La Caste des Méta-Barons d'Alejandro Jodorowsky & Juan Gimenez Ne me demandez pas pourquoi j'ai préféré opter pour une chronique sur la série dans son ensemble que sur une chronique par tome, je ne saurais que vous répondre. Mais voilà un monument de la BD comme ça, ça ne peut pas NE PAS se chroniquer. Alors hop je relève mes manches (quoique il fait un peu chaud et je n'en ai pas ...) et je m'y met. La Caste des Métabarons c'est l'Histoire dans l'histoire. Le topo : L'on suit deux robots, Tonto et Lothar, qui sont tous les deux dans l'attente de leur maître le Métabaron, Sans-Nom, qui a disparu depuis plusieurs années. Pour passer le temps, Tonto relate l'Histoire de la famille des Métabarons à son compagnon. Chaque tome s'attache à un aïeul de Sans-Nom et l'on commence avec la première génération, l'arrière-arrière-grand-père du métabaron actuel, Othon le Trisaïeul. Le tome deux s'attache à la femme de celui-ci et ainsi de suite jusqu'à l'histoire de Sans-Nom dans le tome final (le tome 8). Mon Avis : Pour parfaire au mieux ma culture en bande-dessinée, il me fallait -que dis-je-, il m'était INDISPENSABLE de me lancer dans la lecture d'un Méta-Baron. Après les deux premiers j'ai facilement enchaîné sur la suite, impressionner par la facile avec laquelle les émotions défilent au fil des pages. L'histoire s'ouvre sur deux robots, que l'on retrouve seuls dans un Méta-Bunker, et qui attendent désespérément leur maître. J'ai tout de suite été séduite par ces deux personnages aussi irritants que drôle. Tonto relate l'Histoire des Méta-Barons à Lothar, qui ne se gène pas pour constamment interrompre Tonto, lui signalant qu'il vient de "griller une diode" ou qu'il a une fuite d'huile ... Les deux robots essayant chacun de reproduire des émotions humaines avec leurs circuits robotiques donnant des retranscriptions assez hasardeuses et loufoques. Outre ce duo robotique fonctionnant très bien (un peu à l'image de C3PO et R2-D2), avec les Méta-Barons on explore les liens de la filiation, mais surtout la question de la paternité : comment éduquer son enfant quand celui-ci a un rôle crucial a jouer dans l'univers. Cette question entraîne dans chacun des tomes des passages vraiment durs, présentant des mutilations de nos héros : Othon est émasculé, Aghnar (arrière-grand-père de Sans-Nom) perd ses pieds, comme son nom l'indique : Tête d'Acier n'a pas de tête, etc. Pour pouvoir devenir un Méta-Baron, le fils de l'actuel M-B doit dépasser le maître, autrement dit, il doit tuer son père et ainsi prendre sa place.
Malgré cette virtuosité, les planches des premiers tomes ont subit l'usure du temps, datant de 1992 pour le premier, les dessins ne sont plus de première jeunesse et paraissent archaïques au vu des propositions éditoriales actuelles. Mais justement c'est aussi ça qui séduit ! Si au départ j'ai eu un peu de mal, je suis maintenant ensorcelée par le rendu global de la série : la série ne serait pas ce qu'elle ai sans ce coup de crayon ! En écrivant ces quelques lignes je me demande ce que cela rendrait un Méta-baron remastérisé à la sauce Barbucci (Sky-Doll et Ekhö) ... sans doute des héroïnes avec des seins bien plus gros (même si elles sont déjà bien dotées à ce niveau là !). Cette première immersion dans une série de BD culte fut donc une vraie réussite, j'espère avoir l'occasion de découvrir d'autres choses de Jodorowsky.
Les tomes de la série :
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