Infos utiles : Nationalité de l'auteur : Française Éditeur : Librinova – 257 pages Genre : Fantasy Prix : 17.90 € Acheter ce livre : Chez l'éditeur Mon Avis : Attention, cette chronique divulgâche quelques éléments ! Proposé en service presse par Librinova, le pitch de ce Doyen de la Magie m'a intrigué. D'après ce que j'ai pu trouver sur internet, il s'agit également du premier roman auto-édité par l'auteur. Et malheureusement, ce statut d'auto-édition se ressent lors de la lecture, on y relève quelques éléments qui auraient pu être "gommés" par un travail éditorial. Dès les premières pages, Frédéric Alexis Sagnier plonge son lectorat dans l'aventure de ses personnages. La mise en place de ses personnages et de son univers est vite expédiée pour nous entraîner directement dans l'action. Enfin actionS avec un S majuscule, car il y en a beaucoup. Dès ces premières pages, j'ai relevé deux points qui m'ont gêné à la lecture : je n'ai pas développé d'empathie pour les personnages (Lisa, l'héroïne, mais aussi Nicolas et Marguerite), dès lors difficile de s'attacher à leur péripétie. Qu'à cela ne tienne j'ai continué en me disant que ça irait en s'améliorant. Malheureusement pour moi, j'ai terminé ce livre en n'ayant toujours aucun sentiment pour l'un ou l'autre des personnages, sauf peut-être un petit intérêt pour Rumox (un cerf qui prend de l'importance dans le récit). Je pense que ce manque d'empathie vis-à-vis des personnages est sans doute dû à un manque de "respiration" dans le texte. On en vient au deuxième point qui m'a gêné : l'action, et quand je dis action, je ne parle pas seulement des combats qui rythment le récit, mais aussi des péripéties ou autres rebondissements. Il y en a beaucoup, mais alors beaucoup trop, ou alors il manque à ce premier opus des pages plus calmes pour contrebalancer avec cette succession ininterrompue d'événements. Un paragraphe, une action, un nouveau paragraphe, une nouvelle action, un événement surprenant pour le personnage principal (qui pourrait permettre une respiration), une phrase pour signaler comment le personnage se sent face à l'événement d'importance, paragraphe suivant on passe à autre chose comme si de rien n'était. Cet exemple, qui m'a le plus marqué dans le récit, est le suivant : Lisa a perdu ses parents et sa sœur jumelle, elle ne sait pas ce qui leur est arrivé. L'histoire veut que Lisa passe dans une sorte de monde parallèle dans lequel la magie existe et elle se retrouve seule à errer dans ce monde inconnu et se retrouve nez à nez, au cœur d'une forêt avec sa sœur disparue depuis deux ans. Sa réaction est improbable, quand elle se verrait lui poser mille et une question sur sa disparition, Lisa se contente de répondre à sa sœur sur pourquoi elle est là. Elles s'étreignent rapidement. Et voilà. On enchaîne ensuite avec une nouvelle péripétie. Les sentiments des personnages sont assez peu développés, ou quand c'est le cas, vite expédiés. Le lendemain matin, Lisa se réveilla encore sous le choc de ce qu'elle venait de vivre ces derniers jours : elle avait traversé un portail qui l'avait conduite, elle en était convaincue, à présent, sur un continent qui était censé avoir disparu ou mieux ne pas exister ; elle avait fait des rencontres, certes, mais elle a dû aussi faire des kilomètres et échapper à la mort plusieurs fois. Et c'est dommage ! Car le potentiel de cette histoire pourrait séduire bien aisément : des créatures originales, des personnages pas forcément manichéens et qui ont une évolution intéressante (notamment Marguerite), des rebondissements ingénieux. La quête en elle-même n'a rien d'originale, mais elle fonctionne parfaitement. Pour moi, c'est la manière dont l'auteur nous présente son histoire qui m'a "dérangé" et encore, c'est un grand mot, car je n'ai pas abandonné en route, car des éléments m'intriguaient. Concernant les personnages principaux, et principalement Lisa, je dois dire que tout est fait pour que sa quête soit simple. Les combats sont juste suffisamment difficiles pour la faire évoluer, mais elle n'essuiera aucune défaite. Un peu gros pour une jeune fille qui ne connaît pas les codes du monde dans lequel est débarque, mais après tout pourquoi pas. Les personnages secondaires sont très nombreux pour un récit de cette longueur et viennent encombrer à mon sens une galerie de personnages principaux déjà bien étoffée. Et là encore quand ceux-ci viennent à disparaître pour certains, quand il devrait y avoir une tension dramatique dans l'histoire, l'effet attendu ne fonctionne pas puisqu'on n'a pas le temps de s'attacher à tous ces personnages. Dommage, je suis passée un peu à côté. En Bref :
Cette lecture a été pour moi en double teinte, j'ai eu du mal à lire le livre, pour son côté haché : ces actions à répétitions ne m'emballaient pas, avec plus de respirations dans le récit j'aurai été plus emballée par cette histoire ; mais j'y ai décelé aussi beaucoup de potentiel. Je pense que ce qui manque à ce Doyen de la Magie pour en faire un bon récit de fantasy est de bons bêta-lecteurs !
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Infos utiles : Nationalités des auteurs : Française Éditeur : ActuSF (https://www.editions-actusf.fr/)– 333 pages Genre : Historique – Fantasy Prix : 19.90 € Acheter ce livre : Chez l'éditeur Mon Avis : Après un Boudicca qui m'avait plus que séduite avec son Angleterre vieille de deux mille ans, et un Royaume de Vent et de Colères, roman choral nous faisant évoluer au beau milieu de Marseille à la fin du XVIe, qui fût un véritable coup de cœur, j'attendais de pied ferme ce nouveau titre de Jean-Laurent Del Socorro. Première agréable surprise, retrouver un personnage déjà croisé : Silas, l'étrange prisonnier de Royaume de Vent et de Colères (RDVEDC). Enfin pas tout à fait, puisque Silas n'est pas le nom que son père lui a donné à la naissance, mais Sinan. Et Du Roi je serai l'Assassin s'affiche dès les premières pages comme un roman initiatique, retraçant avec moults détails les périples qui auront conduit le jeune morisque à devenir ce qu'il est dans RDVEDC. Un livre de Jean-Laurent Del Socorro sans faits historiques ou sans référence à l'Histoire, c'est un peu comme un défilé du 14 juillet sans drapeau de la nation... Impensable. C'est donc au cœur de Grenade au milieu de l'an 1540 que l'on découvre Sinan. Sinan et ses deux sœurs, Rufaida sa jumelle et Sahar sa cadette, grandissent dans une famille morisque dans cette Espagne aux frontières de plus en plus étendues et où le catholicisme devient prégnant. Cette enfance n'est pas tendre dans les rues pour ces enfants à la peau mate, mais elle ne l'est malheureusement pas non plus dans les quatre murs de leur propre maison. Un père violent, exigeant qui attend énormément d'eux. Cette enfance sera rythmée au gré des mentoresses qui jalonneront leur éducation, puis cette éducation leur permettra de quelque peu s'émanciper en partant étudier la médecine à Montpellier. Sinan devient Simon en traversant la frontière entre l'Espagne et la France, puis au gré des épreuves qu'il aura à traverser Simon deviendra Silas. Pour briser une chaîne, aussi solide soit-elle, il suffit d’en rompre un seul maillon Ici encore la plume de l'auteur aura su me séduire, et je n'ai pas retrouvé le caractère haché des scènes de combats que j'avais relevé dans RDVEDC. On soulignera la place prédominante des femmes qui entourent Sinan. Ses sœurs d'abord, dont Rufaida qui sera tantôt, confidente, amante, rivale ; Sahar hissée au rang de martyrs suite à la violence paternel ; Aïcha préceptrice, guide qui prendra la figure maternelle tant espérée ; et tant d'autres. La partie "fantasy" est de nouveau esquissée en toile de fond avec l'artbon, qui était un élément intriguant dans le premier récit de cet univers, a été bien plus développé dans ce récit, même s'il garde encore quelques zones d'ombres. Son usage est un peu plus précis, information bienvenue mais qui mériterai encore quelques récits (on la sent la perche ?). En Bref : J'espère que vous l'aurez compris : Du Roi je serai l'Assassin est un réel coup de cœur. L'histoire espagnole de la grogne contre les morisques par les chrétiens au milieu du XVIe, de la chasse des protestants en France à la même période tissant une toile de fond pour un récit initiatique qui prend aux tripes. Jean-Laurent Del Socorro rentre indéniablement dans ma liste des auteurs "doudous" dont je me délecte des écrits à chaque nouvelle publication (La Guerre des Trois Rois est dans ma PAL, mais ce titre va-t-il y rester encore longtemps ?).
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