Infos utiles : Nationalité de l’auteur : Anglais Traducteur : Amélie Audiberti Éditeur : Folio – 408 pages Genre : Science-fiction (Anticipation) Acheter ce livre : Papier – Numérique – Audio Mon Avis : 1984 est un grand classique de la science-fiction (et plus précisément dans le sous-genre de l’anticipation) que je n’avais pas encore eu l’occasion de découvrir. Mais justement : comment vous parler de ce titre, alors que le contexte dans lequel je l’ai lu n’ai pas du tout le même que celui dans lequel il a été écrit ? Comment vous parler d’un titre dont tout le monde a, au moins, une fois entendu parler dans sa vie et c’est déjà fait une opinion plus ou moins juste du récit ? Comment aborder le futur du narrateur, alors que ce futur est déjà loin dans notre passé ? 1984 prend place sur une planète Terre redéfinie en trois grandes puissances : l’Océania, l’Eurasia et l’Estasia. L’intrigue se déroule dans la première puissance, où un régime totalitaire mené par Big Brother est depuis longtemps installé et « accepté ». Sans jamais voir l’homme en question, uniquement via des représentations de lui, le peuple suit ses directives au travers des affichages de propagande ou des télécrans. En cela, l’on sent qu’Orwell a été marqué – comme tout un chacun – par la Seconde Guerre mondiale et qu’il a essayé de mettre en perspective les éléments qui ont conduit à cette guerre. Le monde qu’il décrit et la politique installée en Océania sont un clair mélange entre le stalinisme et le nazisme qui eurent cours quelques années auparavant. Winston Smith est le narrateur du récit, et ce qu’on peut clairement qualifier d’antihéros. Dès le début du roman, ce personnage m’a paru nébuleux un peu hors du temps décrit par l’auteur ou plus simplement pas « à sa place ». Son travail au Ministère de la Vérité – qui consiste à réécrire l’Histoire pour qu’elle coïncide avec les désirs du Parti – ne l’intéresse pas, il le juge même insignifiant. Il évolue dans ce monde constitué de multiples règles sans excès d’intention en étant tout simplement là, un personnage tout à fait lambda. « Lambda », c’est assez étonnant de découvrir que le personnage principal de l’histoire et a fortiori le narrateur est qualifiable de lambda… Et finalement ce n’est qu’à partir du moment où Winston prend conscience de son intégration dans la masse, qu’il va commencer à s’en détacher et à devenir intéressant : en transgressant les règles établies, le personnage va prendre de la « consistance », s’étoffer, devenir plus lucide sur le monde l’entourant. C’est là, à partir du moment où il tient son journal tout en se cachant de la surveillance du télécran, qu’il met le doigt sur les problèmes des lois qui régissent Océania. Ce n’est pas l’intrigue qui tiendra le lecteur de bout en bout, car pour tout dire elle n’est, à mon sens, qu’un prétexte à l’exposition des idées de l’auteur sur ce que pourrait devenir le monde dans le futur. On est bien loin du roman d’action qui tient en haleine par sa capacité à proposer des rebondissements mais plus proche du roman introspectif et philosophique. En effet, le titre soulève bon nombre réflexions : l’importance des médias sur la vie de la population ; l’impact de la langue et du langage sur la perception du monde et de son fonctionnement ; comment la manipulation de masses fonctionne-t-elle ; et j’en passe… Questionnements qui ne sont pas étrangers à notre Histoire, qu’elle soit ancienne ou très – trop ? – moderne. Le récit nous est servi de manière implacable, presque descriptive, sans chaleur de la part de l’auteur (mais comment aurait-il pu en être autrement ?). Le tableau est noir, le message tout autant, l’évolution du personnage n’a rien à envier aux romans d’horreur et les tenus espoirs disséminés çà et là dans le récit finissent comme tout le reste, d’horrible façon. Il n’est que trop déconseillé en cas de moral en baisse, mais fortement indiqué dans tous les autres cas de figure. J’aurai pris quelques années pour m'y mettre mais 1984 est un classique dont il aurait été dommage de passer à côté… En Bref : INDISPENSABLE.
4 Commentaires
Infos utiles : Nationalité de l’auteur : Français Éditeur : Folio SF – 289 pages Genre : Thriller - Fantastique Acheter ce livre : Papier Mon Avis : De Léo Henry, j’ai pu me délecter de sa collaboration avec Jacques Mucchielli dont le titre Sur le Fleuve a été édité aux éditions Dystopia et également de sa nouvelle Fe6 !! ou La Transformation de Bobby J. Fischer parut dans l’anthologie des Utopiales de 2014. Alors quand La Panse a été annoncé aux éditions Folio SF, je n’ai pas pu résister. J’ai retrouvé l’écriture nerveuse et directe de Léo Henry. Sans fioritures et allant à l’essentiel, le décor et l’ambiance sont posés, certes rapidement, mais imposent au lecteur une image toute particulière. La Panse ou la digestion d’une humanité dans une jungle urbaine, archi-bétonnée aux lignes verticales allant toujours plus haut mais plongeant aussi dans les tréfonds de la ville. De quoi se sentir oppressé. Après la lecture, une balade dans le quartier de La Défense ne sera, à mon avis, plus jamais la même. Nous voici plongés dans un récit prenant, nous entraînant avec le personnage principal dans une spirale infernale à la recherche d’une sœur disparue. Une enquête qui, tout au long du récit, sera menée par un personnage lambda, effacé au possible et plutôt du genre suiveur. Une enquête qui mènera le lectorat à se questionner sur la construction du quartier d’affaires parisien (puisque aucun plan des sous-sols n’existe) ou encore à s’interroger sur l’appartenance à un groupe (ou plutôt ici à une secte). Durant la lecture, on est amené à découvrir les choses au même rythme que Bastien (le personnage principal) et puisque celui-ci ne sait rien de l’organisation secrète millénaire à qui il va être confronté, le déroulement de l’intrigue est un peu nébuleux. On avance à tâtons et ce, du début jusqu’à la fin du récit. Fin tout à fait dans la continuité de l’histoire (qui en aura, sans doute, frustré plus d’un). Avec ces métamorphoses dignes de Kafka et sa légende urbaine ancrée dans notre univers contemporain, La Panse serait, à mon sens, un bon livre de transition pour celles et ceux qui voudraient passer des lectures de thriller vers des titres plus fantastique et inversement. En Bref : Une vraie bonne surprise avec La Panse et son ambiance toute particulière. Un récit rythmé et prenant magistralement servit par l’écriture de Léo Henry. Pour les curieux : voici une interview de l'auteur (Léo Henry) à propos de La Panse. Remerciements : Je tiens à remercier Livraddict et les éditions Folio SF de m'avoir fait découvrir ce titre. |
SUR LA TABLE DE CHEVETLES DERNIÈRES CHRONIQUESUN PEU DE TRIAuteurs
Éditeurs
ActuSF Ankama Black Moon Bragelonne BookMark Casterman Dargaud Delcourt Dupuis Dystopia Workshop Folio SF Glénat Hugo & Cie Humanoïdes et Associés J'ai Lu Ki-oon Leha Livre de Poche Lombard Martinière Jeunesse Milady Milady Graphics Mnémos Moutons Electriques Nathan Nickel Pika Pocket Jeunesse Rageot Robert Laffont (Collect° R) Scrinéo Soleil Urban Comics Les copains blogueurs
Archives
Archives
Février 2024
|