Mon Avis : J’ai mis un certain temps à me lancer dans les aventures d’Irmine et de son frère, Helbrand, peut-être à cause de ma petite déception de Druide et du temps que j'avais mis à le lire, mais quand se fut enfin le cas, j’ai pris mon temps pour le savourer. Si la trame de départ semble somme toute assez classique dans sa structure (deux frères, orphelin de père et de mère, lutte pour leur survie en proposant leur service comme assassin dans un univers médiéval fantastique), elle s’étoffe, devient un vrai nœud politique, avec l’arrivée dans l’intrigue des personnages comme Karmalys, roi de Palerkan, Kassis, princesse prisonnière de son propre château ou encore Akinessa « La Main Douce », sœur et confidente du roi. Le royaume devient un grand échiquier, sur lequel se joue une partie des plus complexes entre Karmalys et Huparn Cavall, le chef de fil d’une peuplade souhaitant recouvrir sa liberté. Si je parle de complexité, c’est surtout qu’on sent que Cavall joue toujours trois coups d’avance par rapport à son adversaire, mais on sait pas bien comment. Et pourtant je pensais au départ, que le premier avait tout simplement une chance inouïe, au fil des pages et assez rapidement, je me suis rendu compte que je m’étais trompée. Même si cette guerre en préparation prend une grande partie de l’intrigue, les héros de notre histoire n’en reste pas moins Irmine et Helbrand, les deux Arserkers. Caractérisés par des yeux dorés et une capacité au combat inégalée par les simples humains, les Arserkers ont été exterminé par le père du roi Karmalys. Nos deux frères essaient, autant que faire se peu, d’échapper à la cruelle mais néanmoins active Rey Ley, la loi du roi. Par un concours de circonstances, les deux assassins se retrouvent embauchés à la surveillance de la princesse prisonnière, Kassis à Alerssen, ville centrale du pays, grouillante de vie. Les liens qui vont unir les trois personnages sont très intéressants et sont traités sur une majeure partie du roman, même s’il ne s’agit pas là du cœur de l’intrigue. En tant que lecteur on s’attache à ces deux anti-héros, autant pour l’un avec sa « timidité » et son silence, que pour l’autre, entourloupeur et coureur de jupons. C’est assez grossier comme description mais ça traduit l’essence des deux personnages. Quant à Kassis, si au départ je l’ai trouvé un peu cruche – pardonnez-moi l’expression –, cette princesse cloîtrée dans son palais évolue énormément dans ce premier tome et devient un des personnages que j’ai le plus apprécié. Je pourrais vous citez les autres personnages, comme Opimer, qui malgré son statut de Père Carnage à une histoire contée dans une vieille auberge qui m’a chaviré ; Optany, le garde surnommé Papa ; l’Intendant Guyarson, bien sûr avec son attitude toute paternel envers Kassis et sa capacité à tenir une ville entière ; sans parler d’Akinessa. Bien entendu, les personnages seuls, ne tiennent pas le lecteur alerte, puisque l’intrigue, les passages sur l’histoire du pays ou encore les complots qui se jouent sous ses yeux, sont autant d’éléments qui font de Martyrs un ouvrage étoffé et clairement prenant. Pages après pages je me suis extasiée de l’univers créé par Olivier Peru, complexe par ses jeux de pouvoirs, étendu par cette myriade de peuplade, vivant par ses descriptions d’Alerssen. Mais bien entendu, si vous avez déjà vu quelques avis par-ci, par-là, vous savez déjà que ce qui est le plus surprenant c'est bien la fin ! Bon sang de bonsoir ! Et quel fin ! Si certains éléments ne m'ont pas des masses surpris, d'autres m'ont laissé... comme deux ronds de flan. Non mais je parle sérieusement ! En bref : Une excellente lecture en compagnie de gens pourtant peu fréquentables, un univers riche et détaillé, des complots et de l'amour ! Un seul regret : de ne pas l'avoir sorti plus tôt de ma PAL...
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On les retrouve à peine quelques heures après leur fuite en bateau, et les événements qui surviennent ensuite leur font poursuivre leur quête d’identité. L’univers est toujours aussi épatant , s’élargissant même avec ce Nord bien frisquet, qui cache beaucoup de choses. Les trois compères sont fidèles à eux-mêmes : attachants et drôles. Malgré une disparité entre eux qui se creusent, tant d'un point de vue caractériel que de leur position social, une amitié franche et sincère s'est définitivement installée entre eux. Dans ce deuxième opus, on voit ces trois personnages, Olen, Karib et Nils évoluer au gré des pages avançant sur la pointe des pieds dans une univers qui leur est toujours aussi étranger. Le trio s’enlise dans leur quête d’identité, se fourvoie et nous entraîne sur de fausses pistes. Ce deuxième tome est aussi celui des révélations, car deux de nos héros retrouvent leur identité, ce qui permet de donner un second souffle à l'intrigue et à l’intérêt général de la série. J’avoue avoir eu peur de me retrouver dans une quête identitaire sur trois tomes entiers… Heureusement les révélations sont belles et biens présentes, cataclysmiques, incroyables et pour ma part inimaginables. La surprise fut donc entièrement au rendez-vous et je me suis délectée de la tournure des événements et de la "nouvelle" vie de chacun. Stupéfaction suprême : cette fin !! Deuxième livre de Monsieur Katz en quelques semaines, je m’attendais un peu à une pirouette finale mais pas de cette ampleur. Et bien entendu, je n’ai pas la suite sous la main, ce qui est une réelle frustration. En bref : Aussi bon que le premier, si ce n'est meilleur encore, ce tome 2 offre à ses lecteurs les révélations tant attendues. Ou du moins en partie, car si l'on a des débuts de réponses, le sac de nœud dans lequel on se retrouve embarqué est bien loin d'être démêlé ! A lire ! Non ... A dévorer !
Remerciements : Je tiens à vivement remercier Livraddict et les éditions Scrinéo de m’avoir permis de découvrir Le Roi des Fauves. Mon côté animal c’est enfin révélé. Mon Avis : Avant de me plonger dans ce livre, je n’avais encore jamais lu Aurélie Wellenstein. Mais après ce premier essai il me tarde de découvrir d’autres de ses œuvres, comme Ferrous Occire. Avec Le Roi des Fauves, Aurélie Wellenstein revisite le mythe du berserk, ce guerrier mythique qui devient surpuissant en passant dans un état de fureur-ravageur. Ici le « berserkir », est un homme parasité, dont le mal réveille son côté animal, le transformant en créature mi-homme mi-bête. Soit, on se rapproche des garous qui ont du mal à dominer leur côté animal, mais on en est aussi très loin. Les hommes ont connaissance de ses créatures, en sont terrifiés mais les nobles parviennent à les capturés et à les soumettre par le biais de runes et de sortilèges. Pendant ce temps le peuple souffre et meurt de faim. Pour subvenir aux besoins de leur famille, nos trois héros, Ivar, Kaya et Oswald vont passer outre une loi et chasser sur les terres de leur souverain. Bien entendu, rien ne se passe comme prévu et les trois jeunes sont bien vite attrapés et condamnés à devenir des berserkirs. J'ai vraiment aimé ces trois héros si différents les uns des autres, entre la force et la douceur, le courage et la peur. Leurs réactions sont parfois étonnantes, et à de nombreuses reprises les événements qui surviennent m'ont surpris (et ce n'est pas peu dire). Ivar est le personnage que l'on suit principalement, le narrateur omniscient se focalisant sur lui, mais les deux autres ne sont pas en reste et suivent à peu de choses près le même chemin. Ce que j’ai particulièrement apprécié, ce sont les scènes de rencontre entre ces héros et les berserkirs, et ce, surtout dans les premiers chapitres. On sent un malaise profond qui s’installe dans chacune des pages, entraînant sans problème le lecteur à sa suite. L’ambiance devient de plus en plus sombre et de plus en plus sanglant, si bien qu’à la fin s’en devient presque écœurant. Mais bizarrement c’est ce qui rend le livre si… fascinant. Je n’ai pu me résigner à lâcher le livre quand l’intrigue marque un tournant, quand enfin, les premiers changements se font sentir chez nos trois héros. Rien n’est simple dans ce récit, ni l’intrigue qui pousse le lecteur à se demander constamment jusqu’où va nous entraîner l’auteur – et qui nous entraîne sur un terrain auquel je n’aurai pas pensé –, ni l’écriture d’Aurélie (si directe, si crue !) et encore moins la psychologie des personnages, tellement changeant entre le début et la fin du récit. Et malgré un récit court, l’auteure parvient à maintenir du suspens quant au futur de ses personnages. Le rythme est haletant, les événements s’enchaînent sans que l’on ait le temps de souffler. En bref : un véritable coup de cœur pour cet univers sombre, si atypique, et pour ce mythe si bien traité ! Un seul regret, qu’il n’y est pas de suite prévu à ce one-shot…
Remerciements : Avant de me lancée, je tiens à remercier les éditions Mortagne ainsi que le site Livraddict de m’avoir permis de découvrir cet ouvrage : la navigation fut un peu houleuse. Mon Avis : Je me plonge avec avidité dans ce nouveau roman d’Elizabeth Tremblay, non pas parce que je connais l’auteure pour l’avoir déjà lu – le premier tome des Filles de Lunes, traînant dans ma PAL depuis quelque temps – mais bien pour la thématique fort alléchante que nous propose l’ouvrage, j’ai nommé la piraterie ! Les premières pages passées, la surprise ne fait que grandir : dans quel monde me voilà donc embarquée ? Des chimères, nommées Valadryelles évoluent dans un monde imaginaire très aquatique. Dans la première partie l’on suit les aventures de Vienna et de Sax. Ce n’est, au départ, qu’un aller et venu entre le présent et la jeunesse de Vienna, qui nous permet certes de découvrir le monde d’Alastrass, mais qui ne m’a malheureusement pas permis de vraiment me plonger dans l’histoire. Surtout que, une fois la jeunesse de Vienna passée, on se dirige très vite - trop vite - sur l’adoption du jeune homme, et sur son éducation pour se concentrer essentiellement sur l’installation de la légende. Ce n'est qu'à partir de ce moment, que j’ai commencé à m’attacher aux personnages. Sax est un Kaléïde mâle, rejeté largement par la communauté Valadryelle. Pour se venger, il met en place un stratagème que j'ai trouvé assez foireux, il faut dire ce qui est : il cache sept trésors au fond des océans, donne la carte à qui veut, autrement dit tout le monde connaît l'emplacement des coffres. Le hic : seul du sang de Kaléïdes peut ouvrir ces coffres. A mon sens, c'est ce détail qui vient de signer la traque sans merci et l'extinction presque définitive de son espèce. J'ai donc eu un peu de mal avec ce début d'histoire, même si dans les dernières pages de cette partie, je commençais enfin à m'intéresser vraiment aux personnages. Et puis bim ! Ellipses narratives d’un peu moins de 300 ans. Frustration. Sax est mort depuis bien longtemps et sa légende reste encore vivace, soit. Je suis restée un peu perplexe devant ce changement de situation. Dans cette deuxième partie, l'on suit de nouveau deux personnages : Maksim et Tiss, tous deux des Kaléïdes, des créatures très rares mais aussi les seules à pouvoir ouvrir les coffres que Sax à disséminer dans tout le pays. Nos deux héros ont une vie un peu semblable, même s’ils présentent des caractères bien différents. Tous deux élevés par des mères adoptives, ils apprennent très vite à contrôler leurs animaux (un terrestre, un aquatique et un volant). J'ai bien apprécié l'idée générale de contrôler seulement une espèce de chaque, ce qui limite tout de même les "pouvoirs" des Kaléïdes tout en leur conférant une grande puissance. Mais les nombreuses similitudes entre les vies des deux héros m'ont un peu freiné. A tout moment je m’attendais à leur rencontre, et quand enfin le moment est arrivé, j’ai été un peu déçue… Pas d’étincelles, pas de détails un simple regard et très, très peu de mots échangés, ça n’a pas été suffisant pour moi. Pourtant l’action à ce moment-là est la meilleure du roman, la séquestration des deux Kaléïdes dans des navires pirates est de loin l’une des parties de l’histoire que j’ai le plus apprécié. La vie à bord est compliquée et ça transparaît bien dans le récit d’Elizabeth Tremblay. Le capitaine est comme je les aime : hargneux, vil et bas. On a un passif - amoureux je ne sais pas - mais qui vient pimenter un petit peu plus l’histoire. L’intrigue se déroule, on sent – on sait ? – déjà plus ou moins ce qui va arriver, enfin plutôt on pense savoir. Car j’ai été très surprise de basculer dans Hulmia, notre monde… Je ne suis définitivement pas une grande fan de ces histoires où l’on bascule d’un monde entièrement fantastique vers un le monde connu… Ici, ça n'a pas échappé à la règle, j'ai failli arrêter ma lecture mais si proche de la fin, j'ai tenu bon. Finalement je reste sur mes positions, je ne suis pas une grande adepte de ce genre d'événement, même si, ici, je dois dire que c'est plutôt bien amené et traité. J'ai eu une petite préférence pour Maksim dans cette deuxième partie, même si Tiss a un joli rôle dans l'histoire. Je ne serais pas impatiente pour la suite de leurs aventures mais je la lirais sans doute pour avoir le fin mot de l'histoire. En bref : Pas entièrement convaincue par ce premier tome, c'est dommage car il y avait tous les éléments pour me plaire : des créatures mythiques, des pirates et des adolescents à qui tout ne réussit pas. Seuls, justement, les parties sur l'eau, dans les navires pirates donnent un peu de piment à l'intrigue.
Mon Avis : Sa première trilogie encore loin d’être finie – puisque je n’ai pour le moment lu que le premier tome – me voilà plongée dans son dernier titre en date : Aeternia – La Marche du Prophète. Me voilà bien en peine de trouver mes mots concernant cet ouvrage … La scène d’ouverture du roman, est pour le moins marquante : on assiste à un combat d’arènes entre un jeune loup se pensant imbattable et le plus grand champion de Morgoth. Le combat est violent et rapidement expédié, nous venons de rencontrer notre héros. Homme vieillissant, Leth Marek est loin du « personnage type » que l’on suit dans les aventures fantastiques. Père ayant récemment à charge ses deux fils, il décide de s’installer dans la grande ville de Kyrenia. En chemin, Leth Marek sauve une jeune femme des mains de trois brigands. Nessirya est une jeune prêtresse, appartenant à une troupe itinérante, qui prie le dieu Ochin. Ce dieu, tout le monde pensait qu’il avait disparu depuis des siècles. Alors quand ses fidèles réapparaissent et laisse entendre que leur dieu va dévorer tous les autres, le culte de la Grande Déesse ne compte pas les laisser dire. Je ne suis pas une fervente lectrice des quatrième de couverture – j’en lis une infime partie généralement – alors j’ai été surprise de découvrir que l’ouvrage s’intéresserait en grande partie à la guerre entre religions, mais j’aurai pu m’en douter avec le titre du livre… La troupe itinérante est plutôt organisée même avec un corps de garde en faible nombre. La troupe s'est, tout de même, octroyée les services d'un bretteur, Desmond. Pour Leth Marek il s'agit là d'un jeune pédant, bien trop sûr de lui... Les apparences sont parfois trompeuses et c'est finalement l'un des personnages que j'ai le plus apprécié. Il reste néanmoins très mystérieux et j'attend de voir ce qu'il va devenir par la suite. Outre Leth Marek, que l’on suit en grande partie, on suit également Varian, un jeune homme débarquant à Kyrenia afin de devenir le prochain Patriarche. Ce qui nous permet de suivre en parallèle, les deux côtés de la barrière. Ce second personnage est très agréable à suivre, mais j'ai quand même eu l'impression que les événements qu'il traverse lui facilitent un peu trop la vie : chaque action est bénéfique... Au bout de deux, je m'attendais à ce que la troisième fasse de même... Et j'ai oublié de mon personnage préféré ! .... le chiot des fils de Leth Marek - voilà mon côté 30 Millions d'amis ressort. Pour finir, je parlerai rapidement de l'univers de Mr Katz : C'est assez dense tout ça ! Deux cultes qui s'opposent, jusque là c'est bon, mais quand on y rajoute des nécromanciennes qui ouvrent des portes vers Aeternia, qui ressemble à un Enfer mais en pire - si c'est possible - je crains le pire dans les tomes à venir. Pour ce qui est des descriptions des paysages, elles sont belles et bien présentes, nous permettant en tant que lecteurs de nous immerger pleinement dans cet univers. Bien entendu il faut que je finisse par la fin - haha. Je ne sais pas si je dois crier au génie ou au bourreau... Gabriel Katz termine son premier tome par un événement cataclysmique, ne nous laissant même pas entrevoir le bout d'un début de réponse. Justement les questions sont multiples, dont la plus importante : quel est le nom du chien ? En bref : Une excellente lecture, qui ne sera pas un coup de cœur, à cause de la fin seulement - et toc ! Des personnages attachants et un univers bien exploité. Affaire à suivre et espérons le, le plus vite possible.
Lu dans le cadre d'une LC lancée par solessor :
Mon Avis : J'avoue avoir mis un peu de temps avant de me plonger réellement dans l'histoire de Cytheriae. Après une centaine de page, j'ai fait une pause, une looooonnnnggue pause - personnages trop nombreux ? Autrement dit, j'avais plus trop la motivation de m'y remettre. Avec l'approche des Imaginales, et une folle envie d'avancer dans mes challenges, je me suis (mis un coup de pied) remise en selle, et j'ai bien fait ! Changement de décor, après Arachnae nous voici dans les ruelles sombres, humides et morbides de Cribella. J'ai imaginé avec facilité les odeurs : relents dégoûts et vase qui stagne depuis des années... Univers sombre et personnages inquiétants, Charlotte Bousquet a su, avec Cytheriae, tisser une toile encore plus menaçante que dans l'opus précédent. La barre était pourtant déjà assez haute. J'en parlais un peu plus haut, les personnages sont légions, et les noms atypiques m'ont un peu embrouillé dans un premier temps, l'habitude aidant, je me suis finalement "familiarisé" avec ces noms. Nola, l'écrivain public, est l'un des personnages les plus intéressants : femme appréciée de tous, elle est pourtant complètement détachée du monde dans lequel elle vit. Seul Angelo, son amant nécromancien trouve grâce à ses yeux. Le personnage n'évolue que très peu durant le récit, mais cela n'a aucune importance - on est loin du récit initiatique. Femme au lourd passé, elle se scarifie pour pouvoir ressentir quelque chose et expulser le mal de son corps, ce qui laisse des scènes assez atroces dans l'imaginaire du lecteur. Outre Nola, les points de vue des personnages se succèdent, tantôt homme, tantôt femme, puis commandant, prince, princesse ou encore journaliste. Parfois victime, parfois bourreau : la galerie des personnages-narrateurs est étoffée et parfois étouffante. Néanmoins, cela vient renforcer l'ambiance générale du livre : je me suis sentie acculée, submergée par des portions de vie délétères ou criante de vie, incapable par moment de reconnaître la voix qui portait son récit. Bien entendu, des personnages sans une bonne intrigue ne mèneraient pas bien loin. Fan d'occultisme et de mysticisme, le tueur en série qui sévit dans Cribella vous séduira : l'homme, la femme ou la chose qui œuvre dans les rues - héhé et un spoil d'évité, un ! -, suit un ordre préétabli, celui des cartes du tarot. A chaque victime son arcane et donc sa signification. On enquête avec plus ou moins d'intensité sur ces crimes, en fonction des personnages. En parallèle de l'enquête, on sent qu'une révolte gronde dans les rues de la ville. Les gens ont froid et faim et la royauté ne s'y intéresse pas. Comme dans Arachnae, le système politique est matriarcal, les femmes ont le pouvoir et sont représentées dans tous les corps de profession. Le fait que la tête d'un gouvernement soit féminin ne change donc rien au manque d'empathie ... Et voilà un des points qui me fait le plus "plaisir" dans l'univers de Charlotte Bousquet : elle ne fait pas dans le sentimentalisme, trop souvent associé à l'auteur de sexe féminin. Et bon sang ce que ça fait du bien ! Autant j'avais pu regretter certains passages dans le premier tome, les trouvant trop hachés, autant, dans Cytheriae je n'ai rien à en dire : mis à part un ou deux petits passages dans le style. Ce que je vais saluer ce sont les poèmes et les passages de pièces de théâtre qui sont absolument sublimes ! Lisez plutôt : Ne sont-ils pas superbes ? Si j'ai adoré, c'est surtout que j'ai pu m'en délecter en les lisant à haute voix. L'auteur n'est pas avare de ses superbes passages, ils parsèment le récit comme autant de friandises un soir de Noël. En bref : Encore une fois, Charlotte Bousquet ne nous épargne rien : l'univers et les personnages sont sombres, le tout empaqueté dans une chasse à l'homme. Elle nous propose, en plus, des poèmes qui viennent agrémenter le récit d'une touche de beauté morbide, offrant au lecteur une oeuvre atypique. J'ai adoré et je vais acheté, non me ruer sur le troisième et dernier tome les yeux fermés ! Challenges :
Me voici donc avec Alice au Pays des Zombies dans le panier et me demandant franchement ce que ça allait donner ... Si cette lecture fut rapide, c'est pour la partie romance de l'ouvrage et pas pour l'intrigue en elle-même. J'apprécie les amourettes entre les personnages et c'est généralement ce qui me fait tenir quand et bien ... il n'y a rien d'autre ! Là je ne vais pas être entièrement négative, puisque j'ai quand même apprécié l'originalité proposée par l'auteur à savoir la possibilité de combattre les zombies, qui sont des entités intouchables, par l'esprit qui sortirait du corps des combattants.. C'est sympa, mais quand même sans plus ... Comme j'en parlais plus haut, je suis en phase Relecture de Contes ... Avec un nom pareil que celui de ce livre je me suis dis bingo ! Mais c'est franchement raté pour cette partie ... On a bien une héroïne du nom Alice, qui se retrouve livrée à elle-même à la suite de la disparition de ses parents. Jusque là ça semble pas mal, MAIS, pas de créatures étranges comme des chenilles fûmeuses de hash, ou des fleurs parlantes ... mais des Zombies. Côté Lapin Blanc, il est là mais n'est finalement qu'un prétexte pour poursuivre dans l'idée du titre. Donc au final, seuls les titres des chapitres (qui entre nous sont très longs) font directement référence à Alice. J'aurai pu m'amuser à trouver des équivalences entre le conte original et cette "adaptation" mais franchement je n'en ai pas vu l'utilité ... j'aurai passer plus de temps à chercher qu'à vraiment lire le livre. Pour en revenir au livre en lui-même, l'héroïne est carrément bad-ass (où est passée la Alice un peu écervelée qui ne fait que chouiner ?) pour quelqu'un qui vient de perdre ses parents ... Elle en parle toutes les dix lignes dans un premier temps, malgré l'arrivée d'une tornade de bonnes humeurs et de drôleries, je parle de Kat, sa nouvelle meilleure amie. Et d'un coup bam ! Mâle testostéroné en vue avec un sublime regard violet - violet, sérieux !? - : j'oublie mes soucis ! Normal ! On retombe ennuyeusement dans le schéma très classique de la nouvelle arrivante dans un lycée, qui tourne autour d'un mec - de préférence canon et/ou dangereux. Sans oublier bien entendu l'ex complètement jalouse qui veut étriper la pourtant très frêle nouvelle élève ... Rien de neuf sous le soleil ! On voit la fin surgir à des kilomètres pour peux qu'on ai déjà ingurgité un bon nombre d'autres livres de ce type - ou qu'on ai un brin de jugeote, au choix - ce qui est finalement assez vexant en tant que lecteur et frustrant car sans surprise. Voilà j'avais dis que je ferai soft ... c'est un peu raté ! En bref : La suite se fera sans moi !
Le Topo : Siegfried est un jeune garçon élevé par Mime, l’un des derniers Nibelungen. Vivants tous deux au fin fond d’une sombre forêt, avec pour seuls voisins quelques loups, ils ne sont pas faits pour s’entendre. Alors que le nain Mime n’aspire qu’à la tranquillité, Siegfried, lui, veut découvrir qui sont ses véritables parents et vivre parmi les humains. C’est pourtant Odin, père des dieux nordiques, qui décidera de l’envoyer combattre le dragon Fafnir qui garde l’or du Rhin. Mon Avis : La série me faisait de l’œil depuis un petit bout de temps, mais je n'avais jamais eu l'occasion de mettre la main dessus, c'est maintenant chose faite, et heureusement je dois dire ! Par cette trilogie Alex Alice a réussi à allier mythologie nordique - qu'on se le dise - poussiéreuse et BD originale et captivante. Si on parle mythologie nordique, de nos jours on pense Odin, mais surtout Thor et son marteau ... Pourtant comme toutes les mythologies, celle-ci est tout aussi complexe, étoffée et ramifiée. Ce fameux Siegfried - Sigurðr de son nom original, ou Sigurd si vous préférez - est un héros légendaire qui apparaît dans différents poèmes. Ses histoires sont sensiblement changeantes d'une version à l'autre mais globalement reste dans la même lignée : Siegfried est voué à combattre Fafnir, un dragon entièrement voué et dévoué à son or. Dans cette bande-dessinée, le mythe est entièrement conservé, seuls quelques éléments sont ajoutés afin de rendre l'histoire plus prenante, comme l'idylle entre lui et Brynhilde, qui l'a fait intervenir beaucoup plus tôt dans le récit que dans la légende. Bien entendu, puisqu'il s'agit d'une BD (et donc d'un nombre de pages limité) le mythe n'est pas intégralement restitué et il y a de nombreuses ellipses.
A l'origine, cette trilogie devait être un film, je vous laisse donc en compagnie de la bande annonce réalisée par l'auteur lui-même ! En bref : Un bon moment en compagnie de Siegfried et de son père de substitution, Mime. D'autres personnages très intéressants dans un univers que je connais mal. Des planches très agréables ! A découvrir !
Le Bâtard de Kosigan, tome 1 : L'Ombre du Pouvoir de Fabien Cerutti
Avant-Propos : Avec les Imaginales qui arrivent à grands pas, il fallait que je me "débarrasse" de quelques titres de ma PAL dont les auteurs seront présents. Ma série commence donc avec le Bâtard de Kosigan de Fabien Cerutti. Un ami m'avait annoncé que ce serait bien mais sans plus ... Je suis heureuse de dire que d'après moi il s'est trompé. Mon Avis : Pierre Cordwain de Kosigan n'est pas qu'un simple bâtard. Gagnant sa vie comme homme de main, il s'entoure d'une équipe aussi habile que lui pour mener à bien des missions plus que ... délicates. Durant tout le récit on sent que le mercenaire est en mission, sans vraiment parvenir à mettre le doigt sur ce qu'il est en train d'accomplir. Il faudra attendre la fin du récit pour "comprendre" les tenants et les aboutissants de toutes ces mises en scène, encore que, rien n'est moins sûr ... Le deuxième tome - sorti le 16 avril - promet donc quelques surprises ! Le Bâtard de Kosigan loin des aventures épiques se déroule sur une petite semaine, lors d'un tournoi si typique du Moyen Âge. S'enchaînent joutes équestres et combats d'épées, avec bien évidemment quelques touches sanglantes... On n'a que peu de temps pour souffler tant les événements surviennent à un rythme effréné. Outre cet excès d'activités, les passages politiques sont également présents et - bien évidemment - indispensables. En effet, l'histoire du Bâtard de Kosigan s'inscrit dans l'Histoire - avec un grand "H", s'il vous plait. Bourguignons, Anglais et Français se tirent la bourre pour des terrains supplémentaires et des alliances qui pourraient être très intéressantes. Tout ça sur un fond historique du milieu du XIVe avec en supplément des dragons et des elfes. Mais attendez, n'allez pas croire que le récit en est empli, au contraire, les différentes espèces sont finalement très peu présentes dans le récit et ne sont en aucun cas le point central de l'intrigue. Encore que, une nouvelle fois, on puisse en douter. Les personnages sont foisonnants, mais permettent un paysage fort intéressant. J'avoue avoir eu un peu de mal au début avec les différents comtes, ducs et princes mais au final j'ai réussi à m'y retrouver. Je parlerai rapidement de Dun, un des rares personnages féminins d'importance. Elle fait partie des mercenaires de Kosigan et a une particularité qui est vraiment bien exploitée dans le récit, je ne vous en dirai pas plus pour ne pas vous spoiler, mais j'ai franchement adoré ce personnage, assez complet, qui je l'espère sera encore bien présent dans le deuxième opus. Mais le récit de Pierre n'est pas le seul du livre puisque le lecteur fait un bond dans le temps pour atterrir 500 ans plus tard, auprès d'un de ses descendants. Kergaël de Kosigan, un scientifique à la recherche de l'Oeil d'Odin, reçoit un héritage surprenant : son aïeul, Pierre Cordwain de Kosigan lui a laissé tous ses biens. Ce qui est assez étonnant c'est la forme que prend cette partie du récit, car il s'agit des lettres que l'homme envoie à un ami pour lui relater ses dernières aventures ... Et sa vie n'est pas toujours calme ! J'avoue avoir été un peu moins séduite par cette partie du texte, trop "ancrée dans le réel" à mon goût. En plus, ces lettres viennent souvent couper la lecture alors que l'action est à son comble - encore un auteur sadique, laissant le lecteur dans un suspense quasi intenable ; je me suis faite violence pour ne pas sauter ces dits chapitres ... Du côté de l'écriture de l'auteur, eh bien, je n'ai rien à y redire. On sent que les expressions ont été cherché, ou du moins que l'auteur c'est vraiment appuyé sur sa profession initiale (un prof d'histoire quand même !). Le souci du détail est présent jusque dans les annexes de fin qui viennent nous éclairer sur les équivalences monétaires actuelles et passées, ainsi que sur les distances. Le tout est très fluide, on a des précisions sur certains termes avec, notamment, des notes de bas de page. Finalement le seul bémol que je relèverai est sans doute, la trop grande facilité du héros à ce sortir du pétrin ou a séduire une jolie femme... un peu trop conditionné pour moi. En bref : Une excellente lecture, avec un personnage principal complexe, qui arrive à cacher énormément de chose au lecteur malgré un point de vue interne (malgré l'écueil sus-cité). Des personnages secondaires tout aussi intéressants et agréables à suivre. Et une histoire très prenante ! Que demande le peuple ?
Chroniques Lunaires, tome 1 : Cinder de Marissa Meyer
Mon Avis : J'ai un peu hésité avant d'écrire un avis sur ce livre, internet en étant complètement saturé, qu'est-ce qu'un de plus viendrai changer ? Alors je m'y met, sachez juste avant de commencer, que Cinder fut une vraie bonne surprise ! Après avoir lu Charme de Sarah Pinborough, j'avais envie de poursuivre dans ma série lecture de conte (ou plutôt de réécriture de conte). Cinder me faisant de l’œil depuis quasiment sa sortie en France voilà 2 ans, il était grand temps que je m'y mette. Vous vous en douter donc, voici une réécriture de Cendrillon. Une version futuriste avec quelques changements de taille par rapport au conte original (comme une belle sœur sympathique ou des éléments beaucoup moins glauques - comme l'essayage de la fameuse chaussure de verre des demi-sœurs, par exemple). On se retrouve en fait plongé dans un roman dystopique où la société humaine est confronté à la société lunaire qui a développé des pouvoirs surnaturels. Les terriens se sont regroupés en une grande communauté sur le territoire de New Beijing. Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est que les genres se croisent avec facilité dans ce premier tome : dystopie, certes, mais aussi fantastique (avec les pouvoirs des Lunaires), science-fiction (avec les cyborgs et les androïdes ; mais aussi avec l'apparition d'un virus), et puis bien entendu le conte qui pourrait sembler bien classique mais qui en surprendra plus d'un. J'aurai donc bien du mal à le ranger dans une catégorie en particulier ... Heureusement en ce qui concerne le dernier genre, Marissa Meyer a été assez maligne pour ne pas nous resservir entièrement le conte original à la sauce dysto. Elle joue avec le conte et nous en propose une toute nouvelle perspective : très agréable ! Ensuite, bien sûr, que serait une histoire sans un bon personnage principal ? Cinder est un personnage que j'ai vraiment apprécié tout au long du récit. Avec son statut de paria, on retrouve la condition de la vraie Cendrillon, avec un intérêt en plus qu'elle est loin d'être comme les autres. A moitié robotisée, la jeune fille doit changer des quelques pièces ... comme son pied par exemple ! Et puis il y a Kai, le beau prince ! J'ai quelque fois soupiré, lors de ses scènes que l'on voit poindre à des kilomètres, tellement grosses et par prise d'habitudes ... Mais pourtant si agréable à lire - que je sois au moins franche ! Alors voilà quand arrive cette fin - même si, pour certaines "grosses" révélations/surprises, il n'y avait plus rien d'étonnant 200 pages plus tôt - je reste un peu sur le cul (pardonnez moi l'expression), mais qu'est-ce qui lui prend à l'auteure d'arrêter son livre, en plein milieu d'une action !? C'est de la torture littéraire, c'est ça ? Hein dites, je suis pas là seule à trouver cette fin injuste pour le lecteur - et surtout pour celui qui n'a pas la suite ! En bref : Un livre qui ne sera pas resté bien longtemps entre mes mains, une lecture addictive, prenante, qui reprend une histoire que je pensais avoir vu et revu jusqu'à en connaître les moindres détails, et qui pourtant m'a bien surprise ! J'aime et j'en redemande !
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