Mon Avis : Sorti en 2014, je suis passée complètement à côté du titre Un éclat de Givre de l'autrice. Et pourtant, c'est par ce livre, qu'Estelle Faye nous fait découvrir un Paris post-apocalyptique où évolue le personnage Ô combien intéressant de Chet et de son alter ego Thaïs. La preuve s'il en est qu'Un Reflet de Lune peut se lire indépendamment du premier titre : je l'ai lu, dévoré et particulièrement apprécié. Force est de constater que la nouvelle maison d'édition pour Chet, à savoir ActuSF (Les Moutons Electriques pour la version grand format d'Un éclat de Givre) a fait les choses en grand. En très grand même. Et surtout très beau. Le petit bijou est dans un écrin cartonné, pelliculé et aux reflets dorés des plus accrocheurs. Rien que pour la forme, chapeau bas. Mais nous sommes surtout là pour parler contenu. Et contenu, indéniablement il y a ! Moi qui ne connaissais pas l'univers, j'ai été happé par l'action. Car dès les premières pages, on découvre (ou retrouve) le personnage de Chet en très mauvaise posture. Il commence par manquer de se noyer dans la Seine et se retrouve emberlificoté dans une foultitude d'événements qu'il n'avait pas prévu et dont il fait, bien malgré lui, les frais. Le rythme est effréné, on traverse ce Paris version post-apo au pas de courses, allant d'Opéra au Jardin des Plantes en passant par ce qui reste du métro. Les chapitres plutôt courts s'enchaînent avec facilité et il faut dire que les quelque 300 pages ne font pas long feu. Ce n'est pas tant l'action qui m'a fait le plus tenir ce rythme, mais bien l'envie d'en savoir plus sur Chet, sur ce personnage si complexe, si complet. Chet est le premier personnage en SFFF que je croise qui s'avère être ouvertement bisexuel et transformiste. Et ça m'a fait du bien de découvrir quelque chose de neuf. Un personnage aussi libre, c'est peu donné surtout quand on lit majoritairement de la fantasy aux relents médiévaux... Les chevaliers et autres mercenaires, ça se déguise rarement en princesse ! Je fixe le pied de tabouret dans ma main comme si je ne l'avais jamais vu. Plutôt un bel objet, en bois blond couleur miel, ciré, chantourné... et ébarbé sur le haut, là où je l'ai arraché à son meuble. [...] Un peu de sang goutte sur les ébarbures, quelques touches raisinnées. Je n'ai brisé le crâne de personne. Enfin, j'espère que... Chet est libre et ça donne une bouffée d'air frais. Et puis il y a donc son alter ego : Thaïs. C'est elle qui donne le petit côté jazzy que bon nombre de chroniqueurs et autres lecteurs soulignent. Alors oui, l'ensemble est effectivement saupoudré de jazz, la musique est présente - bien que trop peu selon moi - et les ambiances des soirées sont indéniablement dans la même mouvance. Et puis il y a le cœur de problème, ce qui nous fait (normalement) tenir sur la longueur : le fil rouge, l'enquête. Bon entre nous, l'enquête menée par Chet (malgré lui n'oublions pas) n'est que prétexte à parler... de Chet. Un Reflet de Lune n'est clairement pas un polar pour qui se poserait la question, c'est un roman plus intimiste qui se déguiserait en polar. Cette partie enquête est assez peu exploitée et la résolution est effectuée en quelques lignes à peine, montrant à quel point ce n'était pas le propos. Alors certes, j'ai dû passer à côté de quelques références en n'ayant pas lu Un Eclat de Givre. Mais bon nombre de "début de quelque chose" avortent avant d'avoir permis au lecteur d'avoir eu le début d'une réponse. Dommage, j'aurais bien aimé connaître un peu plus ce Galaad, dont Chet nous a rabattu les oreilles pendant 120 pages (sur 320, je vous laisse imaginer). Et pareil pour le Deus Ex Machina, je ne suis pas fan du tout de ce procédé. Au final, j'en aurai sorti du très bon (le personnage de Chet, de Thaïs, le Paris post-apo pluvieux et un peu cracra), mais quelques éléments viennent un peu égratigner mon ressenti global. En Bref : Un personnage atypique qui tient son lectorat dans ce récit intimiste. Une ébauche de polar dans un monde post-apocalyptique, Un Reflet de Lune nous entraîne dans un Paris pluvieux des plus oppressants. Un bon moment de lecture vous attend dans ces pages.
0 Commentaires
Infos utiles : Nationalité de l'auteur : Française Éditeur : Autoédité – 94 pages Genre : Fantastique – Mythes et Légendes Prix : 10 € Acheter ce livre : Sur le site de l'autrice Mon Avis : Première découverte de l'autrice Notre-Dame de la Mer m'aura titillé du début à la fin du récit. En cause ? Un environnement proche en tout point identique à la Bretagne décrite par Rozenn Illiano et un passé familial dans la même veine. De quoi raviver des souvenirs, me rendre un peu mélancolique et de passer tout de même un agréable moment avec cette novella d'une centaine de pages. En premier lieu, il faut savoir que je ne suis pas une immense fan des ouvrages bretonnants, alors quand la nouvelle a commencé par un tour en Bretagne nord, j'ai un peu serré les dents. En même temps quand quelque chose est décrit dans un livre et que tu as l'impression de te retrouver à la maison, il y a de quoi frissonner surtout quand les événements sont comme ceux décrits dans le livre... Passé cette première impression, je me suis sentie assez proche de Nellig, l'héroïne. Elle retourne dans la maison de ses grands-parents à la suite d'un accident domestique de sa grand-mère. Son grand-père est décédé il y a peu et son souvenir hante chacune des pièces de la maison. Dans cette maison sans présence humaine, il ne reste que Gribouille, le chat indomptable et quémandeur de sa grand-mère. Pleine de nostalgie, Nellig voit son séjour se transformer en quête, à la poursuite des légendes et des mythes qui scellent les bouches des aïeuls. Un peu plus loin, les pensionnaires du petit cimetière doivent se sentir bien isolés, ainsi abandonnés des vivants. J’espère que ce n’est pas le cas. J’espère que Grand-Père ne se sent pas trop seul sous sa pierre froide aux douces nuances de beige et de gris, assorties aux nuages. C'est par le style que j'aurai été d'abord séduite. Les mots de Rozenn Illiano sont poétiques et on y décèle juste qu'il faut de vague à l'âme pour nous rendre, nous aussi, mélancolique. L'usage de la première personne permet une immersion dans l'intrigue facile. Le fait que Nellig se parle à elle-même parfois n'est pas sans rappeler ses propres manières. Et puis, les légendes. Notre Dame de la Mer est l'occasion de parler de la cité engloutie Ys, des sirènes bretonnes que l'on appelle Marie Morgane. En même temps, il faut dire qu'en Bretagne on y croyait encore il y a 150 ans... Et c'est joliment mais aussi terriblement amené. La fin est dans la continuité de tout le récit, et je n'ai malheureusement pas été surprise du destin de l'héroïne. Le tout se lit avec une petite délectation. En Bref : Une légende qu'il fût bon de découvrir sous le prisme du regard de l'autrice. Un personnage principal intriguant dont les ancêtres ont laissé une trace durable sur sa vie. J'ai passé un agréable moment (bien qu'un peu court) avec cette novella.
Infos utiles : Nationalité de l'auteur : Américaine Éditeur : Le Livre de Poche – Coll. Orbit – 402 pages Genre : Fantasy - Jeunesse Prix : 7.10 € Acheter ce livre : Papier - Mon Avis : Une sortie de PAL vieille de quelques années (7 ans pour être exact) alors que dire de ce Graceling !? Tout d'abord je n'avais pas remarqué que le titre était estampillé "Jeunesse", ça ne m'a pas gêné outre mesure mais être au courant lui aurait sans doute conféré une autre aura. Encore que, le fait qu'il ait été au préalable destiné à un public jeune, ne lui a cependant pas enlevé sa profondeur et son étoffement. Pour commencer, on a là une œuvre de fantasy somme toute classique : le personnage principal, une femme, a des pouvoirs. En l'occurrence celui de pouvoir tuer un homme sans difficulté et sans armes. Autant dire un mercenaire formidable qui ne laisse que peu de trace. Mais le roi utilise cette jeune fille (qui par ailleurs s'avère être sa nièce) comme brute à son service. Une magie déjà exploitée mais qui a déjà fait ses preuves, et là encore ça fonctionne très bien. Le personnage de Katsa, l'héroïne de notre histoire est donc une lady. Si au début du récit on se met à supposer qu'il s'agira du personnage parfait et sans aspérités (si ce n'est les pouvoirs qu'elle peut présenter), Kristin Cashore réussit à lui faire changer de voie presque radicalement. Pour un rendu étonnement riche. Katsa se révèle au fur et à mesure des pages, et j'ai du mal à trouver un personnage féminin qui m'aura autant fait plaisir dans une lecture. Outre son indéniable force, c'est sa volonté qui m'aura le plus marqué. D'ailleurs c'est le côté un peu féministe, avec des positions assez tranchées sur la maternité ou le fait de se marier qui m'ont fait autant apprécier ce titre. L'écrivaine aura su jouer avec les codes du genre tout en insufflant à son récit quelque chose de particulièrement contemporain. Katsa connaissait sa nature. Elle l’aurait reconnue si elle l’avait eue en face d’elle. Un monstre aux yeux bleu et vert ressemblant à un loup menaçant. Une bête malfaisante qui attaquait ses amis sans pouvoir contrôler sa hargne, une tueuse devenue l’arme du roi. Aux côtés de Katsa, n'évoluent quasiment que des hommes. Normal vu ses pouvoirs. Donc entre deux missions de furetages, de cassage de nez et j'en passe, la Lady s'entraine... à tirer à l'arc ! Ou à faire de la lutte avec Pô, ce jeune seigneur d'une lointaine contrée aux yeux vairons. L'amourette naissante entre Katsa et Pô m'a fait lever les yeux au ciel, une ou deux fois, mais je dois dire que la tournure des évènements et ce que fait subir l'écrivaine à ses personnages m'ont fait réviser mon jugement. Les autres personnages sont assez monochromes et ne présentent que peu de "réels intérêts". Bitterblue excepté, j'ai déjà oublié les noms de tous les autres personnages... Concernant l'intrigue, certains passages s'enchainent avec fort rythme, donnant d'ailleurs un sentiment de manque dans le développement du background. Et pourtant Kristin Cashore a créé un monde assez étoffé, donnant un livre qu'on peut qualifier de complet. L'antihéros est suffisamment intelligent/désaxé pour en faire un méchant crédible, d'autant que son passé est particulièrement intrigant. J'espère que la suite nous donnera des éléments de réponse quant à ses raisons. Mais là encore rien n'est moins sur... En Bref : J'ai aimé cette histoire plus que je ne l'aurai pensé. Loin d'en faire un coup de coeur j'ai passé un agréable moment, jusqu'à la dernière page dans les Sept Royaumes. J'ai la suite dans ma PAL et je ne ferais pas prier pour m'y plonger.
Infos utiles : Nationalité de l'autrice : Française Éditeur : Folio SF – 365 pages Genre : Fantasy – Jeunesse Prix : 8.50 € (Poche) Acheter ce livre : Numérique - Poche - Grand Format Mon Avis : Rencontre avec l'autrice lors des Rencontres Arthuriennes en Brocéliande de... 2017, j'en étais repartie avec quelques dédicaces et surtout ce livre (ainsi que Les Seigneurs de Bohen qui venait tout juste de sortir aux éditions Critic). Me voici donc plongée (trois ans après) dans mon premier récit d'Estelle Faye. Et ce fût, ma foi, une fort belle incursion.
La toile de fond utilisée par l'autrice est agréable, d'autant que l'époque romaine où la Gaule est annexée mais présente encore quelques signes de rébellions, est une période assez peu exploitée par la fantasy. Et outre ce background joliment tissé, l'usage de créatures telles les dryades, les faunes ou encore les anciens dieux Celtes, signent là encore une forme peu usagée dans la fantasy contemporaine. De très bons points pour démarrer. L'immersion dans cet univers est donc rapide et très fluide. Le qualificatif de "jeunesse" ne me posait pas question outre mesure, et ce premier tome présente tous les éléments qui en font un bon roman de fantasy, même pour un adulte. Mais que serait un bon roman sans des personnages intéressants ? C'est heureusement le cas avec Thya, le personnage principal du récit. C'est une jeune fille romaine, ayant grandi loin des complots de Rome et des bassesses qu'elle aurait pu rencontrer au cours de sa courte existence. Elle est au départ cachée par son père des éventuels chrétiens qui pourraient découvrir son don : elle est une oracle. Et comme Thya grandit loin de Rome, pour tromper l'ennui, elle lit, lit et lit encore, s'instruisant et domptant son don autant que faire se peut. Ce personnage est particulièrement intéressant, car il évoluera au cours du récit pour s'épanouir et se révéler au fur et à mesure des pages. Mais cet épanouissement est aussi lié à la présence des autres personnages qui l'accompagneront dans cette quête initiatique. Mettius, un vieux soldat ayant servi aux côtés de son père, lui est totalement dévoué. Il apporte un brin de sagesse à l'équipe et ses connaissances du terrain. Il sera un temps une figure paternelle pour Thya et pour Enoch, le troisième personnage d'importance du récit. Enoch est un jeune homme, guère plus vieux que Thya, ayant déjà des ennuis jusqu'au cou. Il est maquilleur professionnel et donc plus qu'apte à se dissimuler dans une foule.
Le trio est particulièrement attachant, et Estelle Faye aura réussi le tour de force de me faire frissonner pour eux, ou de me faire dire "non" quand un traquenard se dessinait. Autant de petits détails qui m'ont fait aimer ce livre. Concernant l'intrigue, on voit se dessiner quelques choses sans vraiment mettre le doigt dessus. Pour le moment ce premier tome est un tome d'introduction qui aura fait évoluer les personnages (et pas seulement Thya), et les aura fait avancer vers leur but. Cependant on est loin d'avoir encore les tenants et aboutissants de tout ceci. Un premier arc se termine (les quelques révélations concernant le passé du père de Thya, et sur la parenté d'Enoch) mais il donne encore plus envie de découvrir la suite. En Bref : Une très bonne mise en bouche, qui donne envie de connaitre la suite ! Des personnages attachants, une intrigue sympathique bien que prétexte à planter le décor et à faire évoluer et avancer les personnages. Le tome 2 m'attend sagement et je n'attendrais certes pas 4 ans de plus pour me décider à l'ouvrir !
Infos utiles : Nationalité de l’auteur : Anglaise Éditeur : HLab – 379 pages Genre : Science-Fiction – Thriller Prix : 9.99 € Acheter ce livre : Numérique au format Kindle Mon Avis : Il ne ferait pas bon de lire The Last, en cette période confinée... ou peut-être que si au contraire ? Parlons format tout d'abord : The Last est le journal tenu par Jon, un historien, professeur d'université, qui se retrouve bien malgré lui plongé au milieu d'un moment historique : l'éradication pure et simple de bons nombres de capitales. Le format est intéressant et assez "innovant" dans ce genre pour avoir piqué ma curiosité. Le fait donc de suivre ce récit à la première personne, par le regard de Jon sur les évènements est d'autant plus prenant. Si il s'agit bien d'un roman post-apocalyptique, on est bien loin de Walking Dead, de World War Z et autre récit du genre... Puisque on aura un post-apo plus classique sans zombies, sans horreurs (si ce n'est la bêtise humaine). Et c'est par là que Hanna Jameson, l'auteure, aura réussi à me porter jusqu'à la fin. Car je voulais savoir jusqu'où tout cela irait. Je noterai aussi l'ambiance générale, qui est non sans rappeler l'ambiance que dégage l'Overlook Hotel de Stephen King dans Shining. Car l'hotel Sixième est un lieu au passif inquiétant, qui abrita quelques meurtres et autres disparitions... Alors certes on pourra reprocher à ce The Last de manquer de rythme et de n'offrir que peu d'actions au fil de ses quasi 400 pages. Mais justement c'est la lenteur et l'ennui qui font que tout cela pourrait être plausible : ce qui malheureusement fait un écho avec ce que l'on traverse en ce moment bien trop important pour le lecteur qui aurait envie de s'échapper par sa lecture. J'ai aimé rester au niveau des personnages dans le manque d'informations : les raisons de ces événements resteront flous jusqu'au bout et c'est tant mieux ! Car le but à mon sens du récit n'est pas tant de s'intéresser à ce qui pourrait nous conduire à ça, mais plutôt si cela se produisait, jusqu'où serions-nous capable d'aller ? En Bref : Un thriller post-apo qui souffrira peut-être de sa date de sortie (rentrée littéraire 2020) en raison de sa thématique faisant trop écho à l'actualité. Une bonne lecture cependant, qui tranchera avec les post-apo que l'on croise habituellement (trop axés zombies).
Infos utiles : Nationalité de l’auteur : Française Éditeur : Actusf – 405 pages Genre : Fantasy Ean : 9782376863045 Prix : 19.90 € Acheter ce livre : Directement chez l'éditeur – Papier – Numérique Mon Avis : Réédition d’une série publiée en 2011 aux éditions Midgard, AstuSF offre une seconde vie, dans le cadre de la rentrée de la fantasy française, aux Énigmes de l’Aube. Avec ce Premier Souffle, Thomas C. Durand signe un premier tome mêlant quête initiatique, magie et comédie. Harry Potter, me direz-vous… Mais en fait pas tant que ça. Si l’histoire se déroule bien dans une école de magie, la jeune héroïne n’a pourtant rien à voir avec le héros à la cicatrice. Anyelle, du haut de ses 9 ans va se confronter aux injustices liées à son statut de fille et à sa pauvreté. Prise de haut, jugée inutile, méprisée par ses camarades de classe, tout ou presque y passera. Les inégalités qui se glissent dans le roman sont bien évidemment là pour dénoncer les déviances de notre société et pour tout dire j’ai trouvé ça joliment ciselé. Le livre se lit vite, je n’irai pas jusqu’à le qualifier de page turner, mais l’on en est pas loin. L’auteur use de chapitres assez courts entrainant un rythme soutenu. Mais c'est surtout par le côté comique, que l’on retiendra ce roman. Véritable héritage de Pratchett, dont l’auteur ne se défends pas d’être un fervent admirateur, les Énigmes de l’Aube offre un côté ridicule à la magie et qu’est-ce que ça fait du bien ! Des pouvoirs risibles, aux noms loufoques en passant par des aberrations situationnelles Thomas C. Durand nous sert ici un ouvrage qui tirera un sourire à qui y sera sensible. Et ce fût, fort heureusement, mon cas. Cela dit, il y aussi quelques « fausses » notes, légères certes mais à souligner. L’auteur n’a pas à mon sens prit en compte l’âge de son héroïne. Par moment, Anyelle nous donne l’impression d’avoir passé la majorité depuis belle lurette pour offrir des réflexions dignes d’un vieux sage… Et puis, il y a la raison de ses choix, notamment un, qui va induire toute la fin du récit. J’ai eu du mal avec le fait qu’une enfant de 9 ans décide de son avenir par le truchement d’une amourette. Ça détonne quelque peu avec ce que nous a fait voir l’auteur de la jeune héroïne depuis le début du récit (un caractère fort, indépendant et à qui on ne dicte pas la conduite…). En Bref : Si à la lecture de la quatrième de couverture vous vous dites qu’il s’agit d’un nouveau Harry Potter, vous ne pourrez pas plus vous tromper ! Les Énigmes de l’Aube tire plus vers les Annales du Disque-monde (T.Pratchett) sauce Sacré Graal (Monty Python). Un livre au rythme enlevé, qui se lit vite, avec une héroïne au caractère bien trempé. Quelques bémols cependant dans la gestion du personnage principal sont à noter mais n’enlève rien à la globalité de l’ouvrage : un bon moment de détente et de rires. Remerciements : Merci aux éditions ActuSF, notamment à Jérôme Vincent, de m’avoir permis de découvrir ce livre ! On en parle aussi chez les copains : L'Ours Inculte - Les Lectures de Doris - Nanet
Infos utiles : Nationalité de l’auteur : Française Éditeur : Hachette romans – 442 pages Genre : Jeunesse – Fantasy Ean : 9782017108443 Prix : 18.00 € Acheter ce livre : Papier – Numérique Mon Avis : Pour ne rien cacher c’est d’abord la couverture de ce livre, signée Guillaume Morellec, qui m’a donné envie de lire ce livre. Puis je me suis laissée facilement séduire par le monde univers créé par Éléonore Devillepoix. Roman choral, La Ville sans Vent nous entraine au cœur d’Hyperborée, capitale ô combien magique. Le Magisterium (centre névralgique de la magie et de la politique hyperboréenne) sera d’ailleurs notre principal décor, où l’on verra évoluer à loisirs les deux principaux personnages que sont Arka et Lastyanax (ainsi que quelques autres). L’auteure prend son temps pour installer les personnages, ce qui par moment m’a fait me demander si un public « jeunesse » convenait le mieux… Les descriptions de la ville, de son fonctionnement et de sa géopolitique s’avèrent par moment fastidieux mais permettent d’en faire un monde univers aboutit et complexe. Car outre le fait que l’on y parle de magie, dans Hyperborée c’est la politique qui prend le plus le pas sur l’ensemble du récit (du moins c’est ce que je ressens en ayant fermé le livre). Les complots, les meurtres, les parties d’échecs politiques sont omniprésents dans ce récit et tout cela donne une espèce de melting-pot littéraire. Car outre, le côté polar (avec ce que je viens de vous raconter,), la fantasy avec cette magie omniprésente, le côté jeunesse (pour son héroïne d’à peine 13 ans et son héros tout juste sorti de l’enfance), il y a aussi de l’aventure (une course de chevaux, une escarmouche contre un serpent dès les premières pages) mais aussi un roman initiatique… De quoi, me direz-vous perdre un peu le lecteur : eh bien, non ! J’ai été emportée dans ce maelström littéraire, et suis sortie satisfaite de ma lecture. La magie servit dans ce récit, reste une magie déjà croisée dans d’autres œuvres. A coup de sceaux et glyphes, les réalisations dépendent entièrement de la force mentale et physique du mage qui les entreprend. Pour en revenir aux personnages, Arka et Lastyanax sont très bien développés, et le lien qui va les unir a de quoi interpeller le lecteur quelque fois. Ils ne sont, tous les deux, pas les êtres les plus attachants qui soient mais en lisant les pages on apprend à les apprécier de plus en plus. J’ai aimé le fait qu’Arka soit plus ou moins illettrée, chose à quoi on est en droit de s’attendre quand on a un personnage de 12 – 13 ans qui a grandi dans la forêt… Mais ce phénomène on ne le croise que rarement dans les livres. La galerie de personnages qui entourent les deux principaux est étoffée et variée, de quoi aussi donner plus de sympathie à Arka et Lastyanax. Le caractère des deux personnages est aussi assez marqué, donnant des notes humoristiques au récit de temps en temps (un petit plus non négligeable). Enfin je dirais que malgré certaines longueurs notamment dans les descriptions de la ville, La Ville sans Vent est un roman enlevé et avec un rythme soutenu. Il y a peu de temps mort, et les révélations « chocs » sont bien présentes pour relancer un lecteur qui pourrait être peu engagé dans sa lecture. En Bref : Un bon premier roman que nous signe Éléonore Devillepoix. Dans un univers complexe et bien détaillé (au départ un peu long d'ailleurs), l'auteure offre un mélange des genres réussit. La Ville sans Vent se lit avec rythme et ne donne au lecteur que peu de répit. La suite et fin sera lue (prévue mi-octobre 2020) !
Mon Avis : Il me fallait bien un pavé pour me tenir en haleine durant mon périple pour aller jusqu’en Irlande. Le choix s’est donc porté sur ce titre, qui non content d’avoir son quota de pages est présent dans ma Pile à Lire depuis plus de deux ans (ce qui me semble bien plus que suffisant). Après une première publication morcelée (en deux tomes Le complot des magiciens et Le Prince Tavis) voici donc la réédition respectant le découpage de l’auteur. Et heureusement que je me suis lancée dans ce tome intégral, car je ne pense pas que j’aurai poursuivi l’aventure si cela n’avait pas été le cas. Explications. Comme toute série d’Héroic Fantasy – si vous êtes un minimum familier du genre, passer ce paragraphe, ça peut être un chouia redondant – à rallonge, et là je fais un beau pléonasme, il faut du temps pour installer un univers qui va se prolonger sur 10, 13 tomes voire carrément plus. Très souvent le premier tome n’est pas le plus intéressant du monde, puisqu’il permet à l’auteur de donner un aperçu global de l’univers qu’il va s’efforcer de dépeindre pendant toute sa narration (bien entendu, on peut toujours m’opposer des contre-exemples, je pourrais moi-même vous en citer, mais là n’est pas le propos). Dans la pure lignée des romans d’HF à rallonge, La Couronne des 7 Royaumes se posent là. Le complot des magiciens prend quelques centaines de pages avant de vraiment nous plonger au cœur de ce qui fera la base du récit. Les descriptions sont présentes tout en n’étant pas assommantes comme peuvent l’être celles de Lord of the Rings, ou du Royal Apprentice. Le début est un peu confus avec, ce qui pour moi semble être une succession de prologues présentant des histoires n’ayant pas trait directement avec le héros de l’intrigue. On se met donc à s’attacher à des personnages dans les premières pages du roman qui vont bien vite disparaître… Puis l’on rencontre le héros de l’intrigue. Tavis. Probablement l’un des plus antipathiques héros que j’ai croisé jusqu’ici. Et il ne va pas en s’arrangeant dans la première partie du récit (Le complot des magiciens). C’est probablement ce qui m’aurait fait arrêter, si j’avais lu la série en format morcelé. Un héros aussi exécrable dans le genre, petit prince exigeant, impoli et d’un snobisme insupportable, très peu pour moi ; surtout si je dois le suivre pendant une dizaine de tomes. Mais. L’histoire qui se tisse le long de ces pages est finalement très prenante. Intrigues de cour, complots de toute part et à tous niveaux, traîtrises, politiques et royauté, les personnages ont chacun leurs lots de péripéties. Et c’est donc plus à un Grinsa ou à un Xaver que j’ai réussi à accrocher au récit. Personnages plus profonds que le héros, ces deux protagonistes sont importants dans la construction et le développement de ce dernier, lui offrant loyauté et – surtout – bon sens. J'ai donc pris bien plus de plaisir dans la deuxième moitié du livre, Tavis ayant toujours de l'importance certes mais étant un peu plus effacé. Le tout s'achève sur une note promettant un récit épique et une quête, certes classique mais qui a déjà fait ses preuves. En Bref : Un héros antipathique mais des personnages secondaires attachants. Une mise en place bien trop longue, et une lecture qui doit en grande partie son salut au fait que le roman est édité en intégrale. Enfin une intrigue qui se veut prenante mais pas inoubliable. On en parle aussi chez les copains : MarieJuliet - PtiteTrölle - Zina (Les Pipelettes en Parlent)
Infos utiles : Nationalité de l’auteur : Américaine Traduit de l'anglais par : Francis Guévremont Éditeur : Aux Forges de Vulcain – 298 pages Genre : Super-héros Acheter ce livre : leslibraires.fr Mon Avis : Tous les super-héros des deux méga franchises que sont DC et Marvel ont existé, ils ont même cohabité. Mais depuis que les grands méchants ont été battus, et que certaines des têtes d’affiches ont disparus… les gens en capes et collants se font rares. David Brinkley en fait partie. A 40 ans, il a raccroché le costume depuis une petite dizaine d’années, a pris quelques kilos superflus et nous fait succomber, au début du récit, à l’ennui qui s’est peu à peu installé en lui. La routine et l’absence d’action sont devenues son quotidien : l’ex super-héros sera bientôt papa pour la troisième fois. J’ai donc eu bien du mal à m’intéresser au personnage… Et finalement ce n’est pas de suivre cet homme qui m’a le plus intéressé, mais plutôt le monde dans lequel l’auteur l’a installé. Il faut dire que le texte est truffé de notes, et qu’elles soient explicatives, indicatives ou purement humoristiques, c’est un des éléments qui m’a donné envie de poursuivre ma lecture. Qu’en est-il du texte en lui-même ? Et bien tout d’abord, il faut savoir que les textes à quelques années, que le contexte mondial durant lequel il a été écrit n’est plus celui de maintenant et que cela s’en ressent grandement. L’auteur s’inspire pour grande partie de sa réalité, lui empruntant çà et là des personnages célèbres, des histoires truculentes ou glauques, des anecdotes improbables… Ainsi les assassins de Kennedy et de Luther King ont fait la même « école », Joe Dimaggio est garde du corps et le sosie de Marilyn Monroe, secrétaire. Et ce sont tous ces petits, mais nombreux, éléments qui sont annotés. La chasse aux références s’est donc ouverte en même temps que ce Supernormal, et je ne pourrais que souligner le travail du traducteur : travail titanesque, mais Ô combien important pour permettre au lecteur d'aborder le texte dans son ensemble. Mis à part ça, voilà longtemps que je souhaitais découvrir de « vieux » textes issus de la culture américaine, et notamment de celle des comics. Ce roman rend hommage à ce média en lui empruntant références et personnages en slip coloré. Elle aborde tout ce qui a pu marquer les plus grands héros : la figure du père, la perte d’un être cher, la résiliation, le courage, la volonté et bien entendu la mégalomanie (quel superhéros ne l’ai pas ?). Robert Mayer imagine l'après gloire des plus barbants d'un être hors normes au cheveux bleus, s’amuse des codes des comics, jouent avec et sert finalement un récit d’enquêtes sur fond de complot politique assez enlevé. Le petit plus que j’ai relevé : quelques méchants certes, mais LE méchant n’est que peu présent, tout en retenu, bien loin du bad guy habituel présent dans les comics (oubliez le bling-bling du casque de Loki, les huit bras de Docteur Octopus et l’extravagance de Pingouin). En Bref : Un bon moment dans les pages de ce roman ayant tout juste 40 ans (Superfolks étant pour la première fois traduit en France). Une bonne surprise, malgré le peu d'attachement que j'ai pu ressentir vis-à-vis du personnage principal, une intrigue qui tient la route, une enquête qui n'empiète pas non plus sur le développement des personnages. A mettre entre toutes les mains et même celles d'adeptes des comics qui souhaitent passer à un nouveau format ! Remerciements : Merci à Babelio et Aux Forges de Vulcains de m'avoir envoyé ce livre ! Juste une petite remarque au niveau éditorial, quelques coquilles au niveau des apostrophes sont présentes en début de récit.
Mon Avis : Acquis il y a plus de deux ans, j’ai découvert Navarre/Raphaël, non par ce titre-ci mais par la série dédiée à Agnès, avec les titres L’Héritière et Alouettes. Un vampire mystérieux à souhait avec des petites manies qui ont facilement titillées ma curiosité. J’ai donc apprécié retrouvé ce personnage, non pas comme personnage secondaire, mais comme « héros » de ces quelques nouvelles. De nouvelles facettes se sont offertes à moi, ô combien surprenantes mais tout à la fois intéressantes. J’avoue avoir eu bien du mal à cerner complètement le vampire, tant par le fait qu’il soit très changeant (dans l’humeur et les réactions) et que les périodes historiques dans lesquelles s’installent les histoires sont présentées de manière non chronologique. Ainsi l’on traversera la ville de Rio, version post-Seconde Guerre Mondiale et en plein carnaval, mais également la Méditerranée et une île oubliée, ainsi que l’espace lui-même… Joyeux bordel donc, mais tout à fait organisé ! Comme précisé dans la postface, signé Jean Marigny, l’auteure ne s’encombre pas des qualifications de genres, et installe son personnage aussi bien dans un univers de fantasy [avec Lance], que de fantasy urbaine (fantastique dirons-nous) [avec Métaphysique du Vampire] que dans de la SF [avec Ovogenèse du vampire et La Fontaine aux Serpents]. Mais quel que soit le genre « choisi », l'auteure réussit à présenter des univers riches, denses et cohérents et à conserver le côté cynique de son personnage principal quel que soit les circonstances. L'écriture de l'auteure est comme celle que j'avais rencontrée précédemment, incisive, directe et prend à partie, juste ce qu'il faut, le lecteur. Elle ne s’encombre pas de palabres quand il s’agit de rentrer dans le dur (ou dans le mou des ennemis…) des sujets, avec des rapts et séquestrations d’enfants, ou dans la présentation de scène de combats – aussi violents que rapides. Finalement l’auteure pointe du doigt que les monstres ne sont pas toujours ce qu’on croit (la forme romantique du vampire est tout de même maintenue dans ce récit, malgré les clichés défoncés à grand coup de truelle). Une très bonne lecture qui donne envie de découvrir plus avant ce personnage trouble (et troublant) ! |
SUR LA TABLE DE CHEVETLES DERNIÈRES CHRONIQUESUN PEU DE TRIAuteurs
Éditeurs
ActuSF Ankama Black Moon Bragelonne Casterman Dargaud Delcourt Dupuis Dystopia Workshop Folio SF Glénat Hugo & Cie Humanoïdes et Associés J'ai Lu Ki-oon Leha Livre de Poche Lombard Martinière Jeunesse Milady Milady Graphics Mnémos Moutons Electriques Nathan Nickel Pika Pocket Jeunesse Rageot Robert Laffont (Collect° R) Scrinéo Soleil Urban Comics Les copains blogueurs
Archives
Archives
Février 2021
|