) ; vous jouer de Zalia et de son amour pour les salles de bains ; parler histoire avec Jacques, le loup-garou, ou bien avec Géraud ; ou encore rire des idées d’Azraël. Une galerie de personnages marquants, et marqué par une truculence qui fait du bien. Et comme dans tout récit, il y a quelques méchants… Là je dois dire que j’ai été largement surprise par l’évolution des relations entre les protagonistes et par les issues de l’intrigue. Et j’ai vraiment apprécié le fait que le personnage d’Herfauges soit nuancé au cours du récit. En tout cas, je ne sais pas vous, mais l’histoire m’a donné envie de manger du chamallow… À voir si l’envie me passe dans la suite des aventures d’Agnès : Alouettes. En bref : De l’originalité dans la réutilisation des créatures qui pourtant auraient tendance à ne plus surprendre, une galerie de personnages riches en couleurs et en nuances, un univers fourni et un humour présent dans quasiment chacune des pages, je ne peux que vous conseiller L’Héritière (si tant est que vous n’ayez pas peur des fantômes).
0 Commentaires
Remerciements : Je tiens à remercier les éditions Castelmore et le site Livraddict de m’avoir permis de découvrir ce livre. Mon Avis : Après Le Septième Guerrier-Mage, je tenais à découvrir Paul Beorn dans d’autres univers. Le partenariat proposé par Livraddict fut donc l’occasion de tenter son dernier roman, destiné lui à un public bien plus jeune. Avec Un Ogre en Cavale, j’avoue avoir été assez surprise par le début du récit. Je l’ai trouvé extrêmement triste et presque sans espoir pour un roman destiné à cette tranche d’âge. Néanmoins, cela permet également de montrer que certaines personnes sont confrontées à la maladie, et que celle-ci peut également toucher les enfants. En l’occurrence, Jeanne se retrouve à l’hôpital car elle a fait une sorte de coma durant un de ses cours. J’ai donc eu une première impression, par rapport à la tonalité du roman, de type ‘sans espoir’ : c’était triste et au premier abord, ça peut ne pas plaire. Et puis très rapidement tout bascule dans le récit. Dans un hôpital en plein cœur de Paris, un ogre déboule d’un monde parallèle… Et vole le cœur de la fillette. Soit, la tristesse et la désespérance monte d’un cran. La créature ricane d’ailleurs, face à tant de malheur et se sauve en foutant un sacré carnage derrière lui. La bizarrerie vient de monter d’un cran. Et elle ne s’arrête pas là, puisque, encore une fois très rapidement, autre rebondissement : un mousquetaire et un chat débarquent eux aussi dans le monde des humains. Tous les acteurs sont en place. Pour un roman aussi court, restreindre à ce point le nombre de protagonistes principaux est juste ce qu’il faut. Au moins l’auteur est allé droit au but dans la présentation des personnages que l’on va suivre, et le(la) jeune lecteur(trice) va s’y retrouver facilement. Jeanne et Tempête (le chat) sont les plus sympathiques du trio, cela est renforcé par le côté caricatural du troisième (un mousquetaire qui tient du côté coureur de jupons). J’ai juste un léger reproche à faire à l’auteur en ce qui concerne les réactions de la fillette face à certaines situations, qui se rapprochent plus, à mon sens, de réactions d’adulte (bon après, on pourra m’opposer l’intelligence et le côté lettré de Jeanne). Côté intrigue, je dois dire que cette course-poursuite aux travers des rues de Paris m’a tenue en haleine. J’ai été entraînée très facilement par cette quête pour récupérer le cœur de Jeanne et pour arrêter l’Ogre. J’ai aimé l’idée qu’a eu l’auteur de se réapproprier les lieux mythiques de Paris (le Louvre / Notre-Dame) sans pour autant passer par la case Tour Eiffel – la ville subit déjà bien assez de dégâts comme ça dans l’histoire. Ainsi que celle de jouer avec les lieux pour faire avancer l’intrigue (notamment dans la cathédrale et ses statues). Enfin concernant l’écriture, si elle n’est pas aussi « complexe » que dans Le Septième Guerrier-Mage, la plume de Paul Beorn est toujours aussi séduisante, fluide et emprunte d’un rythme entraînant. En Bref : de la bonne littérature de l’imaginaire à destination d’un jeune public ! Un Ogre en Cavale vous promet une virée nocturne, en montgolfière, à dos de singe et aussi (et surtout) à pied, dans les rues de Paris. Le tout servit avec un trio de personnages plaisant et un certain sens du rythme : que demander de plus !?
Infos Utiles : Nationalité de l'auteur : Française Éditeur : Autoédition - 320 pages - 20 chapitres Genre : Horreur - Fantastique Acheter ce livre : Papier - Numérique (Amazon) En rab' : site de l'auteur - Paul Clément est aussi rédacteur en chef pour le site myzombieculture.com Mon Avis : Soyons réaliste : la mode est aux zombies. Que ce soit sur les écrans - au cinéma ou à la TV - en littérature - avec du texte ou des bulles - et même dans la vraie vie - avec des Zombies Walk endiablées- les revenants sont absolument partout ! Et même dans notre dernier numéro du webzine LCF. Alors en commençant Les Décharnés de Paul Clément, j’avais un petit peu peur… Peur de me retrouver avec une énième histoire pré-mâchée ou avec du Walking Dead réchauffé. Au début de l’histoire, l’auteur marque déjà quelques points en positionnant son personnage principal. Patrick est à l’antipode du héros qu’on a l’habitude de croiser dans ce genre de livre. Sa femme et sa fille l’ont quitté il y a bien longtemps, c’est un vieux grincheux qui n’aime rien ni personne, si ce n’est sa tranquillité. Alors quand l’apocalypse arrive par un bel, mais trop chaud, après-midi de juin, ce personnage devient très vite cynique. Pourtant il n’hésite pas à sauver une petite fille, Emma, et tous deux vont rapidement devenir un duo improbable. L’intrigue est somme toute assez classique : l’objectif des héros étant de survivre. Mais la façon dont les deux personnages vont évoluer au fil du livre est assez étonnante. Je dois dire que ce qui m’a surtout marquée dans Les Décharnés, c’est les échanges et les liens qui vont se créer entre les différents protagonistes. Dans un tout premier temps, les réactions de Patrick face à la fillette font « vraies », chacune semblent réelles et tout à fait cohérente avec l’univers environnant. C’est un des points que j’ai le plus apprécié dans le roman. Ensuite la rencontre des deux personnages avec d’autres survivants vient chambouler un peu le monde que Patrick et Emma se sont forgés en très peu de temps. Là encore, la façon dont Paul Clément a construit son monde est très bien travaillée, et offre un rendu saisissant : il y en a pour tous les goûts… Du chef un peu trop sûr de lui, à la vieille devenue folle, en passant par l’ancienne maîtresse qui ne sait pas trop comment gérer la situation, etc. Cette galerie de personnages aurait pu faire sonner la cloche du cliché, mais là encore tout passe extrêmement bien, et ne souffre pas de la redite. Un autre point que j'ai particulièrement apprécié est le rythme du récit. Généralement, dans les histoires de zombies, il y a, pour moi toujours un moment de latence - généralement au milieu du récit - qui vient ralentir ma lecture. Ici, ce ne fut absolument pas le cas, le livre s'est lu d'une seule traite. Le style fluide de l'auteur doit aussi y être pour beaucoup. A noter que Paul Clément ne fait pas dans la dentelle, en ce qui concerne le côté gore. C'est inhérent au genre et ce roman de déroge pas à la règle : au programme monstres, hémoglobine et tous types d'armes pour se défendre ! Et puis, finalement, l’intrigue évolue dans une direction à laquelle je ne m’attendais pas. Quelques éléments laissaient présagés que nous trouverions les monstres là où ils ne sont pas, mais j’avoue que la fin m’a laissée stupéfaite (dans le bon sens du terme). En Bref : Une très très bonne surprise que celle des Décharnés de Paul Clément. Si le fait d'implanter le décor du roman, dans le sud de la France est déjà séduisant, l'intrigue ne souffre pas des clichés habituels et offre une histoire prenante et poignante. Le protagoniste principal a beau être un personnage grincheux, on s'attache à lui - et à la petite Emma - tout au long du récit. A découvrir !
Infos Utiles : Nationalité de l'auteur : Américaine Éditeur : Bayard Jeunesse - 509 pages - 27 chapitres Genre : Jeunesse - Fantastique - Références aux contes Acheter ce livre : Papier Mon Avis : Un titre accrocheur, une couverture tape à l’œil et une quatrième de couverture attirante, il ne m’en aura pas fallu plus pour que je mette ce livre dans mon panier ! En démarrant cette lecture, tournant les pages sans vraiment m’en rendre compte, j’étais en train de me dire que j’avais entre les mains un de ces livres qu’on a du mal à lâcher et qui sera un titre de plus ajouté à ma rubrique coup de cœur. Et finalement, je dois le dire c’est quasiment le cas ! Le livre démarrait assez étonnement et m’a envoyé dans une direction qui n’était pas du tout la bonne. Avec un titre pareil je m’attendais un tant soit peu à une réécriture de conte ou du moins, à quelques références çà et là. Quand après quelques pages, l’héroïne a une belle-mère et deux belles-sœurs qu’elle n’apprécie que moyennement tant elles lui demandent trop de choses, je me suis dit que j’avais entre les mains une énième réécriture de Cendrillon, et je me suis légèrement braquée. Ô combien je me trompais : le propos n’est pas du tout dans ce détail de l’intrigue. Elizabeth, l’héroïne principale de ce roman, est une personne altruiste qui accepte de participer à un entretien d’embauche pour devenir bibliothécaire dans un endroit un peu spécial… Puisque la bibliothèque dans laquelle elle va travailler, n’héberge pas des livres mais des objets de toutes sortes. Dès le début de l’histoire, on sait – ou du moins, on sent – que quelque chose de fantastique, de merveilleux va débarquer. Quand on apprend que la bibliothèque héberge une collection portant le nom de Grimm, le lecteur n’a qu’une hâte : découvrir cette collection, un peu à l’image de l’excitation de l’héroïne. Mais l’auteure a la bonne idée de faire languir Elizabeth et le lecteur si désireux de réponses. Habillement, elle fait monter la tension pour enfin livrer un début du secret qui abrite la fameuse collection. J’ai adoré la façon dont l’auteure a traité le sujet des contes, une sorte de réécriture par objets interposés afin de s’affranchir des codes des histoires initiales, tout en conservant les références que le lectorat a acquisent depuis son enfance. L’intrigue est solide et bien ficelée, mais pour tempérer un peu mon propos je dois dire que bien entendu, il s’agit d’un roman jeunesse et que par conséquent, on voit venir « facilement » certains moments / révélations, etc. Mais j’ai pris ce livre comme il est, à savoir un livre avec pour public cible des gens plus jeunes que moi… alors je ne peux pas en tenir rigueur à l’auteure ! Concernant les personnages, j’ai trouvé que la galerie proposée était très intéressante et offrait assez de diversité pour donner un peu plus de poids à la globalité de l’histoire. Après je dois dire que les amourettes sont assez prévisibles (même si j’ai eu un léger doute l’espace d’un instant). L’auteure a décidé d’installer un monde fiable et très intéressant pour pouvoir y revenir dans d’autres histoires. J’ai donc hâte de découvrir le deuxième titre déjà paru en français « L’Expédition H.G. Wells », qui s’inscrit dans le même univers mais avec des personnages différents. En bref : Une intrigue prenante, des références aux contes des frères Grimm sans pour autant en faire des tonnes, des personnages attachants : La Malédiction Grimm m’a complètement happée ! Je suis sous le charme de l’univers de l’auteure et me tournerais facilement vers ses autres romans.
Infos Utiles : Nationalité de l’auteur : Américaine Editeur : Bayard Jeunesse – 253 pages – 22 chapitres Genre : Jeunesse – Fantastique Acheter ce livre : Papier Mon Avis : Apprentis Vétos Très Spéciaux est un roman jeunesse avec un soupçon de fantastique qui a tenu quasiment toutes ses promesses : un bref moment de détente et une rencontre avec un yéti. Plus sérieusement… Le personnage principal, Ben, est un enfant curieux mais surtout très imaginatif : c’est bien simple il passe son temps à inventer des histoires ! Ce qui fait que personne ne le croit jamais… Voilà un personnage qu’on a même plus besoin de présenter tant, on le retrouve absolument partout ! J’ai eu un peu de mal à m’attacher à ce personnage masculin, car justement on l’a déjà vu un bon millier de fois. Quand Perle débarque dans l’intrigue, je pensais que ce personnage allait être un peu moins caricatural ; présentée quasiment immédiatement comme une casse-pied finie, elle est rapidement exécrable et difficile à supporter. Enfin c’est ce que l’on ressent au travers de Ben. Jusqu’à maintenant, je dresse un portrait assez peu glorieux je dois bien l’avouer, mais quand le côté surnaturel apparaît je dois dire, que le restant du livre devient un peu « optionnel ». L’intrigue est très prenante, et offre un aspect décalé des informations que l’on croit connaitre sur les créatures surnaturelles. La présentation du yéti est originale et drôle, de même que les quelques autres créatures qui sont présentées dans ce tome 1. L’évolution de l’histoire est très prévisible, mais se lit avec une telle facilité et un entrain qui gomme une nouvelle fois le manque d’originalité des protagonistes. La fin laisse présagée une suite à cette histoire, et on sent totalement comment les liens entre les personnages vont évoluer… A voir si je me trompe, mais entre nous, je ne pense pas ! En Bref : une histoire détente avec un certain sens de l’humour mais aussi quelques écueils.
Infos Utiles : Nationalité de l’auteur : Française Editeur : Gallimard Jeunesse – 437 pages – 48 chapitres Genre : Fantastique – Young-Adult – Réécriture de Conte Acheter ce livre : Grand Format – Poche – Numérique Mon Avis : Lu pour le prochain Book Club de Livraddict, le roman de Victor Dixen, avec sa couverture et sachant qu’il s’agissait d’une adaptation du conte de Boucle d’Or, m’attirait particulièrement. J’avoue avoir eu un peu de mal à me plonger dans l’univers d’Animale, mais une fois bien imprégnée du texte, je me suis sentie plus à l’aise et plus captivée par l’intrigue de l’histoire. Durant ces quatre cents et quelques pages l’on suit Blonde, une orpheline recueillie par les sœurs d’un couvent. Notre héroïne, du haut de ses 17 printemps, n’a pas de quoi surprendre le lecteur dans un premier temps, elle est même plutôt banale et manque d’originalité… Orpheline donc, pas stupide, mais pas première de la classe, très souvent dans la lune, dépréciée par les autres pensionnaires du couvent, Blonde n’a que ses cheveux et ses grosses lunettes bleues pour se distinguer du reste de sa classe. Le premier quart du roman, Blonde se trouve dans une sorte d’état de stase et c’est l’impression que j’avais quand j’ai commencé cette lecture. Un gaz environnait l’héroïne, et j’ai eu un mal fou à m’accrocher à ce personnage. J’ai commencé à apprécier Blonde au travers du personnage de Gabrielle de Valrémy, dont on nous conte l’histoire par des résultats d’enquêtes sur sa disparition. J’ai d’ailleurs plus accroché à cette partie de l’histoire, au passé puisque les événements sont survenus une quinzaine d’années avant le présent d’Animale. Et puis la première partie s’achève, avec son lot de révélations (sans trop de surprise, je dois l’avouer) mais surtout avec une deuxième partie qui fait clairement « décoller » l’intrigue. Blonde change du tout au tout, et c’est tant mieux. Cette impression nébuleuse se dissipe et j’ai bien plus apprécié la suite de l’histoire. En démarrant ce roman, je ne m’attendais pas à être autant surprise par la tournure des événements, ni par certaines scènes du récit. Animale est vendu comme un roman « pour ados », mais je le déconseillerai aux plus jeunes tant certains passages m’ont étonnement choquée (relativement, mais je me suis dit qu’à la place d’un jeune de 10 / 12 ans ça peut être traumatisant, surtout si son imagination est fertile). Et malgré cela je trouve que ce roman est bon – voire très bon – sur ce point, car justement il ne prend pas le lecteur pour une chiffe molle. Tout n’est pas tout rose dans la vie de Blonde et autant y aller jusqu’au bout. Et c’est en grande partie pourquoi le récit m’a intéressée et captivée : si certaines choses étaient prévisibles, beaucoup d’autres m’ont surprise et c’est ce que je recherche dans un roman « pour ados » que tout ne soit pas cousu de fil blanc. Concernant les personnages et leur évolution, je le signalais plus haut j’ai eu du mal avec le début du roman et avec Blonde particulièrement. Cependant l’évolution de l’intrigue et par extension du personnage est très marquée, tranchant clairement d’une partie à l’autre et cela est pour le mieux. Les personnages vraiment indispensables à l’intrigue sont assez peu nombreux, Gaspard, l’apprenti tailleur de pierre est sympathique à suivre dans les premières parties, mais j’ai tout de même trouvé que tout allait un peu vite entre eux deux, Blonde et lui ne se connaissent pas bien et deviennent deux êtres inséparables (c’est le gros bémol qui m’a laissée dubitative, mais après tout on parle de magie et de conte de fées…). Une partie se déroule à travers ses yeux et le personnage prend tout de suite plus d'ampleur. Le personnage à qui je me suis le plus attachée reste Gabrielle, une jeune fille disparue quinze ans plus tôt. J’ai trouvé que ses parties étaient plus rythmées et plus entraînantes que les parties dédiées à Blonde. Et enfin Madame Lune, LE personnage qui m’a fait penser tout du long à grand-mère Fa, l’aïeule de Mulan… J’ai adoré ce personnage, qui sous couvert de faire de la voyance dans un cirque itinérant, n’en reste pas moins un des personnages magiques les plus marquants du récit. Car oui bien sûr, Animale est un roman imprégné de magie. Elle met du temps à s’installer, certes, mais le lecteur sait que le merveilleux va surgir à un moment donné. Je ne savais pas sous quelle forme cela allait être représenté, et sur ce point j’ai TOUT apprécié. La magie de Madame Lune (vous l’aurez compris) mais aussi celle de Sven, Baldur et des autres… Au final, j’ai passé un très bon moment de lecture et pourtant au départ ça n’était pas gagné ! Ce tome-ci se suffirait entièrement à lui-même, mais sachant qu’une suite est déjà sortie, je m’interroge sur le futur de Blonde et Gaspard. En Bref : Un livre qui m’a agréablement surprise par son originalité et ses rebondissements. Le début a été un peu difficile, tant du point de vue de l’intrigue que du personnage principal, mais le tout est très nettement relevé par la suite de l’histoire. La magie qui imprègne Animale dès les premières lignes est très bien développée et exploitée, et je ne demande qu’à la retrouver dans la suite : le tome 2 intitulé La Prophétie de la Reine des Neiges…
Remerciements : Je tiens à remercier le site Livraddict et les éditions Michel Lafon de m’avoir permis de découvrir ce livre. Mon Avis : Une couverture magnifique, un titre qui annonce un voyage immergé, Les Gardiens de l’Océan promettait un univers stupéfiant. Pour commencer, j’ai eu un mal fou à m’imprégner du texte. L’écriture d’Irène Salvador est très difficile à aborder, en cause : un manque de ponctuation à certains endroits, qui aurait pourtant été indispensable, et des tournures de phrases alambiquées. À certains moments, il fallait que je relise plusieurs fois une phrase pour en comprendre le sens ce qui a considérablement ralenti ma lecture. C’est vraiment dommage car malgré cette « faiblesse », l’univers proposé par Irene Salvador est vraiment très agréable. J’avais très envie de découvrir des histoires s’installant dans les fonds marins (je vous en parlais justement ici), j’attendais donc ce livre avec une pointe d’impatience. Acqualys est une ville mi-aquatique mi-terrestre, qui accueille le peuple des Gardiens, des êtres amphibies qui ne s’intéressent qu’à une chose : protéger l’océan. Après une vie terrestre auprès d’une famille aimante, Marco y est parachuté un peu malgré lui et est formé pour devenir lui-même un gardien. Le personnage principal, Marco, reste plaisant à suivre malgré quelques éléments incohérents le concernant. Durant l’intrigue, le jeune homme est extrêmement lucide et décode son environnement avec aisance… ce qui m’a rendu assez sceptique quand le héros rencontre une personne pour la première fois et lui fait immédiatement confiance ou quand il pressent le caractère d’un autre alors qu’ils n’ont échangé qu’un bonjour… Encore une fois c’est dommage, car sans cela on sentirait très bien la tension, l’inimitié ou la bienveillance des autres personnages sans que l’auteure ne ressente le besoin de nous l’indiquer. Les personnages secondaires sont sympathiques mais assez peu suivis (du moins bien moins que le personnage de Marco). Je me suis surprise à apprécier un personnage pour le détester quelques pages plus loin et inversement pour d’autres, ce qui pour moi, marque une assez bonne réussite au niveau des choix des personnages secondaires. L’intrigue du roman est sympathique tout en étant pas, malheureusement, révolutionnaire. L’univers surprenant n’a pas empêché le fait que certains éléments soient attendus. Les paysages ne sont pas décrits à outrance, ce qui permet une sorte d’émerveillements quand ceux-ci sont présentés. On sent bien que la protection de la planète est quelque chose qui importe à Irene Salvador et qu’à travers l’histoire de Marco, elle cherche à faire réfléchir ses lecteurs. Mais on sent que ce discours subliminal perd un peu de sa teneur dans le dernier tiers du livre et le message est un peu avorté par la fin du livre. La fin du livre étant ce qu’elle est, une suite est prévue et espérons que ce deuxième tome apportera du poids à ce que cherche à transmettre l’auteure. En Bref : Un univers suffisamment peu exploité pour intéresser les lecteurs avides de nouveautés, dommage que l’intrigue ne soit pas de la même trempe (même si elle reste agréable à suivre). Le gros bémol vient de l’écriture d’Irene Salvador qui est parfois difficile à suivre. Le livre donne tout de même à réfléchir sur l’écologie et la protection de la planète, reste à espérer que cette vision soit un peu plus poussée dans le tome 2.
Avant-Propos : Acheté l’année passée lors des dernières Utopiales, c’est le titre qui m’a tout de suite intrigué, puis la couverture qui est vraiment accrocheuse. Un rapide coup d’œil à la quatrième de couv’ et j’étais conquise. J’avais justement commencé à le lire, mais avec quelques lectures en parallèle je l’ai délaissé au profit des autres récits… Un an après (et surtout suite au choix de ma binôme XL pour le Destockage de PAL en duo), je dévore ce roman me mordant un peu les doigts de me pas y être revenu plus tôt ! Mon Avis : Le personnage principal, Marc-Aurèle est un détective privé qui se morfond dans ce travail redondant ; jusqu’au jour où une femme étrange frappe à son bureau pour le demander de retrouver une personne. Jaspucine a fait son entrée. Et pfiouu, je dois dire que ce personnage a de quoi décoiffer ! Ce duo improbable nous entrainera dans une enquête qui nous fera croiser… des fées, de la weed et des guillotines ! On évolue dans le monde des humains, je le précise, puisqu’à priori il existe d’autres mondes, et d’autres créatures. Les fées ont la possibilité de venir dans le monde des humains et font tout pour se fondre dans le décor, mais sans connaître les « codes » qui régissent le monde des humains. Ce qui donne des situations assez loufoques quand Jaspucine s’entretient avec Marc-Aurèle. J’ai vraiment apprécié le fait que l’on ne puisse qu’imaginer le monde des fées, puisqu’à aucun moment les protagonistes ne nous entraîneront dans ce monde. Il y a cependant quelques comparatifs qui s’avèrent ne pas être le pendant de l’original, mais qui laissent tout de même une idée. On plonge avec facilité dans l’intrigue, avec cette enquête, qui dans un premier temps paraît très classique et qui devient rapidement un imbroglio improbable. On passe de bizarrerie en bizarrerie, toujours avec rythme et humour (noir parfois). Les pages de Fées, Weed et Guillotines se tournent avec facilité et on prend plaisir à chercher le fin mot de l’histoire. Cependant, on peut opposer à l’auteur quelques facilités dans le déroulé de l’histoire, des ficelles un peu grosses tirées quand les personnages sont dans l’impasse. Mais ça reste infime par rapport au reste du récit. Un autre point que j’ai apprécié, c’est d’avoir la version des faits des deux points de vue. Jaspucine est vieille, très vieille et elle a connu la Révolution Française. Epoque durant laquelle elle avait déjà croisé le méchant de notre histoire, le nuiton (sorte de démon surgit des Enfers) ; et si l’auteur nous donne à voir la vision de Jaspucine sur les événements, le nuiton n’est pas en reste puisqu’on a également un long chapitre qui retrace son parcours sur cette même période. Et même si les passages ne sont sensiblement pas les mêmes, j’ai trouvé ingénieux que l’auteur nous propose ces deux visions opposées, et assez inédit qu’il laisse la place au méchant. Au final, ce livre s’est révéler une très bonne lecture. J’ai retrouvé toutes les promesses contenues dans le titre (un univers décalé et de la magie entre autres). En bref : Une enquête féérique servit avec un humour cinglant, Fées, Weed et Guillotines a de quoi faire sourire. Une très bonne lecture pour un roman qui mélange les genres avec habileté et qui n’hésite pas à offrir le point de vue des deux camps. L’univers de Karim Berrouka ? J’en redemande !
Infos Utiles : Nationalité de l'auteur : Française Editeur : Gulf Stream - Collection Electrogène - 248 pages - 18 chapitres Genre : Fantastique - Jeunesse Acheter ce livre : Papier - Numérique Mon Avis : Avec une couverture aussi sobrement classe et un package surprenant (vous ne le voyez pas, mais la tranche est orange vif), il fallait que je mette la main sur Brainless. Brainless est le nom du personnage principal, enfin son pseudo, entré tellement dans les mœurs que certains ne se souviennent même plus de son vrai nom : Jason. Comme le tueur de Vendredi 13… Dès les premières pages on apprend que Brainless est un zombie. Mais un zombie qui s’éloigne très nettement des zombies que le jeune homme adore dans les vieux films de Romero. Un zombie sans accès de violence mais avec quelques bugs de temps en temps. Le détachement de Jérôme Noirez vis-à-vis des « codes » est bienvenue, permettant de suivre un personnage touchant et intelligent*. *Sous condition bien entendu – il ne s’appelle pas Brainless sans raison. En dehors de Brainless, la galerie des personnages est très étoffée, de personnages clichés qui pavent habituellement les récits d’ado implantés aux Etats-Unis. On y retrouve donc à loisirs : la pimbêche pom-pom, qui ne jure que par son apparence physique, Cassidy ; le joueur de football (américain, cela va s’en dire) qui essaye en vain de se détacher de l’image du capitaine qui doit automatiquement se maquer avec une pom-pom girl, Tom ; la fille gothique de la classe, Cathy ; les deux inséparables, Jim et Tony ; et du copain lourdingue vouant un culte à la couleur jaune, Ryan. A oui et j’oubliai, le proviseur, qui n’en a plus rien à faire de son lycée : Monsieur Ortiz. Cliché, je vous l’avais dit ! MAIS, cette galerie de personnages aussi vu, qu’attendu, n’est pour ainsi dire, pas le nœud du problème soulevé par Brainless. Sans vous spoiler, le thème du zombie n’est finalement qu’un prétexte pour appuyer là où ça fait mal… tout en proposant un roman drôle, documenté et entrainant. L’American Way of Life en prend pour son grade avec sa libre circulation des armes (qui a évolué, politiquement parlant, depuis) et sa nourriture grasse (qui elle n’a pas évolué). Dès les premières pages, on apprend que Brainless a survécu à une tuerie, qui a eu lieu dans son lycée. Et puis plus rien, enfin si, on repart des mois avant l’attaque et on découvre comment Jason est devenu Brainless… Jusqu'à ce que le lecteur se rende compte qu’on arriverait, inexorablement, à ce jour fatidique. L’intrigue est très bien menée, entrecoupée d’interludes qui retracent la pensée de Brainless. Je parlais de documentation plus haut, je pense surtout aux références à des œuvres de la culture Z. Romero est cité de nombreuses fois (c'est le papa de La Nuit des Morts-Vivants, réalisateur qui s'est spécialisé dans ce genre là), mais l'auteur fait également référence à des films que Brainless juge moins bon, à des tueurs en série, à des personnages tueurs en série, etc. En bref : Une excellente découverte, à la limite du coup de cœur. L'histoire est addictive, le personnage principal attachant. Le côté zombie surprend dans ce monde où les humains peuvent être pires que les "monstres". Brainless propose une critique de l'American Way of Life, dans ses côtés les plus sombres. A lire d'urgence !
Remerciements : Je tiens à remercier les éditions ActuSF et le site Babelio de m’avoir permis de découvrir ce livre. Mon Avis : John Lang un nom qui sonne comme une promesse de franche rigolade pour peu que l’on apprécie un minimum l’humour potache dans un univers de fantasy. Mais avec Le Bouclier Obscur on se retrouve à mille lieues de son Donjon de Naheulbeuk ! Une plongée dans un univers sombre… vraiment très sombre ! L’auteur lui-même prévient les futurs lecteurs - ici - que cet écrit n’est pas à destination des mineurs ou des petits bras. Autrement dit, une promesse qui fleurait bon les situations atroces et un univers trash… Promesse largement tenu dès les vingt premières pages avec les prémices de cette Horreur – avec un grand h – que nous serons amenés à croiser en compagnie du personnage principal. Uther (référence directe et assumée au roi Uther Pendragon, tirée de la légende arthurienne) est un prof informaticien aimant la fantasy et, entre autre, le Seigneur des Anneaux. Le côté geek du « héros » l’ancre un peu plus dans le monde actuel et permet aux lecteurs de s’y identifié un peu. C’est en fait une sorte de monsieur tout le monde, projeté dans une intrigue qui le dépasse. Uther se retrouve contraint de s'opposer à Abalam, un démon surgit des Enfers. Un peu sceptique sur l'élévation du personnage en un héros sans peurs et sans reproches, qui, je le pensais, allais finir par arriver, me voilà bien en peine de vous dire que ce personnage donne dans le cliché… Malgré son côté nerd qui se transforme en chevalier, les événements qui surviennent pousse Uther à avancer sur cette voie pourtant inimaginable au départ. On le voit hésiter, refuser d’apporter son aide, ce qui en fait un personnage très humain ; présentant des réactions normales qu’on s’attendrait à avoir dans ce genre de situation. La fin reste, je dois le dire, un peu rapidement expédiée. On pourra m'opposer que l'intégralité du récit fonctionne sur la rapidité avec laquelle s'enchaîne les actions... Avec "seulement" 300 pages, l'auteur sert ici un page-turner très rythmé et nous embarque dans une aventure démoniaque invraisemblable. Les événements s’enchaînent rapidement et s'emballent complètement dans la deuxième moitié du roman, ne laissant pas au lecteur le temps de souffler entre deux scènes cauchemardesques (d'où ma remarque plus haut). L'épilogue permet de laisser la fin ouverte à l'imagination du lecteur, le laissant avec ses peurs et ses appréhensions... En bref : Une très bonne découverte d'un auteur connu pour un style totalement différent. Le Bouclier Obscur vient prouver que John Lang n'est pas bon que pour faire des blagues sur le fait d'être nyctalope, mais qu'il peut proposer des romans plus sombres et adultes. Un genre que je ne lui soupçonnais pas et que j'ai grandement apprécié !
|
SUR LA TABLE DE CHEVETLES DERNIÈRES CHRONIQUESUN PEU DE TRIAuteurs
Éditeurs
ActuSF Ankama Black Moon Bragelonne BookMark Casterman Dargaud Delcourt Dupuis Dystopia Workshop Folio SF Glénat Hugo & Cie Humanoïdes et Associés J'ai Lu Ki-oon Leha Livre de Poche Lombard Martinière Jeunesse Milady Milady Graphics Mnémos Moutons Electriques Nathan Nickel Pika Pocket Jeunesse Rageot Robert Laffont (Collect° R) Scrinéo Soleil Urban Comics Les copains blogueurs
Archives
Archives
Février 2024
|