Les Monts du Renouveau, une aventure d’Augustine Lourdeix (Nicolas Bouchard & Lionel Londeix)25/2/2017
Infos utiles : Nationalité de l’auteur : Français Genre : Policier – Historique Éditeur : Geste éditions – 320 pages – illustrations intérieurs (Lionel Londeix) Acheter ce livre : Papier Mon Avis : « Les Monts du Renouveau » reprend le personnage d’Augustine Lourdeix, personnage que les lecteurs auront pu côtoyer dans Mon ombre s'étend sur vous (2001 Flammarion), La Ville noire (2003 Flammarion) ou encore dans Et le ciel s'embrasera (2004 Flammarion), pour l’installer dans un Limoges d’après-guerre en 1924. Cela dit, il n’est pas nécessaire d’avoir le les autres titres pour apprécier celui-ci qui se suffit entièrement à lui-même. L’institutrice dont la belle-fille disparaît, va croiser des personnes historiquement célèbres telles Marie Curie (la célèbre physicienne nobélisée), Guenrikh Grigorievitch Iagoda (révolutionnaire bolchévique russe et dirigeant du NKVD durant deux années) ou encore Léon Betoulle (maire de Limoges durant 38 ans) et se retrouver au cœur d’une bataille de pouvoir et d’exploitation de ressources dans les monts d’Ambazac. L’auteur ne fait pas dans la dentelle pour romancer ces faits historiques. En effet, il aurait été difficile de faire autrement avec un tel sujet et une période bien sombre dans l’Histoire. Un entre-deux-guerres qui sert de toile de fond à une disparition consentante d’une jeune femme décidant de rejoindre une sorte de secte qui vit en forêt. Le récit est entrecoupé de vieilles légendes russes plus ou moins connues où l’auteur tisse une toile que l’on a plaisir à découvrir. Le tout offre un rythme enlevé tout à fait plaisant. La galerie de personnages s’avère riche en couleurs et offre à voir différents types de réactions face au phénomène de secte. Augustine Lourdeix est un personnage complexe bien que campée sur ses principes et le titre a beau porter son nom la présence de celle-ci par rapport à sa belle-fille est moindre sur l’ensemble du récit. Les illustrations de Lionel Londeix servent à merveille le récit, donnant à voir des scénettes du chapitre suivant et immergeant le lecteur encore plus dans l'histoire qu'auparavant. Ces Monts du Renouveau m’ont éloigné de mes lectures habituelles et m’ont permis de découvrir une période historique méconnue. Bien que la limite entre fiction et réel ne soit pas clairement délimitée, je dois dire que de nombreux éléments m’ont interpellé et je me suis surprise à aller chercher des informations relatives à ces sujets. Un élément historique en particulier m’a surprise, mais je n’en dirai rien, cela risquerait de spoiler les non avertis comme moi (et non je ne parle pas de la mort de Lénine, il y a des limites tout de même). A noter tout de même : l’édition présente des erreurs qui sont suffisamment nombreuses pour être relevé… Autant du point de vue de l’orthographe que des règles de ponctuation (l’espace est après la virgule et non avant, erreur récurrente dans ce livre). C’est bien dommage, ça ne sert absolument pas le texte. En Bref : une bonne lecture qui, tout en m’éloignant des lectures qui sèment habituellement mon chemin, m’a rapproché de celles-ci avec des légendes et des contes russes.
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Infos Utiles : Nationalité de l’auteur : Française Editeur : ActuSF – 329 pages – 2 parties/9 nouvelles + une préface et une postface Genre : Steampunk – Policier Acheter ce livre : Directement chez l'éditeur – Papier chez leslibraires.fr – Numérique chez les libraires.fr Mon Avis : En démarrant ces Feuillets de Cuivre, je ne m’attendais certainement pas à ça ! Par quoi commencer ? Largement présenté comme un roman steampunk (rien que la couverture en témoigne) j’ai été assez surprise de découvrir que ce genre n’était qu’esquissé en trame de fond, ne revêtant la forme qu’un « simple » support pour l’univers de Fabien Clavel pour implanter son intrigue. Le cœur du livre repose entièrement sur Ragon, un enquêteur de la police parisienne de plus en plus imposant à chacune des nouvelles que composent ces feuillets. Car oui, Feuillets de Cuivre est, comme son nom l’indique assez clairement* un recueil de feuillets, donc un recueil de nouvelles qui s'inscrivent dans un même univers. Ici, le XIXe siècle n'a rien de bien reluisant, les enquêtes sont toutes plus morbides les unes que les autres mais toutes font écho de près ou de loin à un fait divers, à une œuvre picturale ou à un roman. Et ce dernier point-là, est bel et bien le cœur du récit : tout n'est que question de littérature. Ragon n'est pas qu'un simple enquêteur, il résout les crimes avec autant de facilité que son tour de taille s'agrandit, le faisant rapidement monté en grade. Il faut dire que le monsieur est cultivé, et sacrément puisqu'il a TOUT lu (belle était l'époque où cela était encore envisageable). Cet ogre littéraire est tel, qui arrive à résoudre ses enquêtes en se basant sur la littérature : que ce soit par les piles de livres qu'il a sous les yeux ou bien par une réminiscence de ses souvenirs de lectures. À chaque nouvelle page j'étais de plus en plus séduite par les références, ces douceurs intellectuelles décelées ou offertes par l'auteur. Une bibliothèque, c’est une âme de cuir et de papier. Il n’y a pas meilleur moyen pour fouiller dans les tréfonds d’une psyché que de jeter un œil aux ouvrages qui la composent. La sélection, le rangement, le contenu, même la qualité de la reliure : tous les détails sont importants. Pour Ragon les années se suivent (de manière disparate), nouvelles après nouvelles, horreurs après horreurs, réussite après réussite, jusqu'à ce qu'un jour il fasse la rencontre sa Némésis, le pendant français de ce qu'est Moriarty à Sherlock Holmes. Un être aussi intelligent que lui et tout aussi épris que lui de la littérature. Cette rencontre marque un véritable tournant dans le récit. Car si, jusque-là, le lecteur se retrouvait conforté par une certaine redondance dans la résolution des enquêtes, la Bête Noire de Ragon, se faisant appeler l'Agnagnoste** (encore une référence plus subtile cette fois-ci) vient redistribuer complètement les cartes et offre un nouveau regard sur les événements passés. Ce n'est pas simplement brillant de la part de l'auteur d'avoir attendu pour nous offrir un personnage "méchant" auquel se raccrocher, c'est aussi et surtout intelligemment amené. D'autant que Fabien Clavel n'hésite pas à nous malmener, nous pauvres lecteurs qui nous intéressons à ses personnages, allant jusqu'à faire vivre des atrocités à quelques personnages secondaires. Je souligne cela et en même temps c'est un des points qui m'a fait encore plus apprécier le récit, puisque cette brutalité apporte un effet de véracité dans le récit (comment Ragon peut s'en sortir sans quelques pots cassés, sans un minimum de bagage ?). - Me croiriez-vous si je vous disais que j’ai résolu toutes mes enquêtes à partir de livres ? Pour une première rencontre avec l'écriture de Fabien Clavel je suis séduite ! Cette lecture a été très fluide et pourtant sa plume ne manque pas de qualité (les deux ne vont pas forcément de pair). Chaque page conforte dans l'idée que l'auteur aime jouer de ses connaissances, les mariant avec habileté et style nous offrant ainsi Feuillets de Cuivre, une ode à la Littérature - et allons jusqu'au bout - à la littérature française ainsi qu'à ses grands écrivains (Verne, Hugo, Zola, Maupassant...). Pour tout cela vous vous en doutez j'espère, ce livre est un coup de cœur ! *Un regroupement de feuillets constitue un cahier. Plusieurs cahiers composent un ouvrage. **Esclave lettré chargé de lire des textes à son maître durant l'Antiquité. En Bref : Un roman à enquêtes dans un univers légèrement steampunk empli de magies, Feuillets de Cuivre offre, pour personnage principal, un véritable amoureux des livres, un enquêteur qui ne vit et ne réussit qu'à travers eux. Servit par une excellente plume et une intelligence dans la construction du récit, ce roman est une véritable surprise, un coup de cœur qui m'entraîne à vouloir découvrir plus avant les écrits de Fabien Clavel (et ça tombe bien puisque sa série Néphilim vient d'être édité en poche dans la collection Hélios des Indés de l'Imaginaire) ! |
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