Du 29 Octobre au 2 Novembre ont eut lieu à Nantes, les Utopiales - le festival international de science-fiction. Adepte des littératures de l'imaginaire et n'étant pas très loin, il fallait que je m'y rende !
Et cette année le thème était Réalité(s).
Vendredi 30 Octobre
Ma journée démarre tôt (mais quand on aime...) : réveil à 5h30... il faut dire que j'ai 30 minutes de voiture avant d'arriver au train qui m'amènera jusqu'à Nantes. Bien arrivée à la gare de Nantes, il n'est que 9h, avant d'aller aux Utopiales qui n'ouvriront leur porte qu'à 10h, je vais déposer ma valise chez mon amie, Zuriel.
Nous arrivons enfin au Palais des Congrès : il y a déjà pas mal de monde, et l'entrée des presses ne me sert pas vraiment puisque j'attends Z'. On démarre tranquillement avec la session 2 des courts métrages. Il y a déjà du monde dans la salle, mais elle n'est pas pleine, il faut dire qu'on est vendredi... Cette session n'est pas incroyable mais j'ai passé un bon moment. J'ai quand même trouvé que la thématique général était très morbide. The Shaman de Marco Kalantari a une esthétique particulièrement intéressante, mais une intrigue violente, Man of the house de O.T. Fagbenle surfe sur la thématique des zombies avec pour personnage principal un jeune garçon... Sumsing de Martin Rahmlow et Speed Bob de Benjamin Blatière n'ont pas réussi à me convaincre, trop abstrait pour le premier et trop WhatTheFuckesque pour le second. The Lost City of Tomorrow d'Auden Bui était sympathique et on lui a passé facilement les quelques problèmes techniques (signalés en début de session) et concernant Helio de Teddy Cecil, l'univers dystopique m'a rappelé les dernières adaptations de ce genre, il n'y avait pas grand-chose de neuf, si ce n'est cette drôle d'échelle au milieu du ciel... Pourquoi pas, mais les 20 minutes m'ont suffi. Le court-métrage le plus réussi, a été pour moi, Clones de Rafael Bolliger qui proposait une réflexion sur l'âme, ce qu'est un homme, ou à quoi il peut se réduire... et niveau esthétique, on était servi ! J'ai adoré.
13h20 : Au sortir des courts-métrages nous nous dirigeons vers l'espace Hetzel, où la conférence Asiles psychiatriques et lieux de réclusion dans la science-fiction bat déjà son plein. On en profite pour casser la croûte, ce qui fait que je n'ai pu suivre qu'à moitié les échanges... Les quelques échanges que j'ai saisis tournent autour de l'asile d'Arkham (asile de Gotham City, Batman).
Pour me rattraper, le site ActuSF met à disposition les conférences des Utopiales, j'ai donc pu écouter la conférence sans problème. Des choses intéressantes sont abordées notamment sur les comics et la folie inhérente à ce genre.
14h00 : Je m'éclipse pour rejoindre PetiteTrölle (qui a d'ailleurs fait son article sur le festival) pour aller interviewer Jérôme Noirez (interview que vous retrouverez dans le prochain numéro du webzine des Lecteurs Compulsifs de Fantasy [LCF]).
15h00 : Je fais un tour du côté de la librairie, il n'y a pas trop de monde si ce n'est ceux qui attendent une dédicace. Je craque pour trois livres, dont l'anthologie des Utopiales 2015. J'en profite pour faire un tour du côté des expositions : les 20 ans de série B, très agréable, très étoffée. Il fallait être curieux et aller soulever deux trois objets pour mettre à jour des pépites. Mais mon cœur bat pour les œuvres d'Olivier Ledroit... Du coup l'exposition Wika a été un vrai régal !
16H00 : Direction l'espace Shayol, je retrouve mes compagnons de route (nous sommes maintenant 4) pour la conférence Et si une découverte archéologique modifiait notre interprétation du passé ? Les interventions sont fortes intéressantes, pour moi tout particulièrement celles de Guillaume Lecointre (qui vulgarise son propos de scientifique avec facilité). Retrouvez la conférence sur le site ActuSF.
17H00 : je file à l'Agora de M. Spock pour l'Interro surprise de Laurent Genefort sur les extraterrestres. un nouveau format proposé aux festivaliers qui ont entièrement la parole et donc des questions à poser sur un thème à l'auteur interrogé. Des questions farfelues aux questions plus sérieuses, cette interro surprise a été assez bien menée. Mais je m'attendais à ce que l'auteur aborde beaucoup plus d'aspects des E.T. que ce dont il a parlé (n'ayant rien lu encore de l'auteur, tout était tourné vers ses livres ou presque, dommage).
19H00 : On commence à saturer, un dernier tour à la librairie me permet de faire dédicacer l'anthologie par Jean-Laurent Del Socorro (personne dans la librairie, les auteurs sont seuls ou presque, c'est l'occasion !), dommage je n'avais pas son roman sur moi (je pensais le faire dédicacer le lendemain). L'auteur est très sympathique et j'ai hâte de me plonger dans Royaume de Vents et de Colères.
On quitte finalement les Utopiales pour mieux y revenir le lendemain. Samedi 31 Novembre
On arrive aux Utopiales vers 10h20, j'ai un entretien vers 10h30... donc je stresse !
13h00 : Je suis un peu indisciplinée et je n'écoute que d'une oreille la conférence sur La Singularité technologique : une inquiétude obsolète ?
13h40 : on file direction la salle de projection Dune pour le film Don't Grow Up de Thierry Poiraud. Encore un film qui parle de zombies (après Man of The House dans les courts-métrages et avant la conf' sur la zombification ça fait beaucoup en deux jours). Pourquoi pas... Le postulat de départ n'est pas trop mal, mais le tout reste très classique, dans le traitement, dans l'évolution des personnages et la fin est attendue. Pour autant le film n'est pas mauvais juste un peu téléphoné...
15h30 : je me trouve une place à l'espace Shayol et je visse mon postérieur sur une chaise. J'assiste successivement à trois conférences. D'abord je prends en cours de route Les temps parallèles : quand l'uchronie permet de mieux comprendre l'histoire, un genre que je ne connais pas bien mais qui me donne très envie (notamment The Man in The High Castle de Philip K. Dick), les intervenants parlent beaucoup de la seconde guerre mondiale, abordent le Crétacé et par extension la disparition des dinosaures. J'ai vraiment apprécié cette conférence même si j'en ai loupé la plupart.
Ensuite c'est Le règne de l'Homme-Machine aura-t-il lieu ? Je découvre ainsi le chercheur Fabien Guillemot et ses recherches sur la création de tissus humains fiables, ainsi que Raphaël Granier de Cassagnac qui, outre le fait d'être écrivain s'avère être avant tout physicien. D'excellentes interventions, beaucoup d'informations sur les recherches en cours, des références à des cas déjà existants et une peur de ce qui pourrait advenir sur l'homme devenait optimiser... Rien de bien rassurant !
Enfin la conférence que j'attendais sur la Zombification : quand la mort n'est qu'un changement d'état biologique. Les intervenants ont tous écrit un livre qui traite du sujet zombie, avec plus ou moins de distance par rapport aux 'codes' du genre. Intéressante certes mais un peu trop superflue à mon goût manquant d'approfondissement (ça arrive...).
18h00 (et oui déjà !) : Je me dirige vers la salle de projection Dune pour l'adaptation de quelques nouvelles d'Edgar Allan Poe en version animée : Extraordinary Tales de Raül Garcia. (Je me retrouve non loin de Paul Beorn et de Silène Edgar, ça aura fait ma journée). Les 70 minutes passent à une vitesse folle, il s'agit de plusieurs récits illustrant une conversation entre un corbeau (symbolisant Poe) et d'une statue (la mort). J'ai particulièrement apprécié le changement de style effectué entre chaque nouvelle histoire. Et puis bon après ça reste du Poe, rien de bien joyeux, mais le tout était très poétique. Une excellente projection !
Les Utopiales 2015 sont donc terminées pour moi mais qu'à cela ne tienne l'année prochaine est déjà annoncée et promet de nouvelles conférences et de nouvelles rencontres !
1 Commentaire
Lancement de ma première chronique sur un festival ... J'avais loupé le coche avec Angoulême et son célèbre festival de la BD mais mon binôme de périple a tellement bien rendu les choses que je n'avais pas ressenti le besoin de rajouter quoi que ce soit (pour rigoler c'est par là !) Ce coup-ci, il en est tout autre. Les quelques personnes avec qui je viens de passer les deux derniers jours n'ont pas de blog et pourtant plein de jolies choses à raconter. Voici donc venu le temps -des rires et des chants- de vous parlez "Utopiales" : Festival de SF avec quelques années à son compteur (16 ans déjà !), les Utopiales accueillent tous les ans des invités prestigieux dans le domaine. Que ce soit des scientifiques, des dessinateurs, des comédiens ou des auteurs, les gagas du bouleversements cosmiques y trouvent leur compte. Moi, en temps que toute petite lectrice de Science-Fiction, je me disais qu'il fallait que je tente le truc, histoire de "voir" et surtout de profitez d'avoir un logement sur place. Jeudi 30 Octobre : First Day of My End
Le rendez-vous est donné, mes amis me préviennent qu'ils auront - ou pas - en fonction des transports un peu de retard. J'arrive 10 minutes avant l'ouverture officielle des portes, m'attendant à voir une foule hallucinante devant la Cité des Congrès de Nantes. Que nenni : très peu de personnes, une file d'attente correcte, je me sens un peu trop "normale" à côté de tous les barbus qui m'entourent ... - c'est décidé je la laisse vivre sa vie pour l'année prochaine ! (je suis une fille pour ceux qui se poserait la question). Trêve de blagues et d'a priori négatif sur les lecteurs de SF. Je rentre finalement après seulement 5 ou 10 minutes d'attentes, pour me diriger directement au Bar de Mme Spock et demander un café (oui, oui : le café c'est la vie). Le première conférence qui nous intéresse ne se déroulera qu'à 11h, "Peut-on mimer un cerveau par un calcul ?". Malheureusement notre arrivée tardive sur les lieux ne nous permet pas d'obtenir des places assises, le sol se révèle être le plus agréable pour tenir durant la conf'. Mais dans le fond de la salle, avec des gens debout écouter un débat illustré par un support PowerPoint s'avère assez ardu. A 12h00 : "Féminisme et Science-Fiction : le genre est-il un nouvel espace idéologique ?" Cette conférence aura au moins eut le mérite de diviser et de faire parler (en tout cas avec les 2 autres trublions qui m'accompagnaient), l'un était vraiment déçu que les participants n'aient pas abordé plus en avant la question du genre ; l'autre que le thème récurrent est été le sexisme et non le féminisme, quand à moi j'ai perçu une sorte de dénigrement d'un genre (la bit-lit pour ne pas le nommé) - peut-être une perception illégitime, ce qui m'a légèrement refroidi ... Retour à 15h pour une Rencontre avec Alexandre Astier : Salle blindée et rencontre intéressante 16h : Projection des courts métrages de la sélection en compétition internationale, intéressantes et originales, esthétiquement parlant j'ai surtout retenu "The Nostalgist" avec Lambert Wilson et "Why Do I Study Physics ?" pour son côté ludique. Je pars de mon côté faire signer quelques auteurs, Erik l'Homme me dédicace - après un peu d'attente - son Terre-Dragon. Catherine Dufour se préparait à partir quand j'arrive pour l'embêter ... Blanche-Neige et les Lances-Missiles est signé ! Et là direction .... Michael Moorcock, Elric, les Danseurs du Temps et la novella écrite dans l'anthologie des Utopiales 2014 en main, je suis avant dernière, je m'entends déblatéré des choses stupides et inutiles en anglais, mais je repars mes ouvrages signés et un sourire aux lèvres. Dernière conférence de la journée 19h, - mes jambes commencent à me faire mal - : "Pourquoi les méchants sont-ils toujours plus intelligents ?" : les choix des pires méchants s’enchaînent, les méchants les plus stupides leur sont opposés, les héros qui trouvent des solutions providentielles sont cités. Ici on cherche des éléments de réponses, mais pas UNE réponse. Des vannes fusent, les intervenants sont bons et plutôt drôles. Ma soirée s'achève par un des films de la compétition internationale : TUSK ... Comment vous dire ... Je pense qu'il fait parti de ses films qu'il faut voir pour se faire son propre avis. Mais perso : j'ai été assez perturbée. |