Infos Utiles : Nationalité de l'auteure : Française Éditeur : ActuSF - Collection Naos - 504 pages Genre : Science-Fiction Acheter ce livre : Directement chez l'éditeur - leslibraires.fr Mon Avis : Les Abîmes d’Autremer est un space opéra estampillé jeunesse (tant par la première édition Mango, que dans la collection Naos des Indés de l’Imaginaire en version intégrale, qui regroupe : Les Abîmes d’Autremer renommée L’Elue pour l’occasion, L’Envol de l’Abîme et L’Appel des Abîmes), mais qui ravira sans doute n’importe quel lecteur de SF qui a envie de quelque chose de plus soft que de la Hard Science. Car mis à part le fait que la série met en scène des protagonistes plutôt jeunes (n’excédant pas la majorité), les thématiques et les questionnements que soulèvent ce récit, n’ont pas grand-chose à envier aux textes destinés à un public plus mature. Ainsi le premier tome, malgré ses dix-sept printemps, aborde des sujets toujours d’actualité comme la liberté de la presse, le droit à l’information et leurs limites (ou du moins si elles existent) ; la tolérance et le regard à l’autre. C’est au travers du regard acéré de la jeune Sandiane que nous allons découvrir Autremer et ses vaisseaux, les Abîmes. L’apprentie journaliste est un personnage antipathique dès les premières pages du récit, suivant dignement les traces de son père, Sten Ravna, reconnu à travers l’espace comme un journaliste à scandale, prêt à tout pour un scoop. Avec une technologie de pointe, les deux personnages découvrent des secrets cachés depuis bien longtemps par les Autremeriens. Si ces deux individus m’ont tout de suite mise en porte à faux avec la poursuite de ma lecture, l’évolution rapide de la jeune fille m’a tout de même donné envie de continuer ma lecture (et cela sans compter pour mon intérêt grandissant envers les incroyables vaisseaux spatiaux, cœur de l’intrigue). Et puis la fin du premier tome de la série est très vite arrivée… Après ses cent cinquante premières pages j’étais happée, comme une perl à son cervoeil. Les deuxième et troisième tomes ont été de véritables pages-turners et la dernière page fût bien vite tournée. Ce sont vingt-cinq années à Autremer que l’on voit passée. Vingt-cinq ans en compagnie des Maguelonne, l’incroyable famille perl de père en fils (et en fille) et des Ravna, pour qui prime l’information (même si parfois elle dépasse les limites de la décence). Vingt-cinq années durant lesquels le monde présenté au début va changer, s’ouvrant à un espace encore plus vaste qu’il ne l’était, offrant de nouvelles perspectives, des voyages de plus en plus incroyables. Un récit dynastique porté par un amour pour l’humanité et la foi en ce qu’elle pourrait entreprendre avec une espèce telle que les Abîmes (oui parce que si ce sont des vaisseaux, elles ne sont pas que cela…). J’ai adoré voir cet univers se développer. Loin des lignes temporelles habituellement usitées, Les Abîmes d’Autremer offre à voir un monde riche, qui ne cesse de s’étoffer à chaque nouveau tome. Bien sûr, on assiste à une sorte de phénomène cyclique au début de chaque opus, avec la découverte d’un nouveau personnage (à noter qu’il y a deux filles et un garçon qui sont chacun le personnage clef de son opus, les deux familles précitées étant des liants entre les individus), et sa rencontre avec les Abîmes. J’ai surtout apprécié de voir la condition de ces derniers évoluer au cours du temps, leur statut fluctuant rapidement en fonction de leurs prouesses/incartades. J’ai aussi apprécié le peu de descriptions physiques des personnages (laissant libre cours au lecteur de s’en faire une image virtuelle) et le large développement des relations interespèces qui s’opèrent. L’auteure va droit au but, ne s’encombrant que moyennement de fioritures dans son écrit (et c’est mieux à mon sens, quand le public de destination est plutôt jeune), même si certains termes sont un peu complexes au départ. En Bref : une excellente lecture que ces Abîmes d’Autremer. Un récit que j’aurai adoré lire plus jeune (à sa sortie par exemple) mais qui ne m’a cependant pas empêchée de l’adorer avec mes quelques années de plus. Un récit humaniste, empreint de découvertes spatiales et de rencontres avec l’Autre, portant haut des questions comme les limites du droit à l’information, la manipulation médiatique et les joies des shows-télés (aha). Le tout servi par la plume épurée de Danielle Martinigol : pour moi, c’est un grand oui !
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