Mon Avis : J’ai mis un certain temps à me lancer dans les aventures d’Irmine et de son frère, Helbrand, peut-être à cause de ma petite déception de Druide et du temps que j'avais mis à le lire, mais quand se fut enfin le cas, j’ai pris mon temps pour le savourer. Si la trame de départ semble somme toute assez classique dans sa structure (deux frères, orphelin de père et de mère, lutte pour leur survie en proposant leur service comme assassin dans un univers médiéval fantastique), elle s’étoffe, devient un vrai nœud politique, avec l’arrivée dans l’intrigue des personnages comme Karmalys, roi de Palerkan, Kassis, princesse prisonnière de son propre château ou encore Akinessa « La Main Douce », sœur et confidente du roi. Le royaume devient un grand échiquier, sur lequel se joue une partie des plus complexes entre Karmalys et Huparn Cavall, le chef de fil d’une peuplade souhaitant recouvrir sa liberté. Si je parle de complexité, c’est surtout qu’on sent que Cavall joue toujours trois coups d’avance par rapport à son adversaire, mais on sait pas bien comment. Et pourtant je pensais au départ, que le premier avait tout simplement une chance inouïe, au fil des pages et assez rapidement, je me suis rendu compte que je m’étais trompée. Même si cette guerre en préparation prend une grande partie de l’intrigue, les héros de notre histoire n’en reste pas moins Irmine et Helbrand, les deux Arserkers. Caractérisés par des yeux dorés et une capacité au combat inégalée par les simples humains, les Arserkers ont été exterminé par le père du roi Karmalys. Nos deux frères essaient, autant que faire se peu, d’échapper à la cruelle mais néanmoins active Rey Ley, la loi du roi. Par un concours de circonstances, les deux assassins se retrouvent embauchés à la surveillance de la princesse prisonnière, Kassis à Alerssen, ville centrale du pays, grouillante de vie. Les liens qui vont unir les trois personnages sont très intéressants et sont traités sur une majeure partie du roman, même s’il ne s’agit pas là du cœur de l’intrigue. En tant que lecteur on s’attache à ces deux anti-héros, autant pour l’un avec sa « timidité » et son silence, que pour l’autre, entourloupeur et coureur de jupons. C’est assez grossier comme description mais ça traduit l’essence des deux personnages. Quant à Kassis, si au départ je l’ai trouvé un peu cruche – pardonnez-moi l’expression –, cette princesse cloîtrée dans son palais évolue énormément dans ce premier tome et devient un des personnages que j’ai le plus apprécié. Je pourrais vous citez les autres personnages, comme Opimer, qui malgré son statut de Père Carnage à une histoire contée dans une vieille auberge qui m’a chaviré ; Optany, le garde surnommé Papa ; l’Intendant Guyarson, bien sûr avec son attitude toute paternel envers Kassis et sa capacité à tenir une ville entière ; sans parler d’Akinessa. Bien entendu, les personnages seuls, ne tiennent pas le lecteur alerte, puisque l’intrigue, les passages sur l’histoire du pays ou encore les complots qui se jouent sous ses yeux, sont autant d’éléments qui font de Martyrs un ouvrage étoffé et clairement prenant. Pages après pages je me suis extasiée de l’univers créé par Olivier Peru, complexe par ses jeux de pouvoirs, étendu par cette myriade de peuplade, vivant par ses descriptions d’Alerssen. Mais bien entendu, si vous avez déjà vu quelques avis par-ci, par-là, vous savez déjà que ce qui est le plus surprenant c'est bien la fin ! Bon sang de bonsoir ! Et quel fin ! Si certains éléments ne m'ont pas des masses surpris, d'autres m'ont laissé... comme deux ronds de flan. Non mais je parle sérieusement ! En bref : Une excellente lecture en compagnie de gens pourtant peu fréquentables, un univers riche et détaillé, des complots et de l'amour ! Un seul regret : de ne pas l'avoir sorti plus tôt de ma PAL...
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On les retrouve à peine quelques heures après leur fuite en bateau, et les événements qui surviennent ensuite leur font poursuivre leur quête d’identité. L’univers est toujours aussi épatant , s’élargissant même avec ce Nord bien frisquet, qui cache beaucoup de choses. Les trois compères sont fidèles à eux-mêmes : attachants et drôles. Malgré une disparité entre eux qui se creusent, tant d'un point de vue caractériel que de leur position social, une amitié franche et sincère s'est définitivement installée entre eux. Dans ce deuxième opus, on voit ces trois personnages, Olen, Karib et Nils évoluer au gré des pages avançant sur la pointe des pieds dans une univers qui leur est toujours aussi étranger. Le trio s’enlise dans leur quête d’identité, se fourvoie et nous entraîne sur de fausses pistes. Ce deuxième tome est aussi celui des révélations, car deux de nos héros retrouvent leur identité, ce qui permet de donner un second souffle à l'intrigue et à l’intérêt général de la série. J’avoue avoir eu peur de me retrouver dans une quête identitaire sur trois tomes entiers… Heureusement les révélations sont belles et biens présentes, cataclysmiques, incroyables et pour ma part inimaginables. La surprise fut donc entièrement au rendez-vous et je me suis délectée de la tournure des événements et de la "nouvelle" vie de chacun. Stupéfaction suprême : cette fin !! Deuxième livre de Monsieur Katz en quelques semaines, je m’attendais un peu à une pirouette finale mais pas de cette ampleur. Et bien entendu, je n’ai pas la suite sous la main, ce qui est une réelle frustration. En bref : Aussi bon que le premier, si ce n'est meilleur encore, ce tome 2 offre à ses lecteurs les révélations tant attendues. Ou du moins en partie, car si l'on a des débuts de réponses, le sac de nœud dans lequel on se retrouve embarqué est bien loin d'être démêlé ! A lire ! Non ... A dévorer !
Remerciements : Je tiens à vivement remercier Livraddict et les éditions Scrinéo de m’avoir permis de découvrir Le Roi des Fauves. Mon côté animal c’est enfin révélé. Mon Avis : Avant de me plonger dans ce livre, je n’avais encore jamais lu Aurélie Wellenstein. Mais après ce premier essai il me tarde de découvrir d’autres de ses œuvres, comme Ferrous Occire. Avec Le Roi des Fauves, Aurélie Wellenstein revisite le mythe du berserk, ce guerrier mythique qui devient surpuissant en passant dans un état de fureur-ravageur. Ici le « berserkir », est un homme parasité, dont le mal réveille son côté animal, le transformant en créature mi-homme mi-bête. Soit, on se rapproche des garous qui ont du mal à dominer leur côté animal, mais on en est aussi très loin. Les hommes ont connaissance de ses créatures, en sont terrifiés mais les nobles parviennent à les capturés et à les soumettre par le biais de runes et de sortilèges. Pendant ce temps le peuple souffre et meurt de faim. Pour subvenir aux besoins de leur famille, nos trois héros, Ivar, Kaya et Oswald vont passer outre une loi et chasser sur les terres de leur souverain. Bien entendu, rien ne se passe comme prévu et les trois jeunes sont bien vite attrapés et condamnés à devenir des berserkirs. J'ai vraiment aimé ces trois héros si différents les uns des autres, entre la force et la douceur, le courage et la peur. Leurs réactions sont parfois étonnantes, et à de nombreuses reprises les événements qui surviennent m'ont surpris (et ce n'est pas peu dire). Ivar est le personnage que l'on suit principalement, le narrateur omniscient se focalisant sur lui, mais les deux autres ne sont pas en reste et suivent à peu de choses près le même chemin. Ce que j’ai particulièrement apprécié, ce sont les scènes de rencontre entre ces héros et les berserkirs, et ce, surtout dans les premiers chapitres. On sent un malaise profond qui s’installe dans chacune des pages, entraînant sans problème le lecteur à sa suite. L’ambiance devient de plus en plus sombre et de plus en plus sanglant, si bien qu’à la fin s’en devient presque écœurant. Mais bizarrement c’est ce qui rend le livre si… fascinant. Je n’ai pu me résigner à lâcher le livre quand l’intrigue marque un tournant, quand enfin, les premiers changements se font sentir chez nos trois héros. Rien n’est simple dans ce récit, ni l’intrigue qui pousse le lecteur à se demander constamment jusqu’où va nous entraîner l’auteur – et qui nous entraîne sur un terrain auquel je n’aurai pas pensé –, ni l’écriture d’Aurélie (si directe, si crue !) et encore moins la psychologie des personnages, tellement changeant entre le début et la fin du récit. Et malgré un récit court, l’auteure parvient à maintenir du suspens quant au futur de ses personnages. Le rythme est haletant, les événements s’enchaînent sans que l’on ait le temps de souffler. En bref : un véritable coup de cœur pour cet univers sombre, si atypique, et pour ce mythe si bien traité ! Un seul regret, qu’il n’y est pas de suite prévu à ce one-shot…
Remerciements : Avant de me lancée, je tiens à remercier les éditions Mortagne ainsi que le site Livraddict de m’avoir permis de découvrir cet ouvrage : la navigation fut un peu houleuse. Mon Avis : Je me plonge avec avidité dans ce nouveau roman d’Elizabeth Tremblay, non pas parce que je connais l’auteure pour l’avoir déjà lu – le premier tome des Filles de Lunes, traînant dans ma PAL depuis quelque temps – mais bien pour la thématique fort alléchante que nous propose l’ouvrage, j’ai nommé la piraterie ! Les premières pages passées, la surprise ne fait que grandir : dans quel monde me voilà donc embarquée ? Des chimères, nommées Valadryelles évoluent dans un monde imaginaire très aquatique. Dans la première partie l’on suit les aventures de Vienna et de Sax. Ce n’est, au départ, qu’un aller et venu entre le présent et la jeunesse de Vienna, qui nous permet certes de découvrir le monde d’Alastrass, mais qui ne m’a malheureusement pas permis de vraiment me plonger dans l’histoire. Surtout que, une fois la jeunesse de Vienna passée, on se dirige très vite - trop vite - sur l’adoption du jeune homme, et sur son éducation pour se concentrer essentiellement sur l’installation de la légende. Ce n'est qu'à partir de ce moment, que j’ai commencé à m’attacher aux personnages. Sax est un Kaléïde mâle, rejeté largement par la communauté Valadryelle. Pour se venger, il met en place un stratagème que j'ai trouvé assez foireux, il faut dire ce qui est : il cache sept trésors au fond des océans, donne la carte à qui veut, autrement dit tout le monde connaît l'emplacement des coffres. Le hic : seul du sang de Kaléïdes peut ouvrir ces coffres. A mon sens, c'est ce détail qui vient de signer la traque sans merci et l'extinction presque définitive de son espèce. J'ai donc eu un peu de mal avec ce début d'histoire, même si dans les dernières pages de cette partie, je commençais enfin à m'intéresser vraiment aux personnages. Et puis bim ! Ellipses narratives d’un peu moins de 300 ans. Frustration. Sax est mort depuis bien longtemps et sa légende reste encore vivace, soit. Je suis restée un peu perplexe devant ce changement de situation. Dans cette deuxième partie, l'on suit de nouveau deux personnages : Maksim et Tiss, tous deux des Kaléïdes, des créatures très rares mais aussi les seules à pouvoir ouvrir les coffres que Sax à disséminer dans tout le pays. Nos deux héros ont une vie un peu semblable, même s’ils présentent des caractères bien différents. Tous deux élevés par des mères adoptives, ils apprennent très vite à contrôler leurs animaux (un terrestre, un aquatique et un volant). J'ai bien apprécié l'idée générale de contrôler seulement une espèce de chaque, ce qui limite tout de même les "pouvoirs" des Kaléïdes tout en leur conférant une grande puissance. Mais les nombreuses similitudes entre les vies des deux héros m'ont un peu freiné. A tout moment je m’attendais à leur rencontre, et quand enfin le moment est arrivé, j’ai été un peu déçue… Pas d’étincelles, pas de détails un simple regard et très, très peu de mots échangés, ça n’a pas été suffisant pour moi. Pourtant l’action à ce moment-là est la meilleure du roman, la séquestration des deux Kaléïdes dans des navires pirates est de loin l’une des parties de l’histoire que j’ai le plus apprécié. La vie à bord est compliquée et ça transparaît bien dans le récit d’Elizabeth Tremblay. Le capitaine est comme je les aime : hargneux, vil et bas. On a un passif - amoureux je ne sais pas - mais qui vient pimenter un petit peu plus l’histoire. L’intrigue se déroule, on sent – on sait ? – déjà plus ou moins ce qui va arriver, enfin plutôt on pense savoir. Car j’ai été très surprise de basculer dans Hulmia, notre monde… Je ne suis définitivement pas une grande fan de ces histoires où l’on bascule d’un monde entièrement fantastique vers un le monde connu… Ici, ça n'a pas échappé à la règle, j'ai failli arrêter ma lecture mais si proche de la fin, j'ai tenu bon. Finalement je reste sur mes positions, je ne suis pas une grande adepte de ce genre d'événement, même si, ici, je dois dire que c'est plutôt bien amené et traité. J'ai eu une petite préférence pour Maksim dans cette deuxième partie, même si Tiss a un joli rôle dans l'histoire. Je ne serais pas impatiente pour la suite de leurs aventures mais je la lirais sans doute pour avoir le fin mot de l'histoire. En bref : Pas entièrement convaincue par ce premier tome, c'est dommage car il y avait tous les éléments pour me plaire : des créatures mythiques, des pirates et des adolescents à qui tout ne réussit pas. Seuls, justement, les parties sur l'eau, dans les navires pirates donnent un peu de piment à l'intrigue.
Mon Avis : Sa première trilogie encore loin d’être finie – puisque je n’ai pour le moment lu que le premier tome – me voilà plongée dans son dernier titre en date : Aeternia – La Marche du Prophète. Me voilà bien en peine de trouver mes mots concernant cet ouvrage … La scène d’ouverture du roman, est pour le moins marquante : on assiste à un combat d’arènes entre un jeune loup se pensant imbattable et le plus grand champion de Morgoth. Le combat est violent et rapidement expédié, nous venons de rencontrer notre héros. Homme vieillissant, Leth Marek est loin du « personnage type » que l’on suit dans les aventures fantastiques. Père ayant récemment à charge ses deux fils, il décide de s’installer dans la grande ville de Kyrenia. En chemin, Leth Marek sauve une jeune femme des mains de trois brigands. Nessirya est une jeune prêtresse, appartenant à une troupe itinérante, qui prie le dieu Ochin. Ce dieu, tout le monde pensait qu’il avait disparu depuis des siècles. Alors quand ses fidèles réapparaissent et laisse entendre que leur dieu va dévorer tous les autres, le culte de la Grande Déesse ne compte pas les laisser dire. Je ne suis pas une fervente lectrice des quatrième de couverture – j’en lis une infime partie généralement – alors j’ai été surprise de découvrir que l’ouvrage s’intéresserait en grande partie à la guerre entre religions, mais j’aurai pu m’en douter avec le titre du livre… La troupe itinérante est plutôt organisée même avec un corps de garde en faible nombre. La troupe s'est, tout de même, octroyée les services d'un bretteur, Desmond. Pour Leth Marek il s'agit là d'un jeune pédant, bien trop sûr de lui... Les apparences sont parfois trompeuses et c'est finalement l'un des personnages que j'ai le plus apprécié. Il reste néanmoins très mystérieux et j'attend de voir ce qu'il va devenir par la suite. Outre Leth Marek, que l’on suit en grande partie, on suit également Varian, un jeune homme débarquant à Kyrenia afin de devenir le prochain Patriarche. Ce qui nous permet de suivre en parallèle, les deux côtés de la barrière. Ce second personnage est très agréable à suivre, mais j'ai quand même eu l'impression que les événements qu'il traverse lui facilitent un peu trop la vie : chaque action est bénéfique... Au bout de deux, je m'attendais à ce que la troisième fasse de même... Et j'ai oublié de mon personnage préféré ! .... le chiot des fils de Leth Marek - voilà mon côté 30 Millions d'amis ressort. Pour finir, je parlerai rapidement de l'univers de Mr Katz : C'est assez dense tout ça ! Deux cultes qui s'opposent, jusque là c'est bon, mais quand on y rajoute des nécromanciennes qui ouvrent des portes vers Aeternia, qui ressemble à un Enfer mais en pire - si c'est possible - je crains le pire dans les tomes à venir. Pour ce qui est des descriptions des paysages, elles sont belles et bien présentes, nous permettant en tant que lecteurs de nous immerger pleinement dans cet univers. Bien entendu il faut que je finisse par la fin - haha. Je ne sais pas si je dois crier au génie ou au bourreau... Gabriel Katz termine son premier tome par un événement cataclysmique, ne nous laissant même pas entrevoir le bout d'un début de réponse. Justement les questions sont multiples, dont la plus importante : quel est le nom du chien ? En bref : Une excellente lecture, qui ne sera pas un coup de cœur, à cause de la fin seulement - et toc ! Des personnages attachants et un univers bien exploité. Affaire à suivre et espérons le, le plus vite possible.
Lu dans le cadre d'une LC lancée par solessor :
Mon Avis :
Sans avoir ne serait-ce que jeter un coup d’œil à la quatrième de couverture d’Au Bois Dormant, je me suis lancée dans cette nouvelle lecture. Je ne savais donc pas qu’il s’agissait d’un thriller pour ado. L’effet de surprise dissipé, je me suis plongée dans le roman sans aucun souci, passant un bon moment. La narratrice Ariane, est à l’aube de ses 16 ans. Et malheureusement pour elle, il s’agit de la date à laquelle le tueur en série qui la poursuit, achève ses victimes. Surprotégée, étouffée par des parents aimants, elle décide de s’enfuir pour les mettre à l’abri de ce monstre. L’intrigue est finalement usée jusqu’à la corde… L’originalité de faire un parallèle avec le conte de la Belle au Bois Dormant vient, seule, donner un coup de pouce pour tenir le lecteur. À peu près au milieu du roman, je me suis dit "Bon c'est bon je sais qui est le Rouet ...", j'ai alors un peu hésité à prolonger ma lecture, sans pour autant l'arrêter. Au final, lors de la révélation du tueur, j'ai été assez surprise sans pour autant l'être entièrement car j'avais une partie de la solution ... Le seul personnage qui m'a vraiment intéressée est l'inspecteur Judd, pour son côté torturé tout en étant posé pour un flic censé traquer un tueur d'ado... En bref : Au Bois Dormant est une réécriture originale du conte, en en faisant un thriller. Cependant l'originalité s'arrête là, l'enquête est déjà vu et la présence du conte dans l'intrigue reste superficielle... Dommage, l'idée de départ était bonne !
Mon Avis : J'avoue avoir mis un peu de temps avant de me plonger réellement dans l'histoire de Cytheriae. Après une centaine de page, j'ai fait une pause, une looooonnnnggue pause - personnages trop nombreux ? Autrement dit, j'avais plus trop la motivation de m'y remettre. Avec l'approche des Imaginales, et une folle envie d'avancer dans mes challenges, je me suis (mis un coup de pied) remise en selle, et j'ai bien fait ! Changement de décor, après Arachnae nous voici dans les ruelles sombres, humides et morbides de Cribella. J'ai imaginé avec facilité les odeurs : relents dégoûts et vase qui stagne depuis des années... Univers sombre et personnages inquiétants, Charlotte Bousquet a su, avec Cytheriae, tisser une toile encore plus menaçante que dans l'opus précédent. La barre était pourtant déjà assez haute. J'en parlais un peu plus haut, les personnages sont légions, et les noms atypiques m'ont un peu embrouillé dans un premier temps, l'habitude aidant, je me suis finalement "familiarisé" avec ces noms. Nola, l'écrivain public, est l'un des personnages les plus intéressants : femme appréciée de tous, elle est pourtant complètement détachée du monde dans lequel elle vit. Seul Angelo, son amant nécromancien trouve grâce à ses yeux. Le personnage n'évolue que très peu durant le récit, mais cela n'a aucune importance - on est loin du récit initiatique. Femme au lourd passé, elle se scarifie pour pouvoir ressentir quelque chose et expulser le mal de son corps, ce qui laisse des scènes assez atroces dans l'imaginaire du lecteur. Outre Nola, les points de vue des personnages se succèdent, tantôt homme, tantôt femme, puis commandant, prince, princesse ou encore journaliste. Parfois victime, parfois bourreau : la galerie des personnages-narrateurs est étoffée et parfois étouffante. Néanmoins, cela vient renforcer l'ambiance générale du livre : je me suis sentie acculée, submergée par des portions de vie délétères ou criante de vie, incapable par moment de reconnaître la voix qui portait son récit. Bien entendu, des personnages sans une bonne intrigue ne mèneraient pas bien loin. Fan d'occultisme et de mysticisme, le tueur en série qui sévit dans Cribella vous séduira : l'homme, la femme ou la chose qui œuvre dans les rues - héhé et un spoil d'évité, un ! -, suit un ordre préétabli, celui des cartes du tarot. A chaque victime son arcane et donc sa signification. On enquête avec plus ou moins d'intensité sur ces crimes, en fonction des personnages. En parallèle de l'enquête, on sent qu'une révolte gronde dans les rues de la ville. Les gens ont froid et faim et la royauté ne s'y intéresse pas. Comme dans Arachnae, le système politique est matriarcal, les femmes ont le pouvoir et sont représentées dans tous les corps de profession. Le fait que la tête d'un gouvernement soit féminin ne change donc rien au manque d'empathie ... Et voilà un des points qui me fait le plus "plaisir" dans l'univers de Charlotte Bousquet : elle ne fait pas dans le sentimentalisme, trop souvent associé à l'auteur de sexe féminin. Et bon sang ce que ça fait du bien ! Autant j'avais pu regretter certains passages dans le premier tome, les trouvant trop hachés, autant, dans Cytheriae je n'ai rien à en dire : mis à part un ou deux petits passages dans le style. Ce que je vais saluer ce sont les poèmes et les passages de pièces de théâtre qui sont absolument sublimes ! Lisez plutôt : Ne sont-ils pas superbes ? Si j'ai adoré, c'est surtout que j'ai pu m'en délecter en les lisant à haute voix. L'auteur n'est pas avare de ses superbes passages, ils parsèment le récit comme autant de friandises un soir de Noël. En bref : Encore une fois, Charlotte Bousquet ne nous épargne rien : l'univers et les personnages sont sombres, le tout empaqueté dans une chasse à l'homme. Elle nous propose, en plus, des poèmes qui viennent agrémenter le récit d'une touche de beauté morbide, offrant au lecteur une oeuvre atypique. J'ai adoré et je vais acheté, non me ruer sur le troisième et dernier tome les yeux fermés ! Challenges : |
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