Les tribulations d'Amaruel
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Du Roi je serai l'Assassin (Jean-Laurent Del Socorro)

16/6/2021

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Quatrième de couv’ :
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Andalousie, XVIe siècle. Alors que Charles Quint règne sur une Espagne réunifiée et catholique, Sinan et sa soeur jumelle Rufaida, musulmans convertis, sont envoyés par leur famille à Montpellier pour échapper à l'Inquisition qui sévit à Grenade. Mais les deux enfants tombent dans une France embrasée par les guerres de Religion. Un récit mêlant histoire et fantasy.
Infos utiles :
Nationalités des auteurs : Française
Éditeur : ActuSF (https://www.editions-actusf.fr/​)– 333 pages
Genre : Historique – Fantasy
Prix : 19.90 €
Acheter ce livre : Chez l'éditeur
Mon Avis : 
​Après un Boudicca qui m'avait plus que séduite avec son Angleterre vieille de deux mille ans, et un Royaume de Vent et de Colères, roman choral nous faisant évoluer au beau milieu de Marseille à la fin du XVIe, qui fût un véritable coup de cœur, j'attendais de pied ferme ce nouveau titre de Jean-Laurent Del Socorro. 

Première agréable surprise, retrouver un personnage déjà croisé : Silas, l'étrange prisonnier de Royaume de Vent et de Colères (RDVEDC). Enfin pas tout à fait, puisque Silas n'est pas le nom que son père lui a donné à la naissance, mais Sinan. Et Du Roi je serai l'Assassin s'affiche dès les premières pages comme un roman initiatique, retraçant avec moults détails les périples qui auront conduit le jeune morisque à devenir ce qu'il est dans RDVEDC. 

Un livre de Jean-Laurent Del Socorro sans faits historiques ou sans référence à l'Histoire, c'est un peu comme un défilé du 14 juillet sans drapeau de la nation... Impensable.
​
C'est donc au cœur de Grenade au milieu de l'an 1540 que l'on découvre Sinan. Sinan et ses deux sœurs, Rufaida sa jumelle et Sahar sa cadette, grandissent dans une famille morisque dans cette Espagne aux frontières de plus en plus étendues et où le catholicisme devient prégnant.

Cette enfance n'est pas tendre dans les rues pour ces enfants à la peau mate, mais elle ne l'est malheureusement pas non plus dans les quatre murs de leur propre maison. Un père violent, exigeant qui attend énormément d'eux. Cette enfance sera rythmée au gré des mentoresses qui jalonneront leur éducation, puis cette éducation leur permettra de quelque peu s'émanciper en partant étudier la médecine à Montpellier. Sinan devient Simon en traversant la frontière entre l'Espagne et la France, puis au gré des épreuves qu'il aura à traverser Simon deviendra Silas.
Pour briser une chaîne, aussi solide soit-elle, il suffit d’en rompre un seul maillon
Ici encore la plume de l'auteur aura su me séduire, et je n'ai pas retrouvé le caractère haché des scènes de combats que j'avais relevé dans RDVEDC. On soulignera la place prédominante des femmes qui entourent Sinan. Ses sœurs d'abord, dont Rufaida qui sera tantôt, confidente, amante, rivale ; Sahar hissée au rang de martyrs suite à la violence paternel ; Aïcha préceptrice, guide qui prendra la figure maternelle tant espérée ; et tant d'autres. 

La partie "fantasy" est de nouveau esquissée en toile de fond avec l'artbon, qui était un élément intriguant dans le premier récit de cet univers, a été bien plus développé dans ce récit, même s'il garde encore quelques zones d'ombres. Son usage est un peu plus précis, information bienvenue mais qui mériterai encore quelques récits (on la sent la perche ?).
En Bref : J'espère que vous l'aurez compris : Du Roi je serai l'Assassin est un réel coup de cœur. L'histoire espagnole de la grogne contre les morisques par les chrétiens au milieu du XVIe, de la chasse des protestants en France à la même période tissant une toile de fond pour un récit initiatique qui prend aux tripes. Jean-Laurent Del Socorro rentre indéniablement dans ma liste des auteurs "doudous" dont je me délecte des écrits à chaque nouvelle publication (La Guerre des Trois Rois est dans ma PAL, mais ce titre va-t-il y rester encore longtemps ?).
On en parle aussi chez : L'Ours Inculte – Mana –​ Tigger Lilly (Dragon galactique)
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Le Dernier Souffle, tome 1 : Le Don (Fiona McIntosh)

14/5/2021

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Quatrième de couv’ :
Encore adolescent, Wyl Thirsk doit assumer le rôle pour lequel on le destinait depuis sa naissance : commandant en chef des armées de Morgravia! Une responsabilité qui le conduit à la cour du prince Celimus, un despote sadique. Là, un geste de bonté envers une sorcière condamnée au bûcher vaudra à Wyl un don miraculeux, ainsi que la colère de son seigneur et maître.
Contraint de lui obéir, Wyl est envoyé au Nord où la guerre menace, pour une mission suicidaire à la cour ennemie... avec pour seule arme un mystérieux pouvoir dont il ne soupçonne pas même l'existence. Or, s'il n'embrasse pas le Dernier Souffle, il signera sa perte... et celle du pays qu'il a juré de défendre.
Infos utiles :
Nationalité de l'autrice : Anglaise
Éditeur : Milady – 666 pages
Genre : Fantasy
Prix : 8,20 € (Poche)
Acheter ce livre : Chez votre libraire
Mon Avis : 
​Cette trilogie traine dans ma PAL depuis 2014, je ne sais pas trop pourquoi elle n'est pas sortie plus tôt mais voilà, sept ans plus tard, il était plus que temps de l'en sortir. 

Premier élément d'importance, souvent dans les séries de fantasy, le tome 1 est le tome d'installation, le tome de mise en place, celui qui introduit l'histoire tout en n'en effleurant qu'une faible partie. Autrement dit, je m'attendais à m'ennuyer un peu... Un à priori des plus erronés maintenant que le livre est refermé. Fiona McIntosh ne s'encombre donc pas de circonvolutions pour nous installer dans l'histoire, certains événements arrivant assez rapidement dans l'intrigue. Un premier bon point qui m'aura immergé rapidement dans le récit. 
L'histoire commence au départ comme une bonne petite histoire médiéviste (avec des rois, des princes, des guerres en armures, des combats d'épées et des tournois), où deux royaumes s'affrontent pour on ne sait plus trop quels raisons. On assiste aussi à une chasse aux sorcières (littéralement) et des scènes de tortures qui ne feront pas pâlir un certain Game of Thrones...

Le style de l'auteure est, somme toute, assez classique, mais fonctionne bien pour rendre la lecture agréable et fluide. 
Notre reine est tout ça et plus encore – toute soie au-dehors avec la solidité du roc au-dedans. Elle est plus forte qu'un homme car elle sait transformer en armes ses charmes de femme.
C'est finalement par les personnages que l'autrice m'aura tenue de bout en bout : Wyl Thirsk, le héros, est un personnage attachant, capitaine de la garde de Morgravia, au service d'un roi qu'il aime comme un père et qui le lui rend bien. Tout est beau dans la vie de Wyl sauf... Celimus le fils du roi. Personnage Ô combien détestable, il est parmi ceux que j'ai vraiment haï le plus en lisant un livre. Mais je l'ai trouvé également brillant d'intelligence et de vicelardises. Un dualité banale dans un premier temps, on sait qui sera le preux chevalier blanc de l'histoire et qui sera le grand méchant. Un noir et blanc que j'avais peur de voir tout le long de l'intrigue, finalement ce ne sera pas le cas du fait du "Don".
Le Don que transmet la jeune Myrren à Wyl... Qu'on oubliera un temps durant le récit pour être soufflé par l'idée de ce don quand celui-ci réapparait. Je n'en parlerai pas, pour ne rien gâcher de la surprise, mais même si l'idée en elle-même ne semble pas novatrice, elle l'a été dans mes lectures.

Les personnages sont tour à tour attachants, insupportables ou font preuve d'une intelligence impressionnante. Et les événements qui surviennent pour certains d'entre eux m'ont coupé le souffle ! 
​Valentyna, la princesse du royaume adverse au caractère bien trempé, Fynch le jeune garçon nettoyeur de latrines et Filou, le chien fidèle mais un peu effrayant donné à Wyl par Myrren en même temps que le Don, Koreldy le mercenaire improbable, Caileach un roi lointain... J'ai été surprise par de nombreux points dans ce livre, surprise par la force que Fiona McIntosh donne à ses personnages, leurs insufflant une combativité à presque toutes épreuves. Elle ne les épargne pas également, faisant subir à certains d'entre eux des atrocités. ​Je parlais de GoT un peu plus tôt, les horreurs croisées dans Le Don n'ont rien à lui envier, mais le mental des personnages est plus détaillé et on s'attend un peu plus à ce qui va se passer.
Tout doux, messieurs ! Ce ne sera qu'une démonstration. Il y aura des dames de la cour et des invités de tout le royaume. Inutiles que les femmes s'évanouissent parce que des combattants trop zélés se seront tailladé le cuir.
[...]
Quant aux lutteurs, n'oubliez pas de vous huiler cette année. On m'a dit que les femmes adoraient ça - tout comme le capitaine Donal apparemment ...
Les différentes trames du récit m'ont toutes happée (même si j'ai pris mon temps pour lire ce livre, j'ai fini le dernier quart d'une traite).

Je vais lire la suite rapidement !
En Bref : Une lecture que j'aurais dû sortir plus tôt de ma PAL. Une excellente surprise, avec des personnages attachants ou au contraire complètement détestables, des intrigues de cour et des missions qui rendent l'ensemble de l'histoire des plus prenantes. Ce premier tome est un coup de cœur !
On en parle aussi chez : Mariejuliet - Mana - Ptitetrolle
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Le Jeu de la Trame (Sylviane Corgiat & Bruno Lecigne)

5/3/2021

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Quatrième de couv’ :
Trente-neuf, c’est le nombre de cartes du Jeu de la Trame que Keido, fils du seigneur du Roseau, doit réunir afin de ressusciter sa sœur, morte de l’avoir trop aimé. Et il ne laissera rien n’y personne le distraire de son but. Des guerres sauvages du pays des Mille Nuages aux combats contre les pirates sans merci du fleuve Salé en passant par la bataille contre le terrible Ordre des Ananke, Keido ira même jusqu’à franchir la Muraille de Pierre pour se livrer aux brûlures inconnues des Terres de Cendre et affronter les légendaires créatures de feu.
​Mais que trouvera-t-il au bout du chemin ?

Tranchant et érotique comme un baiser sur la lame d’un sabre, ce roman nous plonge au cœur d’une fantasy orientale surprenante, entre rêve et folie.
Infos utiles :
Nationalités des auteurs : Française
Éditeur : Mnémos – 508 pages
Illustratrice de couverture : JungShan (deviantart)
Genre : Fantasy
Prix : 22 €
Acheter ce livre : Chez l'éditeur – Chez votre libraire
Mon Avis : 
Les éditions Mnémos redonnent la possibilité à cette série française d'atteindre un nouveau lectorat en rééditant, pour la seconde fois, Le Rêve et l’assassin, L’Araignée, Le Souffle de cristal, Le Masque d’écailles sous un seul et unique titre : Le Jeu de la Trame. 
Parue initialement entre 1986 et 1988 dans la mythique collection "Anticipation" des éditions Fleuve Noir, cette fresque de fantasy aux inspirations nippones entraine son lecteur dans une quête aux quatre coins du pays créés par le duo Sylviane Corgiat et Bruno Lecigne.

Si l'on démarre par une liaison assez étrange et pour le moins dérangeante entre Keido et sa sœur Kirike, ce ne seront que les prémices d'une aventure folle en quête de bouts de tissus aux pouvoirs magiques incroyables. L'objectif de Keido, sans ne rien vous en dévoiler de plus que ne le fait la quatrième de couverture, est de ressusciter sa défunte sœur pour leur permettre de vivre leur amour au grand jour. S'ensuit donc une quête (que l'on voit venir à des lieux à la ronde) qui sera autant de trame pour chacun des quatre titres rassemblés ici. On opposera sans doute aux auteurs la redondance de la trame narrative, car chaque ouvrage est construit sur un plan particulièrement similaire au précédent. Mais ils ont tout de même réussi le tour de force de proposer quelque chose de neuf dans chacun des récits tout en gardant cette même formule. ​
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© Jungshan
Le paysage décrit a certes des accents nippons (dans les noms de personnages, les décors des maisons, la hiérarchie seigneuriale, ...) mais on a aussi un bon mélange avec du médiéval dans la partie armure, château ou tout simplement épée. Et pourtant, on est loin du Japon médiéval par excellence (oubliez les samouraïs, vous n'en trouverez pas dans ce récit), tant les auteurs ne s'attardent pas nécessairement sur le background de leur récit, mais lui préfère le développement des personnages et de l'intrigue. 
Car Keido n'évolue pas sur archipel, traverse des contrées désertiques ou gelées ce qui ne fera pas écho aux connaissances du lecteur quant à un Japon probable. En outre, la Muraille de Pierre symbole important dans le récit fait somme toute écho à une autre Grande Muraille bien connue, mais chinoise elle ! Autrement dit, si vous vous lancez dans Le Jeu de la Trame, ne vous attendez pas à un ouvrage sensiblement dépaysant et vous entrainant au Japon : il n'en sera rien. 

​Outre le paysage, il nous faudra bien un anti-héros pour nous tenir un tant soit peu en haleine.
Keido est LE pire des salopards que j'ai eu l'occasion de rencontrer en fantasy. Et je pèse mes mots. Même Benvenuto Gesufal (Gagner la Guerre, Jean-Philippe Jaworski) ne lui arrive pas à la cheville.
A loisir choisissez ce que vous voudrez mais voilà tout ce qui vous attendra avec ce personnage : parricide, meurtres, viols, inceste, mensonges, trahisons... Je vous laisse imaginer ô combien cet anti-héros deviendra antipathique au fur et à mesure de la lecture. Car n'espérez point de rédemption ou d'amende honorable de sa part, il n'aura aucun regret et continuera sa quête jusqu'à la fin quoi qu'il en coûte. Et pourtant, le lecteur aura l'envie de poursuivre sa lecture malgré un personnage principal aussi méprisable, ne serait-ce que pour savoir s'il parviendrait au bout de sa quête de résurrection.
Ce personnage et ses actions sont également ce qui a pu amener le lectorat à classer Le Jeu de la Trame comme étant de la Dark Fantasy. Sans compter les scènes érotiques, qui outre les premiers chapitres entre Keido et Kirike, ne sont pas exploitées (à mon sens) dans le but de faire avancé l'intrigue. 
​
Les autres personnages qui composent le récit sont malheureusement peu détaillés et dès qu'il s'agit des personnages féminins... N'attendez pas à y trouver la bonté qui manque à Keido. Les femmes sont comme lui, si ce n'est pire dans certains cas, se jouant de cet homme autant qu'elles peuvent se jouer de lui. Les deux personnages secondaires féminins que je retiendrai de ma lecture sont sans doute 
Soo-Iri et Naoyame, et elles sont toutes deux issues du premier opus Le Rêve et l’assassin​. C'est dire si les auteurs ne s'encombrent pas des personnages secondaires dans la suite de l'ouvrage. ​
Keido erra longtemps, découvrant toujours les mêmes scènes de place en place. Sur son chemin, il trouva des armes et une cotte de mailles qui sentait le sang et la sueur. Lorsqu'il parvint sur l'esplanade, devant la porte principale, il tomba en arrêt devant un spectacle macabre. Les têtes des soldats ennemis avaient été tranchées et entassées sous la lumière vive de dizaine de torches. Des gardes en armes allaient et venaient comme pour veiller sur un butin précieux. Keido contempla les visages exsangues et déformés par d'horribles grimaces. Des nuées de mouches bourdonnaient. Une odeur de sang s'exhalait, portée par le vent. Saisi soudain d'un haut le cœur, Keido s'éloigna et se coula dans l'ombre pour ne pas attirer l'attention des gardes.
Le rythme du récit est entraînant, grâce sans doute aux chapitres archi-courts et à une action omniprésente. La forme pourra dérouter des amoureux des ouvrages plus verbeux. Mais il faut dire qu'en replaçant l'ouvrage dans sa période de parution et surtout dans la collection où la série a été initialement éditée, on retrouve l'esprit nerveux et le rythme enlevé attendu. Dans l'idée, j'ai retrouvé le rythme d'un certain Guin Saga (1979) toujours chez Fleuve Noir. 
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© Jungshan
L'écriture a quatre mains n'est sans doute pas chose aisée, et je dois dire que nos auteurs s'en sont tout de même sortis avec brio. Le style d'écriture du Jeu de la Trame est fluide et exempt de fioritures. 
L'arrivée d'un personnage clé à la toute fin du récit et bien trouvé, bien que faisant penser à un Deus Ex Machina, que j'exècre habituellement, mais qui apporte ici, un développement de la création de ce monde particulièrement intéressant. Et puis il a cette fin. Une fin certes vite expédiée qui aurait sans doute mérité un développement plus poussé, bien quelle offre un plot twist fort marquant, mais surtout une fin qui vient un tant soit peu rasséréner le lecteur sur une potentielle justice. 
​En Bref : Un personnage principal détestable (Keido), des personnages secondaires qui font tapisserie, une trame redondance dans chacun des récits, et pourtant derrière Le Jeu de la Trame se cache pour moi un véritable coup de cœur. Parce que j'ai adoré détester Keido. Que les personnages secondaires sont justement secondaires et n'apportent de l'intérêt qu'à l'avancée du héros. Que la redondance est certes présente, mais elle est enjolivée de diverses manières, offrant pour chacun des opus une originalité supplémentaire. Parce que Le Jeu de la Trame est rythmé, nerveux dans l'action, sanguinolent à souhait. Que bien écrit il y a plus de 30 ans, lire ce titre en 2021, fonctionne encore très bien. 
On en parle aussi chez : Chroniqueur - Bertrant Bonnet pour les critiques de Bifrost​ - Apophis
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Dragons et Mécanismes (Adrien Tomas)

21/2/2021

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Quatrième de couv’ :
Dague est voleur et espion. Il vit de cambriolages et de petits larcins. Alors qu'il est en mission de surveillance, il assiste à l'agression de Mira, une étrangère qui a fui son pays suite à un coup d'Etat.
L'adolescente est archiduchesse, poursuivie par un tyran qui veut l'épouser et s'accaparer ses talents. Car elle fait partie des mécanomages, des sorciers capables de combiner leurs pouvoirs à de savants montages d'ingéniérie mécanique.
En sauvant Mira, Dague est blessé, et les deux jeunes gens sont d'abord contraints de se cacher. Mais l'aristocrate est déterminée. Pour échapper à son ennemi et - accessoirement - tenter de récupérer le trône d'Asthénocle auquel elle peut prétendre, elle est résolue à s'enfoncer au coeur de la jungle.
Un territoire hostile, quasi inexploré, et peuplé de dragons sanguinaires.
Infos utiles :
Nationalité de l'autrice : Française
Éditeur : Rageot – 622 pages
Illustratrice de couverture : Noëmie Chevalier
Genre : 
Fantasy
Prix : 18,50 €
Acheter ce livre : Chez l'éditeur – Grand Format
Parce que vous aimez / avez aimé : 
  • Engrenages et Sortilèges du même auteur
  • Les histoires de dragons
  • De nouvelles formes de magie
Avant Propos : 
Mon amour pour les titres d'Adrien Tomas n'est plus ​à démontrer, en témoigne mes différentes chroniques sur les magnifiques ouvrages de l'auteur. Dragons et Mécanismes ne fera pas exception.
Mon Avis : 
Bien que n'ayant pas lu Engrenages et Sortilèges, je n'ai pas hésité quand sur Netgalley le nouveau titre d'Adrien Tomas s'est trouvé disponible. 
Les deux titres s'installent certes dans le même univers, mais ils sont néanmoins totalement indépendants et peuvent se lire l'un sans l'autre. Entre nous, rare à mon avis seront celles et ceux qui ne voudront pas découvrir l'autre titre, tant cet univers est riche et donne envie d'y revenir. 

Dragons et Mécanismes s'ouvre sur le prochain méfait de Dague : le vol d'un objet ancien pour le compte d'un malfrat d'importance, trafiquant vivant dans les bas-fonds de la ville. J'ai tout de suite accroché à ce personnage indépendant, vivotant de ses larcins mais aux rêves de grandeurs et de voyages. 
En parallèle des cambriolages, Dague se retrouve aussi à mener à bien des missions pour le compte de ce même trafiquant. Ainsi, il se retrouve parfois embourbé dans des situations improbables, en concurrence avec ses amis voleurs... De quoi se méfier de tout et tout le monde. 
L'on suivra également Mira, une jeune archiduchesse qui fuit son pays (Asthénocle) suite à l'assassinat de ses parents par le comte ou duc (je ne sais plus) Arlov. Elle a pour particularité d'être mécanomage, c'est-à-dire qu'elle est capable de combiner la magie aux mécanismes des machines et autres engrenages.

Les deux personnages sont très différents et offrent un duo complémentaire aux échanges parfois mordants. Sans vous divulgacher quoi que ce soit, il y a un retournement de situation entre les deux personnages dans le dernier tiers du récit qui est particulièrement intéressant. 

Mais outre ces deux personnages d'importances d'autres personnages viennent agrémenter le récit. 
Tout d'abord Kimba, la mère adoptive de Dague, est le pendant "sagesse" du récit. Enfin, sagesse n'est peut-être pas le mot adéquate, mais elle leur servira de guide et sait beaucoup plus de choses qu'elle ne le laisse paraître. Elle donne son avis sur tout et tout le monde avec il faut le dire parfois un peu de mauvaise foi... Elle m'a surtout fait penser à une grand-mère bougonne, mais bad-ass. Un combo détonnant, mais qui fonctionne très bien. 

Au début du récit, on croise la route de Nishka et Grigorz, deux androïdes conçut par Mira, et si je vous en parle, c'est juste que les noms m'on fait penser aux frères Bogdanoff (Igor et Grichka). Référence voulue ? Je ne sais pas, toujours est-il que cette question me poursuit quelques jours après avoir refermer le livre.
​
Et il y a Cuthbert. Là encore, c'est un personnage qui m'a fait penser à un autre dragon très connu : Norbert le dragon d'Hagrid dans Harry Potter. Il y a comme une mode des prénoms en -bert chez les dragonistes ! Mis à part ces paronymes, Cuthbert est le dragon ridicule par excellence et je dois dire qu'il est devenu mon dragon préféré. Une langue bien pendue qui pourrait le mener à vous maudire sur plusieurs générations sans hésitation aucune. 
Enfin, il faut que je vous parle du méchant, parce que s'il fait partie intégrante du récit, il est aussi un personnage pilier de l'intrigue : Arlov. Il est décrit comme un éphèbe, mais sa grande beauté n'a d'égal que sa cruauté. Avide de pouvoir, entêté, se souciant de ses hommes comme d'une guigne... il a tous les attributs d'un bon méchant. 
Dague hocha machinalement la tête, sans répondre. Il ne comprenait rien à cette histoire de permutation de sexe à volonté. [...]
Il ne voyait pas du tout pourquoi quelqu'un voudrait ainsi passer d'un genre à l'autre, pourquoi quiconque voudrait ainsi échanger l'identité avec laquelle on était né contre une autre, diamétralement opposée, plutôt que se faire à celle que l'on s'était vu allouer. Cela ne faisait aucun sens pour lui. 
Mais peut-être pensait-il cela parce qu'on ne lui avait jamais donné le choix. Peut-être parce que contrairement à Shumbi, il était à l'aise dans son coprs tel qu'il était, et n'avait pas envie d'en changer.
La vérité est qu'il n'avait pas besoin de comprendre. Il avait juste besoin d'accepter. 
Parlons magie : omniprésente dans le récit, elle y revêt cependant plusieurs formes.
La mécanomagie, dont on a parlé un peu plus tôt, est une magie qui fait un peu penser à ce qui fait l'essence du steampunk : un mélange habile de mécanismes, d'engrenages et de magie, mais ici sans l'époque victorienne. Dragons et Mécanismes a presque revêtu un aspect de science-fiction quand Mira sort un Cog, un droïde de forme cubique. Outre la mécanomagie, on découvre également la biomancie. D'après les descriptions faites par celles et ceux qui la pratique, c'est une magie qui manipule la matière organique, les éléments existants dans la nature pour en réutiliser certains aspects à des fins de soin, de modification ou de combinaison. J'avais peu rencontré cette forme de magie dans mes récits antérieurs, mais cela m'a fait penser à une des nouvelles de Fabien Cerutti dans Les Secrets du Premier Coffre : Légende du Premier Monde. 
Et puis il y a les dragons. Ma foi, rien qu'à leur évocation, je trouve le livre génial. Ces créatures fantastiques sont archi connues, archi présentes dans les récits de fantasy. Mais ces êtres continuent de nous faire voyager sans problème vers des quêtes incroyables. Et ce titre, ne fait pas exception à la règle. Mention spéciale pour la mythologie créée par l'auteur autour de ces écailleux.  

L'intrigue tout d'abord fixée sur la fuite de Mira et sa quête d'une découverte incroyable pour reprendre son trône évolue peu à peu vers autre chose. Je n'irai pas plus loin, car je gâcherai votre plaisir de découvrir par vous-même ce qu'il advient dans l'histoire. Mais sachez que l'évolution est intéressante et que le glissement se fait tout doucement. À la fin on recoupe les évènements qui ont lieu au début du récit avec le nœud de l'histoire, et j'ai trouvé ça particulièrement bien trouvé.
Le rythme est omniprésent, les chapitres suffisamment cours pour s'enchaîner avec facilité. 
En Bref : Les personnages disparates forment une équipe soudée et complète, offrant des interactions cocasses. Des magies peu rencontrées. Des dragons. L'action omniprésente dans ce texte pousse à une lecture effrénée et l'on a du mal à lâcher ce livre tant on a envie d'en connaître la suite ! ​C'est un coup de cœur.
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Lady Helen, tome 1 : Le club des mauvais jours (Alison Goodman)

22/1/2021

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Quatrième de couv’ :
​Londres, avril 1812. Lady Helen Wrexhall s'apprête à faire son entrée dans le monde. Bientôt, elle sera prise dans le tourbillon des bals avec l'espoir de faire un beau mariage. Mais d'étranges faits surviennent qui la plongent soudain dans les ombres de la Régence : une bonne de la maison disparaît, des meurtres sanglants sont commis et Helen fait la connaissance de lord Carlston, un homme à la réputation sulfureuse. Il appartient au Club des mauvais jours, une police secrète chargée de combattre des démons qui ont infiltré toutes les couches de la société. Lady Helen est dotée d'étranges pouvoirs mais acceptera-t-elle de renoncer à une vie faite de privilèges et d'insouciance pour basculer dans un monde terrifiant ?
Infos utiles :
Nationalité de l'autrice : Australienne
Éditeur : Gallimard – 568 pages
Genre : Fantasy – Historique
Prix : 9.80 € (Poche)
Acheter ce livre : Numérique – Poche – Grand Format
Parce que vous avez aimé : ​
  • Les Chroniques de Bridgerton (Netflix) 
  • Les romans de Jane Austen ou des sœurs Brontë
Mon Avis : ​​
​Inconnu au bataillon, ce Lady Helen m'a attiré à la bibliothèque pour sa couverture et par le fait que la trilogie avait été mise en avant, car une nouveauté dans le catalogue. J'ai donc emprunté le premier tome en n'en attendant pas grand-chose, si ce n'est : me faire sortir de mes sentiers battus.

Entre le moment où j'ai fermé le livre et celui où j'écris cette chronique, il s'est passé juste le temps qu'il faut pour que j'ai eu le temps de regarder une des dernières séries de Netflix : Les Chroniques de Bridgerton (LCDB). Et quel bienheureux hasard !
Même période "historique", même faits relatés : l'entrée dans le monde d'une jeune demoiselle en quête d'un bon parti. La ressemblance ne s'arrête pas là, Helen à l'instar de Daphné (LCDB) présente une répartie cinglante, intelligente mais parfois peu réfléchie, ce qui aura le don de chagriner sa tante, Lady Pennworth. De quoi donner aux lecteurs l'occasion de sourire. 

Si on peut opposer à ce premier volume, une certaine langueur au démarrage (il faut dire que l'autrice étale son temps et sa présentation sur environ deux cents pages), on ne pourra lui en vouloir de bien établir son récit, d'installer le lecteur dans le confort des salons nobles londoniens avant de l'entrainer dans un tourbillon improbable de chasse aux démons et autres créatures de l'Enfer.
​(Et là je ne divulgue rien dans la mesure où tout est dit dans le récapitulatif de quatrième de couverture).
- Promets-moi de ne pas faire de plaisanteries aussi déplorables à Almack, poursuivit sa tante.
- Promis, assura docilement Helen.
Toutefois, elle ne put s'empêcher d'ajouter:
- Peut-être devrais-je cesser de parler jusqu'à mon mariage .
Comme je le disais plus haut, on s'intéresse au personnage de Lady Helen, elle est une héroïne jeune (tout juste 18 ans) qui vit dans une société bien établie avec ses codes et ses entraves propres à la condition de la femme de l'époque. Tel un bien qu'on cherche à vendre au plus offrant, les jeunes filles entrent dans la bonne société afin d'être marié et c'est le destin d'Helen. La jeune femme est pourtant intelligente, présente un ironisme que je lui envie et est franchement dégourdie. Elle frôle le personnage parfait. Mais elle est la fille de feu Lady Catherine Wrexhall, qui n'était connue que pour sa folie. Sa fille pâtie de cette aïeule qu'elle n'a pourtant pas beaucoup connue, tout en lui vouant un amour quasi sans failles.

Un autre personnage d'importance dans ce roman est Lord Carlston. Les ragots sur son compte vont bon train, ce qui en fait un personnage au départ antipathique et détestable. On se met à déprécier ce Lord dès sa première apparition avec sa volonté de redonner du galon à sa condition. Et pourtant au fur et à mesure du récit je me suis mise à apprécier son côté énigmatique et à chercher en même temps de Lady Helen à percer ses secrets.

Les personnages secondaires sont foisons, trop peut-être car dès lors qu'on donnait du Lady et du Lord ou de sa Seigneurie j'étais par moments perdue (on était loin de Game of Thrones mais tout de même). J'ai particulièrement apprécié Miss Darby, qui s'est révélée au fur et à mesure des pages, un personnage particulièrement attachant et bienveillant. 
Tandis qu'elle approchait, Helen songea que si un mot devait définir le comte ce serait "impérieux". Ou "énigmatique". Ou "inquiétant". Bien sûr, cela faisait trois mots. Lord Carlston était irréductible - il résistait même aux adjectifs.
Pour l'intrigue on passe d'un roman Austenien très classique (l'introduction d'une jeune femme dans la haute société, des bals, des bals, des bals, des rencontres chaperonnées, etc.) à une tout autre intrigue : l'envers du décor londonien. Et tout comme Helen, le lecteur se surprendra à découvrir un monde bien particulier. Londres (mais pas que) est envahi par des créatures tout droit sorties de l'Enfer prenant apparence humaine et se délectant à loisir du désir, du talent artistique, de la colère des vrais humains. 

Alors si cette partie du roman n'est pas franchement originale (les démons sur Terre je crois que beaucoup d'auteurs/autrices en ont parlé), le fait de l'avoir installée dans le Londres du début du 19ème insuffle à l'ensemble suffisamment d'originalité pour surprendre le lectorat (et par pitié ne me parler pas d'Orgueils, Préjugés et Zombies de Seth Grahame-Smith). Et il faut dire que le tout se tient, et bien en plus !

Le tout est servi par la plume d'Alison Goodman, que je découvre et que j'ai pris plaisir à lire. Pas de grande circonvolution juste l'essentiel en quelques mots, sans pour autant être incisive. J'ai adoré ! Et j'ai hâte de découvrir la suite.
En Bref : ​​A la fois piquant, drôle et présentant une saveur toute particulière, Alison Goodman a réussi à rendre ce premier volet captivant, original et rythmé. Une héroïne qu'on prend plaisir à suivre et une intrigue surprenante ! 
On en parle aussi chez : ​Mypianocanta – Chess ...
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Shangri-La (Mathieu Bablet)

2/1/2021

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Quatrième de couv’ :
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Dans un futur lointain de quelques centaines d’années, les hommes vivent dans une station spatiale loin de la Terre et régie par une multinationale à qui est voué un véritable culte. En apparence, tout le monde semble se satisfaire de cette « société parfaite ».
​Dans ce contexte, les hommes veulent repousser leurs propres limites et devenir les égaux des dieux. C’est en mettant en place un programme visant à créer la vie à partir de rien sur Shangri-La, une des régions les plus hospitalières de Titan, qu’ils comptent bien réécrire la « Genèse » à leur façon.
Infos utiles :
Nationalité de l'auteur : Française
Éditeur : Ankama – 222 pages
Genre : Science-Fiction
Prix : 19.90 €
Acheter ce livre : Papier
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Mon Avis : 
​De Mathieu Bablet, j'ai déjà dévoré La Belle Mort (avec cette chronique toute minimaliste qui me caractérisait à l'époque où ce blog n'en était qu'à ses balbutiements) et le magnifique diptyque Adrastée.
J'avais entendu le tohu-bohu qu'a suscité Shangri-La en 2016 sans pour autant me laisser porter par cette foule en délire : moi et le contre courant, vous savez... 
Je savais que j'allais finalement y venir, quand ça par contre, je n'aurais pas misé là-dessus. Et puis il y a eu la sortie de Carbone & Silicium. Donc plutôt que de sortir de la librairie avec seulement ce dernier titre, je me suis laissée emportée par les deux exemplaires côte côte sur les étagères.
​Grand bien m'en fasse.
Changement drastique pour ce qui caractérisera l'univers : Shangri-La est un space-opéra là où Adrastée reprend l'histoire d'un roi immmortel, plutôt axé fantasy tandis que La Belle Mort s'oriente plus vers de la SF post-apo.

L'intrigue se déroule donc dans l'espace, sur une station orbitale, car l'Homme a dû fuir la Terre suite à une catastrophe écologique. L'on y suivra Scott, un jeune homme sans histoire dont la morne vie est régit de A à Z par Tianzhu Enterprises et ses sorties de nouvelles technologies servies aux habitants pour étouffer leur ennui. Une société de consommation portée aux nues, où l'on vit, l'on mange, l'on achète, l'on travail pour une seule et même société... De quoi donner quelques frissons à quiconque fera un parallèle avec la réalité.
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© Mathieu Bablet - "Shangri-La" - Ankama
A côté de ça, le frère de Scott, Virgile, fait parti intégrante de la rébellion et y est un membre actif. Il milite contre ce système et ce qu'il semble caché. La dualité entre les deux frères est intéressante et offre au lecteur un panel de réactions face à la situation : subir ou se rebeller. 
Entre ces deux personnages, il y a 
John, un animoïde, fruit de modifications génétiques donnant un être anthropomorphe mi-humain, mi-animal capable de parler. La société décrite ici est hiérarchisée et, tel malheureusement les Noirs Américains au début du siècle dernier, les Animoïdes sont séparés du reste de la population par une ségrégation crasse, les empêchant de s'intégrer pleinement. Avec ce personnage, Mathieu Bablet pousse loin la question du spécisme et du racisme qui en découle et ce que cela peut entrainer, va jusqu'à rendre mal à l'aise le lecteur avec une scène particulièrement poignante et disons-le carrément écœurante.  
​

En parallèle de la dénonciation du racisme envers les minorités, Shangri-La met également en avant une conscience écologique poussée, une volonté de l'homme à vouloir réhabilité la Terre. Autant de thèmes qui se trouvent abordés, non pas superficiellement mais de manière fouillée et travaillée et ce, dans le détail. L'auteur ne délaisse quasiment aucun de ses aspects, n'évoquent rien sans aller jusqu'au bout des choses, poussant parfois très loin la réflexion.
Et c'est magistralement servit. 
Il y a des centaines d’années, l’homme pensait que les chats pourraient le détrôner et devenir les maîtres du monde grâce à leur pouvoir hypnotisant ! Un tiers d’internet n’était composé que de vidéos de chats !!! Les gens passaient des heures à les regarder !
- Quoi ?! Incroyable… Mais pourquoi ça ?
- Va savoir ! Les humains de cette époque devaient les vénérer ! 

​Outre la diversité des thèmes abordés et la richesse du scénario, quand on ouvre une bande-dessinée signée Mathieu Bablet c'est par le graphisme qu'on est d'abord happé. Et là encore, il signe un univers immersif des plus détaillés. Les planches sont soignées, stylisées dans une atmosphère à l'esthétique anguleuse. Et puis la colorisation des planches, qui a toujours revêtue une importance particulière pour l'auteur. Toujours autant accrocheur et surtout là encore, la réflexion est poussée à son extrême. A propos de la scène la plus horrifique de la BD l'auteur précise (dans cette interview) : "​Il m’importait que dans toutes les scènes en intérieur l’éclairage soit artificiel, contrairement aux scènes dans l’espace avec une lumière naturelle. ​D’où ce jaune.", alors que le reste de l'album est dans des tonalités de bleu... 
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© Mathieu Bablet - "Shangri-La" - Ankama
Alors malheureusement pour beaucoup de lecteurs, la fin bêche. Trop ouverte ou pas assez, nébuleuse à souhait, et puisque la distinction des personnages n'est pas toujours claire (autre bémol qui pourrait éventuellement amener à dévaluer l'œuvre de Mr. Bablet), l'on se met facilement à s'arracher les cheveux à savoir ce qu'à bien voulu nous laisser entrevoir l'auteur. Un infime espoir en l'humanité ? Après deux cents pages de consumérisme poussé, de racisme, de violences, on a malheureusement peine à y croire... Mais peut-être que ? Pourquoi pas ? 
Personnellement c'est ce qui m'a déjà séduit dans Adrastée et La Belle Mort, la fin. Quelle soit ouverte à l'interprétation du lecteur, elle engage forcément dans ce cas l'action du lecteur (en l'occurence sa réflexion). 
En Bref : Bien loin du Shangri-La utopique décrit par James Hilton en 1933, celui de Mathieu Bablet offre une vision pessimiste de ce que deviendrait l'humanité dans un huit-clos stellaire. Œuvre magistrale qui ne laissera pas insensible le lecteur, cette bande-dessinée a de quoi ravir les amoureux de SF et les amateurs de bulles. 
On en parle aussi chez : Zina, Le Bibliocosme, Mana, ...
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Notre-Dame des loups (Adrien Tomas)

27/12/2020

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Quatrième de couv’ :
En 1868, Jack, Würm, Evangeline, Jonas et les autres sont des Veneurs, des chasseurs de loups-garous. Ils ne peuvent plus être définis autrement, ils ont renoncé à tout le reste afin d’accomplir leur devoir : décimer les meutes, protéger les colons, et surtout, pourchasser celle par qui tout a commencé, la légendaire Notre-Dame des Loups.
​A travers une Amérique glaciale, battue par les vents et couverte de neige, insensibles au froid, à la fatigue et au découragement, les Veneurs avancent, encore et toujours. Guidés par des chiens de guerre, équipés d’armes crachant des balles d’argent, protégés du Mal par la mystérieuse sorcellerie de leurs amulettes, ils pourchassent, malmènent, et acculent les loups-garous, qui n’ont d’autre choix que les affronter… et mourir.

Infos utiles :
Nationalité de l'auteur : Française
Éditeur : Mnémos – 250 pages
Genre : Fantastique  – Western
Prix : 5.90 € (numérique)
Acheter ce livre : Numérique 

​Mon Avis : ​
Après l'excellent La Geste du Sixième Royaume, je m'étais ruée sur Notre-Dame des Loups pour au final laisser l'ouvrage quelques temps dans une PAL toujours plus grandissante... Et pourtant, entendez-moi bien, j'ai été littéralement happée par ce titre. Je l'ai ouvert et je n'ai pas réussi à le reposer avant de l'avoir terminé. Happée vous dis-je. 

​Ce coup-ci Adrien Tomas aura fait dans la concision : autant La Geste du Sixième Royaume est un pavé qui en aura peut-être fait fuir certains, autant Notre-Dame des Loups est bref. Nerveux. L'épaisseur du récit n'en fait pour autant pas pâtir le récit.

Notre-Dame des Loups est un roman à la croisée des genres : un roman d'aventures, avec une traque de chasseurs, un western s'ancrant profondément dans une jeune Amérique où la ruée vers l'or est une option plus sécurisante que la chasse aux monstres. Et donc le fantastique avec des monstres tout droit sortis du folklore européen : les loups-garous. Le mélange est habilement effectué pour offrir aux lecteurs un roman des plus accrocheurs. 

Vous vous exprimez remarquablement bien pour une Native, note Würm.
​

-Ça fait un paquet d'années que votre race a commencé à empoisonner cette terre. Depuis, on a largement eu le temps d'apprendre votre langue et vos coutumes. Mais si ça vous fait bander, je peux vous appeler Visage Pâle et menacer de vous scalper...

​L'on suivra les sept personnages de l'intrigue au travers des sept chapitres que composent le récit. Un chapitre pour chaque personnage. Hommage à Sturges et ses 7 mercenaires ? Peut-être (ou à Kurosawa himself). Toujours est-il que la plume d'Adrien Tomas, nous ferait presque sentir la poudre, entendre le bruit des colts qui se vident et ressentir la froidure des montagnes enneigées. Tel un film d'époque.

Véritable roman chorale, les personnages (des Veneurs) ont chacun une bonne raison d'être parti sur les traces de Notre-Dame des Loups, la "reine" des loups-garous. J'ai particulièrement apprécié de changer de point de vue pour soulever un pan de l'histoire de chacun des personnages. Mention spéciale pour le personnage de Würm que j'ai particulièrement apprécié pour son passé d'itinérant dans une troupe de théâtre (les auteurs n'écrivent pas assez de personnages qui font/ont fait du théâtre !). Les autres personnages ne sont cependant pas en reste, l'ambiguïté de certains personnages leur donne un peu d'étoffe, les rendant aussi plus humains. 

Mention spéciale aussi pour l'originalité du huitième et dernier chapitre, un peu à part des autres mais qui offre une tout autre dimension au récit et notamment une originalité que je tenais à souligner dans cette chronique. J'ai tout bonnement adoré cette réinterprétation des mythes et légendes romaines. 


En Bref : Récit court et nerveux, la plume de l'auteur entraine avec précision le lecteur sur des sentiers encore inconnus. Une originalité étonnante avec des monstres pourtant connus. Un mélange des genres efficace. Encore un titre d'Adrien Tomas qui m'aura séduite !
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On en parle aussi chez : BlackWolf, Zina, Licorne, Boudicca...

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La Passe-miroir, tome 2 : Les disparus du Clairdelune (Christelle Dabos)

27/11/2020

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Quatrième de couv’ :
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Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours plus périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions de personnalités influentes à la cour ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l’entraînera au-delà des illusions du Pôle, au cœur d’une redoutable vérité.
Infos utiles :
Nationalité de l’auteur : Française
Éditeur : Folio – 673 pages
Genre : Fantasy
Acheter ce livre : Audiolivre – Papier – Numérique
Mon Avis :
​Après une découverte particulièrement appréciée du tome 1, Les Fiancés de l'Hiver, j'avais très envie de me plonger dans la suite. Mais comme pour beaucoup de séries, j'avais peur que, passé les premiers émois qu'ont suscité la découverte général du premier roman de Christelle Dabos, ce deuxième tome ne soit pas à la hauteur des quelques attentes que j'avais. Et pourtant, je referme ce livre avec un sentiment total de béatitude et de satisfaction. Un tome 2, non pas à la hauteur du premier mais bien au delà de celui-ci. Ma première impression se conforte donc : j'ai entre les mains un véritable coup de cœur. 

Mais qu'en est-il vraiment ? 
Tout d'abord, la joie de retrouver Ophélie, exactement là où on l'avait laissé. Ce n'est pas que je sois une inconditionnelle de la continuité et de l'absence d'ellipse narrative, mais j'aime bien l'idée de reprendre là où on en était. 
​
L'ignorance est moins dangereuse que la connaissance.

Mais ce n'est bien évidemment pas cela qui fait que, Les Disparus du Clairedelune fût une aussi bonne lecture. Ce deuxième tome est également l'occasion d'offrir un nouveau pan entier à l'intrigue général qui continue de se tisser : une enquête. Une nouvelle corde à l'arc déjà bien imposant de l'univers constitué par Christelle Dabos. Mais outre l'enquête, qui apporte une série de rebondissements qui font s'enchainer les chapitres à vitesse grand V, le récit s'épaissit (670 pages contre 570 pour le précédent volume) autant que sa mythologie.
Le background de La Passe-Miroir revêt une couche d'informations supplémentaire plus que bienvenue. On en découvre un peu plus sur Farouk, l'esprit de famille de l'Arche, mais aussi un peu plus sur son passé. L'auteure réussit le tour de force de soulever le voiles sur certaines choses par le biais d'interlude, sans en dévoiler grand chose. On reste dans un flou compact et c'est tant mieux, car cela donne bien évidemment envie de découvrir la suite avec plus d'entrain (si c'était seulement possible).

La première fois que je vous ai vue, je me suis fait une piètre opinion de vous. Je vous croyais sans jugeote et sans caractère, incapable de tenir jusqu'au mariage. Ça restera à jamais la plus grosse erreur de ma vie.

​Ce fût aussi l'occasion de découvrir certains personnages sous un nouvel angle, et de commencer à les apprécier (Bérénilde et Archibald en tête). Thorn et Ophélie restent fidèles à eux-mêmes, carré pour l'un et malhabile pour l'autre, Ophélie surprend pourtant dans ce deuxième tome, s'affirmant et s'émancipant de son futur époux. Mais c'est aussi l'occasion de rencontrer de nouveaux personnages, des nobles de la cour de Farouk, de retrouver des personnages perdus de vue au cours du tome précédent... 
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La fin est dans la même veine que Les Fiancés de l'Hiver : elle donne envie de se jeter sur la suite ! 
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En Bref : Christelle Dabos continue sur sa lancée et nous sert un deuxième largement à la hauteur du précédent. Les mystères sont toujours plus présents mais quelques révélations sont tout de même à souligner. Un coup de cœur monumental !

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Les Secrets du Premier Coffre (Fabien Cerutti)

23/8/2020

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Quatrième de couv’ :
Six histoires hautes en couleur dans le monde du Bâtard de Kosigan !
Avec ce coffre empli de trésors littéraires, Fabien Cerutti propose six textes qui enluminent et permettent de découvrir l’univers de sa série à succès Le Bâtard de Kosigan. Avec un récit de la jeunesse gouailleuse du Bâtard en Italie, une pièce de théâtre truculente à la cour d’Angleterre, un drame amoureux entre un pape et une satyre, un journal de voyage aux confins du monde en quête des elfes de chine, et bien d’autres surprises encore, l’auteur nous émeut, nous  surprend, nous fait frissonner, nous dépayse et nous emporte dans son imaginaire vif et attachant. 
Infos utiles :
Nationalité de l’auteur : Française
Éditeur : Mnémos – 348 pages
Genre : Fantasy
Acheter ce livre : Papier – Numérique
Série : Mon avis sur le tome 1 - tome 2 - tome 3
Mon Avis :
Ô joie que de me replonger dans une aventure trépidante de Pierre Cordwain de Kosigan ! Il est vrai que ce premier coffre renferme des secrets le concernant directement, mais également une flopée d’autres histoires levant un peu plus le voile sur l’univers et le monde dans lequel il évolue. De l’inédit, avec les trois textes que sont Ineffabilis Amor, Fille-de-joute et Les jeux de la cour et du hasard et des textes ayant déjà l’objet d’une publication dans des recueils de nouvelles mais ayant subies des retouches dans celui-ci : Légende du premier monde, paru dans « Créatures » en 2018 ; Le crépuscule et l'aube, paru dans « Fées et automates » en 2016 ; Les livres des merveilles du monde paru dans « Destinations » en 2017.

Fabien Cerutti signe avec sa Légende du Premier Monde, une mythologie de l’origine des êtres féériques inédites. Ce récit nous est rapporté par Mendorallen Ilbarimen et raconte sa propre origine par le biais de son grand-père Dwerkin. Je n’ai malheureusement pas encore eu l’occasion de rencontrer ce personnage car le Bâtard le rencontrera dans le tome 4 de la série : Le Testament d’Involution. Ainsi l’on aura une magnifique histoire sur la création de ces créatures si particulières que sont les elfes, les gobelins, les orcs, mais également des dragons, des pégases, ou des harpies enflammées… Et oui, il s’agirait de créations et non d’êtres anciens. La légende se fond sur une quête plus ou moins initiatique dans laquelle un jeune garçon cherche sa place parmi les siens et sur une jolie histoire d’amour. Superbe découverte qui s'est dévoré rapidement annonçant une excellente entrée en matière. 

Ineffabilis Amor est un texte inédit et quel texte ! Il s’agit de la biographie de Lotario dei Conti futur pape Innocent III. C’est là que Fabien Cerutti est le plus à l’aise : prendre des personnes issues de notre Histoire pour s’en servir de base au tissage d’une toile complexe dans son univers aux, déjà, riches éléments. L’amour est ici encore bien présent mais sous un angle tout différent, sur fond d’Inquisition. Sans rien vous en dévoiler, la novella est à lire avec délectation.

Après la première nouvelle, l’insertion d’éléments issus de la science-fiction dans un univers de fantasy est une nouvelle fois présente dans Le Crépuscule et l'Aube. La présence de ce récit dans le recueil « Fées et automates » prend tout son sens. L’histoire dans cette nouvelle est plus directe et plus rythmée par la présence d'actions rapides. Le récit est enlevé et entraîne le lecteur facilement.

C’est bien le récit Fille-de-joute qui aura enlevé mon cœur. Tout ce que j’aime y est rassemblé, dont principalement mes retrouvailles avec le Bâtard. Mais c’est en lisant la chronique de L’Ours Inculte que je me rends compte à posteriori que la nouvelle est une immense référence à Chevalier (film de Brian Helgeland, sorti en 2001). Ce qui ravit mon cœur encore plus ! 

Le Livre des Merveilles du Monde, nous entraine avec Jehan de Mandeville sur la route de la soie, à la recherche d'elfes à qui il doit délivrer un message. J'ai un peu moins accroché à la forme du récit, un journal de bord donnant moult détails sur ce voyage. Le tout est tout de même agréable à lire et offre une corde de plus à l'arc narratif extraordinaire qu'à composé l'auteur.

Et enfin, Les Jeux de la Cour et du Hasard, petite pépite théâtrale s'installant à la cour d'Angleterre. La seule nuance notable par rapport à une pièce de théâtre "classique" se cache dans l'absence de didascalies. Kosigan y campe son rôle de filou aux multiples talents de manipulations. Si mêlent alors échanges politiques, sentimentaux et argent content... Un régal de lecture pour cette nouvelle inédite.
En Bref : 
Une nouvelle fois Fabien Cerutti m'entraîne avec lui comme un poisson prit par un pêcheur : je n'ai pas le choix que de suivre et de me laisser emporter... Un excellent recueil de nouvelles qui vient ravir avec délectation mes attentes concernant le personnage de Pierre Cordwain de Kosigan, aka le Bâtard ; mais qui vient également égailler avec joie les pans du monde encore inconnu de ce personnage.
À dévorer ! 
On en parle aussi chez les copains : Ours Inculte - Célindanaé (Au Pays des CaveTrolls) - Dup (Bookenstock)

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Mers Mortes (Aurélie Wellenstein)

1/4/2019

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Quatrième de couv’ :
Mers et océans ont disparu. L’eau s’est évaporée, tous les animaux marins sont morts.
Des marées fantômes déferlent sur le monde et charrient des spectres avides de vengeance. Requins, dauphins, baleines… arrachent l’âme des hommes et la dévorent. Seuls les exorcistes, protecteurs de l’humanité, peuvent les détruire. Oural est l’un d’eux. Il est vénéré par les habitants de son bastion qu’il protège depuis la catastrophe, jusqu’au jour où Bengale, un capitaine pirate tourmenté, le capture à bord de son vaisseau fantôme.
Commence alors un voyage forcé à travers les mers mortes… De marée en marée, Oural apprend malgré lui à connaitre son geôlier et l’objectif de ce dangereux périple.
Et si Bengale était finalement la clé de leur salut à tous ?
Nationalité de l’auteur : Française
Éditeur : Scrinéo – 368 pages
Genre : SF - Dystopie
Acheter ces livres : Papier
Mon Avis :
Après avoir découvert la plume d’Aurélie Wellenstein avec Le Roi des Fauves, je savais que j’allais inexorablement me retrouver plongée dans l’un de ses autres romans. C’est donc chose faite avec Mers Mortes et que dire !
Parlons déjà de la thématique. Rien qu’avec le titre, l’autrice donne déjà le ton (et non le thon). Les mers ne sont plus, et la première des questions qui se pose est bien celle concernant la raison de leur disparition. La réponse est sans appel et vite tranchée : l’humanité. A coup de surpêche, de rejet des détritus et d’hydrocarbures (coucou Grande America), de captures pour les parcs animaliers (ou pour des particuliers), et j’en passe, l’Homme détruit à lui seul ce qu’il prenait pour acquis : l’eau. Et par extension son écosystème.
Aurélie Wellenstein me tenait donc, et ce, avant même que je n’ai ouvert le livre.

L’univers ultra tendance du post-apo dans la littérature ado frappe une fois encore. Si l’univers est rebattu à tour de bras, inlassablement, il est des pépites qui parfois sortent du lot en proposant un univers plus original. C’est le cas avec Mers Mortes. Une fois le décor planté, le message véhiculé se révèle fort et d’autant plus poignant. Personnellement ça m’a pris aux tripes plus d’une fois au détour d’une description bien sentie ou d’une plongée au cœur de la pensée animale…
Dans Mers Mortes, l’on suit Oural, un jeune homme exorciste de monstres marins. Enlevé très rapidement par un navire flottant pirate, le jeune homme devient prisonnier et part en quête, bien malgré lui, d’une solution pour contrer les hordes qui viennent avec la marée. Car oui, si les mers et océans ont disparu, les marées existent toujours mais elles sont devenues des présages quant à la venue des fantomatiques monstres marins. Malgré l’émancipation du personnage quant à sa responsabilité auprès d’une communauté de survivants, on est bien loin d’une quête initiatique. Le personnage se révèle peu à peu assez ambiguë.

Mais il n’est pas le seul à présenter quelques surprises. Si l’équipage offre une galerie de personnages hauts en couleurs : Amazone, Escaut, Arctique, Tamise, Medjerdah, etc. ; c’est bien Bengale qui vole la vedette à tous les autres. Personnage très changeant, j’ai eu du mal à cerner ses intentions et ses envies. Et après avoir terminé le livre je dois avouer que je suis toujours un peu dans le flou.

Autre phénomène qui m’a étonné, c’est bien la relation existante entre les personnages du navire et ceux qui se construisent entre Oural et Bengale. Répulsion, attraction, fascination, j’ai été perdue et en même temps captivée par cette capacité de l’autrice à retranscrire ces sentiments flous de manière aussi criante de vérité (que la personne qui n’a jamais été fascinée par une personne imbuvable mais ô combien charismatique me jette la première pierre). Et même si l’on se met à penser que deux ou trois choses sont des phénomènes explicables (coucou syndrome de Stockholm), Aurélie Wellenstein est là pour nous rappeler que c’est elle qui nous a entrainée dans ce maelström d’ailerons, de fanons et de branchies ; et que rien n’est laissé au hasard.

Comme dans Le Roi des Fauves, l’autrice n’épargne ni ses personnages et ni le lecteur. L’écriture est incisive et sans appel. Le rythme est marqué par des chapitres courts et ponctué de nombreux rebondissements. Le roman est servi par une intrigue originale qui permet, non content de passer un bon moment entre ses lignes, mais s’avère source de remise en question sur nos propres actes face à la pollution et la sauvegarde de l’écologie.

Mers Mortes, pépite de 2019 !
Remerciements : Je tiens à vivement remercier Babelio et les éditions Scrinéo de m’avoir permis de découvrir Mers Mortes.

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