Infos utiles : Nationalité de l'autrice : Anglaise Éditeur : Milady – 666 pages Genre : Fantasy Prix : 8,20 € (Poche) Acheter ce livre : Chez votre libraire Mon Avis : Cette trilogie traine dans ma PAL depuis 2014, je ne sais pas trop pourquoi elle n'est pas sortie plus tôt mais voilà, sept ans plus tard, il était plus que temps de l'en sortir. Premier élément d'importance, souvent dans les séries de fantasy, le tome 1 est le tome d'installation, le tome de mise en place, celui qui introduit l'histoire tout en n'en effleurant qu'une faible partie. Autrement dit, je m'attendais à m'ennuyer un peu... Un à priori des plus erronés maintenant que le livre est refermé. Fiona McIntosh ne s'encombre donc pas de circonvolutions pour nous installer dans l'histoire, certains événements arrivant assez rapidement dans l'intrigue. Un premier bon point qui m'aura immergé rapidement dans le récit. L'histoire commence au départ comme une bonne petite histoire médiéviste (avec des rois, des princes, des guerres en armures, des combats d'épées et des tournois), où deux royaumes s'affrontent pour on ne sait plus trop quels raisons. On assiste aussi à une chasse aux sorcières (littéralement) et des scènes de tortures qui ne feront pas pâlir un certain Game of Thrones... Le style de l'auteure est, somme toute, assez classique, mais fonctionne bien pour rendre la lecture agréable et fluide. Notre reine est tout ça et plus encore – toute soie au-dehors avec la solidité du roc au-dedans. Elle est plus forte qu'un homme car elle sait transformer en armes ses charmes de femme. C'est finalement par les personnages que l'autrice m'aura tenue de bout en bout : Wyl Thirsk, le héros, est un personnage attachant, capitaine de la garde de Morgravia, au service d'un roi qu'il aime comme un père et qui le lui rend bien. Tout est beau dans la vie de Wyl sauf... Celimus le fils du roi. Personnage Ô combien détestable, il est parmi ceux que j'ai vraiment haï le plus en lisant un livre. Mais je l'ai trouvé également brillant d'intelligence et de vicelardises. Un dualité banale dans un premier temps, on sait qui sera le preux chevalier blanc de l'histoire et qui sera le grand méchant. Un noir et blanc que j'avais peur de voir tout le long de l'intrigue, finalement ce ne sera pas le cas du fait du "Don". Le Don que transmet la jeune Myrren à Wyl... Qu'on oubliera un temps durant le récit pour être soufflé par l'idée de ce don quand celui-ci réapparait. Je n'en parlerai pas, pour ne rien gâcher de la surprise, mais même si l'idée en elle-même ne semble pas novatrice, elle l'a été dans mes lectures. Les personnages sont tour à tour attachants, insupportables ou font preuve d'une intelligence impressionnante. Et les événements qui surviennent pour certains d'entre eux m'ont coupé le souffle ! Valentyna, la princesse du royaume adverse au caractère bien trempé, Fynch le jeune garçon nettoyeur de latrines et Filou, le chien fidèle mais un peu effrayant donné à Wyl par Myrren en même temps que le Don, Koreldy le mercenaire improbable, Caileach un roi lointain... J'ai été surprise par de nombreux points dans ce livre, surprise par la force que Fiona McIntosh donne à ses personnages, leurs insufflant une combativité à presque toutes épreuves. Elle ne les épargne pas également, faisant subir à certains d'entre eux des atrocités. Je parlais de GoT un peu plus tôt, les horreurs croisées dans Le Don n'ont rien à lui envier, mais le mental des personnages est plus détaillé et on s'attend un peu plus à ce qui va se passer. Tout doux, messieurs ! Ce ne sera qu'une démonstration. Il y aura des dames de la cour et des invités de tout le royaume. Inutiles que les femmes s'évanouissent parce que des combattants trop zélés se seront tailladé le cuir. Les différentes trames du récit m'ont toutes happée (même si j'ai pris mon temps pour lire ce livre, j'ai fini le dernier quart d'une traite). Je vais lire la suite rapidement ! En Bref : Une lecture que j'aurais dû sortir plus tôt de ma PAL. Une excellente surprise, avec des personnages attachants ou au contraire complètement détestables, des intrigues de cour et des missions qui rendent l'ensemble de l'histoire des plus prenantes. Ce premier tome est un coup de cœur ! On en parle aussi chez : Mariejuliet - Mana - Ptitetrolle
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/!\ Attention je divulgâche des éléments du tome précédent ! Soyez prévenu. /!\ Mon Avis : Cela faisait un bout de temps que ce titre traînait dans ma PAL, il aura fallu attendre que l'éditeur réédite la série complète sous une nouvelle jaquette (avec la suite tant qu'à faire) pour que je me lance enfin dans la suite des aventures de Keleana. La Reine sans Couronne fait suite directement au tome précédent L'Assassineuse (beurk et rebeurk pour ce terme) et ne nous laissera que peu de temps mort. J'ai retrouvé avec joie Keleana, mais aussi le capitaine Chaol (qui pour rappel est mon chouchou) et le prince Dorian. Un peu moins présent que dans l'opus précédent, ce triangle amoureux m'avait laissé comme bon nombre de lecteurs, pardonnez-moi l'expression, le cul entre deux chaises. Mais l'évolution est bel et bien présente dans ce second volet et Ô combien apprécié ! Par rapport au tome 1, La Reine sans Couronne est plus mûre. Plus sombre. Plus étoffé. Plus complet. Plus complexe aussi. Il offre aussi à l'univers un axe plus fantasy qui m'avait manqué dans le tome 1. La romance est toujours présente, même si elle aussi évolue et donne un côté plus adulte qu'adolescent elle ne prend pas le pas sur le reste de l'intrigue ce coup-ci. Sauf quand il s'agira des tergiversations sentimentales de l'héroïne et des doutes (souvent infondés) qu'elle émettra à propos de l'un ou l'autre de ses amis. C'est aussi l'occasion pour Sarah J. Maas d'offrir à son lectorat un titre rythmé par l'action, les révélations et les événements improbables. Tous les personnages sont entraînés dans un maelström de rebondissements, de secrets et de peu de répit. On est loin d'un livre reposant ! De nouveaux personnages viennent faire leur apparition, réminiscence du passé de l'héroïne dans les bas-fonds de la capitale. Des personnages intéressants qui lèvent légèrement le voile sur les événements qui ont mené la jeune fille à devenir champion du roi. C'est appréciable, mais j'ai hâte d'en savoir plus !
En Bref : Ce second volet s'est avéré plus mature que le précédent, offre une quantité d'actions vertigineuse, un triangle amoureux éclipsé par l'intrigue... La Reine sans Couronne a été un véritable page-turner pour moi ! Affaire à suivre. On en parle aussi chez : Bookenstock (Phooka)
Mon Avis : Un nouveau Berrouka sur mes étagères et un titre qui ne sera pas resté bien longtemps dans la case pile à lire sur le long terme... Après un Fées, Weed et Guillotines savoureusement dévoré, un Club des Punks contre l'Apocalypse Zombie jouant avec les codes du genre, j'avais grande hâte de découvrir ce nouveau titre. Si le premier titre m'avait particulièrement marqué par son côté fantasy, le deuxième m'avait, personnellement, moins accroché. C'est avec un réel plaisir que je retrouve dans ce Jour où l'humanité a niqué la Fantasy un retour à mon genre fétiche. Une fantasy qui se prend de sacrées torgnoles dans la face durant ce roman ! Vous en avez marre de croiser de jolis elfes, des nains à barbe et des orcs aux dents acérés ? La massue du troll ne vous fait plus trembler ? Qu'à cela ne tienne, vous n'en rencontrerez pas dans ce titre ! Et pour cause, les fées y sont difformes et mâchonnent du punk à chien derrière les buissons, les licornes n'ont rien des équidés au pelage argenté... Pour ne rien vous en dire de plus, la fantasy est mise à mal dans ce livre, les codes y sont explosés à grands coups de guitare électrique et de pogos ! Il n’est pas beau, il a une tête de fouine et une casquette de dictateur chilien. On ne s’attardera pas plus longuement sur sa description, ses états d’âme, sa vie de parasite et son absence de passions nobles. C’est un con. On peut se trouver un peu perdu au début du récit, avec les nombreux personnages que l'on suivra durant 400 et quelques pages. On change de temporalité à certains moments, c'est un mélange surprenant, mais qui confère un certain rythme à l'ensemble ce qui ne donne pas au lecteur le temps de s'ennuyer (et là, je parle de rythme, le contenu ne donnera de toute évidence pas l'occasion non plus de s'ennuyer). C'est une des forces de Karim Berrouka, rendre son ouvrage fort drôle. Il ne fait souvent pas dans la dentelle (et c'est aussi ce qu'on peut apprécier dans sa manière d'écrire) mais l'humour présent dans chacun de ses titres a toujours fait mouche pour moi ! Autre force de l'auteur : sous couvert d'un roman avec des punks, de la fantasy et une bonne dose d'humour, il dispense de vrais critiques sur notre société et sur ce qu'elle peut traverser en ce moment. Le parallèle entre la rébellion des êtres fantastiques et la crise des gilets jaunes n'est jamais bien loin dans la tête du lecteur (du moins, je le pense). En Bref : Lisez du Karim Berrouka ! Vous verrez, on y prend rapidement goût (et ne faites pas comme les fées ne le boulottez pas derrière un buisson) !
Infos utiles : Nationalité de l'auteur : Française Éditeur : Mnémos – Collection Dédales – 166 pages Genre : Fantasy Prix : 17 € (GF) Acheter ce livre : Grand Format – Poche – Numérique Mon Avis : Quand on parle de la légende arthurienne bon nombre de personnages qui peuplent cette mythologie vienne à l'esprit : Arthur, Guenièvre, Merlin, Morgause/Morgane, Lancelot, Viviane, Uther Pendragon, pour ne citer qu'eux. Mais il est un des personnages peut-être moins connu du grand public et pourtant important dans cette histoire : Mordred. Le fils illégitime d'Arthur qu'il aura conçut avec nulle autre que sa propre sœur... Et c'est à ce personnage, et à lui seul, que ce titre de Justine Niogret s'intéresse, lui redonnant par là même un peu de la lumière qu'il mérite. Car pour ainsi dire, la foultitude d'adaptations qu'aura connue la légende arthurienne n'aura pas vraiment dépeint ce personnage à sa juste mesure sans doute. Représenté dans une tenue sombre, la plupart du temps, il revêt parfois un masque (comme c'est le cas dans le film Excalibur (1981), avec une armure assortie dans un dorée doucereusement kitsch), mais toujours, présente les mêmes caractéristiques : jalousie, félonie et avidité face au pouvoir. Mais si majoritairement, Mordred est poussé par sa propre mère à chercher vengeance, ce titre nous offrira une toute autre interprétation de la légende. Mordred est avant tout un récit intimiste. Alité depuis bientôt un an, à la suite d'une blessure au dos qui se soigne mal Mordred ressasse sa vie. Le lecteur est plongé dans les pensées errantes du personnage, entre période de rêve (revenant sur son enfance heureuse à gambader dans la nature, à se remémorer quelques rencontres) et période éveillée où il ne devient que souffrance. Le court récit (rappelons qu'il n'est composé "que" de 160 pages) ne s'encombrera guère de personnages secondaires : vous pourrez croiser au grés des pages, Arthur, Guenièvre entre deux portes, Morgause et un certain Polik (entité contrariante pour le jeune Mordred) mais guère plus, tant l'on se focalise sur Mordred. Un corps qui semblait dur et empli de tendons, fort et sec, mais un ventre qui trahissait son âge ; et l'enfant se dit sans aucune pitié, puisque lui-même ne s'était jamais imaginé plus vieux que maintenant, que c'était là le ventre d'un guerrier fatigué. De même, il se tenait les épaules lourdes, et il faudrait encore des années à Mordred pour comprendre qu'on porte avec soi une part de sa vie, des choses dont on ne sait se débarrasser; et même lorsqu'on y parvient, on soutient le poids du travail accompli, et du deuil, et des quêtes perdues et du mal que l'on a fait sans le vouloir. Ici, il n'est point question de la relation incestueuse de Morgause et d'Arthur qui donne naissance à Mordred. Mordred est le "neveu" d'Arthur dans la version de Justine Niogret, et si une ascendance plus proche encore existe, elle n'y est qu'effleurée ou se retrouve sous-entendue par les propres connaissances du lecteur qui cherchera à prêter à ce Mordred tout ce qu'il en connaît. Entre deux délires du personnage, on verra poindre un destin, si ce n'est LE destin... L'autrice nous y amène peu à peu, livrant par là-même une version plus réconfortante que l'histoire initiale, une version plus digérable aussi pour un parricide qui finalement n'était pas un but. Avec un style particulier Justine Niogret nous sert une histoire moyenâgeuse particulière. Un huit-clos entrecoupé de tranches de vie rêvées. L'introspection d'un personnage qui se sait au bord du gouffre et qui pourtant file vers son destin. Mais tout en conférant à ce personnage une aura attrayante qui génère une empathie grandissante pour lui et pour sa vie. Mordred rend finalement Mordred plus humain. En Bref : Un excellent moment dans les pages écrites par Justine Niogret. Je découvre l'autrice avec un titre qui me faisait de l'œil depuis longtemps ! Une plume particulière et entrainante, un personnage principal qui dénote avec les autres personnages de fantasy. Je n'ai pas boudé mon plaisir ! On en parle aussi chez : Joyeux Drille – BlackWolf – Nymeria – Lhisbei – Lorkhan – Xapur – Gromovar – Lune – Julien Le Naufragé – Cornwall
Mon Avis : Damien Snyers, voilà un auteur dont j'attendais le prochain roman avec impatience. J'avais passé un très bon moment dans les pages de La Stratégie des As (LSdA), et j'en garde un souvenir (bien qu'un peu nébuleux) globalement positif. Alors à l'annonce de la sortie de Ex Dei, je n'ai clairement pas hésité quand les éditions ActuSF m'ont proposé de découvrir ce nouveau titre. Tout d'abord Ex Dei est une suite à La Stratégie des As, ce n'est dit nulle part, ils peuvent se lire indépendamment l'un de l'autre sans problème (même si une des clés de lecture que m'a indiquée l'auteur, himself, ferait qu'ils sont finalement indissociables...), on y découvre de nouveaux personnages, on retrouve aussi les héros qui ont créé la base de nos aventures Nowy-Krakówiennes, mais incontestablement, c'est une suite. « Nicolas, mon ami… Dans Ex Dei, Damien Snyers fait le choix de nous faire suivre deux intrigues distinctes : celle de Marion, aristocrate de Nowy-Kraków, s'intéressant particulièrement à l'Histoire (avec un grand H) et surtout à sa compilation. Car elle fait partie d'une société secrète qui compulse tous les faits (et pas uniquement du côté des vainqueurs). Tous les membres sont vieux. Enfin "vieux" est un doux euphémisme quand certains d'entre eux ont plusieurs siècles... Mais on découvre surtout Marion en pleine séparation de son mari, Nicolas, avec qui elle vit depuis une dizaine d'années ; et en parallèle, on retrouve James (que l'on suivra dans notre deuxième trame narrative), l'elfe du trio que j'avais pris plaisir à suivre dans La Stratégie des As. Il est en compagnie de Mila, personnage auquel j'avais eu du mal à m'attacher, mais qui ici devient un peu plus intéressant, prenant la voix de la raison et donnant un certain équilibre au duo qu'ils forment. Ils sont tous les deux dans un hôtel luxueux en Afrique s'offrant une retraite méritée après les événements de La Stratégie des As. Mais James et son besoin d'adrénaline vont les pousser hors de cette retraite paisible et les plonger dans les ennuis jusqu'au cou. Dans cette partie, on retrouve les éléments qui m'avaient séduite dans LSdA : un casse et tout qui part à vau-l'eau, mais c'est à peu près tout. J'ai eu du mal à vraiment m'intéresser à cette partie du texte, que j'ai trouvé "moins bonne" que la partie dédiée à Marion. D'autant que les deux trames ne sont que peu liées (si ce n'est par le lien qui unit les protagonistes) et qu'on a du mal à appréhender comment les deux vont finir par se rejoindre. Pour vous reparler de la partie dédiée à Marion, j'ai particulièrement accroché à la manière dont l'auteur s'intéresse à la question de la télépathie, la magie mentale et surtout à sa construction / déconstruction. En cela, on s'éloigne du précédent roman de l'auteur, qui, s'il présentait des personnages de fantasy classiques (elfes, demi-elfes, trolls) n'abordait pas plus que ça la question de la magie (du moins de ce dont je me souviens). Et c'est un nouveau pan que j'ai apprécié, la partie plus onirique qui nous entraîne dans un monde particulier. Et puis, il faut dire qu'on prend plaisir à suivre l'intrigue globale qui se tisse autour de ce personnage. C'est étrange à souhait, mais surtout rythmé et entrainant, plein de rebondissements. Ce qui donne un aspect d'inégalité dans la globalité du récit. Quand arrivaient les passages dédiés à James, je n'avais qu'une hâte : retrouver Marion... Dommage ! Et puis, il y à la fin. Une fin un peu inexplicable, inimaginable et complètement inattendue. Je pense qu'elle va en déstabiliser plus d'un·e. Tant et si bien que l'auteur a dû m'expliquer de quoi il retournait, ou du moins me donner des pistes de lecture pour comprendre sa démarche. Il faudra mettre en perspective vos deux lectures pour bien en comprendre le pourquoi du comment. Et il n'est pas dit qu'on ne retrouvera pas les personnages dans un nouvel opus ! En Bref : Une partie du récit m'a accroché de bout en bout, l'autre a freiner ma lecture. La fin m'ayant laissé sur un goût doux-amer. Il y a de bonnes trouvailles dans Ex Dei, mais une globalité un peu trop en dents de scie pour moi. C'est une lecture en demi-teinte... On en parle aussi chez : L'Ours Inculte
Infos utiles : Nationalités des auteurs : Française Éditeur : Mnémos – 508 pages Illustratrice de couverture : JungShan (deviantart) Genre : Fantasy Prix : 22 € Acheter ce livre : Chez l'éditeur – Chez votre libraire Mon Avis : Les éditions Mnémos redonnent la possibilité à cette série française d'atteindre un nouveau lectorat en rééditant, pour la seconde fois, Le Rêve et l’assassin, L’Araignée, Le Souffle de cristal, Le Masque d’écailles sous un seul et unique titre : Le Jeu de la Trame. Parue initialement entre 1986 et 1988 dans la mythique collection "Anticipation" des éditions Fleuve Noir, cette fresque de fantasy aux inspirations nippones entraine son lecteur dans une quête aux quatre coins du pays créés par le duo Sylviane Corgiat et Bruno Lecigne. Si l'on démarre par une liaison assez étrange et pour le moins dérangeante entre Keido et sa sœur Kirike, ce ne seront que les prémices d'une aventure folle en quête de bouts de tissus aux pouvoirs magiques incroyables. L'objectif de Keido, sans ne rien vous en dévoiler de plus que ne le fait la quatrième de couverture, est de ressusciter sa défunte sœur pour leur permettre de vivre leur amour au grand jour. S'ensuit donc une quête (que l'on voit venir à des lieux à la ronde) qui sera autant de trame pour chacun des quatre titres rassemblés ici. On opposera sans doute aux auteurs la redondance de la trame narrative, car chaque ouvrage est construit sur un plan particulièrement similaire au précédent. Mais ils ont tout de même réussi le tour de force de proposer quelque chose de neuf dans chacun des récits tout en gardant cette même formule.
Car Keido n'évolue pas sur archipel, traverse des contrées désertiques ou gelées ce qui ne fera pas écho aux connaissances du lecteur quant à un Japon probable. En outre, la Muraille de Pierre symbole important dans le récit fait somme toute écho à une autre Grande Muraille bien connue, mais chinoise elle ! Autrement dit, si vous vous lancez dans Le Jeu de la Trame, ne vous attendez pas à un ouvrage sensiblement dépaysant et vous entrainant au Japon : il n'en sera rien. Outre le paysage, il nous faudra bien un anti-héros pour nous tenir un tant soit peu en haleine. Keido est LE pire des salopards que j'ai eu l'occasion de rencontrer en fantasy. Et je pèse mes mots. Même Benvenuto Gesufal (Gagner la Guerre, Jean-Philippe Jaworski) ne lui arrive pas à la cheville. A loisir choisissez ce que vous voudrez mais voilà tout ce qui vous attendra avec ce personnage : parricide, meurtres, viols, inceste, mensonges, trahisons... Je vous laisse imaginer ô combien cet anti-héros deviendra antipathique au fur et à mesure de la lecture. Car n'espérez point de rédemption ou d'amende honorable de sa part, il n'aura aucun regret et continuera sa quête jusqu'à la fin quoi qu'il en coûte. Et pourtant, le lecteur aura l'envie de poursuivre sa lecture malgré un personnage principal aussi méprisable, ne serait-ce que pour savoir s'il parviendrait au bout de sa quête de résurrection. Ce personnage et ses actions sont également ce qui a pu amener le lectorat à classer Le Jeu de la Trame comme étant de la Dark Fantasy. Sans compter les scènes érotiques, qui outre les premiers chapitres entre Keido et Kirike, ne sont pas exploitées (à mon sens) dans le but de faire avancé l'intrigue. Les autres personnages qui composent le récit sont malheureusement peu détaillés et dès qu'il s'agit des personnages féminins... N'attendez pas à y trouver la bonté qui manque à Keido. Les femmes sont comme lui, si ce n'est pire dans certains cas, se jouant de cet homme autant qu'elles peuvent se jouer de lui. Les deux personnages secondaires féminins que je retiendrai de ma lecture sont sans doute Soo-Iri et Naoyame, et elles sont toutes deux issues du premier opus Le Rêve et l’assassin. C'est dire si les auteurs ne s'encombrent pas des personnages secondaires dans la suite de l'ouvrage. Keido erra longtemps, découvrant toujours les mêmes scènes de place en place. Sur son chemin, il trouva des armes et une cotte de mailles qui sentait le sang et la sueur. Lorsqu'il parvint sur l'esplanade, devant la porte principale, il tomba en arrêt devant un spectacle macabre. Les têtes des soldats ennemis avaient été tranchées et entassées sous la lumière vive de dizaine de torches. Des gardes en armes allaient et venaient comme pour veiller sur un butin précieux. Keido contempla les visages exsangues et déformés par d'horribles grimaces. Des nuées de mouches bourdonnaient. Une odeur de sang s'exhalait, portée par le vent. Saisi soudain d'un haut le cœur, Keido s'éloigna et se coula dans l'ombre pour ne pas attirer l'attention des gardes.
L'écriture a quatre mains n'est sans doute pas chose aisée, et je dois dire que nos auteurs s'en sont tout de même sortis avec brio. Le style d'écriture du Jeu de la Trame est fluide et exempt de fioritures. L'arrivée d'un personnage clé à la toute fin du récit et bien trouvé, bien que faisant penser à un Deus Ex Machina, que j'exècre habituellement, mais qui apporte ici, un développement de la création de ce monde particulièrement intéressant. Et puis il a cette fin. Une fin certes vite expédiée qui aurait sans doute mérité un développement plus poussé, bien quelle offre un plot twist fort marquant, mais surtout une fin qui vient un tant soit peu rasséréner le lecteur sur une potentielle justice. En Bref : Un personnage principal détestable (Keido), des personnages secondaires qui font tapisserie, une trame redondance dans chacun des récits, et pourtant derrière Le Jeu de la Trame se cache pour moi un véritable coup de cœur. Parce que j'ai adoré détester Keido. Que les personnages secondaires sont justement secondaires et n'apportent de l'intérêt qu'à l'avancée du héros. Que la redondance est certes présente, mais elle est enjolivée de diverses manières, offrant pour chacun des opus une originalité supplémentaire. Parce que Le Jeu de la Trame est rythmé, nerveux dans l'action, sanguinolent à souhait. Que bien écrit il y a plus de 30 ans, lire ce titre en 2021, fonctionne encore très bien.
Infos utiles : Nationalité de l'autrice : Française Éditeur : Rageot – 622 pages Illustratrice de couverture : Noëmie Chevalier Genre : Fantasy Prix : 18,50 € Acheter ce livre : Chez l'éditeur – Grand Format Parce que vous aimez / avez aimé :
Avant Propos : Mon amour pour les titres d'Adrien Tomas n'est plus à démontrer, en témoigne mes différentes chroniques sur les magnifiques ouvrages de l'auteur. Dragons et Mécanismes ne fera pas exception. Mon Avis : Bien que n'ayant pas lu Engrenages et Sortilèges, je n'ai pas hésité quand sur Netgalley le nouveau titre d'Adrien Tomas s'est trouvé disponible. Les deux titres s'installent certes dans le même univers, mais ils sont néanmoins totalement indépendants et peuvent se lire l'un sans l'autre. Entre nous, rare à mon avis seront celles et ceux qui ne voudront pas découvrir l'autre titre, tant cet univers est riche et donne envie d'y revenir. Dragons et Mécanismes s'ouvre sur le prochain méfait de Dague : le vol d'un objet ancien pour le compte d'un malfrat d'importance, trafiquant vivant dans les bas-fonds de la ville. J'ai tout de suite accroché à ce personnage indépendant, vivotant de ses larcins mais aux rêves de grandeurs et de voyages. En parallèle des cambriolages, Dague se retrouve aussi à mener à bien des missions pour le compte de ce même trafiquant. Ainsi, il se retrouve parfois embourbé dans des situations improbables, en concurrence avec ses amis voleurs... De quoi se méfier de tout et tout le monde. L'on suivra également Mira, une jeune archiduchesse qui fuit son pays (Asthénocle) suite à l'assassinat de ses parents par le comte ou duc (je ne sais plus) Arlov. Elle a pour particularité d'être mécanomage, c'est-à-dire qu'elle est capable de combiner la magie aux mécanismes des machines et autres engrenages. Les deux personnages sont très différents et offrent un duo complémentaire aux échanges parfois mordants. Sans vous divulgacher quoi que ce soit, il y a un retournement de situation entre les deux personnages dans le dernier tiers du récit qui est particulièrement intéressant. Mais outre ces deux personnages d'importances d'autres personnages viennent agrémenter le récit. Tout d'abord Kimba, la mère adoptive de Dague, est le pendant "sagesse" du récit. Enfin, sagesse n'est peut-être pas le mot adéquate, mais elle leur servira de guide et sait beaucoup plus de choses qu'elle ne le laisse paraître. Elle donne son avis sur tout et tout le monde avec il faut le dire parfois un peu de mauvaise foi... Elle m'a surtout fait penser à une grand-mère bougonne, mais bad-ass. Un combo détonnant, mais qui fonctionne très bien. Au début du récit, on croise la route de Nishka et Grigorz, deux androïdes conçut par Mira, et si je vous en parle, c'est juste que les noms m'on fait penser aux frères Bogdanoff (Igor et Grichka). Référence voulue ? Je ne sais pas, toujours est-il que cette question me poursuit quelques jours après avoir refermer le livre. Et il y a Cuthbert. Là encore, c'est un personnage qui m'a fait penser à un autre dragon très connu : Norbert le dragon d'Hagrid dans Harry Potter. Il y a comme une mode des prénoms en -bert chez les dragonistes ! Mis à part ces paronymes, Cuthbert est le dragon ridicule par excellence et je dois dire qu'il est devenu mon dragon préféré. Une langue bien pendue qui pourrait le mener à vous maudire sur plusieurs générations sans hésitation aucune. Enfin, il faut que je vous parle du méchant, parce que s'il fait partie intégrante du récit, il est aussi un personnage pilier de l'intrigue : Arlov. Il est décrit comme un éphèbe, mais sa grande beauté n'a d'égal que sa cruauté. Avide de pouvoir, entêté, se souciant de ses hommes comme d'une guigne... il a tous les attributs d'un bon méchant. Dague hocha machinalement la tête, sans répondre. Il ne comprenait rien à cette histoire de permutation de sexe à volonté. [...] Parlons magie : omniprésente dans le récit, elle y revêt cependant plusieurs formes. La mécanomagie, dont on a parlé un peu plus tôt, est une magie qui fait un peu penser à ce qui fait l'essence du steampunk : un mélange habile de mécanismes, d'engrenages et de magie, mais ici sans l'époque victorienne. Dragons et Mécanismes a presque revêtu un aspect de science-fiction quand Mira sort un Cog, un droïde de forme cubique. Outre la mécanomagie, on découvre également la biomancie. D'après les descriptions faites par celles et ceux qui la pratique, c'est une magie qui manipule la matière organique, les éléments existants dans la nature pour en réutiliser certains aspects à des fins de soin, de modification ou de combinaison. J'avais peu rencontré cette forme de magie dans mes récits antérieurs, mais cela m'a fait penser à une des nouvelles de Fabien Cerutti dans Les Secrets du Premier Coffre : Légende du Premier Monde. Et puis il y a les dragons. Ma foi, rien qu'à leur évocation, je trouve le livre génial. Ces créatures fantastiques sont archi connues, archi présentes dans les récits de fantasy. Mais ces êtres continuent de nous faire voyager sans problème vers des quêtes incroyables. Et ce titre, ne fait pas exception à la règle. Mention spéciale pour la mythologie créée par l'auteur autour de ces écailleux. L'intrigue tout d'abord fixée sur la fuite de Mira et sa quête d'une découverte incroyable pour reprendre son trône évolue peu à peu vers autre chose. Je n'irai pas plus loin, car je gâcherai votre plaisir de découvrir par vous-même ce qu'il advient dans l'histoire. Mais sachez que l'évolution est intéressante et que le glissement se fait tout doucement. À la fin on recoupe les évènements qui ont lieu au début du récit avec le nœud de l'histoire, et j'ai trouvé ça particulièrement bien trouvé. Le rythme est omniprésent, les chapitres suffisamment cours pour s'enchaîner avec facilité. En Bref : Les personnages disparates forment une équipe soudée et complète, offrant des interactions cocasses. Des magies peu rencontrées. Des dragons. L'action omniprésente dans ce texte pousse à une lecture effrénée et l'on a du mal à lâcher ce livre tant on a envie d'en connaître la suite ! C'est un coup de cœur.
On découvrira également ce qu'il advint très secrètement dans le royaume de France durant l'hiver 1750, on fera également connaissance avec un mystérieux personnage, le Lys pourpre, d'une baronne de Saint-Gil et d'un chevalier de Castelgriffe ... Infos utiles : Nationalité de l'auteur : Française Éditeur audio : Audible – 563 min Genre : Fantasy – Uchronie Prix : 17.90 € (Grand Format) Acheter ce livre : Poche – GF – Numérique – Audio Mon Avis : On retrouve dans L'Elixir d'Oubli, le membre du cercle Cyan : Louis Denizart Hippolyte Griffont, seulement quelques mois après l'épilogue du premier tome : Les Enchantements d'Ambremer. Une nouvelle intrigue qui commence sur les chapeaux de roues avec le départ en cure du meilleur ami d'Hippolyte, Edmond Falissière qui souffre d'un mal inconnu et du coma étrange d'une jeune princesse minimette (le pendant parisien des Lilliputiens de Jonathan Swift). Pour l'accompagner dans ses recherches on retrouve également la baronne Isabel de Saint-Gil après un départ précipité elle revient pour des affaires urgentes dans les quartiers de Paris. L'avantage de ce deuxième opus est qu'il peut se lire indépendamment du premier, car il recèle une enquête pleine et entière et ne laisse que peut, voir pas du tout, la place à des questions en suspens. On retrouve en plus de Griffont et d'Isabelle, des personnages comme l'enquêteur Farroux, les acolytes d'Isabelle ou encore Azincourt, le chat ailé parlant. Mais ce deuxième tome est aussi l'occasion pour Pierre Pevel d'étoffer sa galerie de personnages. Ce dimanche, en fin de matinée, Griffont lisait dans son salon. Il avait récemment achevé sa vingt-septième lecture des Trois Mousquetaires. Comme de juste, il avait enchaîné avec Vingt ans après, qu'il aimait moins cependant. Mais la compagnie des héros de Dumas père lui était trop agréable pour qu'il y renonce, malgré quelques longueurs. Il se réjouissait d'ouvrir bientôt l'énorme Vicomte de Bragelonne et savait qu'une mélancolie l'envahirait lorsqu'il devrait abandonner d'Artagnan et son bâton de maréchal au siège de Maastricht. Les références de l'auteur à des personnages réels ou fictifs sont délectables. Arsène Lupin (très dans l'air du temps), Merlin, mais aussi Lord Dunsany, Cartouche... Autant de petits éléments qui apportent une touche tout à fait agréable et bienvenue. La petite nouveauté dans ce tome, ce sont les flashbacks narratifs qui nous font découvrir une autre enquête à une autre époque, où nos deux héros se sont pour la première fois rencontrés. L'enquête entraine le lecteur dans un tourbillon d'actions, de révélations et de rebondissement aussi surprenants qu'inattendus. Et il faut dire qu'ils sont nombreux ! Les péripéties que vivent les personnages ont de quoi faire monter le palpitant de certains lecteurs. Les chapitres relativement courts insufflent un rythme prenant à la lecture. L'histoire était plus prenante que dans Les Enchantements d'Ambremer, car selon moi, mieux ficelée. Le dénouement de l'enquête a été une bonne surprise et joliment amené. Ces 9h10 avec la voix de Maud Rudigoz dans les oreilles ont été un vrai bon moment. Sa voix fonctionne parfaitement avec les personnages (elle fait une excellente Isabelle de St-Gil), et ses voix ont su me transporter dans ce Paris des Merveilles en douceur. En Bref : Un retour dans le Paris des Merveilles de Pierre Pevel qui se solde par une envie de découvrir le troisième et dernier tome des aventures d'Hippolyte Griffont ! L'univers enchanteur qu'a tissé l'auteur sert de décor à une intrigue fantastique accrocheuse. Vous pourriez aimez :
Infos utiles : Nationalité de l'auteur : Française Éditeur : Folio SF – 363 pages Genre : Fantasy – Jeunesse Prix : 8.60 € (Poche) Acheter ce livre : Poche – Grand Format – Numérique Mon Avis : Je n'aurais pas trainé pour lire ce deuxième opus de la série La Voie des Oracles d'Estelle Faye ! Quelques semaines après mon avis sur le premier tome : Thya, voici donc mon avis sur Enoch. Si vous n'avez pas lu le tome 1 : je divulgue quelques éléments importants dans ma chronique. On retrouve les trois héros là où nous les avions laissés à quelques jours/semaines près. Thya a bien réussi à atteindre Borg comme elle l'escomptait et sa quête n'est pourtant pas totalement achevée. Sa fuite non plus, pour échapper à son frère, et elle n'était que le prémisse d'une traque sans merci. Enoch lui continue d'apprendre à dompter ses pouvoirs de créateurs de brumes et Aylus reste plus ou moins fidèle à lui-même. Ce deuxième opus est l'occasion d'explorer plus avant les contrées du monde, on ira faire un tour sur la route de la soie, à Constantinople et même dans le désert du Vide. De quoi faire voyager les trois héros plus que de raison, mais aussi de les faire grandir (enfin surtout pour Thya et Enoch). Ainsi, si j'avais aimé voir la jeune Thya devenir plus adulte dans la quête initiatique du premier tome, on passe un cap dans ce second volet, en la rendant plus mature, plus décidée et inévitablement plus femme. Les Étrusques sont un peuple courageux, et pourtant ils craignent des dieux dont ils ne parlent quasiment jamais, pour lesquels ils ne construisent pas de temple, et qui n'ont même pas de nom. Le seul matelot qui a accepté de m'instruire, après quelques carafes de vin, m'a dit qu'ils étaient partis loin vers l'est, là où il n'y a plus que du vide. Voilà des divinités bien terribles, pour qu'on tremble à leur évocation alors même qu'elles ne sont plus là. Enoch, c'est aussi l'occasion de découvrir de nouveaux personnages (Adur le cavalier oriental et la vielle femme), des divinités mais en pleine déchéance face à la montée du christianisme (Apollon, Dyonisos, ...) mais aussi de retrouver de manière plus approfondie des personnages comme Minuscule, qui se révèle un allié indispensable pour Enoch. Quant à Aedon, le frère entêté de Thya, avide de pouvoir on aura l'occasion de le suivre dans des chapitres tournés vers Rome et sa classe politique. Il sera accompagné (bien malgré lui) du dieu aux deux visages et d'une autre divinité. Estelle Faye ne sera pas tendre avec ses personnages. Je n'en dévoilerai rien mais certains événements (qui à la fin du récit, s'avèrent finalement indispensables) m'ont surprise. Les personnages sont par de nombreux aspects gagnés par des événements qui les dépassent, qu'ils ne peuvent sans doute pas même imaginer. L'autrice joue avec nos nerfs faisant s'enchainer les récits de chaque personnage alors que nous les laissons dans des situations périlleuses. De quoi donner un coup de fouet à notre rapidité de lecture ! En Bref : Sous couvert du déclin de l'Empire romain, Estelle Fays offre aux lecteurs un mélange inattendu de roman fantastique saupoudré d'interventions divines. Le tout est dense et richement développé. Les personnages dans ce deuxième opus grandissent gagnant en sagesse, combativité ou résignation. Un excellent moment de lecture qui me donne particulièrement envie de découvrir le fin mot de l'histoire. On en parle aussi chez : Mypianocanta – BlackWolf – Dup – Sia
Infos utiles : Nationalité de l'autrice : Australienne Éditeur : Gallimard – 568 pages Genre : Fantasy – Historique Prix : 9.80 € (Poche) Acheter ce livre : Numérique – Poche – Grand Format Parce que vous avez aimé :
Mon Avis : Inconnu au bataillon, ce Lady Helen m'a attiré à la bibliothèque pour sa couverture et par le fait que la trilogie avait été mise en avant, car une nouveauté dans le catalogue. J'ai donc emprunté le premier tome en n'en attendant pas grand-chose, si ce n'est : me faire sortir de mes sentiers battus. Entre le moment où j'ai fermé le livre et celui où j'écris cette chronique, il s'est passé juste le temps qu'il faut pour que j'ai eu le temps de regarder une des dernières séries de Netflix : Les Chroniques de Bridgerton (LCDB). Et quel bienheureux hasard ! Même période "historique", même faits relatés : l'entrée dans le monde d'une jeune demoiselle en quête d'un bon parti. La ressemblance ne s'arrête pas là, Helen à l'instar de Daphné (LCDB) présente une répartie cinglante, intelligente mais parfois peu réfléchie, ce qui aura le don de chagriner sa tante, Lady Pennworth. De quoi donner aux lecteurs l'occasion de sourire. Si on peut opposer à ce premier volume, une certaine langueur au démarrage (il faut dire que l'autrice étale son temps et sa présentation sur environ deux cents pages), on ne pourra lui en vouloir de bien établir son récit, d'installer le lecteur dans le confort des salons nobles londoniens avant de l'entrainer dans un tourbillon improbable de chasse aux démons et autres créatures de l'Enfer. (Et là je ne divulgue rien dans la mesure où tout est dit dans le récapitulatif de quatrième de couverture). - Promets-moi de ne pas faire de plaisanteries aussi déplorables à Almack, poursuivit sa tante. Comme je le disais plus haut, on s'intéresse au personnage de Lady Helen, elle est une héroïne jeune (tout juste 18 ans) qui vit dans une société bien établie avec ses codes et ses entraves propres à la condition de la femme de l'époque. Tel un bien qu'on cherche à vendre au plus offrant, les jeunes filles entrent dans la bonne société afin d'être marié et c'est le destin d'Helen. La jeune femme est pourtant intelligente, présente un ironisme que je lui envie et est franchement dégourdie. Elle frôle le personnage parfait. Mais elle est la fille de feu Lady Catherine Wrexhall, qui n'était connue que pour sa folie. Sa fille pâtie de cette aïeule qu'elle n'a pourtant pas beaucoup connue, tout en lui vouant un amour quasi sans failles. Un autre personnage d'importance dans ce roman est Lord Carlston. Les ragots sur son compte vont bon train, ce qui en fait un personnage au départ antipathique et détestable. On se met à déprécier ce Lord dès sa première apparition avec sa volonté de redonner du galon à sa condition. Et pourtant au fur et à mesure du récit je me suis mise à apprécier son côté énigmatique et à chercher en même temps de Lady Helen à percer ses secrets. Les personnages secondaires sont foisons, trop peut-être car dès lors qu'on donnait du Lady et du Lord ou de sa Seigneurie j'étais par moments perdue (on était loin de Game of Thrones mais tout de même). J'ai particulièrement apprécié Miss Darby, qui s'est révélée au fur et à mesure des pages, un personnage particulièrement attachant et bienveillant. Tandis qu'elle approchait, Helen songea que si un mot devait définir le comte ce serait "impérieux". Ou "énigmatique". Ou "inquiétant". Bien sûr, cela faisait trois mots. Lord Carlston était irréductible - il résistait même aux adjectifs. Pour l'intrigue on passe d'un roman Austenien très classique (l'introduction d'une jeune femme dans la haute société, des bals, des bals, des bals, des rencontres chaperonnées, etc.) à une tout autre intrigue : l'envers du décor londonien. Et tout comme Helen, le lecteur se surprendra à découvrir un monde bien particulier. Londres (mais pas que) est envahi par des créatures tout droit sorties de l'Enfer prenant apparence humaine et se délectant à loisir du désir, du talent artistique, de la colère des vrais humains. Alors si cette partie du roman n'est pas franchement originale (les démons sur Terre je crois que beaucoup d'auteurs/autrices en ont parlé), le fait de l'avoir installée dans le Londres du début du 19ème insuffle à l'ensemble suffisamment d'originalité pour surprendre le lectorat (et par pitié ne me parler pas d'Orgueils, Préjugés et Zombies de Seth Grahame-Smith). Et il faut dire que le tout se tient, et bien en plus ! Le tout est servi par la plume d'Alison Goodman, que je découvre et que j'ai pris plaisir à lire. Pas de grande circonvolution juste l'essentiel en quelques mots, sans pour autant être incisive. J'ai adoré ! Et j'ai hâte de découvrir la suite. En Bref : A la fois piquant, drôle et présentant une saveur toute particulière, Alison Goodman a réussi à rendre ce premier volet captivant, original et rythmé. Une héroïne qu'on prend plaisir à suivre et une intrigue surprenante !
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