Utopiales 2014, issue de l'imaginaire d'une multitude d'auteurs
Si la forme ne met pas très familière (les seuls recueils de nouvelles lus à ce jour étant Philtres et Potions et Lune de Miel, Lune de Sang tous les deux dirigés par P.N. Elrod), je dois dire que le fond aussi m'est un peu étranger : jusqu'à maintenant la Science Fiction et moi ont est un peu des amis qui ne se voient pas pendant une longue période mais qui s'apprécient quand leurs routes se croisent à nouveaux. Je ressors de ma lecture avec l'impression que cette anthologie des Utopiales est un bon moyen de remettre un pied à l'étrier - si je puis dire - pour se lancer dans de la SF un peu plus hardos ... L'anthologie, c'est 11 nouvelles écrites entre 2000 et 2014 et dont le nombre de pages varient entre 15 et 70. C'est bien beau tous ces chiffres mais ça dit pas vraiment ce que je pense du contenu ... Alors pour commencer, j'ai trouvé que le tout était assez inégal, en un sens c'est normal, des auteurs avec des imaginaires, une écriture, une sensibilité différente, tous n'aborderont pas le thème donné (à savoir Intelligence) de la même manière. D'autre part tous les auteurs de cette anthologie ne font pas la même SF. On y retrouvera dans le désordre : du post-apocalyptique, de l'anticipation ou encore de l'uchronie ... Passez de l'un à l'autre en l'espace d'une page, peut donc être assez déroutant ! Néanmoins les différents auteurs ont su pour la plupart me transporter dans leur univers, je pense particulièrement à Sylvie Denis avec Le court roman de la momie, à Sylvie Miller & Philippe Ward avec Le Sage qui entre dans la paix. Une mention spéciale à Dmitry Glukhovsky, qui m'a donné TRÈS TRÈS envie de découvrir son Metro 2033 avec sa nouvelle L'Evangile selon Artyom. Après Sur le Fleuve (ma chronique), j'attendais un peu de lire autre chose de Léo Henry, mais à vrai dire, je n'ai pas accrochée à sa nouvelle Fe6 !! ou La Transfiguration de Bobby J. Fischer. La faute sans doute à un héro que j'ai trouvé bien trop suffisant, avec ce jeu d'échec élitiste que j’exècre tant et à une intrigue trop historico-politique ... Tant pis : cette nouvelle n'était tout simplement pas pour moi ! Le côté biologie et découverte d'une nouvelle espèce de la nouvelle L'Esprit de la Roche de Jean-Marc Ligny m'a surprise et néanmoins un peu déçue dans le sens où je m'attendais un peu plus à un esprit style revanche des cailloux ... Toutefois cela n'enlève rien au traitement des personnages que j'ai trouvé très bon ! La pièce de théâtre de Barbara Sadoul, Les Dracula Anonymes m'a plus qu'étonnée dans sa forme, mais le fond n'a pas été suffisant pour moi malheureusement ... Trop de croisement entre des personnages de fictions et des personnages historiques, chose que je n'apprécie déjà pas habituellement, alors quand ça parle Dracula et Anne Rice dans un même univers ... Michael Moorcock et L'Affaire du Bassin des Hivers, que j'attendais avec assez d'impatience, seule nouvelle que j'ai eu le temps de me faire dédicacer, mais la dédicace n'est pour rien dans mon ressenti final : cette nouvelle est vraiment agréable, mais je ne me sens pas vraiment de passer tout un roman en compagnie de ces personnages là. K.W Jeter et Dernières Volontés : Une histoire qui tient la route, mais une nouvelle trop longue par rapport au reste de l'antho ... J'ai eu l'impression que l'histoire aurait pu être traitée plus rapidement. Reste : Dominique Douay et Pas de deux sur la planète des ombres, Laurent Genefort et Chaperon, Jo Walton et En sommeil. Je ne trouve pas grand chose à dire de ses trois nouvelles, pas qu'elles ne m'aient pas convaincues au moment de leur lecture mais elles ne m'ont tout simplement pas marquées ... Une prochaine fois peut-être ? Challenges :
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Uchronie(s) - New Byzance, tome 3 : Réalités de Corbeyran et Chabbert
Retour à New Byzance pour le troisième et dernier tome. On avait laissé Emily en mauvaise posture (en centre de réhabilitation de la pensée), Zack était encore sous le joug du gouvernement, Charles avait accepté de continuer ses recherches sur le polymère permettant la construction d'Utopia et on avait pas trop de nouvelles de Tia. Ici, Zack cherche à sauver Emily, retournée chez son mari après le centre (qui au passage la trompe toujours avec sa meilleure amie). Charles continu à travailler sur le polymère mais cherche à retrouver son fils. Et Tia est en fait la valeur inconnue dans l'équation. Ce troisième opus achève de manière magistrale l'histoire créée dans les deux premiers tomes. La fin est surprenante et les révélations sur les personnages assez inattendues, ce qui à mon sens, en fait une très bonne intrigue. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai trouvé que les dessins dans ce tome-ci manquaient un peu de peps par rapport aux deux premiers ... Mais je dois halluciner ! J'achève la première trilogie de la série Uchronie(s) avec un appétit incroyable pour la suite. Autres tomes de la série :Challenge :Uchronie(s) - New Byzance, tome 2 : Résistances de Corbeyran et Chabbert
Mon Avis : Ayant peur de perdre rapidement la trame du premier tome, je me suis ruée sur le deuxième tome. Zack et Emily errent dans les ruines d'Utopia, alors que celle-ci n'est qu'à l'état de projet, d'ailleurs Zack en fait les premières paroles de la BD : "Vestiges d'avenir, l'oxymore ne manque pas de charme." Mais ils sont vites repérés par les habitants de ses ruines, les résistants. Le chef de cette section, Miller s'avère être un ancien chercheur qui installa le système des prescients, à savoir insuffler des réalités dans l'esprit des gens qui auraient bafoué la loi. Ce qui donne lieu à une conversation, très intéressante sur les multitudes de réalités qui coexistent, ne se substituants pas les unes aux autres. Les hommes seraient alors des entités multiples présentent sur différents espace-temps simultanément et évoluant indépendamment. De quoi donner au lecteur de quoi réfléchir, ne serais-ce pour comprendre ce que vient de dire le personnage. On s'en doute assez rapidement, les deux héros sont enrôlés dans la résistance et se voient confier leur première mission dans la foulée. Dans ce tome, on en apprend plus sur le matériau utilisé pour la construction d'Utopia, sur son créateur et sur pourquoi il existe dans la zone interdite des vestiges de quelques choses qui n'est de l'ordre que de l'idée dans cette réalité. Mais on en apprend également plus sur les événements qui sont survenus pour que le monde ressemble à ce qu'il est, tout en faisant au passage une sorte de clin d’œil sur la réalité du lecteur. J'espère que vous l'aurez compris : j'ai adoré cette deuxième BD, offrant des réponses très intéressantes et étoffant de manière impressionnante l'univers que Corbeyran et Chabbert nous on tissé ! Autres tomes de la série :Challenge :Uchronie(s) - New Byzance, tome 1 : Ruines de Corbeyran et Chabbert
Jusqu'où jour où on lance un mandat de recherche contre lui pour une raison inconnue. Le prescient n'a alors plus qu'à se jeter sur les chemins de la clandestinité. Mon Avis : Voilà une bande-dessinée bien intéressante ! Corbeyran revisite l'histoire pour nous offrir un New-York façon New-Byzance. Le système politique est bien éloigné que celui qui était instauré auparavant, les interdictions sont nombreuses et le gouvernement incite fortement à la délation de son voisin ou de son propre compagnon. Ce qui amène des scènes assez gênantes, notamment celle du marché quand une des héroïnes féminines oublie de mettre son voile. On se retrouve plongé dans un futur assez proche de nous. Il y a quand même quelques "évolutions" par rapport à l'humanité actuelle, mais on arrive à se retrouver dans une ville type ... Dans cet univers l'on suit 3 personnages principaux : Zack, un prescient, Mily la femme d'un architecte visionnaire et enfin Tia, une commerçante assez particulière qui a le don d'aider les gens dans la mouise... Si l'intrigue m'a plu, avec ses réalités alternatives et le cliffhanger de fin (qui laisse présager une excellente suite), je dois avouer que le dessin ne m'a pas non plus transporté. Un peu trop lisse à mon goût ! Challenge :Saga de Brian K. Vaughan et Fiona Staples Le Topo : Un univers sans limite, peuplé de tous les possibles. Une planète, Clivage, perdue dans la lumière froide d’une galaxie mourante. Sur ce monde en guerre, la vie vient d’éclore. Deux amants que tout oppose, Alana et Marko, donnent naissance à Hazel, un symbole d’espoir pour leurs peuples respectifs. L’espoir, une idée fragile qui devra s’extraire du chaos de Clivage pour grandir, s’épanouir et conquérir l’immensité du cosmos.
J'ai déjà croisé l'auteur (Brian K. Vaughan) dans Pride of Bagdad, qui m'avait déjà bien chamboulée. Ici l'auteur s'éloigne des événements "réels" en nous proposant une aventure épique, tout aussi renversante.
S'ensuit une longue fuite des parents et de leur nouveau-né, esquivant tous les tueurs à gages envoyés pour les tués. Ah oui un point important : Alana et Marko sont de deux espèces différentes qui se font la guerre depuis des siècles. (Autant dire que quand la jeune femme rencontre de manière fortuite ses beaux-parents, la scène est assez cocasse.) C'est justement cette différence et cette union "contre-nature" qui les met en dangers et les faits poursuivre par le gouvernement. Autrement dit un Roméo et Juliette version SF, sans empoisonnement sur la fin ... L'auteur dit d'ailleurs qu'il s'est largement inspiré de Star Wars pour créer cette série, cela transparaît surtout dans la diversité des personnages, de la faune et de la flore et dans le système politique. Au delà de ça, l'histoire ne ressemble aucunement à l'aventure de George Lucas.
Les tomes de la série :La Caste des Méta-Barons d'Alejandro Jodorowsky & Juan Gimenez Ne me demandez pas pourquoi j'ai préféré opter pour une chronique sur la série dans son ensemble que sur une chronique par tome, je ne saurais que vous répondre. Mais voilà un monument de la BD comme ça, ça ne peut pas NE PAS se chroniquer. Alors hop je relève mes manches (quoique il fait un peu chaud et je n'en ai pas ...) et je m'y met. La Caste des Métabarons c'est l'Histoire dans l'histoire. Le topo : L'on suit deux robots, Tonto et Lothar, qui sont tous les deux dans l'attente de leur maître le Métabaron, Sans-Nom, qui a disparu depuis plusieurs années. Pour passer le temps, Tonto relate l'Histoire de la famille des Métabarons à son compagnon. Chaque tome s'attache à un aïeul de Sans-Nom et l'on commence avec la première génération, l'arrière-arrière-grand-père du métabaron actuel, Othon le Trisaïeul. Le tome deux s'attache à la femme de celui-ci et ainsi de suite jusqu'à l'histoire de Sans-Nom dans le tome final (le tome 8). Mon Avis : Pour parfaire au mieux ma culture en bande-dessinée, il me fallait -que dis-je-, il m'était INDISPENSABLE de me lancer dans la lecture d'un Méta-Baron. Après les deux premiers j'ai facilement enchaîné sur la suite, impressionner par la facile avec laquelle les émotions défilent au fil des pages. L'histoire s'ouvre sur deux robots, que l'on retrouve seuls dans un Méta-Bunker, et qui attendent désespérément leur maître. J'ai tout de suite été séduite par ces deux personnages aussi irritants que drôle. Tonto relate l'Histoire des Méta-Barons à Lothar, qui ne se gène pas pour constamment interrompre Tonto, lui signalant qu'il vient de "griller une diode" ou qu'il a une fuite d'huile ... Les deux robots essayant chacun de reproduire des émotions humaines avec leurs circuits robotiques donnant des retranscriptions assez hasardeuses et loufoques. Outre ce duo robotique fonctionnant très bien (un peu à l'image de C3PO et R2-D2), avec les Méta-Barons on explore les liens de la filiation, mais surtout la question de la paternité : comment éduquer son enfant quand celui-ci a un rôle crucial a jouer dans l'univers. Cette question entraîne dans chacun des tomes des passages vraiment durs, présentant des mutilations de nos héros : Othon est émasculé, Aghnar (arrière-grand-père de Sans-Nom) perd ses pieds, comme son nom l'indique : Tête d'Acier n'a pas de tête, etc. Pour pouvoir devenir un Méta-Baron, le fils de l'actuel M-B doit dépasser le maître, autrement dit, il doit tuer son père et ainsi prendre sa place.
Malgré cette virtuosité, les planches des premiers tomes ont subit l'usure du temps, datant de 1992 pour le premier, les dessins ne sont plus de première jeunesse et paraissent archaïques au vu des propositions éditoriales actuelles. Mais justement c'est aussi ça qui séduit ! Si au départ j'ai eu un peu de mal, je suis maintenant ensorcelée par le rendu global de la série : la série ne serait pas ce qu'elle ai sans ce coup de crayon ! En écrivant ces quelques lignes je me demande ce que cela rendrait un Méta-baron remastérisé à la sauce Barbucci (Sky-Doll et Ekhö) ... sans doute des héroïnes avec des seins bien plus gros (même si elles sont déjà bien dotées à ce niveau là !). Cette première immersion dans une série de BD culte fut donc une vraie réussite, j'espère avoir l'occasion de découvrir d'autres choses de Jodorowsky.
Les tomes de la série :La Machine à explorer le Temps de Herbert George Wells Quatrième de couv' : « Je vis des arbres croître et changer comme des bouffées de vapeur ; tantôt roux, tantôt verts ; ils croissaient, s’étendaient, se brisaient et disparaissaient. Je vis d’immenses édifices s’élever, vagues et splendides, et passer comme des rêves. Toute la surface de la terre semblait changée – ondoyant et s’évanouissant sous mes yeux. Les petites aiguilles, sur les cadrans qui enregistraient ma vitesse, couraient de plus en plus vite. Bientôt je remarquai que le cercle lumineux du soleil montait et descendait, d’un solstice à l’autre, en moins d’une minute, et que par conséquent j’allais à une vitesse de plus d’une année par minute ; et de minute en minute la neige blanche apparaissait et s’évanouissait pour être suivie de la verdure brillante et courte du printemps. » Mon Avis : Pendant un cours sur l'histoire de la Science Fiction, le nom de Wells est quasiment immédiatement apparu, je me suis donc dit qu'il serait intéressant pour moi de m'y mettre sérieusement à ces classiques du genre. La Machine à explorer le Temps a été écrit en 1895 par Wells. C'est l'un des premiers (avec Mary Shelley et Jules Verne) a exploité le genre de la SF. Ce roman est particulier : la narration de départ est d'un point de vue d'un personnage dont on ne connaît a priori rien, puis ce narrateur principal retranscrit par écrit ce que l'Explorateur du Temps lui aura révélé de son périple. L'Explorateur du Temps est un scientifique qui cherche à mettre en évidence la 4ème dimension : la dimension temps. Pour cela il construit la fameuse Machine à explorer le temps. Bien entendu, étant un scientifique, il testera lui-même sa création et se retrouvera en l'an 802 701 (bond incroyable dans le temps il faut se l'avouer). Notre Explorateur s'attend à débarquer dans un monde où l'humanité est une surpuissance intellectuelle, mais malheureusement pour lui, rien ne se passe comme il s'y attendait. Il rencontre les Elois, créatures belles et gracieuses, mais étonnamment dénués d'intelligence et préférant l'oisiveté, ayant peur du noir ... L'évolution de l'intrigue est très intéressante et j'ai été agréablement surprise tout au long de ma lecture de la tournure que prenaient les évènements. Je rappelle que ce roman a été écrit il y a quasi 120 ans ... C'est surtout l'imagination débordante de l'époque qui m'étonne le plus. Après lecture de ce classique de SF, je me surprends à déceler des références dans mes lectures antérieures. Lecture classique qui me donne envie d'en redécouvrir d'autres... |
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