Mon Avis : En ce qui me concerne, ouvrir un livre de Jean-Philippe Jaworski est devenu source de satisfaction. Bon là, je sais vous vous dites que je vais faire une troisième chronique élogieuse du monsieur… et vous auriez une nouvelle fois raison. Cela dit, j’aurai tout de même quelques remarques concernant cette lecture en particulier donc ne partez pas tout de suite. Le Sentiment du Fer parut en juin 2015 chez Les Moutons Électriques dans la collection Hélios est un petit recueil de nouvelles s’inscrivant dans l’univers de Ciudalia (autrement dit, le même que le roman Gagner la Guerre et que l’autre recueil de nouvelles qu’est Janua Vera). Il comporte sept nouvelles, hétérogènes quant à la taille de chacune ainsi que dans la qualité (non pas vraiment la qualité, plutôt dans l’intérêt que j’ai pu porter à chacune). La nouvelle Le Sentiment du Fer ouvre le recueil avec un personnage dans la même veine que Benvenuto Gesufal, car Cuervo Moera est un maître assassin qui va se retrouver embarqué dans un imbroglio un peu merdique. La nouvelle est rythmée, s’étale sur une cinquantaine de pages qu’on a du mal à lâcher tant elle nous replonge dans la même ambiance que Gagner la Guerre. Le personnage est intéressant dans le cheminement de sa pensée (on passe de l’action à ce pour quoi il en est là en un rien de temps, et c’est aussi ce qui me séduit dans l’écriture de l’auteur) et la fin m’a laissée un goût d’inachèvement : autrement dit, une envie d’en découvrir bien plus sur ce personnage ! Viens ensuite L’elfe et les égorgeurs, un titre bien glauque pour une mise en abyme joliment présentée. Annoeth, le personnage principal de cette nouvelle se retrouve dans un cul-de-sac qui le conduira forcément à la mort… ou alors sa persuasion aura raison des « égorgeurs ». En commençant la nouvelle je ne savais pas trop à quoi m’attendre, j’ai eu un peu de mal avec les termes alambiqués qu’emploient l’auteur (à trop vouloir utiliser des termes disparus j’ai tendance à penser qu’on perd le lecteur…) et j’ai finalement passé plus de temps à chercher ce que signifiaient ces termes qu’à lire la nouvelle… Cela ne m’a pas empêché de passer un bon moment et d’être ravie de la tournure de l’histoire. Profanation, en plein procès pour détroussage de cadavres, un homme cherche à sauver sa vie. Une histoire un peu glauque avec une présentation des champs de bataille… après bain de sang. Rien de bien reluisant, ni de glorieux mais de la bile, du sang et des gargouillis de suffocations. Le tout apporte la vision de l'après guerre, étoffant un peu plus l'univers de Ciudalia (pourtant déjà bien complet). Désolation s’intéresse à une caste que l’on n’avait pas encore vue dans le Vieux Royaume, à savoir les nains. Une nouvelle qui se déroule dans les galeries souterraines, sans trop savoir le motif réel de la troupe que l’on suit, l’on se retrouve à fuir des poursuivants agressifs et à découvrir des lieux oubliés. De nouvelles créatures qui viennent apporter un peu plus de relief à l’univers tissé par J-P. Jaworski, avec ces personnages intéressants mais manquants de détails (le format du récit y est pour beaucoup bien entendu, j’aurais aimé en savoir plus). La troisième hypostase. L’héroïne que l’on suit dans cette dernière nouvelle est une femme aux pouvoirs mystiques (hérités des elfes et qui lui confèrent, notamment, une longévité improbable pour une humaine). Loin de tout et obligée de se défendre face à un dieu nécromancien, Lusinga paye le prix de la magie. Les échanges entre ces deux personnages sont peaufinés avec soin. Un gros coup de cœur pour cette dernière nouvelle qui vient achever un recueil qui complète à merveille Janua Vera ! En Bref : Mes yeux ont pétillé du début à la fin (*o*). Mais ils ont un peu piqué concernant le boulot d'édition (pas de marges suffisantes, pas de sommaire, j'ai découvert après coup que les 6 nouvelles sur 7 avaient déjà fait l'objet d'une publication, une erreur dans le titre en quatrième de couverture...), bien dommage !
5 Commentaires
Mana_
17/2/2017 12:25:26
Houla, hum. Ca fait quelques défauts en effet, mais j'ai l'impression que ça ne gâche pas vraiment ta lecture, juste le rendu global. Ils ont merdé la touche finale, si je puis dire ^^'
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Amarüel
17/2/2017 15:11:55
C'est exactement ça... le ressenti concernant la forme n'entache pas du tout le fond (et heureusement), j'ai surtout l'impression qu'il fallait sortir le titre vite et que ça a été bâclé ! J'ai Même pas Mort dans la PAL va falloir que je le sorte (ou bien je le garde pour l'ABC de l'année prochaine, on verra bien !).
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17/2/2017 14:58:15
C'est marrant parce que j'aime beaucoup Jaworski mais en revanche je n'ai pas du tout le même avis que toi sur ce recueil... Et j'ai d'ailleurs eu tellement de mal à ecrire une chronique dessus qu'en fait je n'en ai pas publié. Et cela en grande partie parce que, comme toi, je pensais que c'étaient des nouvelles inédites. Or ce n'est pas le cas pour la plupart d'entre elles, que j'avais déjà lues par ailleurs. Et celles que je n'avais pas lues ne m'ont pas particulièrement convaincues. Je pense en particulier à la nouvelle sur les nains, qui est la plus longue du recueil et la moins intéressante à mon sens, même si j'avais assez apprécié son dénouement.
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Amarüel
17/2/2017 15:15:29
Le seul avantage pour moi c'est que je n'en avais lu aucune, c'est peut-être pour ça que mon ressenti est si bon. Désolation a été source de surprise (pour la caste des nains) mais effectivement pas celle qui m'a fait voyager le plus.
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