Infos utiles : Nationalité de l'auteur : Australienne Éditeur : Gallimard - 592 pages Genre : Fantasy Historique Prix : 19.50 € Acheter ce livre : leslibraires.fr Autres tomes de la série : Tome 1 Mon Avis : Véritable et surtout improbable coup de cœur pour le tome 1 de cette série, je n'avais pas pris le temps de me plonger dans la suite avant la semaine passée (trois ans tout pile après avoir refermé la dernière page du Club des Mauvais Jours). Le Pacte des Mauvais Jours, deuxième volet de la série Lady Helen d'Alison Goodman, est une éblouissante continuation qui a surpassé toutes mes attentes. Dès les premières pages, j'ai adoré retrouvé l'univers sombre et envoûtant de l'époque victorienne, où la société impose ses règles strictes et les mystères surnaturels se dissimulent dans l'ombre. J'ai renoué avec plaisir avec la prose riche et immersive d'Alison Goodman, où chaque mot semble être choisi avec soin pour transporter le lecteur dans un tourbillon d'émotions (malgré les nombreuses erreurs d'édition, les oublis de mots et les fautes d'orthographe...). L'intrigue complexe et pleine de rebondissements m'a maintenu en haleine, mêlant habilement des éléments de fantastique, d'intrigue sociale et de romance interdite. - C'est beau la mer, répliqua Martha. Mais c'est aussi une vraie salope, passez-moi l'expression. Ma mère avait coutume de dire : " Ne tourne jamais le dos à la mer, et rappelle-toi que ce qu'elle cache est toujours plus dangereux que ce qu'elle montre." Lady Helen, notre héroïne, continue de se révéler comme l'un des personnages les plus fascinants et nuancés que j'ai eu l'occasion de croiser dans la littérature young-adult jusqu'ici. Son évolution, tant sur le plan personnel que surnaturel, est un régal à suivre. J'ai particulièrement apprécié la manière dont l'auteure explore les dilemmes moraux auxquels Lady Helen est confrontée, ajoutant une profondeur émotionnelle à l'histoire. L'émancipation de la jeune fille, s'éloignant de Londres et surtout de sa famille, lui permet d'évoluer de façon impressionnante. Outre Lady Helen, j'ai adoré retrouvé Lord Carlson, Darby et un peu moins sa Seigneurie Selburn... Étrangement, je ne me souvenais pas beaucoup de Mr Hammond, mais c'est le personnage secondaire dont l'histoire m'a le plus touché et attendrit en dehors de l'héroïne. - Je crois que lord Carlston, comme la plupart des hommes, est incapable de dépasser sa conception de la vie d'une femme, dit Darby avec circonspection. en fait, je crois que tout le monde est convaincu que le monde d'une femme est toujours plus pauvre que celui d'un homme. Les relations entre les personnages sont dépeintes avec une délicatesse et une authenticité remarquables. Les liens qui se tissent, les trahisons qui se nouent et les passions qui s'enflamment contribuent à créer une toile complexe de relations humaines, le tout enveloppé dans une atmosphère d'époque élégante. Le Pacte des Mauvais Jours a réussi à intensifier le mystère et à élargir l'univers déjà riche du premier tome. Les éléments surnaturels sont développés de manière convaincante, apportant une nouvelle couche de magie et d'intrigue à cette série déjà captivante. En Bref : Le Pacte des Mauvais Jours est une suite magnifique qui a su maintenir l'éclat du premier tome tout en élargissant les horizons de l'histoire. Alison Goodman a créé un monde où le fantastique se mêle à l'histoire, et où chaque page révèle de nouveaux mystères et émotions. Une lecture inoubliable qui laisse présager une suite encore plus époustouflante.
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Infos utiles : Nationalité de l'auteur : Américaine Éditeur : J'ai lu - 702 pages Genre : Fantasy Prix : 9.20 € Acheter ce livre : leslibraires.fr Mon Avis : Premier sang de Joe Abercrombie inaugure la série épique La Première Loi avec une immersion implacable dans un monde de fantasy tout à la fois sombre et réaliste. L'auteur dépeint un univers brutal et sans concession où la politique, la magie et la guerre s'entremêlent de manière complexe. Ce roman chorale nous invite à suivre plusieurs personnages, chacun doté d'une profondeur et d'une complexité singulières. L'Inquisiteur Glokta, tourmenté et cynique, offre une perspective unique en enquêtant sur des conspirations politiques. Logen Neuf-Doigts, guerrier barbare, incarne la brutalité du monde, et le jeune noble Jezal dan Luthar représente les illusions de la noblesse. Le personnage qui a le plus captivé mon intérêt indéniablement, c'est Logen, avec son côté bourru, il a constitué le point d'ancrage le plus fascinant de ma lecture. Les passages concernant Glokta m'ont souvent effaré, c'est le personnage avec lequel je me suis sentie le moins à l'aise tout au long de ma lecture. Jezal m'a paru par moments insipide en comparaison des autres, mais leur évolution dans ce premier tome se révèle intéressante, laissant une impression différente après la lecture. Le problème, quand on possède de bonnes jambes, c'est qu'on a tendance à courir un peu trop, et pour rien. Par contre, lorsqu'on a des difficultés à se mouvoir, on ne bouge que s'il est urgent de le faire. L'univers créé par Abercrombie est riche, assez réaliste (malgré sa magie) et plutôt exempt de clichés. Les personnages ne sont ni totalement bons ni totalement mauvais, tout en nuance de gris, ce qui rend l'histoire imprévisible et pleine de nuances morales. Les intrigues politiques et les machinations sournoises ont ajouté le petit grain de sel suffisant pour rendre cette lecture captivante, offrant une atmosphère de tension constante. L'écriture de l'auteur se distingue par son caractère incisif et percutant, une caractéristique qui reflète le ton sombre et impitoyable de l'histoire. Ses dialogues, tranchants comme une lame, injectent de l'humour noir dans des situations souvent désespérées venant renforcer l'ambiance générale du récit. Ce qui rend l'auteur particulièrement remarquable, c'est sa propension à éviter délibérément les conventions habituelles de la fantasy. La peur est une bonne compagne pour le malheureux qu'on traque ; elle m'a permis de rester en vie. Les morts ne ressentent plus la peur et je n'ai pas encore envie de me joindre à eux. Contrairement aux récits tirants sur la high fantasy, Abercrombie déjoue les attentes en introduisant des retournements narratifs inattendus. Les personnages, loin de suivre les archétypes héroïques classiques, sont nuancés et souvent moralement ambigus, rompant avec les clichés prévisibles. De plus, l'auteur aborde la violence et la politique de manière réaliste, se distançant des tropes romantiques ou idéalisés qui parsèment souvent la fantasy. En évitant ces conventions, il offre aux lecteurs une expérience de lecture rafraîchissante et délibérément non conformiste au sein du genre. Les scènes de bataille sont décrites de manière immersive et brutale, renforçant l'aspect réaliste de l'univers. Abercrombie explore également des thèmes plus profonds, tels que la nature humaine, le pouvoir et la quête de rédemption, ajoutant une couche de complexité émotionnelle à l'histoire. En Bref : Premier sang est un tour de force dans le genre de la fantasy. Avec des personnages mémorables, un monde crédible et des intrigues inattendues, Joe Abercrombie établit solidement les bases de la série La Première Loi, offrant aux lecteurs une expérience immersive et mémorable. On en parle aussi chez :
Infos utiles : Nationalité de l'auteur : Américaine Éditeur : Le Livre de Poche - 408 pages Genre : Fantasy Prix : 9.20 € Acheter ce livre : leslibraires.fr Mon Avis : Grande découverte de l'univers de Les Dames du lac de Marion Zimmer Bradley, le premier tome du cycle d'Avalon. L'auteure fait partie des classiques à découvrir et je suis assez friande des écrits relatifs au Roi Arthur. Mais je n'avais pas encore pris le temps de me pencher sur l'œuvre magistrale de MZB. Dès les premières pages, j'ai été ensorcelée par la manière dont l'auteure revisite les légendes arthuriennes à travers le regard puissant de Morgane, la demi-sœur du Roi Arthur. L'histoire dévoile une Avalon empreinte de mysticisme celtique, un lieu où la sorcellerie et la spiritualité jouent un rôle central, dirigée uniquement par des femmes. Rappelons que l'œuvre a été publiée pour la première fois en 1983... 40 ans après une lecture fantasy féministe à souhait n'aura jamais été autant dans l'air du temps ! Ce roman offre une perspective féministe rafraîchissante, mettant en avant les femmes qui ont été souvent reléguées au second plan dans les récits classiques de la légende. Morgane, en particulier, devient le pilier de l'intrigue, dévoilant ses facettes les plus profondes, de son enfance à son rôle crucial dans la légende arthurienne. L'auteure donne vie à des personnages emblématiques comme Guenièvre, Lancelot et Merlin, tout en les transformant à travers le prisme des expériences féminines. J'ai été particulièrement captivée par le choix audacieux de Marion Zimmer Bradley de faire de Morgane la narratrice du récit. Cette perspective intime a ajouté une profondeur émotionnelle et une complexité intrigante à l'histoire, permettant de plonger directement dans les pensées et les motivations de ce personnage. Par ailleurs, la mise en lumière de Ygerne, la mère d'Arthur et de Morgane, au début du récit a été une véritable révélation. Loin de l'image souvent stéréotypée d'une femme soumise, Ygerne se révèle être une figure forte et combative, prenant le contrôle de sa propre destinée. L'exploration de sa relation avec Uther Pendragon, sans l'influence de l'illusion de Merlin a, pour moi, contribué à romancer de manière poignante la trame originelle de la légende arthurienne. Toute malédiction que l'on profère dans la colère retombe étrangement sur vous lorsqu'on s'y attend le moins. L'écriture immersive de Bradley m'a transporté dans un monde où la magie et la réalité se mêlent harmonieusement. Les descriptions riches et les dialogues poignants ont fait de chaque page une expérience sensorielle. Le rythme du récit est parfaitement dosé, maintenant constamment mon intérêt tout en développant progressivement les arcs narratifs complexes. Cependant, bien que l'ensemble du récit m'ait enthousiasmé, les dernières pages mettant en scène Guenièvre, Arthur et Lancelot m'ont laissé quelque peu circonspecte. Cette conclusion, bien que intrigante, a suscité en moi une certaine réserve quant à la direction que prendrait la suite du cycle d'Avalon. Cela dit, cette légère hésitation n'a en rien entaché le plaisir que j'ai pris à explorer cet univers revisité avec une telle maîtrise narrative. Les Dames du lac demeure une lecture incontournable pour tout amateur de fantasy en quête d'une revisite audacieuse des mythes arthuriens. En Bref : Les Dames du lac m'a offert bien plus qu'une simple revisite des mythes arthuriens. Il a élargi mes horizons littéraires en intégrant des éléments de féminisme, de spiritualité et de mysticisme dans un récit déjà riche en rebondissements. Si vous cherchez une aventure littéraire enchanteresse qui bouscule les conventions, ce livre est un incontournable. Une plongée exaltante dans les profondeurs d'Avalon que je recommande vivement à tous les amateurs de fantasy et de récits légendaires revisités.
Infos utiles : Nationalité de l'auteur : Américaine Éditeur : Bragelonne (Milady) – 694 pages Genre : Fantasy Prix : 9.20 € Acheter ce livre : Place des libraires Mon Avis : Mon expérience avec ce tome 1 de L'Ange de la nuit, "La voie des ombres" de Brent Weeks a été un véritable voyage en montagnes russes littéraires. Initialement commencé il y a 3/4 ans, j'avais abandonné après les premières 100 ou 120 pages, sentant le potentiel mais le moment n'était pas propice. L'année dernière, dans ma quête pour réduire ma PAL gargantuesque, ce titre a attiré mon attention, rappelant sa longue attente sur mon étagère. Je l'ai rouvert en septembre et après avoir lu 300 pages, l'histoire m'a finalement captivé, bien que la stagnation de l'intrigue et le développement lent des personnages m'aient fait perdre de l'intérêt. Je l'ai mis de côté à nouveau, pour y revenir récemment, précisément lorsque l'histoire a pris un tournant à 90 degrés, offrant enfin l'action tant attendue et des rebondissements. Les 400 dernières pages ont été salvatrices, et je les ai dévorées en deux jours, une rareté pour moi ces derniers temps. "La Voie des Ombres" présente une dark fantasy relativement légère se déroulant dans une cité sur le point de subir un putsch inattendu. Azoth, un gamin des rues, devient l'apprenti assassin de Durzo Blint, le plus grand maître de la cité. L'histoire suit son évolution depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte, tissant des liens avec des nobles, dont l'un devient son meilleur ami. Malgré des longueurs qui ont failli me faire abandonner le livre, l'évolution du personnage principal est intéressante. Les personnages annexes, notamment Logan, un paladin loyal au destin tragique, ajoutent de la profondeur à l'histoire. Durzo, le mentor d'Azoth, est un personnage complexe et ambivalent, alternant entre la froideur et la paternité, créant parfois une frustration dans leur relation qui semble stagner. La vengeance naît d'un amour de la justice et de la volonté de redresser les torts. Mais la revanche conduit à la damnation. L'Ange de la Nuit, l'incarnation du châtiment, a trois visages : la vengeance, la justice et la pitié. Le style d'écriture dense de Brent Weeks crée des scènes détaillées et des dialogues percutants, contribuant à l'immersion dans cet univers complexe. Le système de magie, révélé progressivement, ajoute une dimension fascinante à l'intrigue, tout en explorant des thèmes tels que la loyauté, le sacrifice, la moralité et les conséquences de choix difficiles. L'ambiance sombre de la fantasy est renforcée par la cité en proie à des changements politiques et sociaux, et les nuances de gris dans les motivations des personnages ajoutent une profondeur psychologique à l'histoire. Brent Weeks a créé un monde riche et complexe, avec des détails culturels, historiques et politiques qui enrichissent l'expérience de lecture. Bien que le début du livre m'a semblé lent, l'auteur équilibre habilement les moments d'action palpitants avec le développement des personnages dans la deuxième partie du récit, offrant ainsi une expérience de lecture variée et engageante. La fin du tome 1 m'a donné un intérêt considérable pour la suite de la série, avec des intrigues non résolues, des mystères en suspens et des relations complexes entre les personnages. La perspective de plonger dans le tome 2 est déjà ancrée dans mon ABC de l'année prochaine, avec l'espoir que l'auteur maintiendra le rythme dynamique instauré vers la fin du premier tome. En Bref :
La voie des ombres de Brent Weeks débute lentement mais gagne en intensité après la 400e page, offrant une dark fantasy immersive avec un protagoniste évoluant de gamin des rues à apprenti assassin. Le style dense de l'auteur et le système de magie progressif enrichissent un univers complexe, suscitant l'anticipation pour la suite malgré des moments de stagnation.
Infos utiles : Nationalité de l'auteur : Anglaise Éditeur : Audiolib (version audio) - 460 min Lu par : Thierry Janssen Genre : Fantasy Prix : 21.95 € Acheter ce livre : Chez l'éditeur Avant-Propos : Que celui qui n'a jamais abandonné sa première lecture du Seigneur des Anneaux me jette la trilogie au visage. Tolkien, c'est certes une grande histoire d'amour du lectorat de fantasy, un monument a qui on ne pourra pas enlever ses gallons, mais c'est surtout une description historico-géopolitico-indigeste dont les cent premières pages de la trilogie la plus fameuse de l'histoire de l'imaginaire aura laissé bons nombres de lecteurs sur le bord du chemin. Et j'en fais parti, ou du moins j'en faisais partie, jusqu'à l'année dernière : et oui, bigre, moi qui me disait une grande lectrice de fantasy je n'avais pas réussi jusqu'alors à finir ces trois petits pavés que sont La Communauté de l'Anneaux, Les Deux Tours et Le Retour du Roi. Car mon séjour en Terre du Milieu (Nouvelle-Zélande), aura eu cela de bon qui m'aura permis de sortir l'œuvre de Tolkien des méandres traumatiques de mon adolescence. Et plutôt que de me lancer dans ces pavés, j'ai opté pour une version de facilité : l'audio. Car plutôt que de me refarcir cent pages de descriptions autant apprécié le fait que quelqu'un les aient lu pour nous. C'est donc en compagnie de la voix de Thierry Jansen, que mon voyage au pays des hobbits a eut lieu et que je continuais mon voyage avec un autre récit de J.R.R. Tolkien : Les Enfants de Húrin. Mon Avis : Les Enfants de Húrin constitue une œuvre posthume majeure de J.R.R. Tolkien, méticuleusement rassemblée par son fils Christopher Tolkien à partir des manuscrits laissés par le maître de la fantasy. Plongeant une fois de plus dans l'univers enchanteur de la Terre du Milieu, ce récit s'inscrit dans la lignée des œuvres emblématiques telles que Le Seigneur des Anneau et Bilbo, le Hobbit. Cependant, cette fois, l'auteur nous offre une tragédie plus sombre et plus intime, dévoilant le destin tourmenté de la famille de Húrin, un homme courageux pris dans les rets perfides de Morgoth, le grand antagoniste de la saga. Cette histoire, se déroulant plusieurs millénaires avant les événements narrés dans la Comté, explore les méandres d'une malédiction qui frappe la lignée de Húrin. Attirant l'attention malveillante de Morgoth, cette malédiction jette une ombre implacable sur la vie des enfants de Húrin, Túrin et Niënor. Les thèmes de la fatalité, de l'amour tragique, de la lutte contre les ténèbres et de la résilience face à un destin implacable imprègnent l'ensemble du récit, conférant une tonalité plus sombre et plus profonde par rapport aux autres œuvres de Tolkien. Les Elfes chantent encore bien des complaintes et font encore bien des récits à propos des Nirnaeth Arnoediad, la Bataille des Larmes Innombrables, où tomba Fingon et où fut fauchée la fleur des Eldar. Une vie d'homme ne suffirait pas pour nous en raconter toutes les péripéties. Pourtant, au cœur de cette tragédie, Les Enfants de Húrin demeure fidèle à l'esprit de Tolkien en offrant des personnages emblématiques représentant les diverses races qui peuplent la Terre du Milieu. Les Elfes, les Nains et les Hommes se révèlent une fois de plus comme des acteurs courageux, luttant ensemble pour maintenir la lumière dans un monde assombri par les forces maléfiques. La richesse culturelle, l'intrication de créatures fantastiques, et les paysages enchanteurs catapultent le lecteur au cœur d'une aventure captivante. La prose de Tolkien, à la fois détaillée, poétique et linguistiquement riche, crée une atmosphère immersive, faisant de chaque page une exploration minutieuse de ce monde fantastique. La narration audio de Thierry Janssen contribue grandement à cette expérience, transportant les auditeurs avec aisance dans les méandres de la Terre du Milieu. Chaque minute de ce récit est appréciée, rendant hommage à la profondeur et à la complexité de l'univers créé par Tolkien. En somme, Les Enfants de Húrin offre une plongée inoubliable dans l'héritage littéraire de J.R.R. Tolkien, élargissant encore davantage les horizons de la Première Terre du Milieu. En Bref :
Les Enfants de Húrin, œuvre posthume de J.R.R. Tolkien, plonge les lecteurs dans une tragédie sombre et intime, explorant la lutte des enfants de Húrin contre la malédiction de Morgoth. À travers une prose riche et une narration immersive de Thierry Janssen, le récit offre une expérience captivante, élargissant l'univers de la Terre du Milieu avec des thèmes de fatalité, d'amour tragique et de résilience.
Infos utiles : Nationalité de l'auteur : Française Éditeur : 404 éditions – 272 pages Genre : Fantasy Prix : 16 € Acheter ce livre : Place des libraires Mon Avis : Les Sœurs Carmine dans la collection Naos des Indés de l'Imaginaire ayant eu son petit succès, j'ai tout naturellement eu envie de découvrir Ariel Holzl avec un tout autre titre (moi et mon esprit de contradiction). Me voici donc plongée dans Peine-Ombre dernier titre de l'auteur, paru aux éditions 404 (dont je ne connaissait pas non plus le travail). L'avantage non négligeable de ce titre est qu'il s'agit d'un stand alone, un one-shot, un tome unique pour les noms anglophiles. Donc si toutefois je n'avais pas apprécié la plume de l'auteur pour X ou Y raison, j'aurai pu passer à autre chose sans me soucier de me demander ce qui arrive aux personnages. Heureusement, il n'en est rien. Peine-Ombre commence sur les chapeaux de roues. Présentant un monde à la cosmogonie particulière, il se passe des événements pour le moins étranges : des éclipses voient le jour de plus en plus fréquemment entrainant avec lui un voile de noirceur et de putréfaction dans son sillage. Pour arrêter cette noirceur, seul les Éclipsiens sont capables d'amoindrir ses effets. Les autres éclipsiens arrivèrent comme des ennuis : l'un après l'autre, puis tous à la fois. C'est en suivant l'histoire et les déboires de la jeune Éclipsienne solitaire, Livianne Palumbre, que l'auteur nous fera découvrir son univers. La jeune femme essaye d'œuvrer contre la noirceur à son niveau. Ce personnage est assez particulier et a des réactions étonnantes à certains moments. Mais ce personnage se révèle beaucoup plus, dès que ses anciens camarades de l'école de Peine-Ombre la rejoignent dans sa quête. Ils seront six à l'accompagner. Et pour tout vous dire, on sera loin d'une réunification larmoyante et réjouissante à la Friends... C'est bien simple, tous les membres de l'équipe ont des griefs à l'encontre d'un autre membre, donnant une dynamique assez particulière à l'ensemble. La quête qui leur est confiée sera un bon prétexte pour mettre à plat les relations des personnages. Et c'est sans compter sur ce que leur fera subir l'auteur ! Car A. Holzl ne fait pas dans la dentelle quand il s'agit de malmener ses personnages. À cela, il leur rajoute une épaisseur pas dénuée d'intérêt et d'autant plus étonnant, que l'auteur arrive à le faire sans que ce soit lourd, ou que cela relève du dictionnaire : en 272 pages, il arrive à nous proposer une galerie de personnages dépareillée, mais complexe où aucun personnage ne sera laissé de côté. Pour ce faire, on a le droit à pas mal de retour vers le passé, où les compagnons étaient encore à l'école d'apprentissage pour devenir des Éclipsiens complets. Cette alternance de temporalité donne un rythme a l'ensemble du récit. Le seul bémol que j'aurais finalement trouvé à ce titre est la fin, qui m'a semblé un peu vite expédiée. Mais bon, pour un livre aussi 'court', nous servir une histoire aussi complète avec sa cosmogonie, ses personnages développés et sa quête, cela relève du challenge. Et celui-ci a été relevé haut la main par Ariel Holzl ! En Bref : Avec à peine 300 pages, Ariel Holzl aura réussi à m'embarquer avec aisance dans son univers, à me servir une histoire épique, à me faire voyager aux travers d'Astravia et à me faire m'attacher à quelques personnages. Que demander de plus ? On en parle aussi chez : Zoé prend la plume -
Infos utiles : Nationalité de l'auteure : Américaine Éditeur : Folio SF – 435 pages Genre : Fantasy Prix : 8.60 € (format poche) Acheter ce livre : Place des libraires Mon Avis : Véritable succès de librairie, retentissement d'importance sur la blogosphère, je suis passée complètement à côté de cet événement littéraire, mais mieux vaut tard que jamais. Katherine Arden aura réussi a m'entrainer dans son univers avec une facilité déconcertante. Véritable conte inspiré en grande partie du folklore Russe, L'Ours et le Rossignol retrace l'enfance de la jeune Vassilissa Petrovna entourant d'une myriade de créatures qui m'étaient jusqu'alors inconnues, comme la Roussalka, une créature des eaux, ou le Domovoï, le protecteur des foyers, qui en échange de quelques aliments protège l'ensemble de la maisonnée. Toute ma vie, on m’a dit “Viens” et “Va”. On me dit comment je dois vivre et on me dit comment je dois mourir. Je dois être la servante d’un homme et sa jument pour ses plaisirs, ou me cacher derrière des murs et abandonner ma chair à un dieu froid et silencieux. Je préférerais encore me jeter dans la gueule des enfers, si c’était de ma propre volonté. Je préfère mourir demain dans la forêt plutôt que vivre cent ans de la vie qui m’a été choisie. Vassia grandit entourée de sa famille, ses frères et soeurs, son père et sa belle-mère (sa mère étant morte en couche) ; mais également au gré de ses balades dans la forêt où elle rencontre ces créatures merveilleuses qu'elle seule peut voir. Les liens qui se tissent entre eux sont tout autant fascinants, offrant la vision quasi idyllique d'une famille où les membres s'apprécient et se soutienne tout en présentant un patriarche à forte poigne (mais juste ce qu'il faut), tout en sachant se montrer tendre. Cette famille est pour moi, tout ce qu'il y a de plus complet et j'ai particulièrement apprécié cet environnement où grandit notre héroïne. Le démarrage est toutefois un peu lent, mais le récit prend de l'ampleur au fur et à mesure et devient par la suite, inlâchable. L'arrivée du Roi de l’Hiver, Morozko, signe le tournant décisif du récit et des révélations d'importances pour Vassia. Cette partie m'a particulièrement scotchée, j'arrivais déjà à un point où j'avais du mal à lpacher le livre, mais ce récit a été particulièrement apprécié pour ma part. Les dangers que croiseront la jeune fille sont nombreux, et autant on se doute que le pendant surnaturel aura un aspect "démoniaque" autant le côté machiavélique des humains se fait également sentir. Et il faut dire que Vassia, éprise de liberté ne cherche qu'à fuir l'inévitable dans cette société moyenâgeuse : un mariage qui la priverait de ce qu'elle chéri le plus. En Bref : Une quête initiatique dans un univers fantastico-russe des plus atypiques, des contes et créatures méconnus du lecteur de fantasy "classique", L'Ours et le Rossignol fût une superbe découverte ! J'ai hâte de découvrir la suite.
Elle va cependant devoir faire un choix qui pourrait bouleverser son existence. Pendant que l'Est et l'Ouest continuent de se diviser un peu plus chaque jour, les sombres forces du chaos s'éveillent d'un long sommeil... Bientôt, l'humanité devra s'unir si elle veut survivre à la plus grande des menaces. Infos utiles : Nationalités de l'auteure : Anglaise Éditeur : DeSaxus – 958 pages Genre : Fantasy Prix : 24.90 € Acheter ce livre : Place des libraires Mon Avis : J'avais lancé une lecture commune pour me décider à enfin lire cette pavasse... Je suis arrivé au bout de ma lecture le jour de la clôture, mais deux mois après, me voici enfin à vous écrire cette petite bafouille. Le Prieuré de l'Oranger a eu son petit retentissement dans la communauté des lecteurs de fantasy, mais aussi des lecteurs plus occasionnels. J'ai pourtant attendu la sortie poche pour me faire offrir... la version brochée. Et donc découvrir Le Prieuré de l'Oranger deux ans après sa sortie française. Avec un peu plus de 700 lecteurs sur Livraddict, une moyenne de 4/5 chez Babelio (343 votes ce jour), je dois dire que je m'attendais à un immense coup de cœur. Tout d'abord, en mettant de côté son épaisseur, il faut signaler avec intérêt le choix de l'auteure de faire de ce Prieuré de l'Oranger un one-shot. Et non ! Point, de tomes en vue, de tomes qui ne sortiront malheureusement jamais, ou qu'on attend avec désespoir (coucou G.R.R. Martin). Alors autant le roman est long autant, c'est agréable de se dire que l'auteure a réussi le tour de force de servir un roman qui se tient tout seul, alors qu'il aurait été sans doute plus simple d'en proposer une version morcelée. 958 pages donc. Dans celle-ci, l'on suivra quatre personnages très dépareillés, dont les fils s'entrecroisent tout en ne s'emmêlant jamais tout à fait. On a une version plus light de l'œuvre de G.R.R. Martin dans la présentation, mais tout aussi dense dans la galerie de personnages (tant et si bien qu'une annexe nous présente tous les personnages, cette annexe faisant plusieurs pages). Autant le résumé nous parle d'Ead et de Tané, deux jeunes femmes qui présentent toutes les caractéristiques de la badassitude, autant les deux autres personnages, qui auront tout autant leur place comme "héros", sont des hommes et mon caricaturaux que dans ce genre de récit : Loth et Niclays. Ils nous élèvent pour que nous soyons doux comme la soie et nous distraient avec du luxe et des richesses sans bornes, pour qu'il ne nous vienne pas à l'idée de secouer la barque sur laquelle nous nous trouvons... Ils s'attendent à ce que nous soyons tellement las de notre propre pouvoir que nous préférions les laisser diriger à notre place... Derrière chaque trône, il y a un serviteur masqué qui n'espère qu'une chose : faire de celui qui est assis dessus sa marionnette. L’univers dépeint par S. Shannon sort un peu des sentiers tout en s'inscrivant dans la lignée de la fantasy classique : des créatures connues, une royauté (reinaume en l'occurrence, qui ajoute un soupçon de 'nouveauté') et une géopolitique juste ce qu'il faut de développé pour appuyer une partie de l'intrigue (celui de l'unification des différents protagonistes dans un objectif commun). Cela étant dit, Le Prieuré de l'Oranger ne révolutionne pas le genre, loin de là. Les quelques éléments portés aux nues par bon nombre de lecteurs comme étant 'imaginatif', 'un vent de fraicheur' et autre encensement, m'ont laissée dubitative. Alors, oui, les femmes ont de l'importance, mais à cela, je répondrais Mercedes Lackey, Charlotte Bousquet, Marion Zimmer Bradley, Pierre Bottero, et j'en passe. La place des femmes dans la fantasy a toujours fait écrire, donc Samantha Shannon n'a rien fait de neuf là-dedans. La représentation LGBT, certes, mais là encore, on pourra lui opposer d'autres auteur/e/s avant elle. J'ai eu du mal à passer outre ce bagage fantasy, que je commence à me traîner, pour prendre cette lecture pour un coup de cœur. Car ce que sert l'auteure n'est autre qu'une fantasy très très classique (en reprenant l'exemple de Game of Thrones) : une menace maléfique/machiavélique qui veut anéantir l'humanité (ici les dragons, chez GoT les marcheurs blancs) ; des héros de différentes contrés/royaumes (ici Ead, Niclays, Loth et Tané, chez GoT Jon, Arya, Daenerys pour ne citer qu'eux) ; une union pour lutter contre la menace (pas besoin de vous faire un dessin) et ainsi de suite. Quand l'histoire est incapable de déterminer la vérité, les mythes se chargent d'inventer la leur. Je saluerai juste la mythologie développée par l'auteure, un mélange de mythes et de personnages hauts en couleurs qui donnent une toile étendue et immersive, assez intéressante et plaisante à découvrir. J'y ai retrouvé un peu de la dame du lac de la légende arthurienne, un peu de nos religions aussi. Un socle assez solide pour un one-shot qui fait que l'ensemble se tient, tout de même ! Quelques longueurs au début du récit, qui en perdront peut-être certains, et l'action qui démarre par petites touches pour monter crescendo. C'est dense, certes, mais avec du rythme (quand on passe les deux cent premières pages). En Bref : J'en attendais sans doute trop, suite à des chroniques dithyrambiques sur la toile. Le Prieuré de l'Oranger fût une bonne lecture mais pas le coup de cœur espéré ni le renouveau annoncé. Quelques longueurs notamment au début du récit, des personnages intéressants à suivre cela dit, mais une trame déjà rencontrée avant...
Infos utiles : Nationalité de l'auteur : Française Éditeur : Librinova – 257 pages Genre : Fantasy Prix : 17.90 € Acheter ce livre : Chez l'éditeur Mon Avis : Attention, cette chronique divulgâche quelques éléments ! Proposé en service presse par Librinova, le pitch de ce Doyen de la Magie m'a intrigué. D'après ce que j'ai pu trouver sur internet, il s'agit également du premier roman auto-édité par l'auteur. Et malheureusement, ce statut d'auto-édition se ressent lors de la lecture, on y relève quelques éléments qui auraient pu être "gommés" par un travail éditorial. Dès les premières pages, Frédéric Alexis Sagnier plonge son lectorat dans l'aventure de ses personnages. La mise en place de ses personnages et de son univers est vite expédiée pour nous entraîner directement dans l'action. Enfin actionS avec un S majuscule, car il y en a beaucoup. Dès ces premières pages, j'ai relevé deux points qui m'ont gêné à la lecture : je n'ai pas développé d'empathie pour les personnages (Lisa, l'héroïne, mais aussi Nicolas et Marguerite), dès lors difficile de s'attacher à leur péripétie. Qu'à cela ne tienne j'ai continué en me disant que ça irait en s'améliorant. Malheureusement pour moi, j'ai terminé ce livre en n'ayant toujours aucun sentiment pour l'un ou l'autre des personnages, sauf peut-être un petit intérêt pour Rumox (un cerf qui prend de l'importance dans le récit). Je pense que ce manque d'empathie vis-à-vis des personnages est sans doute dû à un manque de "respiration" dans le texte. On en vient au deuxième point qui m'a gêné : l'action, et quand je dis action, je ne parle pas seulement des combats qui rythment le récit, mais aussi des péripéties ou autres rebondissements. Il y en a beaucoup, mais alors beaucoup trop, ou alors il manque à ce premier opus des pages plus calmes pour contrebalancer avec cette succession ininterrompue d'événements. Un paragraphe, une action, un nouveau paragraphe, une nouvelle action, un événement surprenant pour le personnage principal (qui pourrait permettre une respiration), une phrase pour signaler comment le personnage se sent face à l'événement d'importance, paragraphe suivant on passe à autre chose comme si de rien n'était. Cet exemple, qui m'a le plus marqué dans le récit, est le suivant : Lisa a perdu ses parents et sa sœur jumelle, elle ne sait pas ce qui leur est arrivé. L'histoire veut que Lisa passe dans une sorte de monde parallèle dans lequel la magie existe et elle se retrouve seule à errer dans ce monde inconnu et se retrouve nez à nez, au cœur d'une forêt avec sa sœur disparue depuis deux ans. Sa réaction est improbable, quand elle se verrait lui poser mille et une question sur sa disparition, Lisa se contente de répondre à sa sœur sur pourquoi elle est là. Elles s'étreignent rapidement. Et voilà. On enchaîne ensuite avec une nouvelle péripétie. Les sentiments des personnages sont assez peu développés, ou quand c'est le cas, vite expédiés. Le lendemain matin, Lisa se réveilla encore sous le choc de ce qu'elle venait de vivre ces derniers jours : elle avait traversé un portail qui l'avait conduite, elle en était convaincue, à présent, sur un continent qui était censé avoir disparu ou mieux ne pas exister ; elle avait fait des rencontres, certes, mais elle a dû aussi faire des kilomètres et échapper à la mort plusieurs fois. Et c'est dommage ! Car le potentiel de cette histoire pourrait séduire bien aisément : des créatures originales, des personnages pas forcément manichéens et qui ont une évolution intéressante (notamment Marguerite), des rebondissements ingénieux. La quête en elle-même n'a rien d'originale, mais elle fonctionne parfaitement. Pour moi, c'est la manière dont l'auteur nous présente son histoire qui m'a "dérangé" et encore, c'est un grand mot, car je n'ai pas abandonné en route, car des éléments m'intriguaient. Concernant les personnages principaux, et principalement Lisa, je dois dire que tout est fait pour que sa quête soit simple. Les combats sont juste suffisamment difficiles pour la faire évoluer, mais elle n'essuiera aucune défaite. Un peu gros pour une jeune fille qui ne connaît pas les codes du monde dans lequel est débarque, mais après tout pourquoi pas. Les personnages secondaires sont très nombreux pour un récit de cette longueur et viennent encombrer à mon sens une galerie de personnages principaux déjà bien étoffée. Et là encore quand ceux-ci viennent à disparaître pour certains, quand il devrait y avoir une tension dramatique dans l'histoire, l'effet attendu ne fonctionne pas puisqu'on n'a pas le temps de s'attacher à tous ces personnages. Dommage, je suis passée un peu à côté. En Bref :
Cette lecture a été pour moi en double teinte, j'ai eu du mal à lire le livre, pour son côté haché : ces actions à répétitions ne m'emballaient pas, avec plus de respirations dans le récit j'aurai été plus emballée par cette histoire ; mais j'y ai décelé aussi beaucoup de potentiel. Je pense que ce qui manque à ce Doyen de la Magie pour en faire un bon récit de fantasy est de bons bêta-lecteurs !
Infos utiles : Nationalités des auteurs : Française Éditeur : ActuSF (https://www.editions-actusf.fr/)– 333 pages Genre : Historique – Fantasy Prix : 19.90 € Acheter ce livre : Chez l'éditeur Mon Avis : Après un Boudicca qui m'avait plus que séduite avec son Angleterre vieille de deux mille ans, et un Royaume de Vent et de Colères, roman choral nous faisant évoluer au beau milieu de Marseille à la fin du XVIe, qui fût un véritable coup de cœur, j'attendais de pied ferme ce nouveau titre de Jean-Laurent Del Socorro. Première agréable surprise, retrouver un personnage déjà croisé : Silas, l'étrange prisonnier de Royaume de Vent et de Colères (RDVEDC). Enfin pas tout à fait, puisque Silas n'est pas le nom que son père lui a donné à la naissance, mais Sinan. Et Du Roi je serai l'Assassin s'affiche dès les premières pages comme un roman initiatique, retraçant avec moults détails les périples qui auront conduit le jeune morisque à devenir ce qu'il est dans RDVEDC. Un livre de Jean-Laurent Del Socorro sans faits historiques ou sans référence à l'Histoire, c'est un peu comme un défilé du 14 juillet sans drapeau de la nation... Impensable. C'est donc au cœur de Grenade au milieu de l'an 1540 que l'on découvre Sinan. Sinan et ses deux sœurs, Rufaida sa jumelle et Sahar sa cadette, grandissent dans une famille morisque dans cette Espagne aux frontières de plus en plus étendues et où le catholicisme devient prégnant. Cette enfance n'est pas tendre dans les rues pour ces enfants à la peau mate, mais elle ne l'est malheureusement pas non plus dans les quatre murs de leur propre maison. Un père violent, exigeant qui attend énormément d'eux. Cette enfance sera rythmée au gré des mentoresses qui jalonneront leur éducation, puis cette éducation leur permettra de quelque peu s'émanciper en partant étudier la médecine à Montpellier. Sinan devient Simon en traversant la frontière entre l'Espagne et la France, puis au gré des épreuves qu'il aura à traverser Simon deviendra Silas. Pour briser une chaîne, aussi solide soit-elle, il suffit d’en rompre un seul maillon Ici encore la plume de l'auteur aura su me séduire, et je n'ai pas retrouvé le caractère haché des scènes de combats que j'avais relevé dans RDVEDC. On soulignera la place prédominante des femmes qui entourent Sinan. Ses sœurs d'abord, dont Rufaida qui sera tantôt, confidente, amante, rivale ; Sahar hissée au rang de martyrs suite à la violence paternel ; Aïcha préceptrice, guide qui prendra la figure maternelle tant espérée ; et tant d'autres. La partie "fantasy" est de nouveau esquissée en toile de fond avec l'artbon, qui était un élément intriguant dans le premier récit de cet univers, a été bien plus développé dans ce récit, même s'il garde encore quelques zones d'ombres. Son usage est un peu plus précis, information bienvenue mais qui mériterai encore quelques récits (on la sent la perche ?). En Bref : J'espère que vous l'aurez compris : Du Roi je serai l'Assassin est un réel coup de cœur. L'histoire espagnole de la grogne contre les morisques par les chrétiens au milieu du XVIe, de la chasse des protestants en France à la même période tissant une toile de fond pour un récit initiatique qui prend aux tripes. Jean-Laurent Del Socorro rentre indéniablement dans ma liste des auteurs "doudous" dont je me délecte des écrits à chaque nouvelle publication (La Guerre des Trois Rois est dans ma PAL, mais ce titre va-t-il y rester encore longtemps ?).
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