Mon Avis : Il me fallait bien un pavé pour me tenir en haleine durant mon périple pour aller jusqu’en Irlande. Le choix s’est donc porté sur ce titre, qui non content d’avoir son quota de pages est présent dans ma Pile à Lire depuis plus de deux ans (ce qui me semble bien plus que suffisant). Après une première publication morcelée (en deux tomes Le complot des magiciens et Le Prince Tavis) voici donc la réédition respectant le découpage de l’auteur. Et heureusement que je me suis lancée dans ce tome intégral, car je ne pense pas que j’aurai poursuivi l’aventure si cela n’avait pas été le cas. Explications. Comme toute série d’Héroic Fantasy – si vous êtes un minimum familier du genre, passer ce paragraphe, ça peut être un chouia redondant – à rallonge, et là je fais un beau pléonasme, il faut du temps pour installer un univers qui va se prolonger sur 10, 13 tomes voire carrément plus. Très souvent le premier tome n’est pas le plus intéressant du monde, puisqu’il permet à l’auteur de donner un aperçu global de l’univers qu’il va s’efforcer de dépeindre pendant toute sa narration (bien entendu, on peut toujours m’opposer des contre-exemples, je pourrais moi-même vous en citer, mais là n’est pas le propos). Dans la pure lignée des romans d’HF à rallonge, La Couronne des 7 Royaumes se posent là. Le complot des magiciens prend quelques centaines de pages avant de vraiment nous plonger au cœur de ce qui fera la base du récit. Les descriptions sont présentes tout en n’étant pas assommantes comme peuvent l’être celles de Lord of the Rings, ou du Royal Apprentice. Le début est un peu confus avec, ce qui pour moi semble être une succession de prologues présentant des histoires n’ayant pas trait directement avec le héros de l’intrigue. On se met donc à s’attacher à des personnages dans les premières pages du roman qui vont bien vite disparaître… Puis l’on rencontre le héros de l’intrigue. Tavis. Probablement l’un des plus antipathiques héros que j’ai croisé jusqu’ici. Et il ne va pas en s’arrangeant dans la première partie du récit (Le complot des magiciens). C’est probablement ce qui m’aurait fait arrêter, si j’avais lu la série en format morcelé. Un héros aussi exécrable dans le genre, petit prince exigeant, impoli et d’un snobisme insupportable, très peu pour moi ; surtout si je dois le suivre pendant une dizaine de tomes. Mais. L’histoire qui se tisse le long de ces pages est finalement très prenante. Intrigues de cour, complots de toute part et à tous niveaux, traîtrises, politiques et royauté, les personnages ont chacun leurs lots de péripéties. Et c’est donc plus à un Grinsa ou à un Xaver que j’ai réussi à accrocher au récit. Personnages plus profonds que le héros, ces deux protagonistes sont importants dans la construction et le développement de ce dernier, lui offrant loyauté et – surtout – bon sens. J'ai donc pris bien plus de plaisir dans la deuxième moitié du livre, Tavis ayant toujours de l'importance certes mais étant un peu plus effacé. Le tout s'achève sur une note promettant un récit épique et une quête, certes classique mais qui a déjà fait ses preuves. En Bref : Un héros antipathique mais des personnages secondaires attachants. Une mise en place bien trop longue, et une lecture qui doit en grande partie son salut au fait que le roman est édité en intégrale. Enfin une intrigue qui se veut prenante mais pas inoubliable. On en parle aussi chez les copains : MarieJuliet - PtiteTrölle - Zina (Les Pipelettes en Parlent)
5 Commentaires
Infos utiles : Nationalité de l'auteur : Française Éditeur : Mnémos - 331 pages - 60 chapitres Genre : Fantasy historique Acheter ce livre : Papier - Numérique Mon Avis : Après L’Ombre du Pouvoir et Le Fou Prend le Roi, voici Le Marteau des Sorcières, troisième opus de la série du Bâtard de Kosigan – qui vient clore la première partie de l’intrigue à en juger par l’indication terminant le récit (et par là même nous annoncer d'autres tomes). Après avoir noué une certaine affection pour l’histoire du Bâtard et pour le personnage lui-même (au détriment de son descendant, Kergaël), je dois dire que j’avais grande hâte de les retrouver. Partie en mission dans le Saint Empire Germanique, la troupe de Pierre Cordwain de Kosigan ne s’est pas déplacée uniquement sous les ordres de l’herzog Dagmar, mais également pour retrouver les traces de l’ascendance du Bâtard. De quoi lever légèrement le voile sur ce personnage ô combien mystérieux. De là à dire que TOUT nous sera révéler… on en est loin, au vu des fins que nous sert l’auteur (bonjour cliffhanger, arrachage de cheveux et attente du prochain tome !). Et oui je parle « des fins » dans la mesure où le livre est toujours à deux niveaux de lectures/temporalités, avec Kergaël au tout début du XXe siècle et Pierre Cordwain de Kosigan au milieux du XIVe. Et si les similarités entre les récits existent, notamment dans leur quête d’ascendance, les dissemblances sont également bien présentes et donnent une différence de rythme entre chaque partie. Moi qui espérait pas mal d’actions du côté de Pierre Cordwain dans ce troisième opus (autant que dans le 2e tome tout du moins), c’est finalement Kergaël qui m’en a le plus donné. Jusqu’ici plutôt témoin qu’acteur de l’action, l’universitaire voit sa vie complètement chamboulée du fait de ses découvertes historiques. Une action que je n’avais pas vu venir et qui m’a agréablement surprise. Outre l’action, la majeure partie des informations données dans ce tome viennent également de lui puisque l’on apprend entre autre que la magie existante à l’époque du Bâtard n’a pas disparue et existe toujours quatre siècles plus tard. Je n’en dirai pas plus de peur d’en dire trop, mais bon nombre d’autres éléments soulèvent une myriade de questionnement. Pour en revenir à Pierre C., il est tout à fait fidèle à lui-même : un maître manipulateur qui arrive à faire en sorte que tout s’imbrique quasiment parfaitement pour assouvir ses propres attentes. Mention spéciale à la fin du récit qui laisse le héros dans une situation des plus délicates et le lecteur dans l’expectative… Mais concernant l’intrigue je l’ai trouvé un peu en dessous des précédents opus. La faute sans doute à un développement plus important de l’autre partie du récit s’intéressant à Kergaël, à un livre dont il n’aurait pas été judicieux de doubler le volume ou à mon intérêt moins grand pour l’Histoire allemande… En Bref : Une nouvelle fois une excellente lecture. Et si jusqu’ici j’appréciais moins les parties du récit plus « contemporaines » dédiée à Kergaël, dans ce tome-ci il n’en est rien tant les éléments s’y présentant sont d’importances.
Infos utiles : Nationalité de l'auteure : Française Éditeur : Les Moutons Électriques - 376 pages Genre : Fantasy Acheter ce livre sur leslibraires.fr : Papier - Numérique Mon Avis : Véridienne est le récit d’ouverture de la première série publiée de Chloé Chevalier. Et quelle entrée en matière ! Le roman est dense, offrant au lecteur la découverte du royaume du Demi-Loup et des Éponas par le regard de cinq demoiselles, les héritières du royaume que sont Calvina et Malvane (les princesses) et Lufthilde, Nersès et Cathelle (les suivantes). Cette relation existante entre un(e) prince(sse) et son(sa) suivant(e) est un lien intéressant que l'auteure a mis en place. Dans ce premier tome on entraperçoit largement les différentes formes de relations que peuvent prendre un tel lien, et jusqu'où cette osmose peut mener. À la naissance d'un enfant royal, le père doit partir le jour même à la recherche de celui ou celle qui accompagnera toute sa vie le jeune prince, qui sera son miroir, son confident, son compagnon le plus proche, la moitié de son âme. Alternant entre le point de vue des suivantes sous la forme de journal, de compte rendu ou encore de lettre, l’intrigue nous donne à voir l’enfance puis l’adolescence de ces jeunes filles entre chamailleries, épidémie et intrigues politiques. Le choix de roman chorale offre un certain rythme à l’intrigue et empêche le lecteur de sombrer dans l’ennui de l’installation inhérent à un premier tome. Il faut une solide base pour rendre un récit passionnant et c'est tout à fait le cas de Véridienne, et tant pis si le manque d'action se fait ressentir par moment, le tout est suffisamment prenant pour tenir le lectorat de bout en bout. L'algue s'agite quand la marée est haute mais gît toute molle le reste du temps. On sent l’impact des lectures passées de l’auteure (Robin Hobb étant citée comme une auteure d’inspiration) et ce notamment dans la manière de décrire les lieux et d’installer le récit (Véridienne manque d'actions brutes à l'instar de L'Apprenti Assassin). Les personnages sont attachants, bien que certain(e)s soient de vrai(e)s têtes à claques. Je n’ai eu de cesse de changer d’avis sur les personnages jusqu’à la dernière page, oscillant entre l’attrait et la totale répulsion. Tous les éléments sont réunis pour faire de ce Demi-Loup, une série phare en ce qui me concerne ! En Bref : Une très bonne entrée en matière, des personnages étoffés à la fois attachants et exaspérants, une intrigue qui prend son temps pour s'installer. Je vais vite sortir la suite de ma PÀL (Pile À Lire).
Infos utiles : Nationalité de l’auteur : Française Éditeur : Folio – coll. SF – 688 pages Genre : Fantasy Acheter ce livre : leslibraires.fr Mon Avis : Dense. C’est le premier terme qui me vient à l’esprit pour vous décrire Port d’Âmes. Que ce soit le foisonnement des personnages, leur caractère et épaisseur dans le récit, qu’il s’agisse de l’intrigue et des rebondissements mais aussi dans la forme du roman tout y est étoffé. Il s’agissait de ma première incursion dans l’univers d’Evanégyre, et la faire au travers des yeux de Rhuys Ap Kaledán m’a émerveillé. Aniagrad, la ville de tous les désirs, où tout peut s’acheter et/ou se vendre offre un décor riche et saisissant. J’ai immédiatement pensé à Camorr (Les Salauds Gentilshommes) et à Ciudalia (Gagner la Guerre), deux villes pourries jusqu’à la moelle où le pouvoir n’appartient pas à ceux qu’on croit. Rhuys arrive dans la ville au début du récit et se retrouve avec les vestiges laissés quelques années plus tôt par son père. Dans sa démarche de redorer le nom de sa famille, il s’associe à des amis de feu son père. Ainsi démarre l’aventure du jeune homme, qui se retrouve bien vite à nager dans des eaux infestées de requins bien humains. C’est donc l’univers qui frappe en premier le lecteur avec sa qualité de détails et les choix opérés par l’auteur, notamment l’ambiance bien particulière qui règne à Aniagrad. Ensuite, bien entendu, le personnage principal y est pour beaucoup. Tel un roman initiatique – tout en n’en proposant pas la temporalité –, Port d’Âmes offre à Rhuys l’opportunité de vivre son idéalisme au grand jour, de même que sa naïveté… Deux choses qui l’entraineront dans des situations improbables et dangereuses. Mais le personnage grandit, évolue, apprend de ses erreurs (malgré quelques rechutes en chemin) et c’est aussi un des points qui m’a intéressé : découvrir comment Rhuys allait s’extraire des situations (physiquement et mentalement). Enfin vient l’intrigue, et son lot de complots, de vengeances et de traitrises qui parsèmeront le récit, accrochant un peu plus le lecteur. Car si l’univers est riche, l’intrigue n’en est pas moins fournie. Pourtant de prime abord, on pourrait y voir un énième arc narratif relatant les aventures palpitantes d’un jeune éphèbe déchu cherchant à venger son nom, sauvant femmes et enfants de la corruption ou de la lie, et se défendant d’attaques psycho-perfides du grand méchant. Mais ça serait sans compter sur les éléments indispensables que sont la dranaclase et la conversation dranique ou le transfert, qui viennent alambiquer tout ça (car rien ne sera simple dans la compréhension du monde de Monsieur Davoust, il faudra y trouver vos propres réponses). D’ailleurs, c’est cette « magie mémorielle » qui m’a le plus intrigué. Le transfert a été pour moi source de bon nombre de questionnements car j’ai trouvé cela tout à la fois fascinant (pour les perspectives qu’il offre) et inquiétant (pour l’avenir des personnages). Toutefois, malgré une intrigue éminemment prenante, le récit manque parfois de rythme (en raison des introspections constantes du personnage principal au détriment parfois d'un peu d'action). En Bref : un récit prenant pour son univers magique et riche en détails, une intrigue qui tient la route mais manquant parfois de rythme et un personnage qui ne fera qu’évoluer durant tout le récit. Je vais retourner en Evanégyre, c’est certain ! Remerciements : Merci à Bookenstock pour cette découverte et ce mois de... Et merci à Lionel Davoust d'avoir répondu à notre myriade de questions !
Mon Avis : En ce qui me concerne, ouvrir un livre de Jean-Philippe Jaworski est devenu source de satisfaction. Bon là, je sais vous vous dites que je vais faire une troisième chronique élogieuse du monsieur… et vous auriez une nouvelle fois raison. Cela dit, j’aurai tout de même quelques remarques concernant cette lecture en particulier donc ne partez pas tout de suite. Le Sentiment du Fer parut en juin 2015 chez Les Moutons Électriques dans la collection Hélios est un petit recueil de nouvelles s’inscrivant dans l’univers de Ciudalia (autrement dit, le même que le roman Gagner la Guerre et que l’autre recueil de nouvelles qu’est Janua Vera). Il comporte sept nouvelles, hétérogènes quant à la taille de chacune ainsi que dans la qualité (non pas vraiment la qualité, plutôt dans l’intérêt que j’ai pu porter à chacune). La nouvelle Le Sentiment du Fer ouvre le recueil avec un personnage dans la même veine que Benvenuto Gesufal, car Cuervo Moera est un maître assassin qui va se retrouver embarqué dans un imbroglio un peu merdique. La nouvelle est rythmée, s’étale sur une cinquantaine de pages qu’on a du mal à lâcher tant elle nous replonge dans la même ambiance que Gagner la Guerre. Le personnage est intéressant dans le cheminement de sa pensée (on passe de l’action à ce pour quoi il en est là en un rien de temps, et c’est aussi ce qui me séduit dans l’écriture de l’auteur) et la fin m’a laissée un goût d’inachèvement : autrement dit, une envie d’en découvrir bien plus sur ce personnage ! Viens ensuite L’elfe et les égorgeurs, un titre bien glauque pour une mise en abyme joliment présentée. Annoeth, le personnage principal de cette nouvelle se retrouve dans un cul-de-sac qui le conduira forcément à la mort… ou alors sa persuasion aura raison des « égorgeurs ». En commençant la nouvelle je ne savais pas trop à quoi m’attendre, j’ai eu un peu de mal avec les termes alambiqués qu’emploient l’auteur (à trop vouloir utiliser des termes disparus j’ai tendance à penser qu’on perd le lecteur…) et j’ai finalement passé plus de temps à chercher ce que signifiaient ces termes qu’à lire la nouvelle… Cela ne m’a pas empêché de passer un bon moment et d’être ravie de la tournure de l’histoire. Profanation, en plein procès pour détroussage de cadavres, un homme cherche à sauver sa vie. Une histoire un peu glauque avec une présentation des champs de bataille… après bain de sang. Rien de bien reluisant, ni de glorieux mais de la bile, du sang et des gargouillis de suffocations. Le tout apporte la vision de l'après guerre, étoffant un peu plus l'univers de Ciudalia (pourtant déjà bien complet). Désolation s’intéresse à une caste que l’on n’avait pas encore vue dans le Vieux Royaume, à savoir les nains. Une nouvelle qui se déroule dans les galeries souterraines, sans trop savoir le motif réel de la troupe que l’on suit, l’on se retrouve à fuir des poursuivants agressifs et à découvrir des lieux oubliés. De nouvelles créatures qui viennent apporter un peu plus de relief à l’univers tissé par J-P. Jaworski, avec ces personnages intéressants mais manquants de détails (le format du récit y est pour beaucoup bien entendu, j’aurais aimé en savoir plus). La troisième hypostase. L’héroïne que l’on suit dans cette dernière nouvelle est une femme aux pouvoirs mystiques (hérités des elfes et qui lui confèrent, notamment, une longévité improbable pour une humaine). Loin de tout et obligée de se défendre face à un dieu nécromancien, Lusinga paye le prix de la magie. Les échanges entre ces deux personnages sont peaufinés avec soin. Un gros coup de cœur pour cette dernière nouvelle qui vient achever un recueil qui complète à merveille Janua Vera ! En Bref : Mes yeux ont pétillé du début à la fin (*o*). Mais ils ont un peu piqué concernant le boulot d'édition (pas de marges suffisantes, pas de sommaire, j'ai découvert après coup que les 6 nouvelles sur 7 avaient déjà fait l'objet d'une publication, une erreur dans le titre en quatrième de couverture...), bien dommage !
Mon Avis : Raymond E. Feist et sa pléthore de romans s’installant dans cet univers furent une réelle découverte. Il est un des auteurs classiques en fantasy que je n’avais pas encore lu, et en réalité ce n’est encore pas tout à fait le cas, puisque pour la première fois également, j’ai testé le format audio. Et autant commencer par un titre inconnu dans un genre où je me sens en confort. J’avoue que je m’attendais à un roman initiatique sur le même format que L’Assassin Royal (Robin Hobb) ou L’Arcanes des Épées (Tad Williams), finalement tout en empruntant des éléments çà et là, les aventures de Pug dans cette guerre de la faille sont assez éloignées de celle de Fitz et de Simon. Il s’agit bien d’un roman initiatique (l’apprentissage de Pug dans l’art de la Magie étant un élément clef de l’intrigue), cela dit, Pug n’est pas du tout le seul personnage du récit puisque l’on suivra à loisirs Tomas son meilleur ami, Carline la princesse du royaume de Crydee ou encore son plus jeune frère Arutha. Ce qui fait que tout en proposant plusieurs personnages qui vont évoluer au cours du récit, l’auteur insuffle une certaine dynamique à son roman, offrant peu de temps morts (à l’inverse des premiers tomes des deux séries déjà citées). Une galerie de personnages sympathiques bien qu’un chouia habituelle (mais allons bon, d’autres auteurs auraient-ils été influencés par l’œuvre de ce monsieur Feist ?)… Pug est un personnage que j’ai pris plaisir à suivre, ayant les mêmes sentiments ou ressentis que lui envers les autres personnages (Carline notamment quand il s’avère qu’elle est insupportable). En complément de cette galerie la faune locale est peuplée de gobelins, gnomes, nains et elfes à l’image de l’incontournable Seigneur des Anneaux de Tolkien. Rien de neuf sous le soleil, si ce n’est les peuplades d’humains qui viennent investir Crydee : les Tsuranis, un peuple barbare aux accents celtes. La magie présentée ici est cependant différente du monstre sacré que je viens de citer : la téléportation existe, à grande échelle mais aux capacités limitées. Et les ennemis sont détenteurs de cette faculté : autant le dire, cette « magie » habituellement réservée aux univers de science-fiction m’a agréablement surprise dans ce récit de fantasy. Concernant l’intrigue en elle-même, je dois dire qu’on a là une installation qui prend ses aises, l’auteur installant son univers avec moult descriptions sans pour autant tomber dans la lourdeur. L’action pure démarre tardivement dans le récit, cela n’enlève en rien le côté entrainant du reste du roman (apprentissages divers et petites actions pour développer les relations entre les personnages). Côté style, il n’y a pas grand-chose à relever si ce n’est une écriture simple qui permet de s’immerger rapidement dans le récit. En Bref : Un classique qui se lit facilement, malgré les nombreux personnages (mais on est loin de GoT tout de même), une intrigue sympathique bien que déjà vue, des créatures déjà rencontrées par de nombreuses fois (facilitant l’adaptation d’une lecture à l’autre). La Guerre de la Faille promet une série sympathique mais qui ne révolutionnera pas mes lectures !
Mon Avis : C’est par une nouvelle présente dans Philtres & Potions (P.N. Elrod aux éditions Milady) que j’ai découvert Harry Dresden. Une nouvelle qui m’avait bien accrochée, avec un certain rythme et un personnage des plus prenants. Puis j’ai apprécié les 13 (et seuls) épisodes que comptent la série Dresden Files (adaptation TV de la série littéraire). Me voici enfin à apprécier l’œuvre initiale : le tome 1 de la série de Butcher. Apprécier c’est peu dire, vu à la vitesse à laquelle j’ai dévoré le roman. Et si ce n’est pas grâce à ses bottes de cowboy et son jogging que je suis tombée sous le charme de Dresden, son humour et son désarmement face à la gente féminine m’ont vraiment fait craqué ! Il faut dire que le magicien est plutôt bien entouré dans cette aventure… Karrin Murphy, l’enquêtrice à la poigne de fer, en tête ! C’est justement ce personnage masculin qu’est Harry qui m’a vraiment embarqué, l’homme en personnage principal étant assez peu représenté dans mes lectures d’urban fantasy. Bon bien entendu, l’on a le droit à tous les descriptifs de l’objet désirable qu’est la femme, plantureuse et excitante à souhait ; cela est cependant à relativiser puisque Murphy toute sexualisée qu’elle soit est un des personnages féminins les plus nuancés du roman et qui prendra de l’ampleur dans la suite du roman (déjà le cas dans la nouvelle précitée). Juste un tout petit point négatif sur l’adaptation française : Simone Signoret ? Fanny Ardant ? J’ai souris en voyant ces deux personnes citées dans le roman m’attendant plutôt à retrouver des personnes publiques américaines et non françaises… Le récit est tout de même écrit et basé en Amérique… Mais allez savoir ! Concernant l’intrigue en elle-même, on a là une urban fantasy assez classique (enquêtes, créatures surnaturelles, humour, séduction, …) mais qui réussit à tenir le lecteur en haleine par son côté frais et divertissant. Le rythme est bel et bien présent, avec du côté des problèmes de Dresden des effets boules de neige qu’on voit poindre à des kilomètres. En Bref : un roman d’urban fantasy qui a tenu son rôle pour moi : du divertissement et quelques sourires. Un personnage principal intéressant, une mythologie magique qui j’aimerai découvrir plus en avant et une enquête policière disons… correcte. Si vous n’avez pas lu ce livre je vous le recommande (ajouter à cela les 13 épisodes de Dresden et vous aurez la panoplie complète du bon petit magicien !).
Infos Utiles : Nationalité de l’auteure : Française Éditeur : Bragelonne – 376 pages Prix : GF – 20 € // Poche – 8,20 € Acheter ce livre : Grand Format – Poche – Numérique Mon Avis : Mon ressenti durant cette lecture a été comme qui dirait en dents de scie. J’ai en général du mal avec les mélanges du genre monde purement fantasy et monde contemporain. Ici la partie urban fantasy (la deuxième donc) m’a laissé sur ma faim suite au prologue qui m’annonçait un univers peuplé de dragons et de créatures merveilleuses. Le temps consacré à chaque univers est asymétrique (Ombre étant largement plus exploitée que Rive), pour mon plus grand plaisir. Cela dit, le glissement vers l’univers d’Ombre se fait de manière telle, que j’ai eu du mal à apprécier vraiment ce basculement. Car Manon Fargetton n’y va pas avec le dos de la cuillère pour ce qui est d’en faire baver à ses héros et héroïnes. Non pas que cela soit un mal, mais le fait de s’attacher rapidement à tel ou tel personnage, entraine forcément un élan d’empathie aux moments les plus compliqués et douloureux de celui-ci. Le basculement monde urban-fantasy / fantasy est rude pour Énora (le personnage féminin principal de Rive) et je me suis demandée comment ce personnage allait pouvoir évoluer dans la suite du récit. J’avoue j’ai surtout cherché les passages où les réactions de ce personnage n’étaient pas vraiment en adéquation avec ce que l’on pourrait attendre d’une personne dans sa situation. J’ai été agréablement surprise dans relever peu et d’apprécier pleinement l’évolution de ce personnage en particulier. A contrario, Ravenn m’a immédiatement plu, que ce soit par ses positions diplomatiques, ses choix, son charisme et le fait qu’elle soit insupportable pour le reste du monde (ou presque) et j’étais avide de voir non pas son évolution mais comment elle allait s’y prendre. Concernant les autres personnages, j’ai apprécié la totalité de la galerie des héros et antagonistes de ce roman. C’est assez surprenant, j’en suis la première étonnée, habituellement j’ai toujours un personnage que je trouve moins « bon » que les autres dans le traitement, l’évolution, etc. ; et même si certaines « solutions », ici, ne m’ont pas convenue du tout (voire étaient trop convenues) la globalité reste cohérente. J’aurais aimé un peu de rab’ pour certains personnages auxquels j’ai tout de suite adhérés comme Lïam ou même Axel (qui n’est finalement qu’esquissé…). J’ai particulièrement apprécié les thèmes abordés dans le récit : le deuil et la vengeance, la féminité et le pouvoir, le sens du devoir et la résiliation… Et également des questions sociétales telles l’alcoolisme ou l’homosexualité. Tout cela est servi par une écriture agréable (merci pour ces choix de changements de vocabulaire dans Ombre par rapport à Rive), fluide et est soutenu par un rythme des plus accrocheurs. L’Héritage des Rois Passeurs est un page turner addictif qui m’a donné vraiment envie de découvrir d’autres récits de l’auteure (et ça tombe bien, Les Illusions de Sav Loar est sorti il y a peu et me permettra de continuer dans cet univers narratif). En Bref : des personnages attachants et plutôt bien développés pour un one-shot, une évolution de certains personnages particulièrement bien travaillés, des facilités à certains moments mais qui n’entache pas du tout la lecture : L’Héritage des Rois Passeurs est un livre qui se lira vite et qui je l’espère vous fera passer un aussi agréable moment que moi.
Infos Utiles : Nationalité de l'auteur : Allemande Éditeur : L'Atalante – 283 pages – 19 chapitres Genre : Dark Fantasy Acheter ce livre : Papier – Numérique Mon Avis : Cette série de Dark Fantasy, tout droit venue d’Allemagne, me faisait de l’œil depuis un certain temps. Ayant fait l’objet d’une adaptation graphique (BD qui porte le même nom), je l’ai d’abord découvert par ce média et j’en suis devenue accro. Me voici donc avec l’œuvre originale sous les yeux. Un roman pas bien épais, certes, mais qui mit un certain temps à être achevé. L’intrigue de la BD reprend stricto sensu l’histoire du roman, ce qui dans un premier temps m’a contenté. En vérité j’attendais du roman les détails qui m’ont manqué dans le format bulle, et notamment le développement des sentiments/émotions des protagonistes. Et je pense que j’ai commencé par avoir un peu trop d’attente vis-à-vis de ce récit. J’ai eu la même impression qu’avec le premier tome de la série Guin Saga de Kaoru Kurimoto : la resucée d’une histoire déjà intégrée et appréciée lors de la première découverte. Mais encore une fois, c’est entièrement de ma faute. Mais je vais essayer de me dissocier un peu de la BD pour vous parler un peu plus du roman en lui-même – après tout vous êtes là pour ça, non ? Au Bord du Gouffre met en scène Andrej, un homme parti en exil durant une longue période, qui décide – on ne sait trop pourquoi – de revenir sur ses terres et son village d’origine. Il y retrouve un paysage de désolation et des cadavres à n’en plus finir… Joie et Félicité seront donc au rendez-vous dans ce roman annoncé, de but en blanc sur la quatrième de couverture, comme de la fantasy « dark ». Fréderic est l’adolescent qui sera le compagnon de route d’Andrej, mais également son « élève » et un fils de substitution, la relation entre les deux personnages est assez étrange, mal délimitée et même Andrej, à l’instar du lecteur, se demande pourquoi il s’encombre de cette tête de mule à l’esprit revanchard. J’avoue avoir eu un peu de mal avec ce personnage, son côté têtu qui n’écoute pas, préférant se concentrer sur la vengeance. Tout le mystère qui plane autour de ces deux personnages est plutôt bien mené, si ce n’est que le mystère est levé avant même d’ouvrir le livre (avec un titre pareil). Pour ce premier tome, l’intrigue n’est pas ce qui m’a le plus intéressé et à mon sens, il ne s’agit pas de la meilleure entame de série. Mais elle a le mérite d’installer calmement une série qui vaut le détour (du moins est-ce le cas de la version graphique). En ce qui concerne l’écriture, le tout est fluide et la lecture en est rapide. Certaines tournures sont particulièrement bien faites – merci à la traduction de Pascale Hervieux –, même si la plupart du temps le tout reste « simple ». En Bref : un premier tome assez sympathique, bien que ne présentant pas une intrigue sortant des sentiers battus. Les deux personnages principaux sont aux antipodes l’un de l’autre offrant une duplicité intéressante. Mais ce qui m’a le plus marqué dans « Au Bord du Gouffre » c’est son ambiance si particulière, un récit de Dark Fantasy comme je les aime, avec cette vague odeur de sang et de charogne. La suite est dans ma pile à lire (PAL) !
Infos Utiles : Nationalité de l’auteur : Française Editeur : AstuSF – 440 pages – 57 chapitres Genre : Urban Fantasy Acheter ce livre : directement chez l’éditeur – Papier – Numérique Ma chronique sur le tome 1 Mon Avis : Après un premier tome très intéressant, me voici plongée dans la suite des aventures d’Agnès Cleyre. Si vous me suivez un peu, vous avez sans doute remarqué que lire une suite si tôt après le tome précédent n’est pas dans mes habitudes de lectures, mais pour Agnès Cleyre (et Jeanne-A. Debats) je pouvais bien faire un effort ! Dans Alouettes, on retrouve – avec plaisir – notre héroïne, Agnès, quelques trois années après l’avoir laissé dans l’opus précédent. On a un très rapide récapitulatif de sa vie (ou de son absence de vie, au choix) pendant cette période, et de ses pratiques… ou plutôt de ses réflexions sur ses propres pratiques. Au moins, l’auteur donne le ton, ce tome-ci sera ‘légèrement’ plus sexué que le tome précédent. [Et attention, j’entends par là qu’on aura les réflexions sur la sexualité de l’héroïne et un aperçu de ses désirs les plus fous et pas un flot constant et intarissable d’activités sexuelles étouffant par là-même l’intrigue]. Mais ce qui m’a marqué dans ce roman, c’est sans doute l’évolution de l’héroïne. Elle a dépassé le stade de la jeune fille perdue qu’elle était dans le tome précédent, elle sort peu à peu de la phase de reconstruction de sa vie (suite aux événements survenus précédemment). En clair, elle évolue devient bien plus femme qu’elle ne l’était. Les sujets abordés autour de la femme s’ont autant de sujets relégués généralement bien loin dans les considérations prioritaires… Pour ne citer qu’eux, le surpoids et le deuil ne sont qu’assez peu traité (ou rapidement mis sous silence). On ne déclare pas son amour immortel moins d’une heure après avoir baisé : confondre la reconnaissance du ventre avec l’éternité est la preuve d’un absolu mauvais goût. Autant j’avais trouvé que l’Héritière avait mis un tout petit peu de temps à démarrer, autant dans Alouettes, le cœur de l’intrigue arrive plus rapidement. Et si le premier offrait des créatures fantastiques assez classiques (vampires, sorcières et loup-garous, exception faite des sirènes), je dois dire que ce tome donne une galerie bien plus exotique ! En premier lieu, les clients qui arrivent dans le cabinet notarial de nos personnages principaux sont des Roméo et Juliette de l’AlterMonde : un vampire et un kitsune. Deux espèces aussi éloignées que leurs familles se haïssent… Les kitsunes font parties des créatures venues d’Asie, des sortes de renards immortels. D’ailleurs l’œuvre de Shakespeare est vraiment au cœur du récit. Toute l’intrigue est construite autour de cette idée des amants maudits, mais au lieu de ne faire qu’une toute petite référence dans son texte, Jeanne-A Debats s’amuse et joue sur les raisons de cet amour impossible, démultiplie les situations et offre ainsi une situation des plus cocasses. On retrouve avec plaisir le reste des personnages que nous avions laissé dans le tome 1. J'ai trouvé Navarre un peu plus distant dans une bonne part du récit, il reste pour moi un personnage un peu nébuleux dont on ne sait pas grand chose, mais qui m'intrigue au plus au point (bon ça tombe bien j'ai Métaphysique du Vampire dans ma PAL), Géraud est plus exigent et intransigeant et Zalia est fidèle à elle-même (si ce n'est qu'elle nous paraît bien moins superficielle suite aux quelques informations qui nous sont distillées). Les quelques nouveaux personnages sont intéressants et permettent des situations inédites dans la vie d'Agnès et lui permettent d'avancer. Dans l’Héritière je vous disais que les références historiques imprégnaient le récit, l’intrigue s’y prêtant à merveille. Ce coup-ci, l’intrigue n’avait pas vraiment besoin d’un appuie historique, mais les références toucheront inévitablement le lecteur, Agnès se retrouvant sur les lieux des attentats de Paris… Finalement c'est le développement du monde qui a été un des points que j'ai le plus apprécié. On découvre notamment que la technologie a grandement évolué en l'espace d'une dizaine d'années (l'intrigue se déroulant dans un futur proche) et que certaines choses perdurent malheureusement dans les rues de Paris (au grand dam des femmes en surpoids)... En Bref : Le roman Alouettes est bel et bien dans la lignée de l'opus précédent l'Héritière, si ce n'est qu'il offre un regard plus mature de l'héroïne, Agnès Cleyre, sur sa vie et le monde qui l'entoure. Les questions et les enjeux ne sont d'ailleurs pas du tout les mêmes ce qui permet d'avoir un tout autre regard sur le texte de Jeanne-A Debats. Prenant de la première à la dernière page, je suis une nouvelle fois séduite par l'univers de l'auteur ! |
SUR LA TABLE DE CHEVETLES DERNIÈRES CHRONIQUESUN PEU DE TRIAuteurs
Éditeurs
ActuSF Ankama Black Moon Bragelonne BookMark Casterman Dargaud Delcourt Dupuis Dystopia Workshop Folio SF Glénat Hugo & Cie Humanoïdes et Associés J'ai Lu Ki-oon Leha Livre de Poche Lombard Martinière Jeunesse Milady Milady Graphics Mnémos Moutons Electriques Nathan Nickel Pika Pocket Jeunesse Rageot Robert Laffont (Collect° R) Scrinéo Soleil Urban Comics Les copains blogueurs
Archives
Archives
Février 2024
|