Infos utiles : Nationalité de l'auteur : Française Éditeur : Fleurus – 415 pages Genre : Fantasy - Jeunesse Prix : 16.90 € Acheter ce livre : Papier Mon Avis : Après La Geste du Sixième Royaume et - plus récemment - Notre-Dame des Loups, j'ai classé Adrien Tomas dans ma liste d'auteurs à suivre. Avec ses Dossiers du Voile, il rejoint la très sélecte liste des auteurs favoris. Explications. Les Dossiers du Voile en comparaison des titres précités, Adrien Tomas s'éloigne de la fantasy pure et dure, et ancre son lectorat dans une société contemporaine et parisienne. Le décor planté est connu (ou du moins, globalement identifié), une première dans mes lectures dudit auteur. Ce titre c'est aussi l'occasion de découvrir tous les personnages de fantasy classique dans notre monde (d'ailleurs il est estampillé comme étant du fantastique mais permettez-moi d'en douter). Cette lecture, c'est donc l'occasion de croiser des trolls, des fées, des mages, des druides, des serpentines et tout un tas d'autres créatures aux pieds même de la Tour Eiffel. Un univers qui ne s'est pas construit hier puisque l'auteur nous aura déjà donné l'occasion de découvrir un pan de l'histoire des Dossiers du Voile avec les nouvelles Trolls, licornes et bolognaise parut dans l'anthologie des Imaginales de 2015 Trolls & Licornes ; Le troll de sa vie anthologie éponyme du festival Trolls et Légendes. De quoi étoffer cette lecture avec deux nouvelles supplémentaires (ou à l'inverse de quoi approfondir cet univers si vous avez déjà lu ces nouvelles). Comme souvent au sein du Voile, les mariages avaient lieu de nuit. On évitait ainsi la déplaisante expérience de voir un invité troll se changer en pierre, ou le témoin vampire tomber en poussière. Outre le fait de rencontrer toutes sortes de créatures tirées du folklore habituel, nous suivant les pérégrinations de deux héroïnes, Tia et Mona Morcese. Deux sœurs que tout n'oppose pas (pas de clichés habituels) mais qui sont toutes deux en rébellion avec leur mère : la plus grande enchanteresse de Paris, de France (voir du Monde). Si Tia est une adulte et s'avère être l'enquêtrice des affaires surnaturelles (la seule de tout Paris), Mona en est loin. Jeune ado allant encore au lycée, elle est pourtant très mature dans ses choix et ses décisions (ou presque). Le duo a très bien fonctionné avec moi. J'ai aimé les deux personnages : fortes mais pas bad ass au point d'être invincibles, elles se complètent bien et offrent des échanges intéressants. Cependant, j'aurais juste le petit bémol du manque de communication parfois entre les deux, j'aurais aimé voir une cohésion dans la fratrie plus forte à certains moments. Même si cela sert au final l'intrigue, j'ai noté quelques minuscules incohérences (Mona adore Tia - sauf quand elle la met dans l'embarras comme au début du livre - et je trouve surprenant que Mona ne dise pas directement à Tia de quoi il retourne. Dur d'en dire suffisamment sans spoiler...). C'est surtout l'ensemble de la famille Morcese qui fait que les personnages sont si intéressants. Chaque élément de la famille trouve sa place justesse même si c'est à coup d'acrobaties. Le tout est haut en couleur et donne lieu à des situations cocasses mais non dénuées d'intérêt. Les attaches existantes entre chacun des membres de cette famille atypique sont autant d'éléments qui m'ont fait aimer l'histoire. Mention spécial aux jumeaux, Archibald et Olivia, et à la petite dernière, Felicia, qui réserve bien des surprises malgré son jeune âge. Enfin les personnages secondaires, qui gravitent autour des Morcese sont foisons. Les amis de Mona : Samir et Héloïse, puis Alex, donnent un peu de profondeur au personnage de l'adolescente et surtout un contrepied qui donne là encore lieu à des situations arrachant quelques sourires (mon côté Grammar Nazi a eu le poil hérissé dès qu'il s'agissait d'un SMS de Mona au grand dam des autres adolescents). Autour de Tia on retrouvera Charles son collègue et ami, mais aussi le capitaine qui offrira plus de profondeur que je ne l'aurai soupçonné au préalable. - Je souhaiterais vous entretenir du sujet, ô combien délicat, de l’éventualité d’obtenir de votre bienveillance une somme dont le montant – restant à déterminer – me permettrait d’accéder à une aisance financière temporaire dans l’objectif de réaliser un projet qui m’est cher, et dont je m’acquitterais d’un plein et entier remboursement avec célérité et rigueur. Et à part ça ? Et bien l'intrigue est tout bonnement entrainante. Je ne suis de base pas contre un bon polar mais quand celui-ci se passe de l'autre côté du Voile (du côté magique), j'y vais de bon cœur ! Ce fût le cas ici. Alors bien sûr le côté jeunesse fait que ça manque par moments de fange et de coups bas mais globalement l'enquête se tient et les événements qui surviennent offrent tout juste les indices nécessaires pour que le lecteur puisse lui aussi mener l'enquête. On opposera juste aux méchants de l'histoire leur manichéisme mais là encore, je pense que cela est dû au côté "à destination de la jeunesse" de l'histoire. En Bref : Encore une fois Adrien Tomas fait merveille. Il se renouvelle pour offrir au lectorat un Paris définitivement envahi par les créatures qui restent toujours cachées aux yeux des humains. Une enquête entrainante, une galerie de personnages étoffée et haute en couleur. C'est un grand oui ! On en parle aussi chez : Célindanae - Natiora - ... Remerciements : Je tiens à remercier les éditions Fleurus, ainsi que Netgalley de m'avoir permis de découvrir ce titre. Vous pourriez aimez :
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La fréquentation de cette galerie d'individus aussi célèbres que décédés, aux opinions très tranchées sur notre société, va amener Joseph à se poser une question fondamentale : mais où diable est passée la Vie ? Infos utiles : Nationalité de l'auteur : Française Éditeur : Editions Leha – 201 pages Genre : Fantastique Prix : 19,00 € ISBN : 979-10-97270-33-9 Acheter ce livre : Numérique - Papier Mon Avis : Je ne connaissais pas du tout Morts, ni Philippe Tessier (l'auteur) jusqu'à le gagner lors d'un concours sur la page facebook de l'éditeur (Editions Leha). Et je dois avouer que je suis tomber sur un véritable OLNI (Objet Lisible Non Identifié). Une excellente surprise que ce Morts. D'abord il a dû être ardu de le classifier dans un genre en particulier... On a là un habile mélange des genres. On commence par du fantastique (une personne lambda se réveille alors qu'elle pensait être morte), on poursuit avec de la science-fiction (une porte des étoiles plus vraie que nature) et un soupçon de fantasy (quelques dragons et autres licornes). - C'est vrai qu'avec une société ayant atteint un niveau intellectuel moyen inférieur à ceui de l'huître commune, ce n'est pas étonnant, admit Joseph. Concernant les personnages, le héros inconnu qui nous sert de personnage principal est entouré d'une myriade de personnages historiques, références Ô combien appréciées. Ainsi l'on croisera à loisir un certain Salvadore D., Marie C., Karl M., Sigmund F. et tant d'autres. L'auteur a réussi à faire se rencontrer bon nombre de personnes issus de divers périodes. Et cela aura eu le mérite de me tirer quelques sourires. J'ai adoré l'idée de pouvoir rencontrer des personnages historiques mais également des personnages bibliques, et autres créatures tiré de l'imaginaire. Mais l'humain était ainsi, dès qu'il voyait quelque chose à la télévision ou sur internet, que ce soit ou non un ramassis de mensonges éhontés, il fallait qu'il gobe tout. Où était donc passé le bon sens? Enfin l'intrigue fût étonnante et détonante, changeant complétement des histoires du "genre", il s'agit d'une véritable bouffée d'air frais. Philippe Tessier propose une satire sociale humoristique, une ode à la Vie, un avis quelque peu tranché sur les incohérences qu'elle comporte et un soupçon à peine esquissé de bien-pensance écologique. En Bref : Véritable OLNI, le titre de Philippe Tessier se lit avec délectation. La courte histoire aura su m'emporter rapidement dans cette Morts des plus vivifiantes. Une satyre sociale joliment ficelée.
Infos utiles : Nationalité de l’auteur : Américaine Éditeur : Autoédité – 466 pages Genre : Fantastique – Érotique Ean : 9781948463294 Prix : 15,61 € Acheter ce livre : Papier – Numérique Mon Avis : Par quel bout commencer ? Tout d’abord je ne savais pas trop à quoi m’attendre en démarrant ce premier opus. J’avais bien accroché à l’univers angélique créé par Nalini Singh (Chasseuse de Vampires) et j’aimais bien l’idée de me replonger dans un univers semblable. Et j’ai bien accroché à la couverture. Et effectivement, l’univers des anges a – encore une fois – opéré sur moi. Loin d’être un ouvrage saint, le récit offre des thématiques peu « catholiques ». Car ce livre n’est pas à mettre entre toutes les mains : de nombreuses scènes érotiques (coucou les éditions Milady, ce livre aurait pu vous plaire !), mais aussi des thèmes plus lourds avec la vie mafieuse et – le plus dur – le suicide. *spoiler/*On a d’ailleurs une sorte de réécriture de l’œuvre de Shakespeare, Roméo et Juliette */spoiler*. Mais c’est ce qui donne tout l’intérêt de ce premier tome. Car sous couvert d’une romance entre deux êtres qui ne devraient pas s’aimer, Olivia Wildenstein nous sert un roman avec plus d’étoffes que bon nombre de romans « bit-lit » (car malheureusement c’est sans doute dans cette catégorie que Plume sera classé). L’intrigue n’est pas, à l’instar d’autres titres, prétextes à servir des scènes de cul à la lectrice (et là pardonnez-moi mon langage fleuri, coucou 50 nuances). L’on suit Leigh, une jeune Plumable, qui s’apprête à accéder à Elysium le pays des anges. Il ne lui manque que quelques plumes à acquérir pour monter en grade et devenir un ange à part entière. Oui mais voilà, elle va rencontrer Jarod, un chef de la mafia parisienne… Leigh est donc notre héroïne. Une héroïne douce, avenante, prévenante, qui n’a jamais perdu de plumes même en jurant (car tant qu’ils sont plumables, les apprentis anges perdent des plumes en effectuant des mauvaises actions). Jarod quant à lui est tout l’opposé, si l’on peut dire. Une dualité, des opposés qui n’ont plus à faire leurs preuves dans ce genre de récit. La complémentarité des deux est agréable et la relation qui s’installe entre les deux est certes, prévisible, mais efficace aux yeux du lectorat. Les personnages secondaires sont intéressants et manquent pour certains d’un peu plus de développement, mais je retiendrai particulièrement le personnage de Céleste : véritable pépite dans ce monde élitique des anges. Le bémol pour moi au début de l’intrigue, et pour bon nombre d’autres livres semblables, c’est que l’émancipation féminine n’est malheureusement pas le moins du monde présente : la femme ne s’épanouit, ne grandit ou n’accède à un poste de pouvoir que par la présence d’un homme. Ici, il n’est pas nécessaire, il est indispensable et c’est bien dommage. Leigh qui pourtant nous est présentée comme une héroïne forte, avec une capacité de combat développer, n’en fera usage qu’une seule fois et encore, elle ne doit son salut qu’à l’apparition de Jarod… A priori, ce n’est pas quelque chose de récurrent chez l’auteure, puisqu’il semblerait que The Boulder Wolves soit bien différent (mais à confirmer par une lecture !). Cela étant dit, ça ne m’a pas empêché de dévorer ce premier tome en l’espace de quelques soirs. Un page-turner que j’ai eu du mal à lâcher sur les trois soirées qu’il m’aura duré. J’en redemande ! Et ça tombe bien, le deuxième (et dernier ?) tome est déjà sorti en anglais Celestial, Céleste en français ravira les lecteurs en juin 2021 – seulement… Enfin, un mot à propos de la fin. Pour ne rien divulgacher, et ça va être fort dur : une fin comme ça ne devrait pas s’écrire. Alors oui l’auteure s’en excuse et promet d’y remédier dans une suite qui ne devait d’ailleurs pas voir le jour. Heureusement qu’il y a une suite, sinon je pense que j’en aurais voulu à Olivia Wildenstein et n’aurait pas osé m’aventurer dans ses autres récits. En Bref : Ce monde angélique nous est servi dans un écrin de noirceur, nous faisant déambuler dans les ruelles pavées de Paris. Un véritable page-turner que signe Olivia Wildenstein. Le premier tome du diptyque Les Anges d’Elysium a de quoi marquer les esprits et briser quelques cœurs de lecteurs.trices. Si vous avez aimé Chasseuse de Vampires de Nalini Singh, Damnés de Lauren Kate ou encore Halo d’Alexandra Adornetto (et que vous avez plus de 18 ans), n’hésitez pas : Foncez ! Remerciements : Merci à l’auteure et à Netgalley de m’avoir donné la possibilité de découvrir ce titre !
Infos utiles : Nationalité de l’auteur : Française Éditeur : Folio – 569 pages Genre : Fantasy Acheter ce livre : Audiolivre – Papier – Numérique Mon Avis : Un livre qui traine dans ma PAL (pile à lire) depuis un petit bout de temps… Et qui pourtant au moment de sa sortie a fait beaucoup – beaucoup – de bruit. Sorti en 2013, ce premier tome a en effet reçu le prix du premier roman jeunesse par Gallimard. De prime abord, avant même d’avoir ouvert le livre, je m’attendais à un roman pour adolescents dans la lignée de ce qui n’a cessé de fleurir dernièrement. Un roman agréable et léger, qui se lit vite et bien, mais sans prise de tête avec une petite amourette d’ado… Bon, pour ce qui est de le lire vite, on peut dire que je ne m’étais pas loupé ! Ce roman a été pour moi un vrai page-turner, entrainant et rythmé qui m’a donné une nuit blanche et qui ne sera pas resté bien longtemps sur la table de chevet. Parlons d’abord des personnages. J’ai suivi avec délectation le changement de vie de la jeune Ophélie. La voir passer des quatre murs de son musée, aux tourelles vertigineuses de la Citacielle aux cœurs de mille et un complots, m’a des plus divertis. Il faut dire que tout y est pour faire de ce récit, un de ceux qu’on oublie difficilement. Ophélie a un côté maladroite, attachante, intelligente et par moment effrontée. Elle est décrite comme pas très jolie et peu dégourdie, elle est bien loin des personnages habituellement affichés dans ce genre de récit. Mais elle a deux pouvoirs qui la rendent unique : elle sait lire les objets, on dit d’elle qu’elle est une liseuse et elle est une passe-miroir. Elle dénote franchement avec son partenaire masculin, Thorn. Lui vient du Pôle, un endroit froid, enneigé et surtout surplombé par la Citacielle (contraction donc de « citadelle » et « ciel »). Et tout comme son lieu de résidence, Thorn est froid, distant et haut (perché) placé. Le binôme fonctionne bien, malgré le peu d’échanges qui existe entre eux. Tandis que le roman avance j’ai trouvé que leur relation n’évoluait pas énormément et reculait pour ainsi dire de quelques pas. Mais là est aussi l’intérêt de ce récit : il a beau tourné au départ autour du mariage de ces deux jeunes gens, le roman est loin d’offrir une romance… La galerie de personnages offerte par Christelle Dabos dans ce premier tome est intéressante et assez étoffée. Les différences entre les personnages de l’Arche dont vient Ophélie et ceux du Pôle sont fortement marquées, permettant une distinction simple par le lecteur. C’est le système de familles du Pôle qui m’a le plus intéressé : chacune, telle une caste, possède un nom qui décrit plus ou moins bien le pouvoir qu’elle détient. Ainsi les Mirages seront experts en illusions, la Toile permet à tous ses membres de voir ce que l’un d’eux voit, les Dragons ont une sorte de bras invisible qu’ils peuvent contrôler à l’envi. Et j’en passe. Tous ont un pouvoir précis, et tous se livrent une âpre concurrence dans ce qui est du règne sur la Citacielle. Pour ce qui est de l’intrigue, elle est dense. Dans un premier temps tout tourne autour d’Ophélie et de son mariage arrangé avec Thorn. Puis l’on s’intéresse à la place de la jeune héroïne à la Citacielle, aux complots qu’on entraperçoit au sein de cette dernière, à la sauvegarde d’un futur né et au bien-être de sa mère… Donc tout en gardant ce fil conducteur de mariage arrangé et de comment Ophélie peut composer avec son époux ou bien se débrouiller pour ne pas se marier, l’on évolue dans ce récit en ayant plusieurs intrigues qui se tissent et se lient. Ce premier tome m’a donc laissé sur ma faim (je me suis empressée d’acquérir la suite). En Bref : Christelle Dabos installe avec brio son récit, pose plusieurs intrigues qui donnent au lecteur l’envie d’en savoir plus et offre une galerie de personnages riche et suffisamment diversifiée. Un premier roman des plus réussi, que j’aurais aimé lire durant mon adolescence mais que je ne regrette pas d’avoir découvert plus tardivement.
Infos utiles : Nationalité de l’auteur : Française Éditeur : Mnémos – 264 pages Genre : Fantasy Acheter ce livre : Numérique Mon Avis : Premier roman de l’auteur, « Les Chevaliers du Tintamarre » ont de quoi faire parler d’eux ! Raphaël Bardas signe un roman à la croisée des genres offrant un récit d’enquêtes, de capes et d’épées et de pure fantasy. Et rien que là, l’auteur marquait déjà ses premiers points. Il s’agit d’un « One-shot », s’entend qu’il ne faudra pas attendre une palanqué d’années pour jouir d’une suite, puisque ce roman se suffit à lui seul. Autre bon point. L’intrigue seule est intéressante et reprend les codes du roman policier : un meurtre, des enlèvements, un ou plusieurs enquêteurs et des rebondissements lors des recherches. Le tout est bien évidement teinté d’estocades, de créatures tirées de la féérie (mais pour la plupart dénué du côté enchanteur) et de bons mots bien placés. Car oui, c’est aussi ça « Les Chevalier du Tintamarre » de la gouaille. Et quelle gouaille ! Du franc parlé, des mots pas prémachés qui donnent une couleur toute particulière à ce premier roman, une plume qui tire des vrais sourires à la lecture, si ce n’est quelques rires pour les lecteurs les plus expressifs. Il faut dire qu’avec une galerie de personnages pareille, il aurait été dommage de ne pas exploité jusqu’aux tréfonds cette capacité comique que l’auteur a su brillamment tisser. Nos héros sont au nombre de trois, ou quatre, ou cinq, je ne sais plus bien… mais toujours est-il que l’on commence avec trois compères portant les noms de Silas, Morue et Rossignol. Respectivement, charcutier, lutteur et accordéoniste, ce trio prêtant déjà à sourire. Dotant que le dernier est poète à ses heures, le deuxième sait à peine aligné deux mots correctement et le premier se veut digne d’être un chevalier. Le tout donne une compagnie haute en couleurs, qui ne rechigne pas à lever le coude à la fameuse auberge du Grand Tintamarre. L’auteur joue de ses personnages avec précision, offrant un certain contre-pied entre le langage de la Morue et de Rossignol, mâché et à peine clair pour l’un, soutenu pour l’autre ; et si ces trois personnages semblent plutôt tirés vers l’anti-héros, ils prouveront au lecteur que les apparences sont parfois trompeuses. D’autant que ces personnages sont particulièrement fouillés. Les bons points se sont tellement accumulés que je ne sais plus où j’en suis pour ce roman. Les personnages secondaires sont également intéressants, mention spéciale aux trois autres personnages d’importance : Alessa (seule femme présentée de manière élogieuse dans le récit), Rodrigue (personnage tenace et tout en nuances) et Johan Korn (pour ses techniques d’investigations plus qu’étranges). J’ai adoré les quelques passages qui leurs étaient dédiés. Et avec tout ça je ne vous ai pas planté le décor ! Morguepierre n’a rien à envier aux romans de Dark Fantasy pur jus. La cité baigne dans la fange (où bien fait-elle baigner les personnages dedans ?), les bas-fonds ne sont pas uniquement cantonnés à un quartier mais semble s’être étendus à toute une ville… Seules les hauteurs, des îlots flottants, trouvent luxe et noblesse, laissant le petit peuple à terre sur les rivages d’une eau infestée de monstres. C’est crasseux et ça rend les personnages d’autant plus intéressants : malgré cet environnement dans lequel ils semblent avoir grandi, ils essayent de sortir de ce bourbe. En Bref : Je ne suis pas restée insensible à ce premier roman de Raphaël Bardas, une lecture prenante particulièrement travaillée au niveau des personnages et un décor on ne peut plus crasseux. Une intrigue entrainante, avec seulement peu de temps mort. Auteur à suivre ! Remerciements : Je tiens à remercier les éditions Mnémos de m’avoir permis de découvrir ce titre ! Un bijou de plus à ajouter à la longue liste des titres de cet éditeur.
Nationalité de l’auteur : Français Éditeur : Critic – 649 pages – 502 pages Genre : Fantasy teintée de SF Acheter ces livres : Papier tome 1 – Papier tome 2 – Numérique tome 1 – Numérique tome 2 Site de l'auteur : http://lioneldavoust.com/blog/ Mon Avis : Après avoir lu et apprécié Port d’Âmes, replongé dans un titre de Môsieur Lionel Davoust est un plaisir. À l’issue de cette deuxième découverte, je peux le dire : ses pavés ne me feront plus peur. Autant j’avais pris mon temps pour lire Port d’Âmes, autant ces deux titres ont été engloutis à vitesse grand V. Les Dieux Sauvages… Le grand Wer et le grand Aska, fraternité divine se déchirant le contrôle et le destin des hommes. Une lutte divine qui se répercute sur les Hommes, pantins involontaires de ces dieux égoïstes. Cette nouvelle série (constituée a priori de quatre tomes) est donc le théâtre d’une guerre entre les serviteurs de ces dieux. De la lumière contre les ténèbres… Mais est-ce que tout se définit vraiment comme ça ? Après avoir refermé le tome 2, j’en doute et c’est ce qui me tarde de découvrir dans le troisième opus prévu pour l’année prochaine. Découpé en acte, Les Dieux Sauvages met en scène aussi bien le côté des « bons » que celui des « méchants ». Un peu trop manichéen comme description, pourtant les personnages de Lionel Davoust en sont très loin. Mériane, héroïne de l’intrigue se retrouve messagère des cieux, relais involontaire de la parole de Wer lui-même. Le hic : c’est une paria, vivant en marge de la société, elle se préfère isolée qu’accompagner des villageois (accessoirement assassins de son mentor). Un anticonformisme d’avantages mal perçu du fait qu’elle est une femme, car cette fantasy là se déroule dans une société patriarcale où le clergé à tout regard. Je vous laisse imaginer, comment la jeune fille sera perçue, elle qui passe son temps à refuser toute forme de religion… Personnage au ton grinçant, centre de l’intrigue (en témoigne sa trombine sur la couverture et le titre du bouquin), Mériane aura su ravir tout l’intérêt à elle en ce qui me concerne.
D’autant que le deuxième opus aura, certes, moins à offrir au point de vue diversification des paysages, dans la mesure où l’on se limitera principalement aux murs d’enceinte de la cité de Loered, le fameux Verrou du fleuve. Un deuxième opus qui offre un rythme totalement différent en comparaison du premier. Quand dans l’un on aura tendance à l’étalage des descriptions afin de rendre au mieux la globalité du monde tissé, dans l’autre les descriptions seront belles et bien présentes mais plus au service de l’action, allant jusqu’à détailler comment la lame tranchera en deux un homme en un seul et unique coup… Mais j’apprécie aussi grandement l’auteur pour ça : ses descriptions qui bien qu’un peu longue par moments, offrent au lecteur un aperçu englobant des plus appréciables. J’ai senti aussi un ajout de rythme dans le Verrou du Fleuve – rythme qui m’avait par instants manqués dans La Messagère du Ciel. Et si les personnages et le rythme d’un récit peuvent être importants, ils ne seraient malheureusement rien sans l’intrigue… et si l’intrigue a des relents de déjà vu/su/lu (Jeanne d’Arc et la Guerre de Cent ans, le bien contre le mal, etc.), le tout est agrémenté de tellement d’éléments qui ne sont pas apposés habituellement ensemble. Je noterai principalement la magie développée par « les méchants », dans un univers très marqué fantasy la magie présentée, elle, m’a beaucoup fait penser à de la SF. Et classer la série comme de la fantasy postapocalyptique ne me surprendrait pas ! J’y ai retrouvé avec délectation la dranaclase, ô combien intrigante durant ma première lecture de Port d’Âmes, et certains éléments se mettent en place pour nous apporter (du moins je l’espère) quelques éléments de réponse. En Bref : Personnages fouillés, paysages soignés, intrigue prenante, descriptions un peu longues qui peuvent ralentir la lecture (mais qui me plaisent à moi) : ces deux premiers tomes de la (supposée) tétralogie de Lionel Davoust sont pour moi des réussites. Un plaisir de lecture que de découvrir une héroïne forte en gueule dans un univers patriarcal. Vivement la suite ! On en parle aussi chez les copains : BlackWolf – Ours Inculte
Infos utiles : Nationalité de l'auteur : Française Éditeur : Mnémos - 331 pages - 60 chapitres Genre : Fantasy historique Acheter ce livre : Papier - Numérique Mon Avis : Après L’Ombre du Pouvoir et Le Fou Prend le Roi, voici Le Marteau des Sorcières, troisième opus de la série du Bâtard de Kosigan – qui vient clore la première partie de l’intrigue à en juger par l’indication terminant le récit (et par là même nous annoncer d'autres tomes). Après avoir noué une certaine affection pour l’histoire du Bâtard et pour le personnage lui-même (au détriment de son descendant, Kergaël), je dois dire que j’avais grande hâte de les retrouver. Partie en mission dans le Saint Empire Germanique, la troupe de Pierre Cordwain de Kosigan ne s’est pas déplacée uniquement sous les ordres de l’herzog Dagmar, mais également pour retrouver les traces de l’ascendance du Bâtard. De quoi lever légèrement le voile sur ce personnage ô combien mystérieux. De là à dire que TOUT nous sera révéler… on en est loin, au vu des fins que nous sert l’auteur (bonjour cliffhanger, arrachage de cheveux et attente du prochain tome !). Et oui je parle « des fins » dans la mesure où le livre est toujours à deux niveaux de lectures/temporalités, avec Kergaël au tout début du XXe siècle et Pierre Cordwain de Kosigan au milieux du XIVe. Et si les similarités entre les récits existent, notamment dans leur quête d’ascendance, les dissemblances sont également bien présentes et donnent une différence de rythme entre chaque partie. Moi qui espérait pas mal d’actions du côté de Pierre Cordwain dans ce troisième opus (autant que dans le 2e tome tout du moins), c’est finalement Kergaël qui m’en a le plus donné. Jusqu’ici plutôt témoin qu’acteur de l’action, l’universitaire voit sa vie complètement chamboulée du fait de ses découvertes historiques. Une action que je n’avais pas vu venir et qui m’a agréablement surprise. Outre l’action, la majeure partie des informations données dans ce tome viennent également de lui puisque l’on apprend entre autre que la magie existante à l’époque du Bâtard n’a pas disparue et existe toujours quatre siècles plus tard. Je n’en dirai pas plus de peur d’en dire trop, mais bon nombre d’autres éléments soulèvent une myriade de questionnement. Pour en revenir à Pierre C., il est tout à fait fidèle à lui-même : un maître manipulateur qui arrive à faire en sorte que tout s’imbrique quasiment parfaitement pour assouvir ses propres attentes. Mention spéciale à la fin du récit qui laisse le héros dans une situation des plus délicates et le lecteur dans l’expectative… Mais concernant l’intrigue je l’ai trouvé un peu en dessous des précédents opus. La faute sans doute à un développement plus important de l’autre partie du récit s’intéressant à Kergaël, à un livre dont il n’aurait pas été judicieux de doubler le volume ou à mon intérêt moins grand pour l’Histoire allemande… En Bref : Une nouvelle fois une excellente lecture. Et si jusqu’ici j’appréciais moins les parties du récit plus « contemporaines » dédiée à Kergaël, dans ce tome-ci il n’en est rien tant les éléments s’y présentant sont d’importances.
Infos utiles : Nationalité de l'auteure : Française Éditeur : Les Moutons Électriques - 376 pages Genre : Fantasy Acheter ce livre sur leslibraires.fr : Papier - Numérique Mon Avis : Véridienne est le récit d’ouverture de la première série publiée de Chloé Chevalier. Et quelle entrée en matière ! Le roman est dense, offrant au lecteur la découverte du royaume du Demi-Loup et des Éponas par le regard de cinq demoiselles, les héritières du royaume que sont Calvina et Malvane (les princesses) et Lufthilde, Nersès et Cathelle (les suivantes). Cette relation existante entre un(e) prince(sse) et son(sa) suivant(e) est un lien intéressant que l'auteure a mis en place. Dans ce premier tome on entraperçoit largement les différentes formes de relations que peuvent prendre un tel lien, et jusqu'où cette osmose peut mener. À la naissance d'un enfant royal, le père doit partir le jour même à la recherche de celui ou celle qui accompagnera toute sa vie le jeune prince, qui sera son miroir, son confident, son compagnon le plus proche, la moitié de son âme. Alternant entre le point de vue des suivantes sous la forme de journal, de compte rendu ou encore de lettre, l’intrigue nous donne à voir l’enfance puis l’adolescence de ces jeunes filles entre chamailleries, épidémie et intrigues politiques. Le choix de roman chorale offre un certain rythme à l’intrigue et empêche le lecteur de sombrer dans l’ennui de l’installation inhérent à un premier tome. Il faut une solide base pour rendre un récit passionnant et c'est tout à fait le cas de Véridienne, et tant pis si le manque d'action se fait ressentir par moment, le tout est suffisamment prenant pour tenir le lectorat de bout en bout. L'algue s'agite quand la marée est haute mais gît toute molle le reste du temps. On sent l’impact des lectures passées de l’auteure (Robin Hobb étant citée comme une auteure d’inspiration) et ce notamment dans la manière de décrire les lieux et d’installer le récit (Véridienne manque d'actions brutes à l'instar de L'Apprenti Assassin). Les personnages sont attachants, bien que certain(e)s soient de vrai(e)s têtes à claques. Je n’ai eu de cesse de changer d’avis sur les personnages jusqu’à la dernière page, oscillant entre l’attrait et la totale répulsion. Tous les éléments sont réunis pour faire de ce Demi-Loup, une série phare en ce qui me concerne ! En Bref : Une très bonne entrée en matière, des personnages étoffés à la fois attachants et exaspérants, une intrigue qui prend son temps pour s'installer. Je vais vite sortir la suite de ma PÀL (Pile À Lire).
Infos utiles : Nationalité de l’auteur : Française Éditeur : Folio – coll. SF – 688 pages Genre : Fantasy Acheter ce livre : leslibraires.fr Mon Avis : Dense. C’est le premier terme qui me vient à l’esprit pour vous décrire Port d’Âmes. Que ce soit le foisonnement des personnages, leur caractère et épaisseur dans le récit, qu’il s’agisse de l’intrigue et des rebondissements mais aussi dans la forme du roman tout y est étoffé. Il s’agissait de ma première incursion dans l’univers d’Evanégyre, et la faire au travers des yeux de Rhuys Ap Kaledán m’a émerveillé. Aniagrad, la ville de tous les désirs, où tout peut s’acheter et/ou se vendre offre un décor riche et saisissant. J’ai immédiatement pensé à Camorr (Les Salauds Gentilshommes) et à Ciudalia (Gagner la Guerre), deux villes pourries jusqu’à la moelle où le pouvoir n’appartient pas à ceux qu’on croit. Rhuys arrive dans la ville au début du récit et se retrouve avec les vestiges laissés quelques années plus tôt par son père. Dans sa démarche de redorer le nom de sa famille, il s’associe à des amis de feu son père. Ainsi démarre l’aventure du jeune homme, qui se retrouve bien vite à nager dans des eaux infestées de requins bien humains. C’est donc l’univers qui frappe en premier le lecteur avec sa qualité de détails et les choix opérés par l’auteur, notamment l’ambiance bien particulière qui règne à Aniagrad. Ensuite, bien entendu, le personnage principal y est pour beaucoup. Tel un roman initiatique – tout en n’en proposant pas la temporalité –, Port d’Âmes offre à Rhuys l’opportunité de vivre son idéalisme au grand jour, de même que sa naïveté… Deux choses qui l’entraineront dans des situations improbables et dangereuses. Mais le personnage grandit, évolue, apprend de ses erreurs (malgré quelques rechutes en chemin) et c’est aussi un des points qui m’a intéressé : découvrir comment Rhuys allait s’extraire des situations (physiquement et mentalement). Enfin vient l’intrigue, et son lot de complots, de vengeances et de traitrises qui parsèmeront le récit, accrochant un peu plus le lecteur. Car si l’univers est riche, l’intrigue n’en est pas moins fournie. Pourtant de prime abord, on pourrait y voir un énième arc narratif relatant les aventures palpitantes d’un jeune éphèbe déchu cherchant à venger son nom, sauvant femmes et enfants de la corruption ou de la lie, et se défendant d’attaques psycho-perfides du grand méchant. Mais ça serait sans compter sur les éléments indispensables que sont la dranaclase et la conversation dranique ou le transfert, qui viennent alambiquer tout ça (car rien ne sera simple dans la compréhension du monde de Monsieur Davoust, il faudra y trouver vos propres réponses). D’ailleurs, c’est cette « magie mémorielle » qui m’a le plus intrigué. Le transfert a été pour moi source de bon nombre de questionnements car j’ai trouvé cela tout à la fois fascinant (pour les perspectives qu’il offre) et inquiétant (pour l’avenir des personnages). Toutefois, malgré une intrigue éminemment prenante, le récit manque parfois de rythme (en raison des introspections constantes du personnage principal au détriment parfois d'un peu d'action). En Bref : un récit prenant pour son univers magique et riche en détails, une intrigue qui tient la route mais manquant parfois de rythme et un personnage qui ne fera qu’évoluer durant tout le récit. Je vais retourner en Evanégyre, c’est certain ! Remerciements : Merci à Bookenstock pour cette découverte et ce mois de... Et merci à Lionel Davoust d'avoir répondu à notre myriade de questions !
Mon Avis :
L'édition de ce premier tome a de quoi attiré l’œil avec son esthétique rétro et son illustration purement SF. Un bel appel du pied au steampunk et à l’uchronie, empruntant à l’un esthétique léchée et technologie rétro-futuriste et à l’autre géographie, personnages et découvertes techniques. Car oui, avec un titre pareil comment ne pourrions-nous pas rencontrer le fameux chercheur, Nikola Tesla – connut principalement pour ses recherches sur l’électricité –, et les découvertes scientifiques et technologiques dans le genre rétro-futuriste, tout à fait imaginable dans un tel environnement. Avec une trame très classique (un jeune garçon emménage avec sa mère et va faire des découvertes étranges et/ou mystérieuses), Marazano arrive à nous transporté dans une New-York des années 40 à la fois sombre et fantastique. Là où d’autres aurait eu du mal à jeter pêle-mêle les éléments d’une enquête policière, d’un conflit mondial (on est encore en pleine seconde guerre mondiale) ou encore confrérie occulte, chaque élément prend ici sa place avec facilité, comme le ferait les pièces d’un puzzle. Cependant on pourra opposer au scénariste une volonté d’installer son univers : le premier tome n’est ainsi qu’un tome d’exposition, manquant un peu de souffle parfois mais de manière infime. Le tout est magistralement servit par le dessin de Guilhem, à la fois réaliste et particulièrement travaillé sur les décors. Le mystère Chtokavien marque et convainc sans peine avec son graphisme si soigné. Ce premier tome pose les bases d’un tryptique qui s’envisage comme une aventure steampunk (du moins je l’espère dans les deux tomes à venir) à la fois rythmée et prenante. Lu dans le cadre de la BD fait son festival 2017 de PriceMinister. Ma note : 17/20 |
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