Mon Avis : Enfin j’arrive au bout de ce roman écrit à six mains ! Commencé il y a un mois environ, je pensais le lire bien plus vite, mais j’ai commencé beaucoup de livres en parallèle ces derniers temps et généralement quand une des histoires me happe, je n’ai plus d’yeux que pour elle, or ce ne fut pas trop le cas ici. Le Chasseur et Son Ombre retrace le parcours surprenant d’un terrien exilé sur une planète nommée Sao Paulo. Et la nature humaine est ainsi faite que l’homme devient un assassin dès les premières pages du livre. Ramon Espejo devient très vite insupportable pour son entourage et, dans une moindre mesure, pour le lecteur (grossièreté et arrogance étant les deux caractéristiques principales de cet homme). Il s’enfuit quand il sent que ça barde pour lui en ville. Ainsi donc, et malheureusement, le lecteur se retrouve en tête à tête – littéralement – avec les pensées de cet individu. Rien de bien joli. Alors quand il découvre la présence d’une nouvelle sorte d’extraterrestre cachée sous une montagne… On se dit que l’intrigue va prendre un tournant, ce qui est le cas bien entendu – sinon je ne serais pas arrivé à bout de ces pages. Ramon fait ainsi la rencontre de Maneck, qu’il ne cessera d’abreuver de surnom grossier, que l’extraterrestre ne comprendra bien évidemment pas. J’ai trouvé intéressant l’emploi d’une sorte de laisse organique, assez intéressante mais très limitante à mon avis, aussi bien pour Maneck que pour Ramon. Le développement de l’intrigue est abouti, avec une évolution logique de la pensée de Ramon, mais j’ai trouvé que le tout manquait cruellement de rythme. Certains passages deviennent presque ennuyeux tant il ne s’y passe rien. Alors bien entendu, certaines surprises sont agréables à la lecture, mais d’autres sont un peu convenues. La traque du fameux homme par Ramon et Maneck prévoit l’inévitable… ce qui ne manque pas d’arriver. Ce travail à six mains, est assez flou dans sa construction on ne sait pas où s’achève le travail de l’un et où commence le travail d’un autre. Je n’ai pas retrouvé l’écriture de George R.R. Martin, si ce n’est dans la description des pierres et roches dans la première partie du roman. Et quand on sait qu’il a été le deuxième auteur à travailler sur le projet et que c’est Daniel Abrahams qui a achevé le manuscrit, ça peut donc se comprendre… Mais j’avoue que je pointe là un détail qui m’a déçu. Un point bien meilleur à souligner est le choix des auteurs de se baser sur une population hispanique pour peupler ce planet opera, habituellement très peu représentée (voire pas du tout) dans un récit de SF... La fin du récit reste ouverte, ce que j’apprécie généralement mais qui ici avait un goût d’inachèvement. En bref : Un récit à six mains qui se lit, mais manquant de rythme sur une bonne longueur du roman. Un personnage principal insupportable, heureusement qu’il ne s’agit pas d’une série, je ne pense pas que j’aurai poursuivi la lecture. Ressenti en demi-teinte, c’est loin d’être un coup de cœur mais ce n’est pas non plus un « mauvais » livre.
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Mon Avis : Ça fait maintenant un petit moment que j'ai lu ce recueil, sans parvenir à faire une chronique potable. Non pas que celle-ci soit dans cet état maintenant, mais bon il faut bien que je vous parle de ce livre ! Comme je ne fais jamais rien dans le bon ordre... J'ai découvert l'écriture de Jean-Philippe Jaworski par son premier roman Gagner la Guerre. Que j'avais absolument adoré - aussi bien l'écriture que le récit lui-même. Me voici avec sa première publication un recueil de nouvelles s'inscrivant dans le même univers narratif. J'ai bien peur de prendre l'étrange habitude d'encenser le môsieur à chaque fois que j'ouvrirai un de ses bouquins... Avec huit nouvelles, on pourrait s'attendre à ce qu'une - au moins - soit bien en dessous des sept autres, mais ce n'est pas le cas. De Janua Vera, la première nouvelle jusqu'à celle intitulée Le Confident, les nouvelles happent le lecteur et l'entraînent sur des sentiers aussi diverses qu'étouffants. Bon bien entendu, toutes ne parleront pas de la même manière à tous les lecteurs (personnellement j'ai eu le plus de mal avec les deux nouvelles déjà citée) mais il faut reconnaître à ce monsieur la qualité qu'il apporte aux détails, à la nuance qui fera que son lectorat en ressortira satisfait. Janua Vera est l'histoire la plus ancienne du Vieux Royaume, elle évoque le cauchemar du Roi-Dieu. Histoire la moins prenante pour moi, trop portée sur l'onirisme, Janua Vera reste très bien écrite - comme le reste du recueil - mais ne m'a pas embarqué dans elle et ses éventuelles ouvertures sur d'autres mondes. Mauvaise Donne aurait déjà pu m'avoir rien qu'avec Benvenuto Gesufal et nos retrouvailles. Après Gagner la Guerre, cet anti-héro m'a quelque peu manqué... Avec cette cinquantaine de page on découvre comment ce malfrat s'est retrouvé à travail avec Leonide Ducatore, le Podestat de Ciudalia. Avec sa scène atroce et rebondissements, la nouvelle donne le ton pour le roman qui suivra. Vous vous en doutez, il s'agit donc de la nouvelle que j'ai préféré. Le Service des Dames présente une autre facette du Vieux Royaume, celle des chevaliers plus ou moins errants servant les dames en détresse... Enfin si l'on peut dire, car ici, honneur et loyauté ne font que rimer avec sournoiserie et mensonge. Nouvelle qui s'est révélée excellente pour l'habileté à parler des personnages. Une Offrande très Précieuse, dont le héros principal Cecht, un barbare écervelé, se réveille sur un champ de bataille. Le côté barbare stupide m'a un peu surprise - en mal - mais l'évolution du personnage à travers des terres ennemis m'a plus convenu. Le Conte de Suzelle très cru, nous fait rencontrer une jeune fille de village plus tentée par l'errance dans les montagnes que par le pliage du linge de la maisonnée. Elle rencontrera un jeune homme, une sorte de prince charmant sorti des bois, qu'elle pensera être l'homme de sa vie, il lui fera une promesse qu'il finira par tenir, des années plus tard. L'histoire est très belle mais pleine de mélancolie et finalement de tristesse. Jour de Guigne, après Mauvaise Donne, la nouvelle qui s'est clairement démarquée pour moi. Avec un ton bien plus léger que le reste du recueil, Jour de Guigne relate la journée cauchemardesque d'un scribe tombé sur un vieux palimpseste maudit. Avec cette nouvelle, mes émotions ont été assez simple : amusement et surprise ! Un Amour Dévorant... Je me souviens de fantômes et de résurgence du passé - mais pas bien plus, la nouvelle ne m'a pas marqué autant que je le pensais. Le Confident ou le prêtre qui a décidé de faire vœu d'obscurité. J'ai trouvé la nouvelle assez glauque, puisqu'on se retrouve cloîtré dans l'esprit de ce religieux en proie à ses propres pensées... En bref : Encore une fois je suis séduite par l'écriture de Jean-Philippe Jaworski. Toutes ses nouvelles présentes un réel intérêt (malgré quelques lacunes dans ma mémoire), dans le développement de son Vieux Royaume. Excellent recueil pour démarrer avec l'auteur.
Mon Avis : Immersion dans la légendaire et sanglante vie de ce bout de femme d'à peine 20 ans, à la tête de près de milles mercenaires, Cendres. Enfin, c'est le nom qu'elle s'est donné. A l'image du Bâtard de Kosigan de Fabien Cerutti, le récit s'alterne entre deux époques différentes : la première, celle de notre actualité est un échange épistolaire entre un scientifique qui a découvert un manuscrit oublié (Le Livre de Cendres) et son éditrice qui s'évertue à faire en sorte que le livre soit traduit en langue commune et paraisse pour le reste du monde. Tandis que l'autre, s'avère être les traductions du fameux manuscrit par le scientifique, qui sont envoyées à son éditrice. Les deux parties ont des rythmes bien distincts et haches un peu la lecture, la partie "actuelle" étant bien moins rythmé que les récits de la vie de Cendres. Toutefois ces échanges de lettres et de mails, permettent de mettre en perspective les découvertes scientifiques et historiques qu'imposent la découverte d'un tel récit et l'impact que cela pourrait avoir sur le monde historico-scientifique. De plus, il se passe des choses surprenantes - malgré ce manque de rythme - qui viennent remettre en question pas mal d'événements, ce qui vient titiller jusqu'à l'opinion du lecteur sur sa propre Histoire. Dans chacune des parties, la documentation de Mary Gentle sur la période qu'elle décrit se ressent. Les détails sur les noms de tels ou tels pièces d'armure, sur la justesse de mettre deux personnages ayant réellement existé dans la même pièce, tout cela transparaît tellement, que l'on sent les recherches de l'auteure et ceci de manière trop marquée, c'est dommage mais c'est là vraiment le seul bémol que je trouverai à l'écriture de l'auteure. Côté personnages, j'avoue mettre par moment perdue. Entre les Bourguignons, les Français, l'apparition des Carthaginois, des Anglais, je n'arrivais plus à m'en sortir. Mais finalement ce ne sont pas eux les personnages importants, il y a Cendres que j'ai déjà cité maintes fois : avec sa jeunesse trop vite usée, ses joues balafrées, la divinité qui lui parle dans sa tête à coups de stratégies militaires, à son commandement de près de 800 mercenaires, la jeune femme n'a rien à envier aux grands noms de la fantasy. Conan, Druss, Elric... n'ont qu'à bien se tenir : ce bout de femme pourrait leur botter les fesses aisément. Et les personnages qui l'entourent ne sont - évidemment - pas en reste. J'avoue avoir eu un faible pour Florian, il reste un des amis de Cendres qui ose encore lui dire la vérité en face et il reste un des personnages les plus "droits", son secret ne lui donne pas ce statut particulier à mes yeux, mais ça le rend peut-être plus humain que le reste de la troupe. Et Fernando, ce jeune premier qui fait tâche dans ce paysage de rustaud, vient donner un peu de piquant dans l'intrigue qui se tisse autour de l'héroïne. L'histoire de Cendres s'impose dans un premier temps comme une oeuvre de Fantasy, tirant sur la dark (fantasy), avec sa troupe de mercenaires, mais aussi sur une fantasy historique et religieuse et bascule vers l'uchronie. Un ovni donc, qui finalement arrive à mêler l'intégralité de ces genres dans un tout cohérent. Du moins pour le moment, car ce tome-ci ne pose que les jalons d'une oeuvre qui promet bien des surprises - mais ça je le saurais en lisant la suite du récit de Cendres. En Bref : Une alternance de récits qui a son intérêt. Une héroïne très agréable à suivre, pour qui rien n'est acquis, des rebondissements à foison, un univers qui dépoussière les codes : ce livre est à lire d'URGENCE !
Mon Avis : Deuxième livre choisi par ma bînome, XL, pour le Destockage de pal en duo de l’été, me voici plongée dans le Royaume de l’été. Dans sa construction ce livre sort largement des sentiers battus de la fantasy « classique ». Mixant le thriller et le passage dans un univers de médiéval fantasy basique, ce livre est venu perturber mes acquis sur le genre. Même si ses 500 pages m’ont distrait et fait passer un bon moment, j’en ressors tout de même avec l’impression que ces différents genres, ici, ne fonctionne pas. Je m’explique : à trop vouloir mélanger les références et les codes, on se perd ! Au final, on ne sait pas très bien si on a une histoire traitant de la psychologie de Maureen, qui cherche à échapper à un passé douloureux, ou bien d’un conte arthurien revisité (et entre nous cette partie-là ne sert pas l’intrigue mais seulement de référence au lecteur), ou encore d’un récit fantastique merveilleux… Concernant les personnages, là encore je reste perplexe. Maureen, psychotiquement instable – je l’ai déjà dit – se retrouve entraîné dans un imbroglio improbable. Elle serait une sorcière – soit – qui serait parmi les rares femmes à pouvoir engendrer des progénitures fécondables… elle devient donc très désirable pour tous les mâles du Royaume de l’été. La jeune femme est séquestrée, on l’empêche de dormir, de se laver, de se nourrir, mais elle en ressort, tel Wonder Woman, en femme forte arracheuse de tête… Sceptique, donc, je suis. - Quand ça devient grave, je me transforme en Yoda... Et puis, il y a Brian, Jo et David. Le trio improbable formé par les délires de Maureen. Le couple formé par Jo et David est un peu le négatif de celui de Brian et Maureen, le premier est épanouit et s’accepte totalement, tandis que le deuxième encore à ses prémices a du mal à se trouver. Les personnages servent le récit, apportent un peu de mélo et de sexe (il y en a très peu dans le récit, mais il y en a). Du côté des méchants j’ai trouvé particulièrement intéressant Dougal, avec son désir de dominer des chasseurs, ce personnage apporte vraiment un plus dans le récit (plus le personnage est atroce est plus je suis fascinée par l’inventivité des auteurs). Concernant Fiona et Sean, j’avoue avoir eu l’impression de les avoir déjà croisé dans d’autres œuvres et ne m’ont pas autant fasciné. Les jumeaux incestueux ne pensant qu’à leur profit, ça rappel quelque chose, non ? En bref : une intrigue mélangeant les genres, des personnages pas forcément cohérents, malgré un moment de lecture sympathique, je reste moyennement satisfaite par l’ensemble du livre.
Infos utiles : Nationalité de l’auteur : Française Editeur : Folio SF – 526 pages – 3 nouvelles – 44 chapitres Acheter ce livre : Grand Format – Poche Mon Avis : Livre choisi par XL dans le cadre du Destockage de PAL en duo, j’avoue que je ne pensais pas le sortir aussi « tôt » de ma PAL (puisque je l’ai acquis en Mai). Le sous-titre m’avait grandement intrigué, et ce n’est qu’en ouvrant le livre que je me suis aperçue qu’il s’agissait des titres des deux nouvelles qui le composent. La Marche du Nord est la nouvelle qui permet de découvrir le personnage principal, Soze, que l’on retrouvera dans la nouvelle Un Port au Sud. Cette nouvelle je l’ai ressenti comme une sorte de nouvelle initiatique, permettant au héro d’évoluer, de se sortir de sa condition d’Enquêteur Impérial. Envoyé dans la forêt des Marches du Nord, Soze doit déterminer si les habitants sont dangereux pour l’Empire. Arrivant avec des aprioris, l’homme s’enquière des habitudes et des coutumes de cette civilisation méconnue, les Louxouns. J’ai trouvé que la découverte des objets, des saveurs, des paysages par le citadin étaient excellemment retranscrits. Si l’enquête voulu par Delée, n’est finalement que prétexte à cerner le personnage principal, à le comprendre dans ces démarches futurs, cette nouvelle, forte de ses 224 pages, nous entraîne au plus profond de la forêt et jusque dans la bestialité de n’importe quel individu. Les personnages entourant Soze apportent aléatoirement : un certain calme et mystère militaire du côté de Kermadec, la sagesse permettant l’instruction pour Lounx Noir, une jolie guide ingénue en la personne d’Ecorce de Bouleau. J’avoue avoir été assez déçue par la fin de la nouvelle, qui promettait une immersion totale et entière de Soze dans la communauté Louxouns. La nouvelle anticipe et annonce déjà quel sera la fin de cet homme qui aura passé quelques mois avec ce groupe si peu connu, chose que je n'apprécie pas du tout dans un récit qui possède une suite... Chienne de vie est une petite nouvelle, d’à peine une dizaine de pages, s’intéressant à la survie d’un Ragnard, Snorri, - qui pourrait s’apparenté à un Viking - alors que son navire dragon éventré s’abîme dans les eaux. Snorri sauvé par une chienne noire y consacrera dorénavant sa vie. Cette nouvelle est aussi un bon moyen d’introduire ce personnage qui sera présent dans la nouvelle suivante et d’expliquer son caractère si austère. Un Port au Sud reprend l’histoire de Soze cinq ans après. Il continue ses enquêtes pour l’Empire, ce qui nous donnera l’occasion de recroiser quelques personnages de La Marche du Nord. Vous vous en doutez, cette nouvelle ne nous emmènera plus dans la forêt mais bien près de la mer, là où les marins cuvent après de longs mois loin des terres… Cette nouvelle prend bien plus l’apparence d’une enquête que la précédente, Soze cherchant à démanteler un réseau de trafic écœurant. Univers pas moins menaçant, mais bien plus exploité dans la littérature de fantasy. En Bref : Une première expérience des textes de Georges Foveau qui se solde par une vraie réussite ! L'univers y est fournit et complètement atypique, plus tourné vers la forêt et les cultures qu'on pourrait apparenté aux Indiens d'Amérique, bien loin de l'horizon fantasy habitué au monde médiéval. On a là, la réflexion d'un homme sur sa condition et sur ses préjugés de citadin, sur des coutumes et des cultures qu'il ne connaît même pas. Livre vraiment à découvrir !
Le Déchronologue de Stéphane Beauverger
Mon Avis : Voilà un objet bien curieux que le Déchronologue. Mr Beauverger nous embarque sur les mers Caraïbes en plein milieu du XVIIe siècle, en compagnie du capitaine pirate, Henri Villon. La première chose que l'on remarque, c'est le découpage du livre. Suffit de jeter un coup d’œil à la table des matières pour se rendre compte que quelque chose cloche : les chapitres sont datés et n’apparaissent pas dans le bon ordre. A chaque chapitre nous ne cesseront donc de faire des sauts dans le temps tantôt vers le futur tantôt vers le passé : ce qui peut paraître déroutant dit comme ça, je l'avoue, mais qui au final m'a permit d'être sans doute plus attentive à la datation. Mais il est vrai que remettre les événements dans un ordre chronologique comme on est habituellement tenté de faire est dans ce cas quasi impossible (à moins bien sur de lire le livre non pas en fonction de la pagination mais dans l'ordre chronologique des chapitres). Et voilà le point clef du bouquin : le temps. Alors oui, avec un titre pareil on aurait pu s'en douter, mais le traitement du sujet est tel, que je n'aurai pas pu me l'imaginer avant de commencer cette lecture. Prenez donc un pirate en plein XVIIe siècle, ajoutez y des rencontres avec des espagnols, des amérindiens, jusque là tout va bien ... Mettez en fond sonore du Bob Dylan (là ça se corse), qui bien entendu sort des enceintes du dernier lecteur de musique repêché. Voilà donc ce qu'est le Déchronologue, un Caraïbes historique avec des éléments du futur qui surgissent ça et là. Dans un premier temps je me suis dis que ça donnerait lieu à une certaine réflexion sur l'usage qu'allait en être fait de tous ces anachronismes, sur les perspectives que cela allait permettre aux gens de l'époque ... Mais pas du tout, les hommes arrivent à trouver l'usage des objets futuristes (de la musique à la lampe torche), et ne cessent finalement de se battre pour récolter le maximum de ses maravilla (merveille en espagnol). Un peu de découragement vis-à-vis de l'humanité ?? Allons bon ! J'ai apprécié qu'on reste au même niveau de connaissance que celui du personnage principal : à savoir, ne pas connaître grand chose de cet ennemi surgit du futur, surnommé une ou deux fois "Le Hollandais Volant". On dérive nébuleusement sur les eaux, à bord du Chronos, puis du Toujours Debout et enfin sur le pont du Déchronologue, dans un désordre mesuré. Car oui, bien entendu, l'auteur choisit ses coupes de chapitrages pour faire languir son lecteur d'une façon toute perverse. Mais étonnement c'est aussi cela qui m'a fait apprécier l'entièreté de l'intrigue. Attendre le fin mot de l'histoire, essayer d'entrapercevoir un début d'explication qui me permettrait de démêler la toile du temps qui s'est tissé dès la première ligne. De quoi donné le tournis aussi par moment ... Un autre point clef à mettre en avant est l'écriture de Stéphane Beauverger, on sent l'amoureux des beaux mots, mais également l'écrivain qui n'a pas froid pour se mouiller dans un langage aussi fleurit que celui des pirates ou d'un simple capitaine de navire, c'est cru mais franchement indispensable, n'est-ce pas mes gorets !? Bref j'espère que vous l'aurez compris, une excellente lecture que je vous enjoins vraiment à découvrir ! Challenges :
Gagner la Guerre de Jean-Philippe Jaworski Quatrième de couv' : "Gagner la guerre, c'est bien jolie, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d'orgueil et d'ambition, le coup de grâce infligé à l'ennemi n'est qu'un amuse-gueule. C'est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes Vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l'art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c'est au sein de la famille qu'on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c'est plutôt mon rayon... Mon Avis : Je n'avais jamais vu ni jamais entendu parler de Jaworski et encore moins des Récits du Vieux Royaume avant de me lancer dans l'aventure Livraddict et surtout du Baby Challenge Fantasy. Après de jolies découvertes (notamment Le Puits des Mémoires, et malgré les quelques lacunes que j'ai pu relever, j'ai bien aimé Druide), c'est au tour de "Gagner la Guerre" d'être découvert. Alors bon la quatrième est bien sympa, mais elle ne nous dit pas grand-chose sur le qui, le pourquoi ou encore le comment ... On suit dans ce bon pavé, les aventures de Benvenuto Gesufal, assassin faisant partie de la guilde des Chuchoteurs et maître espion du Podestat, Leonide Ducatore. Autrement dit, on est bien loin de l'habituel héros défendant la veuve et l'orphelin, non Benvenuto est vil, sans scrupules et ne recule devant rien, enfin presque rien. Avec lui, le lecteur est entraîné dans un tourbillon de violence, se baladant entre les rues mal famées et les palais de la ville. On aura même le droit à une escapade sur les toits, qui n'est pas sans rappeler les ballades d'Ezio Auditore dans Assassin's Creed. Le paysage dépeint et les noms des personnages calquent sur un univers de fantasy tout droit sortie d'Italie, ce qui rend le tout vraiment intéressant et différent de ce que j'ai pu lire jusqu'alors. Concernant les personnages secondaires, je citerai, Leonide Ducatore (le podestat, ou dirigeant de la ville) qui avec ses envies de grandeurs, entraîne Benvenuto dans un calvaire quasiment infranchissable. Sa fille, Clarissima, une tête à claques comme j'en ai rarement vu mais surprenante à la fois, un personnage indispensable. Sassanos, un mage puissant au service de Leonide, qui assistera Benvenuto par de nombreux actes de sorcellerie. Sans ces personnages, l'histoire ne serait pas aussi tordue, tortueuse et sordide ... En fait, Benvenuto n'est pas mettre de lui-même, ni de son destin, tout est déjà écrit à l'avance. On assiste néanmoins à sa prise de conscience sur ce qu'il est, un simple chien au service de son maître. Et malgré ses efforts pour se sortir du pétrin dans lequel il s'est fourré, il ne lui reste que quelques pions pour jouer face à un adversaire en pleine possession de ses moyens. N'ayant pas encore lu Janua Vera, je ne mettais pas familiariser avec les noms, appellations et autres langages spécifiques qu'emploi l'auteur. Il est donc vrai que j'ai eu un peu de mal durant le premier chapitre, j'essayai de me raccrocher à ce que je connaissais et passais outre quand un mot m'échappait. Au final, on s'y fait on découvre de nouveaux mots et on finit par juste déguster se roman. D'ailleurs l'écriture de J.-P. Jaworski est vraiment agréable. Le parti pris de, de temps en temps, faire parler directement son héros au lecteur, est souvent source pour moi de désappointement. Je n'aime pas ça tout simplement. Mais là, je dois dire que j'ai été agréablement surprise, car le gredin joue avec son lecteur ... "Et si mon lecteur, à bien réfléchir, était autre chose que mon lecteur ? [...] Vous qui êtes en train de me lire, ne le faites-vous pas pour vous distraire ? Et, quoique vous sachiez que je suis une inqualifiable crapule, n'êtes-vous pas un peu mon ami ?" Pour faire court, j'ai tout aimé dans ce bouquin. L'histoire où se mêle avec habileté les instants d'intrigues politiques et les duels à l'épée, où une caresse peut rapidement devenir une gifle, où une action entraîne inévitablement des réactions en chaînes dont le rôle principal et nous (humble lecteur) ne voyons pas le bout. Il faudra aller jusqu'au bout du livre pour apprécier pleinement la toile que Jean-Philippe Jaworski aura mis 978 pages à tisser. Jusqu'à la dernière ligne, il suppliciera le lecteur dans une pirouette finale inattendue. Fait partie des challenges :La Machine à explorer le Temps de Herbert George Wells Quatrième de couv' : « Je vis des arbres croître et changer comme des bouffées de vapeur ; tantôt roux, tantôt verts ; ils croissaient, s’étendaient, se brisaient et disparaissaient. Je vis d’immenses édifices s’élever, vagues et splendides, et passer comme des rêves. Toute la surface de la terre semblait changée – ondoyant et s’évanouissant sous mes yeux. Les petites aiguilles, sur les cadrans qui enregistraient ma vitesse, couraient de plus en plus vite. Bientôt je remarquai que le cercle lumineux du soleil montait et descendait, d’un solstice à l’autre, en moins d’une minute, et que par conséquent j’allais à une vitesse de plus d’une année par minute ; et de minute en minute la neige blanche apparaissait et s’évanouissait pour être suivie de la verdure brillante et courte du printemps. » Mon Avis : Pendant un cours sur l'histoire de la Science Fiction, le nom de Wells est quasiment immédiatement apparu, je me suis donc dit qu'il serait intéressant pour moi de m'y mettre sérieusement à ces classiques du genre. La Machine à explorer le Temps a été écrit en 1895 par Wells. C'est l'un des premiers (avec Mary Shelley et Jules Verne) a exploité le genre de la SF. Ce roman est particulier : la narration de départ est d'un point de vue d'un personnage dont on ne connaît a priori rien, puis ce narrateur principal retranscrit par écrit ce que l'Explorateur du Temps lui aura révélé de son périple. L'Explorateur du Temps est un scientifique qui cherche à mettre en évidence la 4ème dimension : la dimension temps. Pour cela il construit la fameuse Machine à explorer le temps. Bien entendu, étant un scientifique, il testera lui-même sa création et se retrouvera en l'an 802 701 (bond incroyable dans le temps il faut se l'avouer). Notre Explorateur s'attend à débarquer dans un monde où l'humanité est une surpuissance intellectuelle, mais malheureusement pour lui, rien ne se passe comme il s'y attendait. Il rencontre les Elois, créatures belles et gracieuses, mais étonnamment dénués d'intelligence et préférant l'oisiveté, ayant peur du noir ... L'évolution de l'intrigue est très intéressante et j'ai été agréablement surprise tout au long de ma lecture de la tournure que prenaient les évènements. Je rappelle que ce roman a été écrit il y a quasi 120 ans ... C'est surtout l'imagination débordante de l'époque qui m'étonne le plus. Après lecture de ce classique de SF, je me surprends à déceler des références dans mes lectures antérieures. Lecture classique qui me donne envie d'en redécouvrir d'autres... |
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