Gagner la Guerre de Jean-Philippe Jaworski Quatrième de couv' : "Gagner la guerre, c'est bien jolie, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d'orgueil et d'ambition, le coup de grâce infligé à l'ennemi n'est qu'un amuse-gueule. C'est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes Vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l'art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c'est au sein de la famille qu'on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c'est plutôt mon rayon... Mon Avis : Je n'avais jamais vu ni jamais entendu parler de Jaworski et encore moins des Récits du Vieux Royaume avant de me lancer dans l'aventure Livraddict et surtout du Baby Challenge Fantasy. Après de jolies découvertes (notamment Le Puits des Mémoires, et malgré les quelques lacunes que j'ai pu relever, j'ai bien aimé Druide), c'est au tour de "Gagner la Guerre" d'être découvert. Alors bon la quatrième est bien sympa, mais elle ne nous dit pas grand-chose sur le qui, le pourquoi ou encore le comment ... On suit dans ce bon pavé, les aventures de Benvenuto Gesufal, assassin faisant partie de la guilde des Chuchoteurs et maître espion du Podestat, Leonide Ducatore. Autrement dit, on est bien loin de l'habituel héros défendant la veuve et l'orphelin, non Benvenuto est vil, sans scrupules et ne recule devant rien, enfin presque rien. Avec lui, le lecteur est entraîné dans un tourbillon de violence, se baladant entre les rues mal famées et les palais de la ville. On aura même le droit à une escapade sur les toits, qui n'est pas sans rappeler les ballades d'Ezio Auditore dans Assassin's Creed. Le paysage dépeint et les noms des personnages calquent sur un univers de fantasy tout droit sortie d'Italie, ce qui rend le tout vraiment intéressant et différent de ce que j'ai pu lire jusqu'alors. Concernant les personnages secondaires, je citerai, Leonide Ducatore (le podestat, ou dirigeant de la ville) qui avec ses envies de grandeurs, entraîne Benvenuto dans un calvaire quasiment infranchissable. Sa fille, Clarissima, une tête à claques comme j'en ai rarement vu mais surprenante à la fois, un personnage indispensable. Sassanos, un mage puissant au service de Leonide, qui assistera Benvenuto par de nombreux actes de sorcellerie. Sans ces personnages, l'histoire ne serait pas aussi tordue, tortueuse et sordide ... En fait, Benvenuto n'est pas mettre de lui-même, ni de son destin, tout est déjà écrit à l'avance. On assiste néanmoins à sa prise de conscience sur ce qu'il est, un simple chien au service de son maître. Et malgré ses efforts pour se sortir du pétrin dans lequel il s'est fourré, il ne lui reste que quelques pions pour jouer face à un adversaire en pleine possession de ses moyens. N'ayant pas encore lu Janua Vera, je ne mettais pas familiariser avec les noms, appellations et autres langages spécifiques qu'emploi l'auteur. Il est donc vrai que j'ai eu un peu de mal durant le premier chapitre, j'essayai de me raccrocher à ce que je connaissais et passais outre quand un mot m'échappait. Au final, on s'y fait on découvre de nouveaux mots et on finit par juste déguster se roman. D'ailleurs l'écriture de J.-P. Jaworski est vraiment agréable. Le parti pris de, de temps en temps, faire parler directement son héros au lecteur, est souvent source pour moi de désappointement. Je n'aime pas ça tout simplement. Mais là, je dois dire que j'ai été agréablement surprise, car le gredin joue avec son lecteur ... "Et si mon lecteur, à bien réfléchir, était autre chose que mon lecteur ? [...] Vous qui êtes en train de me lire, ne le faites-vous pas pour vous distraire ? Et, quoique vous sachiez que je suis une inqualifiable crapule, n'êtes-vous pas un peu mon ami ?" Pour faire court, j'ai tout aimé dans ce bouquin. L'histoire où se mêle avec habileté les instants d'intrigues politiques et les duels à l'épée, où une caresse peut rapidement devenir une gifle, où une action entraîne inévitablement des réactions en chaînes dont le rôle principal et nous (humble lecteur) ne voyons pas le bout. Il faudra aller jusqu'au bout du livre pour apprécier pleinement la toile que Jean-Philippe Jaworski aura mis 978 pages à tisser. Jusqu'à la dernière ligne, il suppliciera le lecteur dans une pirouette finale inattendue. Fait partie des challenges :
3 Commentaires
Nathalie
5/5/2015 16:07:42
Bonsoir,
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