Mon Avis : Atterri dans ma PAL il n'y a pas si longtemps, ce pavé de poche (700 pages avec une typo ridiculeusement petite) n'y aura pourtant pas fait long feu. En cause : sa présence dans ma liste de l'ABC Challenge et également la présence de l'auteur aux Imaginales (cette année par monts et par vent : j'irai !). Le livre non content d'être un pavé, s'avère être aussi sacrément dense au niveau de ses personnages. Le découpage en chapitres s'allie à un changement constant de point de vue entre une vingtaine d'acteurs. Tantôt barde, tantôt sorcière ou encore voleur, changeur et demi-nain ... Autant de castes et d'appellation qui tendrait à rapidement donner le tournis. Mais à l'instar de son homologue américain, j'ai nommé Le Trône de Fer (Game of Thrones pour les puristes), le changement de caste mais aussi l'écriture de l'auteur permet de se retrouver assez facilement après quelques chapitres. Sans compter sur la taille de ses dits chapitres : courts permettant à l'histoire de tenir un rythme effréné quasi constant. L'histoire, somme toute classique dans le genre de la fantasy, est néanmoins pavée d'éléments étranges et intrigants. À un moment, Lilthyn, l'un des personnages incontournables du roman, explique que la guerre qui se préparent n'est pas à prendre comme une bataille entre le Bien et le Mal, que c'est plus compliqué que cela. Ce dialogue arrive assez tard dans le livre, ce qui est dommage car le lecteur est déjà confortablement installé dans l'idée que c'est le cas. Je m'attendais donc à un tournant dans cette direction, à savoir que les bons allaient être moins bons et que les méchants allaient être moins méchants. Malheureusement cet état de fait n'a jamais eu lieu, ou alors je ne l'ai pas décelé : les "héros" de l'intrigue sont les personnages qu'on adorera le plus en tant que lecteur, tandis que les "méchants" seront ceux que l'on haïra. Mais (arrivent enfin les éléments étranges et intrigants cités plus haut) ! Parce que oui le "mais" est de mise ! Au lieu de nous servir un énième et banal roman de fantasy comme on en croise sur chaque étagère de genre, Adrien Tomas nous fait découvrir un univers où les créatures connues nous paraissent bien lointaines. Le dragon n'est plus qu'une créature en voie d'extinction, herbivore et incapable de la moindre activité autre que celle de manger, l'elfe n'a plus rien à voir avec ce qu'il a pu être dans un Tolkien, les croisements consanguins n'aidant vraiment pas, etc. Un tableau atypique qui fait sacrément du bien ! Dans ce roman, il est aussi beaucoup question de religion et de la coexistence entre peuples aux croyances diverses. De quoi parfois, donner matière à réfléchir ... Pour en revenir un instant aux personnages et notamment à nos personnages principaux : Llir, un des hérauts de la Nature et du Père, barde accompli a été comme beaucoup je pense un de mes personnages favoris. [SPOILER] C'est pourquoi j'ai eu un peu de mal sur la fin !! D'autant que sa relation avec Maev s'appuie, à mon sens, sur le fait qu'elle s'exaspère de l'entendre (et donc sur sa voix) donc pour moi leur idylle ne peut pas perdurer ... non ?[/SPOILER]. L'autre personnage qui m'a le plus intriguée et le plus intéressé s'avère être Moineau, ce jeune voleur qui voit sa "famille" se faire exterminer, rien de moins. C'est notamment l'évolution du personnage dans l'intrigue qui m'a semblé le plus abouti et pertinent par rapport à son environnement et sa psychologie. Je regrette juste la pirouette de fin qui n'apporte pas grand-chose à l'intrigue globale, mais peut-être que cela jouera dans l'autre histoire d'Adrien Tomas, qui se déroule également dans les Six Royaumes : La Maison des Mages. En Conclusion : S'il y a eu quelques manquements, ils ne viennent en rien entachés mon ressenti global à savoir une très bonne lecture, en compagnie de personnages foisonnants, avec lesquels l'auteur a su tisser une toile remarquable. Ce livre laisse présager d'excellentes découvertes dans les autres écrits de l'auteur ! Challenges :
2 Commentaires
Les Extraordinaires et Fantastiques Enquêtes de Sylvo Sylvain, détective privé, tome 1 : Rue Farfadet de Raphaël Albert
Avant-Propos : Après mon avis sur le Déchronologue de Stéphane Beauverger voici le deuxième livre que Nekotenshi m’a enjoins à lire dans le cadre du Challenge Destockage de Pal en Duo proposé par Licorne et Zina. Mon Avis : Rue Farfadet fait partie de ces livres qui me font de l’œil pendant un bon bout de temps avant que je me décide enfin à me plonger dedans … Avec ce Rue Farfadet, Raphaël Albert nous entraîne dans un Paris, de fin XIXe, entièrement revisité. Les quelques repères et monuments reconnus changent de nom, Paris devient Panam, Montmartre devient la Butte Momie (si je ne me trompe pas). Et puis les jours de la semaine deviennent : undi, gradi, maigredi, ... Mais pas d’inquiétudes ! La lecture est fluide malgré tous ces chamboulements. Personnellement, ce n'est pas le genre de truc qui me plaît, ça a plutôt tendance à me faire tiquer (pourquoi changer les noms des choses, quand on garde le même système numéraire ? Su ce coup, l'auteur nous repropose une semaine de 7 jours ...). Bref, ceci n'est vraiment qu'un infime détail, qui n'est (presque) pas venu entacher ma lecture. Un dernier commentaire sur l'écriture de l'auteur et je vous parle de ce qui m'a vraiment plu : j'ai eu un peu de mal au début du livre, car le texte est truffé de cette figure de style qui me fait toujours penser que l'auteur essaie de combler les pages (désolée pour ça) : les hyperboles ... Vous savez ses longs, grands et interminables adjectifs qui viennent qualifier un truc que vous avez pourtant capté dès le premier mot ... ? Maintenant que vous pensez que j'ai eu bien du mal avec Rue Farfadet, il est temps pour moi de vous détromper ! Malgré ces menus détails, l'écriture de Raphaël Albert est très agréable, car on a l'impression que le personnage nous parle. Je trouve que le tout est "moins romancé" que les livres que je lis habituellement. N'hésitant pas à couper des descriptions sur un lieu par des commentaires ou des anecdotes auxquels pense Sylvo, le tout vient alléger des descriptions qui auraient pu s’avérer trop longues : merci ! J'ai également adoré l'intrigue ! Bon sang, ce que ça fait du bien de lire tout autre chose qu'une "simple" quête d'un jeune ado qui a perdu ses parents et qui pour se venger va devenir un grand guerrier/magicien/... L'auteur a choisi de mélanger les genres : fantasy (avec le nelfe des bois), fantastique (le nelfe il n'est pas dans les bois mais dans une ville "réelle", aka Panam), le policier (le nelfe en plus de vivre à Panam, il est détective !). Trois genres que j'apprécie et qui étonnement fonctionne à merveille ensemble dans ce cas précis. Un autre excellent point : les personnages !! Si je cite Sylvo en premier, c'est normal, c'est ledit elfe (cf plus haut) que l'on suit dans tout le bouquin. Il ne correspond pas à l'archétype de l'elfe que l'on a l'habitude de croiser dans les pages de Tolkien, celui-ci a une teinte verdâtre, des yeux reptiliens et une fâcheuse tendance à la surconsommation de tabac ... Il sent la misanthropie à plein nez, mais fait une exception à un autre personnage vraiment attachant : Pixel, le pillywiggin (un homoncule ailé de petite taille). Ces deux-ci font une sacrée paire, qui m'a ravie à chacune des pages. Vient ensuite et sans conteste : Eleonore. Personnage sympathique mais qui n'est exploité que sur trop peu de pages à mon goût. [SPOILER] Je m'attendais à ce retournement de situation à propos de ce personnage, mais même en le sachant j'ai moi aussi été contaminé par le sortilège ... Et justement rendre la tromperie encore plus grave, en nous la présentant dès le départ aurait été top (genre complot encore plus important, mais je divague là ... [/SPOILER] Le premier tome des enquêtes de Sylvo Sylvain fut donc une réelle découverte. À l'aide d'un univers riche et foisonnant de détails, Raphaël Albert a réussi à me faire entrer dans son histoire (malgré, à mon goût, quelques bémols dans l'écriture). Je vous le conseille fortement ne serait-ce que pour l'originalité du personnage principal ! Challenges :L'Archipel des Numinées, tome 1 : Arachnae de Charlotte Bousquet Quatrième de couv' : Des ténèbres des bas-fonds aux éclats de la cour royale, la cité d'Arachnae se livre dans toute son horreur et ses excès : une ville sale et sordide où s'assouvissent les vices les plus abjects, entre meurtres, vénalités, commerces humains et autres réjouissances. Afin de résoudre des crimes en série, Théodora, une jeune bretteuse de talent, libertine et tueuse implacable, est obligée de s'allier à l'austère capitaine de la milice ... Entre complots politiques, divination, combats à l'épée, orgies et rites occultes, se laisseront-ils engluer dans la toile mortelle de la destinée ? Commence alors un récit captivant, mêlant aventure, mystère et érotisme dans une enquête qui prend aux tripes. Mon Avis : Dans ma PAL depuis le début de l'année, je me suis finalement lancée dans le cadre de mon nouveau challenge : Dark Fantasy proposé par Zina. Si j'ai apprécié l'histoire et le fait que l'auteure ne nous épargne rien (même si elle nous décrit des crimes commis sur des enfants), j'ai parfois eu du mal avec la façon dont l'auteure nous relate les événements, cette façon hachée de décrire ce qui se passe. Avec le recul je me dis que cela rend les choses peut-être plus "concrètes", plus "réelles". D'abord, la conscience pénible de ses chairs tuméfiées contre le sol froid et humide. Ensuite, les odeurs. Effluves fétides d'humeurs aigres. Bouffées âcres et nauséabondes d'excrêments humains. Exhalaisons putrescentes de chairs décomposées. Puis les sons. Crissements irritants de minuscules griffes sur la pierre. [...] J'ai un peu pris peur au départ car, au moment où l'on se dit que l'action va commencer (au début de l'enquête), on n'assiste pas directement à l'action mais c'est Théodora qui fait son rapport à Tigran. Puis les actions se déroulent vraiment et tout s’enchaînent. J'ai été happé par les intrigues politiques, les enjeux de la place des Moires et puis Alessio qui essaie de s'en tirer dans ce gouvernement matriarcal. En cela j'ai parfois pensé à Drizzt Do'Urden (La Légende de Drizzt de R.A. Salvatore), qui évolue également dans ce système politique avec le même genre d'intrigue. Théodora est notre personnage principal, femme décrite comme étant androgyne, elle évolue dans cet univers qui ne fait pas de cadeaux. Elle est forte mais fait aussi des erreurs, elle a des dons de prémonitions qui prennent effet au mauvais moment, elle s'attache aux mauvaises personnes et s'en mord les doigts. J'ai trouvé cette héroïne vraiment complète ce qui m'a fait d'autant plus apprécier l'histoire. Je vais sans aucun doute lire la suite ! Challenges : |
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